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Guerre et action humanitaireBrunet Jérémy, Quand la Grande Guerre s’invite à Brive, 1914-1917 histoire de deux hôpitaux de l’arrière, Limoges, Presses universitaires de Limoges, 2014, 514 p., 25 €1Cet ouvrage est issu d’un mémoire de master dirigé par Clotilde Druelle-Korn Université de Limoges, soutenu en 2010 et qui a l’envergure d’une thèse nouveau régime, fondée sur une connaissance fine de l’historiographie de la Grande Guerre. L’auteur étudie l’histoire du dépôt de blessés de la caserne Brune utilisé de septembre 1914 à janvier 1915 et de l’hôpital du collège Cabanis de Brive qui prend le relais jusqu’à la fin 1917, accueillant près de vingt mille patients, à près de 90 % des fantassins. À travers une approche d’histoire locale, l’auteur met en perspective, d’une façon très claire et précise, l’organisation du dispositif de soins établie dans l’urgence au début de la guerre et son adaptation au cours du conflit. Cet apport essentiel de l’ouvrage illustre le bon usage que l’on peut faire des dossiers d’archives conservés au Service des archives médicales et hospitalières des armées à Limoges. L’étude sérielle réalisée à partir des registres de la statistique et de dossiers conservés au Val-de-Grâce est bien éclairée par la présence de nombreux graphiques, cartes et schémas. 2Jérémy Brunet s’est également intéressé aux conséquences de la présence de ces blessés sur la population civile en étudiant les sources conservées sur place presse, archives départementales et municipales. Il met en valeur la mobilisation solidaire d’une population qui ressent comme un devoir moral de soutenir ces combattants. Un mouvement de solidarité se structurant lors des fêtes charitables et patriotiques vient pallier les errements du Service de santé dans les premiers mois de guerre. Cet élan s’essouffle dans la durée, tandis que s’effrite le culte du blessé dès lors que se multiplient des cas de simulation de maladies pour demeurer loin des combats. Les signes de lassitude des civils apparaissent dès l’automne 1916 à l’occasion de débats concernant le maintien des hôpitaux temporaires, ranimant les querelles religieuses d’avant-guerre. La fragilité de l’Union sacrée s’y révèle. 3L’étude des diagnostics médicaux permet de dresser le bilan des effets d’une guerre moderne sur les corps et les esprits broyés, tout en décrivant avec précision le cheminement des blessés. Si le propos reste général sur certaines pathologies, faute d’éléments statistiques disponibles, Jérémy Brunet avance des éléments intéressants en particulier sur l’épuisement des combattants. Il montre ainsi que les diagnostics ne cessent de croître, passant de 4,5 % des entrées en août 1915 à 26 % en février 1917. Le va-et-vient permanent entre la micro-histoire, l’histoire locale et une approche générale du conflit et du Service de santé fait de Quand la Grande Guerre s’invite à Brive une étude fort réussie qui donnera bien des clés de lecture à celles et ceux qui s’intéressent à la prise en charge des blessés de la Grande Guerre, du front à l’arrière. 4Stéphane TisonFarré Sébastien, Colis de guerre secours alimentaire et organisations humanitaires 1914-1947, Rennes, Presses universitaires de Rennes, Histoire », 2014, 284 p., 20 €5Nourri d’une importante bibliographie, principalement en langue anglaise, et fondé sur une recherche en archives aussi bien en Suisse qu’aux États-Unis, l’ouvrage de Sébastien Farré ne rompt pas complètement avec une histoire institutionnelle dont l’auteur cherche à se démarquer. On y apprendra donc beaucoup sur le Comité international de la Croix-Rouge, déjà bien connu par les travaux de François Bugnion et de Jean-Claude Favez notamment, ou sur des organisations comme le Comittee for Relief in Belgium, présidé pendant la Première Guerre mondiale par le futur président des États-Unis, Herbert Hoover, le Comité international de coordination pour l’aide à l’Espagne républicaine, l’United Nations Relief and Rehabilitation Administration UNRRA ou encore la Cooperative for American Remittances in Europe CARE. 6Cet ouvrage foisonnant traite de nombreux sujets, comme les relations des organisations étatiques avec les associations privées, celles du Comité international de la Croix-Rouge avec les Croix-Rouges nationales ou encore l’internationalisation de l’aide humanitaire avec la création en 1943 de l’UNRRA qui connaîtra un bilan en demi-teinte du fait notamment de la lourdeur de ses charges administratives. On en retiendra toutefois deux idées principales. 7La première idée force est la dimension industrielle que prend la livraison de colis alimentaires dès la Première Guerre mondiale. Rationalisation, taylorisation, standardisation, nationalisation, professionnalisation Sébastien Farré utilise largement ce registre lexical pour décrire son objet. En effet, les effectifs explosent 750 employés au Joint War Comittee à Londres pendant la Première Guerre mondiale ; presque 40 000 salariés à la Croix-Rouge britannique pendant la Seconde alors que le personnel du Comité international de la Croix-Rouge, dans le même temps, passe de 57 à 5 000 dont 3 821 salariés. Les quantités distribuées sont également impressionnantes. Elles représenteraient par exemple près de 60 % de la subsistance de certains groupes de prisonniers de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale. Se développe ainsi une véritable économie planifiée de l’humanitaire, largement dominée par les États-Unis, et qui s’appuie sur toutes sortes de savoirs experts, notamment des nutritionnistes, des comptables, des spécialistes des transports pour calculer les besoins des prisonniers ou des populations civiles et organiser la meilleure manière de les satisfaire. 8La seconde conclusion est la perméabilité de l’action humanitaire à l’action politique, que l’on mesure avec les exemples de l’agence gouvernementale américaine American Relief Administration créée en 1919 pour secourir les enfants des pays de l’Est dans le but avoué de faire échapper ceux-ci à la menace révolutionnaire ou, a contrario, avec le Comité international de coordination pour l’aide à l’Espagne républicaine, constitué sur une base beaucoup plus militante et qui rompt avec les modes traditionnels d’action des sociétés charitables. 9Jean-Pierre Le CromHobson-Faure Laura, Gardet Mathias, Hazan Katy et Nicault Catherine dir., L’Œuvre de secours aux enfants et les populations juives au xxe siècle, Paris, Armand Colin, Recherches », 2014, 320 p., 28 €10En 2012, l’Obshchetsvo Zdravookhraneniya Yevreyiev OZE, créée à Saint-Pétersbourg pour aider les populations juives russes et devenue plus tard Œuvre de secours aux enfants OSE, fêtait son centenaire. Cet ouvrage collectif, fruit de deux colloques tenus cette même année, se propose de renouveler notre compréhension d’une organisation dont l’exceptionnelle longévité et le parcours font un objet d’étude saisissant et complexe. En souhaitant jeter les premières bases d’une histoire internationale et transnationale de l’OSE » p. 14, ce livre tend à rééquilibrer une historiographie encore trop centrée sur l’Europe de l’Ouest, en particulier sur la France. 11L’ouvrage, surtout dans sa première partie, est donc résolument tourné vers l’Est, s’attachant à restituer les origines idéologiques de l’organisation dans ses premières années russes Michael Beizer et Gary Pozin, son travail en URSS depuis l’Allemagne Mikhail Mitsel et son implantation en Pologne Nadav Davidovitch et en Allemagne Daniela Gauding. Durablement marquée par l’hygiénisme social, l’OSE a contribué à sa diffusion et à son enrichissement dans ces pays ainsi qu’en France Christine Garcette. 12La deuxième partie poursuit dans une perspective transnationale, en s’intéressant à l’histoire bousculée » p. 295 de l’OSE et à ses déménagements successifs vers Berlin et Paris Rakefet Zalashik puis vers Genève et outre-Atlantique. On y découvre ainsi l’histoire inédite des mille enfants juifs qui ont rejoint les États-Unis pendant la guerre Laura Hobson-Faure. En s’attardant sur les trajectoires individuelles des cadres de l’organisation, en particulier celles, méconnues, de Boris Tschlenoff Georges Weill et d’Ernst Papanek Jean-Christophe Coffin, l’ouvrage vient confirmer leur proximité avec des projets éducatifs novateurs Samuel Bouillon. 13La dernière partie, dont la cohérence est moins évidente, traite d’aspects inédits de l’OSE et confirme la diversité de ses missions, son travail auprès des médecins via l’Entraide médicale en France Sabine Zeitoun, la trajectoire surprenante des enfants de l’OSE pris en charge par l’Entr’aide d’hiver du Maréchal Fouzi Ghlis et son développement au Maroc et en Tunisie Ariel Danan. Elle permet aussi d’appréhender l’évolution des structures et des pratiques de l’organisation d’une manière plus globale Mathias Gardet et à travers l’analyse d’un programme de recherche sur le devenir des enfants Patrick Dubéchot. 14En ancrant l’histoire de l’OSE dans celles de la médecine, des politiques sociales mais aussi de la vie juive dans les différents pays que l’organisation traverse, l’ouvrage atteint donc son objectif de faire ressortir la complexité d’une association juive ouverte sur le monde » p. 17. 15Antoine BurgardLe Crom Jean-Pierre, Au secours maréchal ! L’instrumentalisation de l’humanitaire 1940-1944, Paris, PUF, 2013, 343 p., 22 €16Historien du droit, directeur de recherche au CNRS à Nantes, Jean-Pierre Le Crom poursuit dans cet ouvrage une étude de longue haleine sur les rapports de l’État français avec le mouvement social et sur le passage de la philanthropie sociale à l’action humanitaire. Il analyse ici en priorité l’action d’une institution majeure de la France du Maréchal, le Secours national. Ce dernier, fondé en 1914, disparu à la fin de la Grande Guerre, a été reconstitué par le gouvernement Daladier, puis transformé par le maréchal Pétain. Il traite plus brièvement des autres acteurs de ce champ social la Croix-Rouge, les Assistants du devoir patriotique, issus du Parti social français PSF, et le Comité ouvrier de secours immédiat COSI, organisme collaborationniste. 17L’ouvrage s’appuie sur une grande variété de fonds la malle Pétain, des séries peu usitées des Archives nationales, comme la série F/60 et les dossiers d’épurations, des fonds d’archives départementales, des archives des associations. Difficiles d’accès pour la Croix-Rouge, les fonds du commissaire général du Secours national quatre-vingts cartons sont conservés aux archives départementales du Cantal. 18Avec l’Occupation, la France fait face à des besoins d’assistance considérables soutien aux millions de prisonniers, aux réfugiés cinq cent mille à la fin de l’année 1940, aux sinistrés, aux blessés des combats et bombardements notamment. Par ailleurs, un appauvrissement général se produit, frappant plus particulièrement les vieillards, les enfants, les ouvriers, les internés des camps et des prisons, les juifs, etc. Si la Croix-Rouge, qui s’unifie en début de période, a la préférence des autorités allemandes, c’est bien le Secours national qui devient le principal acteur, l’œuvre des œuvres ». Il se voit attribuer une triple mission assumer le monopole des appels à la générosité publique ; subventionner les œuvres existantes ou prendre directement en charge des actions lorsqu’il n’y a pas de relais ; proposer la dissolution des œuvres non conformes, comme l’Armée du Salut ou les quakers. 19Le Secours national, dirigé par Robert Garric, devient rapidement un État dans l’État, avec douze mille salariés et cinquante mille bénévoles. Sa taille et son budget 3 % du budget national, s’apparentent à celle d’un ministère. Ses ressources sont à 55 % publiques, auxquelles s’ajoutent un pourcentage des gains de la loterie nationale, des produits de collectes, mais aussi des ressources plus douteuses, comme la vente des biens des Français déchus, tels les gaullistes ou les Rothschild, et la vente ou l’attribution de locaux de loges maçonniques. 20Par-delà cet intéressant état des lieux de l’humanitaire et la démonstration de l’importance grandissante prise par le Secours national dans le domaine social, l’auteur traite longuement les aspects politiques de l’instrumentalisation de l’humanitaire. 21La concordance des valeurs du Secours national avec celles de la Révolution nationale est patente enfant chéri du Maréchal, placé sous son haut patronage, il manifeste une préférence familialiste, se méfie des femmes qui travaillent, préfère les enfants des écoles catholiques. Le cabinet de Pétain l’utilise aussi comme instrument pour sa propagande interdite dans la zone occupée. Il ne manifeste pas d’opposition marquée à la collaboration avec les Allemands, comme le font les Assistants du devoir patriotique. 22Les nazis instrumentalisent aussi l’humanitaire. Dans la zone occupée, le Secours d’hiver, surnommé le secours d’Hitler », est peuplé de collaborationnistes, tout comme le Comité de secours immédiat, qui vient en aide aux victimes des bombardements alliés. Très antisémite, financé par l’amende d’un milliard sur la communauté juive, il tient un discours plébéien. Marcel Déat devenu ministre de la Solidarité nationale en 1944 prend la haute main sur les associations et les utilise pour l’État milicien. 23Pour autant, l’auteur montre que les engagements et les actions des humanitaires sont complexes, brouillant les positions politiques. Confronté aux conséquences de l’Occupation, l’engagement humanitaire pousse à la compassion, à des réactions humaines face à la barbarie. Le Secours national vient en aide à tous prisonniers et juifs compris. Les parcours individuels se révèlent sinueux, complexes, par-delà la notion de vichysto-résistant. Tel directeur de maison sauve des enfants juifs, d’autres aident les personnes poursuivies et Michel Debré ou le syndicaliste Chevalme, eux, basculent dans la Résistance. Ici se manifeste l’emprise très forte de la tradition catholique, mais aussi un passage de la logique de la collaboration des classes à celle du sauvetage. Dans les organisations, on trouve ainsi à la fois des collaborationnistes et des résistants. 24Ce livre témoigne du rôle que jouent les guerres dans l’extension du social et, par-delà, du fait que les politiques sociales ne sont pas liées à un régime politique. Nés sous des régimes démocratiques, le Secours national se développe dans un régime autoritaire, puis devient l’une des sources des réformes sociales de la Libération. La logique fonctionnelle de l’humanitaire dépasserait les fondements idéologiques de ses animateurs. C’est dire que l’auteur invite à se méfier des lectures simplistes. 25Gilles MorinPremière Guerre mondialeVuilleumier Christophe, La Suisse face à l’espionnage, 1914-1918, Genève, Slatkine, 2015, 120 p., 22 CHF26Le petit ouvrage publié par Christophe Vuilleumier aux éditions Slatkine à Genève étudie les affaires d’espionnage dont la Suisse fut le théâtre pendant la Grande Guerre. Issu d’une série d’articles parus entre 2013 et 2014, ce travail donne à voir la portée d’un phénomène dont on ne connaîtra vraisemblablement jamais précisément l’ampleur. Centré, pour une large part, sur les activités des services de renseignements allemands, il montre par ailleurs comment la mise à nue des faits d’espionnage par la presse helvétique a exacerbé le climat de suspicion qui s’était emparé du pays sitôt les premiers coups de canon. Plutôt que d’entrer dans le détail des quelque cent vingt affaires qu’il a recensées au fil de ses investigations, l’auteur a préféré proposer un large panorama d’une histoire aux multiples possibilités d’entrée économique, diplomatique, militaire. Par-là, il a balisé des pistes qui, espérons-le, interpelleront les chercheurs, notamment ceux qui ont l’habitude de privilégier les approches transnationales. Les cas de Hans Schreck, le chef du contre-espionnage allemand en Suisse p. 57-62 et d’Alexandre Parvus p. 66-68, révolutionnaire russe surtout connu pour avoir négocié avec l’Allemagne au moment où Lénine cherchait à rentrer en Russie, en sont des illustrations parmi d’autres. 27Le travail de Christophe Vuilleumier a également ceci d’intéressant qu’il évoque, dans une logique visant à ouvrir au plus large la focale, le cas de Suisses gagnés à des actions d’espionnage. Retenons à ce titre l’exemple de Félix Malherbe, marginal suisse recruté en février 1915 et dont les quatre tournées de renseignement à travers la France font l’objet d’une description détaillée p. 27-31. Soudoyé par les services de renseignements allemands alors qu’il sortait de l’hôpital de Genève, Malherbe compte parmi ces Suisses qui, pouvant entrer librement sur le territoire français, y furent envoyés pour récolter des renseignements concernant le moral des populations, les prix des matières premières, le ravitaillement, les mouvements de troupes. Au-delà de l’étude de cas, tout à fait captivante au demeurant, c’est surtout ce que l’historien donne à voir de l’infiltration des belligérants par des ressortissants des pays neutres qui attire l’attention. Il semble qu’il y aurait à cet endroit un champ particulièrement porteur à investir, la thématique n’ayant encore jamais donné lieu à une étude de fond sur la façon dont des ressortissants des États neutres furent instrumentalisés à des fins d’espionnage. Les différents cas que Christophe Vuilleumier évoque dans les pages suivantes p. 31-32 en donnent des gages supplémentaires. 28En définitive, et même si le lecteur reste souvent sur sa faim, cet ouvrage n’en demeure pas moins un instrument des plus utiles pour la synthèse qu’il propose et, surtout, pour les perspectives qu’il ouvre. 29Landry CharrierSalson Philippe, L’Aisne occupée les civils dans la Grande Guerre, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, 305 p., 19 €30Ouvrage issu d’une thèse de doctorat très remarquée, soutenue en 2013 sous la direction de Frédéric Rousseau, L’Aisne occupée les civils dans la Grande Guerre offre une plongée particulièrement efficace dans le quotidien d’un département français sous l’emprise de l’ennemi allemand entre 1914 et 1918. Membre du CRID 14-18, Philippe Salson propose une étude minutieuse, détaillée et extrêmement bien documentée de la confrontation entre une population locale prise dans les tourments du conflit et des forces occupantes conditionnées par les impératifs de guerre. Celle-ci s’articule autour de quatre grandes parties les civils face à l’invasion ; le choc économique de l’occupation ; le rapport à l’autorité allemande ; le contact avec les soldats allemands. De là, émergent deux enjeux principaux. 31Le premier thème récurrent concerne l’image de l’ennemi. Dès l’ouverture des hostilités se joue la construction identitaire de l’ennemi, celui qui envahit le champ politique, social et intime local, celui également honni pour ses atrocités », imprimant la dynamique de nouvelles formes de violence. Celles-ci surprennent par leur variété traque des soldats cachés, réquisitions, pillages ou crimes, plus rares toutefois que ce qu’en laisse entendre la rumeur. Néanmoins, tandis que les témoignages des élites principalement décrivent des Allemands s’installant dans l’improvisation jusqu’au printemps 1915 puis de manière plus organisée ensuite, leur image se transforme peu à peu, notamment en raison de rapports individuels multiformes. Ceux-ci sont un mélange de subordination, d’échanges d’égal à égal ou de relations affectives plus ou moins profondes. Se bâtit alors une représentation de l’ennemi beaucoup plus nuancée, délinéant une réalité complexe, d’autant plus que, dans le même temps, le territoire national paraît lointain, en raison de la césure que marque le front. 32Le second thème permet de mesurer l’appréhension de la guerre par les populations civiles et notamment les différentes attitudes dans un contexte d’occupation encore mal connu. L’auteur insiste avec justesse sur les multiples stratégies d’adaptation des Axonais, civils ou élus, notamment la pratique de l’esquive, aux formes variées, depuis l’inertie administrative jusqu’à la fraude. Dans ce cadre, où la figure du maire prend une nouvelle dimension, l’auteur n’élude pas la question des compromissions auprès de l’ennemi, mais il aborde plus particulièrement celle de la résistance, qu’elle soit individuelle ou organisée. Surtout, les civils doivent faire face à un appauvrissement général, source de difficultés et de souffrances, s’expliquant en grande partie par les mutations de la structure socio-économique, entre recompositions dans l’urgence et pénurie plus durable. Inévitablement, corps physiques et corps social souffrent épidémies et mortalité redoublent, tandis que les clivages sociaux s’exacerbent visant profiteurs de guerre et responsables politiques. 33En définitive, l’ouvrage de Philippe Salson s’avère très stimulant et remarquable. Outre le décryptage d’un ordinaire de la guerre vécu par des acteurs divers, ce travail permet de saisir la multiplicité des violences de guerre, qui ne se limitent donc pas à la seule violence physique. En renversant la focale et par le biais d’une approche multiperspectiviste et multiscalaire à hauteur d’humains, l’auteur dépasse la simple description de l’ébranlement d’une société locale et de ses structures, préférant montrer comment les populations, mais aussi les ennemis, s’adaptent à une situation nouvelle et inattendue, engendrant des relations tendues et complexes, alternant entre résistance, sujétion et échanges. Ainsi, dans la lignée du renouveau de l’histoire sociale de la Grande Guerre, on découvre ici les rouages qui construisent le champ social dans l’arrière occupé, tant entre Français qu’avec l’ennemi allemand. 34Stéphane Le BrasCrimes nazisBruttmann Tal, Auschwitz, Paris, La Découverte, Repères », 2015, 128 p., 10 €35Ce petit ouvrage, appelé à devenir une référence, est à la fois très informé et concis dans l’esprit de la collection. Il permet de comprendre le paradoxe qui érige Auschwitz en paradigme de l’univers concentrationnaire et de la Shoah, du fait de son bilan effroyable 1,3 million de déportés dont 1,1 million de morts, et malgré son caractère unique, puisque le lieu recouvrait à la fois un camp de concentration, un centre de mise à mort distinct, et un ensemble d’entreprises industrielles fonctionnant avec la main-d’œuvre détenue. C’est dire la nécessité de revenir à l’histoire des différents sites composant le complexe d’Auschwitz-Birkenau, où plusieurs politiques nazies s’entremêlent répression antipolonaise, colonisation allemande en Silésie reconquise les Polonais sont, à partir de juin 1940, les premiers détenus du camp, dont la construction a été décidée par Himmler le 27 avril 1940 et politique antisémite les juifs arrivant massivement à partir du printemps 1942. 36La première partie est consacrée au camp de concentration, édifié dans la continuité des camps existants, tel Dachau, avec notamment le portail au-dessus duquel figurent les mots Arbeit macht frei » et le crématoire. La particularité d’Auschwitz est de ne cesser de se développer, à la suite de la décision d’agrandissement prise par Himmler en mars 1941. Le camp abrite à partir de juillet 1941 des prisonniers de guerre soviétiques, premières victimes des gazages lors de l’opération 14f14 en septembre 1941, des femmes à partir de l’été 1942 et des Tsiganes à partir de février 1943. 37La deuxième partie est dédiée au centre de mise à mort situé à l’extérieur du camp. Développé à partir de février 1942, il déplace le centre de gravité vers Birkenau, avec l’aménagement de la rampe des juifs » où a lieu la sélection », la construction de deux nouvelles chambres à gaz et, liés à elles, ce qui est nouveau, quatre crématoires constituant la part visible de l’extermination, ce qui explique leur poids dans les représentations de la Shoah. Ici on aurait pu préciser que la date de décision de la Solution finale » au sens d’extermination de tous les juifs d’Europe ne fait pas totalement consensus entre historiens. L’extermination des juifs de Hongrie quatre cent trente mille entre mai et juin 1944, soit un juif sur trois morts à Auschwitz confère au processus un caractère industriel. 38La troisième partie présente enfin le complexe économico-industriel lié au camp. Le développement de la ville, dont les entreprises bénéficient de la main-d’œuvre détenue après la sélection », est inséparable de la mise en valeur et de la colonisation de la Haute-Silésie, considérée comme partie naturelle de l’Allemagne. Il faut ici distinguer l’exploitation par la SS des détenus dans la zone d’intérêts » – plus de 50 % sont employés dans le fonctionnement du camp ou dans les fermes, usines et laboratoires de recherche de la SS à Rajsko – de l’implantation d’industries allemandes. Le complexe d’IG Farben initié début 1941, mais aussi les usines de Krupp ou Siemens se servent des détenus en les mêlant à d’autres catégories de travailleurs salariés libres allemands, étrangers sous contrainte Italiens, Français du Service du travail obligatoire, prisonniers de guerre Anglais. Auschwitz comptait trente-trois sous-camps en décembre 1944. L’extension maximale est atteinte à l’été 1944 avec entre cent trente mille et cent cinquante mille détenus, soit un quart de la population concentrationnaire nazie. Les premiers transferts de détenus commencent en juillet 1944, le camp étant évacué en octobre 1944. Quand le 27 janvier 1945 les troupes soviétiques atteignent Auschwitz, les Allemands ont déjà dynamité les structures de mise à mort. 39La qualité du livre vient aussi des choix d’encadrés tantôt des extraits de témoignages aussi bien de bourreaux Rudolf Höss et d’autres plus inédits que de victimes celui d’un survivant du Sonderkommando employé à vider les chambres à gaz, tantôt des éclairages sur les différentes populations, les langues ou les dessins du camp. Il manque un point sur les profils de surveillants SS, sur lesquels la Täterforschung a beaucoup travaillé. On regrette enfin que l’histoire d’Auschwitz après 1945 ne soit qu’esquissée en conclusion avec un encadré sur la muséographie, alors que le site s’est affirmé comme lieu de mémoire à l’échelle internationale mais aussi comme objet d’histoire et enjeu face aux négationnistes. 40Marie-Bénédicte VincentOrlowski Dominique dir., Buchenwald par ses témoins histoire et dictionnaire du camp et de ses kommandos, Paris, Belin, 2014, 560 p., 29 €41Cet ouvrage publié par l’Association française Buchenwald-Dora se présente sous la forme d’un dictionnaire thématique comportant trois cent soixante-treize entrées, précédé d’une courte présentation historique du camp rédigée par Dominique Durand, président de l’Association. On disposait déjà sur Buchenwald de l’étude d’Olivier Lalieu [1]. Ce livre est toutefois d’une autre nature œuvre d’un groupe de bénévoles non professionnels, il reflète donc le point de vue de l’Amicale française sur l’histoire et la mémoire du camp. 42La présentation historique de Dominique Durand est très érudite. Ouvert à l’été 1937 sur la colline de l’Ettersberg près de Weimar, à l’initiative entre autres du Gauleiter Sauckel, Buchenwald appartient aux camps de la deuxième génération et devint à la fin des années 1930, avec Sachsenhausen, le principal camp du centre de l’Altreich. Au début de la Seconde Guerre mondiale, sa population s’internationalisa rapidement. Puis elle se trouva mobilisée à partir de 1942 au service de l’effort de guerre du Reich, avec en particulier la production des V2. Dora s’émancipa de la tutelle du camp de Buchenwald à l’automne 1944 et devint le centre de la production. L’analyse du système concentrationnaire par l’auteur reste très traditionnelle. On peut certes lui reprocher de sous-estimer quelque peu le rôle des phénomènes économiques dès l’ouverture du camp à l’été 1937. Cependant, on ne fera pas grief au témoin-historien d’ignorer les recherches récentes qui tendent aujourd’hui, en Allemagne, à privilégier la diversité des types de camps l’histoire de la répression sous le Troisième Reich ne s’écrit plus à partir de la prise en considération exclusive des seuls camps de concentration. 43Le dictionnaire occupe la majeure partie de cet ouvrage et documente des aspects très divers de la réalité concentrationnaire la vie quotidienne, les événements importants de l’histoire du camp, la pathologie concentrationnaire, la production de guerre, des documents importants, les mémoriaux ou les associations de déportés. On trouvera aussi de nombreuses entrées sur les personnalités liées à l’histoire du camp, véritable carrefour européen au sein du système concentrationnaire nazi. Les articles sur les communistes, comme Frédéric Manhès et Marcel Paul, passent sous silence les violentes controverses qui ont divisé les rescapés. Ils donnent une image globalement et sagement positive du rôle des communistes dans la résistance au nazisme à l’intérieur du camp. 44Cet ouvrage témoigne donc de la vitalité persistante de la mémoire dans la constitution de l’historiographie française de la déportation. Prudent et bien documenté, il ne contient cependant rien, a priori, qui puisse attiser l’attention sourcilleuse et critique des historiens. 45Michel FabréguetAly Götz, Die Belasteten Euthanasie, 1939-1945. Eine Gesellschaftsgeschichte, Francfort-sur-le-Main, Fischer, 2013 ; trad. fr., id., Les Anormaux les meurtres par euthanasie en Allemagne 1939-1945, trad. de l’all. par Tilman Chazal, Paris, Flammarion, 2014, 311 p., 22 €46La renommée de Götz Aly en Allemagne tient, en partie, au rôle pionnier qu’il a joué dans la mise au jour des crimes médicaux commis sous le Troisième Reich. Fondateur en 1983 d’un collectif d’historiens militants, Beiträge zur nationalsozialistischen Gesundheits- und Sozialpolitik Contributions sur la politique sociale et sanitaire national-socialiste, maître d’œuvre d’une dizaine de volumes, Aly est le principal artisan de la plaque commémorative, rendant hommage aux quelque deux cent mille femmes, hommes et enfants tués parce qu’ils étaient handicapés ou jugés asociaux », érigée à Berlin en 1989. Depuis les années 2000, il milite pour un mémorial » honorant le nom de toutes ces victimes. Ce n’est pourtant que tardivement qu’il a conçu l’idée d’un essai global sur le sujet, Die Belasteten que la traduction française rend, faute de mieux, par Les Anormaux, lassé qu’il était de voir ses découvertes dispersées dans de multiples publications collectives et articles de recherche, pillées par des collègues indélicats ; dans la postface, caustique, Aly pointe pas moins d’une quinzaine d’historiens. 47Pour l’essentiel, Les Anormaux rassemblent donc d’anciens travaux de l’auteur articles, textes de conférence, entièrement repris et complétés. D’une grande richesse, parfois labyrinthique, encombré de noms Götz Aly se fait un devoir de nommer la plupart des praticiens impliqués et des victimes, l’ouvrage se propose de cerner les conditions sociales du meurtre des handicapés et des personnes jugées indignes de vivre. L’historien analyse l’attitude des proches, l’enchevêtrement des instances concernées, les rivalités institutionnelles, le rôle personnel de Hitler, qui se garde de laisser des traces écrites de ses divers ordres d’assassinat, la responsabilité des médecins, gagnés à l’utilitarisme nazi éliminer les bouches inutiles, mais le plus souvent mus par l’utopie d’une médecine idéale, et toute la gamme des victimes les aliénés adultes, les enfants lourdement handicapés, les asociaux », les tuberculeux, jusqu’aux personnes âgées, à la fin de la guerre. 48Si l’extermination des aliénés et des enfants handicapés ne fut pas un processus secret, elle demeura soigneusement camouflée. Le nom officiel de l’institution criminelle située Tiergartenstraße 4 à Berlin abritant l’Aktion T4 est la Fondation caritative des soins en institution » ; celui de l’organe chargé de la mise à mort des enfants anormaux » reçoit le titre anodin de Comité du Reich » plus de dix mille victimes au total. Par crainte des réactions de l’opinion publique, le fonctionnement de l’Aktion T4 est d’une grande souplesse dès qu’un malade est réclamé par sa famille, le processus d’élimination le concernant est interrompu et il est rendu à celle-ci. En définitive, la résistance sociale au processus fut faible 80 % des proches, estime Aly, s’accommodèrent de la disparition des victimes, lesquelles, dans le contexte de la guerre totale, représentaient une charge décidément trop lourde. 49Laurent JolyHaddad Lise et Dreyfus Jean-Marc dir., Une médecine de mort du code de Nuremberg à l’éthique médicale contemporaine, Paris, Éd. Vendémiaire, 2014, 383 p., 20 €50Fruit d’un colloque organisé à Paris en 2011 réunissant des historiens et des spécialistes d’éthique médicale, ce volume comble un vide historiographique en France en embrassant à la fois l’étude des crimes commis par des médecins pendant la période nazie et celle de leur appréhension juridique après 1945 par le Tribunal militaire international de Nuremberg, mais aussi lors du procès des médecins » organisé par les Américains entre décembre 1946 et août 1947. Alexander Mitscherlich, qui assiste comme observateur mandaté par l’ordre des médecins à ce premier des douze procès successeurs », note dans son compte rendu paru dans Die deutsche Zeitung que ces médecins, loin d’être apolitiques comme ils le prétendent, ont au contraire interprété de manière très particulière leur serment d’Hippocrate en privilégiant non le bien-être individuel, mais celui soi-disant du corps politique dans son ensemble. Certes les Alliés n’ont pas forgé de concept unifié de crimes de guerre médicaux », ni établi de listes de suspects à juger pour un tel motif. Néanmoins le verdict, qui refuse la principale ligne de défense des inculpés selon laquelle leurs crimes ont été commis dans le cadre de la loi, conduit à formuler un code d’éthique médicale encore valable aujourd’hui. 51Ce livre fait précisément le lien entre cet héritage et la réflexion éthique contemporaine. Dans un premier temps, il rappelle les fondements théoriques » de la médecine nazie l’anthropométrie, le darwinisme, l’eugénisme. Puis il présente des études de cas portant sur les expérimentations menées notamment à Auschwitz principalement les stérilisations forcées qui ont concerné trois cent cinquante mille personnes dans l’ensemble de l’Allemagne nazie, avec un lien clairement établi entre les pratiques meurtrières de Victor Brack utilisant les rayons X ou celles de Carl Clauberg, et la politique génocidaire du régime, mais aussi sur les opérations d’euthanasie des handicapés ou sur la recherche médicale conduite dans les instituts de la Kaiser-Wilhelm-Gesellschaft ainsi la virologie a-t-elle pu bénéficier d’importantes subventions publiques et militaires, car elle pouvait servir des buts de guerre. Ces différentes pratiques ont été étiquetées après 1945 comme pseudo-médicales », une expression qui permet alors de distinguer la médecine dévoyée d’une bonne » médecine, donc de dédouaner l’essentiel du corps médical allemand. Or l’apport récent de l’historiographie est au contraire de montrer que des chercheurs et des médecins exempts au départ de toute idéologie avaient pu, au nom de l’intérêt de la science, se mettre au service d’un système meurtrier ou en profiter pour faire carrière. 52La troisième partie du livre est consacrée aux imperfections de l’appréhension judiciaire de ces crimes, envisagée tant du côté des bourreaux, la dénazification menée par les Alliés n’étant que modérément relayée par la RFA et la RDA une fois entamée la décennie 1950, que du côté des victimes qui sont loin d’avoir toutes pu bénéficier d’indemnisations au lendemain de la guerre. Annette Weinke explique qu’en RFA, l’acquittement des médecins nazis ou leur condamnation à des peines légères devient la règle, car les procès mobilisent comme témoins et experts des médecins ou des fonctionnaires ayant eux-mêmes pu cautionner le régime de Hitler. Quant à la RDA, après le tournant du procès de Waldheim en 1950, elle a aussi fermé les yeux sur le passé de médecins compromis mais qui acceptaient de collaborer à la construction du socialisme. C’est dans ce contexte qu’il faut envisager l’histoire de l’indemnisation des victimes retracée par Constantin Goschler. Ainsi la première loi ouest-allemande de réparation en 1953 ne considère-t-elle que les victimes du nazisme persécutées pour raisons raciales ou religieuses, des groupes entiers étant laissés de côté tels les homosexuels, les Tsiganes considérés par les nazis comme des asociaux » ou les victimes de stérilisations. Ce dernier sujet reste tabou en RFA pendant plusieurs décennies. Le tournant a lieu dans les années 1980, du fait du lobbying de plusieurs associations de victimes, en Allemagne comme à l’étranger, qui obtiennent progressivement des indemnisations de la RFA. Au cours des années 2000, des descendants des victimes d’euthanasie ont aussi pu faire entendre leurs voix. Ce point fournit une transition avec la dernière partie du volume, en prise directe avec l’actualité, qui porte sur la portée de l’éthique médicale forgée après Nuremberg en Allemagne comme dans d’autres pays, en France notamment. On comprend comment la connaissance des crimes du passé peut nourrir la réflexion contemporaine sur des sujets complexes, en particulier la question fondamentale du consentement des malades en fin de vie. 53Si certains sujets abordés ici étaient déjà connus, tous n’avaient pas encore été traités dans des publications en langue française. D’autres thèmes, comme l’histoire de l’indemnisation des victimes, sont inédits. C’est dire l’importance de ce volume comme passeur d’historiographies étrangères. Sa force vient aussi du lien établi entre les crimes nazis et les hésitations et questionnements de l’après-guerre. 54Marie-Bénédicte VincentSorties de guerreGutiérrez Edward A., Doughboys on the Great War How American Soldiers Viewed their Military Experience, Lawrence, University Press of Kansas, 2014, 308 p., 34,95 $55Au moment de leur démobilisation en 1919, les vétérans du Corps expéditionnaire américain reçurent de l’administration un bref questionnaire sur l’unité dans laquelle ils avaient servi. Cependant, dans quatre États, les questions furent plus précises. Dans l’Utah et le Minnesota, on interrogeait aussi les anciens combattants sur leurs origines familiales, leur état de service, les blessures reçues au combat. Dans le Connecticut et en Virginie, le formulaire, intitulé Military Service Record, leur demandait même d’expliquer les raisons de leur engagement, de décrire leur expérience de guerre et comment elle avait changé leur vie personnelle. C’est à partir de ce fonds documentaire exceptionnel de plusieurs dizaines de milliers de réponses qu’Edward Gutiérrez a travaillé sur le retour des soldats américains et leur regard rétrospectif sur la Première Guerre mondiale. 56Loin de l’image traditionnelle, forgée notamment par Gertrude Stein qui dépeignait les hommes de 1919 comme une génération perdue », c’est-à-dire désabusée et désorientée, l’auteur souligne le sentiment du devoir accompli qui caractérise ces vétérans au sortir de la guerre. Dans cet effort de réinterprétation, le risque était grand de tomber dans l’excès inverse et d’offrir une vision idéalisée des motivations des doughboys les soldats américains de la Grande Guerre, comme ont pu le faire d’autres auteurs au sujet de la greatest generation ». Gutiérrez parvient au contraire à nous proposer un portrait collectif relativement nuancé, qui aurait sans doute gagné à des comparaisons avec d’autres pays. 57Son livre vaut aussi pour les milliers de témoignages exhumés qui lui donnent toute sa couleur. On suit les soldats américains depuis leur traversée de deux semaines de l’Atlantique, leur entraînement, leur baptême du feu, l’Armistice, le retour au pays. Dans leurs réponses au questionnaire, beaucoup de vétérans citent le célèbre discours de Sherman en août 1880 la guerre, c’est l’enfer », qui résume selon eux leur expérience, notamment pour les deux tiers du Corps expéditionnaire ayant effectivement combattu. Au passage, les soldats afro-américains livrent leur vision d’une armée encore très marquée par la ségrégation raciale et expriment des doutes sur les changements qu’apportera l’après-guerre. Peu présente encore dans les questionnaires de 1919, l’amertume des vétérans se fait beaucoup plus sensible lors d’une nouvelle enquête menée auprès des survivants par l’US Army Military History Institute MHI au milieu des années 1970. S’estimant désavantagés par rapport à la génération suivante, celle du Bill, nombreux sont ceux qui expriment leur colère, au soir de leur vie, à l’égard du gouvernement américain. Les vétérans de la Première Guerre mondiale n’ont reçu aucune aide », explique l’un d’eux, faisant écho aux accusations lancées par la Bonus Army en 1932. La situation était bien différente à l’époque. Les droits des vétérans, c’est pour ceux de la Seconde Guerre mondiale. » 58Bruno CabanesBogdan Henry, Le Kaiser Guillaume II dernier empereur d’Allemagne, 1859-1941, Paris, Tallandier, 2014, 320 p., 20,90 €59Alors que l’historiographie prête attention au rôle des dirigeants dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale [2], Henry Bogdan propose une nouvelle biographie de Guillaume II, dix ans après la somme de Christian Baechler Guillaume II d’Allemagne, Paris, Fayard, 2003. Il cible le grand public, privilégiant une approche chronologique et ne rentrant pas dans le détail des débats savants. Deux questions servent de fils conducteurs qui était le Kaiser derrière les images de propagande, les caricatures des contemporains et l’hostilité des premiers historiens ? Quel type de souverain voulait-il incarner entre monarchie de droit divin et monarchie constitutionnelle, alors qu’il se disait attaché aux besoins du peuple dans une Allemagne forte de soixante-sept millions d’habitants en 1913 et devenue première puissance économique d’Europe ? 60Concernant la période précédant l’accès au trône, Henry Bogdan insiste sur les conséquences, pour le futur empereur, de son handicap lié à sa naissance un bras estropié, lui ayant donné l’envie de se surpasser face à la déception de ses parents, Vicky, fille de la reine d’Angleterre, et le Kronprinz Frédéric. Malgré une éducation solide acquise auprès d’un précepteur, le pasteur Hintzpeter, dans un lycée humaniste à Cassel puis à l’Université à Bonn, complétée par une longue formation militaire à Potsdam, il manque au futur empereur, en dépit de ses voyages, un réel apprentissage de la diplomatie. Quand il arrive sur le trône le 15 juin 1888, Guillaume II a vingt-neuf ans pour lui et contrairement à son grand-père Guillaume I, le titre d’empereur allemand a plus d’importance que celui de roi de Prusse. 61Le règne s’ouvre par une impossible cohabitation » avec Bismarck né en 1815, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Prusse depuis 1862. Les antagonismes générationnel et de caractère se doublent d’oppositions sur la politique extérieure la question de l’alliance russe à maintenir selon Bismarck, alors que Guillaume II est surtout préoccupé par l’Autriche-Hongrie, dont les intérêts sont menacés par la politique balkanique du tsar et sur l’attitude à adopter face au mouvement ouvrier. Après la démission de Bismarck le 20 mars 1890, Guillaume II initie un nouveau cours » à l’intérieur levée de la législation antisocialiste et à l’extérieur Weltpolitik. Il s’entoure de conseillers aristocratiques, cibles des critiques de Bismarck, de la presse et plus tard des historiens le général von Waldersee et le fameux cercle de Liebenberg autour de Philipp zu Eulenburg. Au plan institutionnel, Guillaume II renforce le rôle des cabinets civils et militaires dépendant directement de lui, ce qui limite le périmètre du chancelier et des ministres, considérés comme de simples exécutants de la volonté impériale. Henry Bogdan note que si les pouvoirs de Guillaume II sont importants, il n’est pas pour autant un dictateur, car le Reichstag, élu au suffrage universel, vote le budget et les lois. De plus, l’empereur se désintéresse de la politique intérieure à partir de 1900 et se consacre à son domaine réservé ». 62Henry Bogdan explique la Weltpolitik par la jalousie que Guillaume II nourrit face à l’Angleterre et à son empire et par une nostalgie de l’époque où le Reich dominait l’Europe centrale. Le changement de l’ère wilhelminienne vient du fait que les initiatives coloniales sont reprises par l’État et que l’empereur s’intéresse personnellement au développement de la flotte. Cependant, Guillaume II ne souhaite pas une guerre contre les puissances européennes, d’où ses reculades qui lui sont reprochées par les milieux militaristes lors des crises marocaines. Il est alors raillé comme empereur de la paix ». La grande question est de savoir si Guillaume II a une responsabilité dans le déclenchement du conflit non, selon Bogdan, qui dissocie les origines de la guerre et la Weltpolitik. Une conséquence de celle-ci est néanmoins de liguer l’Angleterre, la France et la Russie contre l’Allemagne. Henry Bogdan entend aussi démontrer le désir de paix de Guillaume II pendant la Première Guerre mondiale. Le Kaiser est très affecté par l’attentat de Sarajevo, parce qu’il entretient des liens personnels avec François-Ferdinand et sa femme. Tout en assurant François-Joseph du soutien allemand, il n’envisage qu’une guerre localisée et rapide contre la Serbie pour éviter l’intervention de la Russie. Par la suite, les décisions militaires sont le fait du haut commandement et Guillaume II ne remplit qu’une fonction de représentation. À partir d’août 1916, il perd toute capacité d’initiative. Contraint de signer la réforme constitutionnelle votée par le Reichstag le 28 octobre 1918 qui rend la monarchie parlementaire, il quitte Berlin le 29 octobre. Son abdication est annoncée par Max de Bade le 9 novembre. Guillaume II, lâché par les militaires, s’exile le 10 novembre aux Pays-Bas, où il est protégé contre l’extradition réclamée par les Alliés. Menant une vie simple, il est déçu par le courant monarchiste allemand et par Hindenburg, et se tient à distance des nazis, à l’inverse de ses fils. Ses obsèques à Doorn en juin 1941 n’émeuvent personne. 63Cette conclusion amène à s’interroger sur la profondeur du sentiment dynastique au cours de la période. Le livre fournit hélas peu de pistes. Les deux chapitres sur l’économie et la société sont plus des tableaux que des arguments. Quels sont les liens réels entre l’empereur et son peuple ? Henry Bogdan note qu’il n’y a pas jusqu’en 1914 de profonde remise en cause du régime et que l’empereur est respecté. On s’interroge aussi sur la figure de substitution de Hindenburg comme succédané d’empereur. Quelle était au fond l’emprise de l’ordre monarchique en Allemagne ? 64Marie-Bénédicte VincentLuzzatto Sergio, Le Corps du Duce essai sur la sortie du fascisme, Paris, Gallimard, 2014, 368 p., 28 €65Les morts sont gênants surtout lorsque que, de leur vivant, ils ont assumé le pouvoir puis ont été assassinés par leurs opposants. Que faire du cadavre abhorré d’un côté, adoré de l’autre ? À quelle gloire ou à quelle infamie doit-il être voué ? Pourquoi vit-il » à ce point dans les mémoires, alors qu’il n’est plus que débris souillés ou morceaux de chair mutilés ? 66Le livre de Sergio Luzzatto s’interroge de façon remarquable sur le corps du Duce ; au-delà de son thème précis, il apporte à l’anthropologie politique du corps et à nos réflexions sur la façon dont une société vit avec l’incarnation physique du pouvoir le corps une grande histoire qui n’a pas encore été complètement explorée. Il prouve aussi que l’histoire ne peut s’écrire, entre autres, sans celle des corps, tant dans leur matérialité historique, qu’à travers le destin de leur défaite. De la façon dont est traité ce corps vaincu, on peut interpréter un morceau d’histoire sociale et politique. Ici, il s’agit du Duce le 29 avril 1945, Mussolini qui avait fui, revêtu d’une capote allemande, est assassiné par des partisans communistes. Bien avant sa mort, il avait su utiliser son corps héroïque et convalescent dû à la guerre de 1914, et avait pu dresser son pouvoir fasciste, notamment grâce à cette posture physique, glorieuse et charismatique. Le temps passant et la Seconde Guerre survenant, résistants et communistes vont haïr ce dictateur et lutter contre le fascisme. 67Une fois assassiné, commence la vie de sa dépouille. En effet, il est pendu par les pieds, avec sa maîtresse Esplanade Loreto à Milan, au cours d’une effrayante mise en scène. D’abord inhumé dans une fosse commune, son corps est caché dans un lieu secret un placard fermé à clé chez des Capucins. Ce n’est qu’en 1957 qu’il est rendu à sa famille. Pour saisir ce temps long où la société italienne est incapable de gérer le corps du Duce, Sergio Luzzatto explique avec rigueur et un beau nuancier d’interprétations comment cela est dû au contexte particulier de l’époque. D’une part, les néofascistes survivent à la défaite et le Duce reste sacré. En 1952 en effet, beaucoup d’Italiens demeurent nostalgiques de sa présence au pouvoir et figés sur son souvenir. D’autre part, par crainte, la jeune République cache le corps dans un endroit sacré, afin qu’aucun pèlerinage ne soit possible. 68Par ailleurs, une sorte de défiance vis-à-vis de la résistance empêche que se construise une véritable mémoire des victimes, résistantes et communistes, qui se sont opposées au fascisme. Le corps du Duce vaut mieux, pense-t-on, que tous les corps torturés, assassinés de ceux qui ont résisté au régime. L’épisode de l’Esplanade Loreto reste traumatique pour les postfascistes et ne permet guère que se mette en place une religion civile » à propos des combattants antifascistes. 69Pour mieux comprendre, Sergio Luzzatto réfléchit parallèlement à ce qui arriva à la dépouille du leader socialiste Giacomo Matteotti, retrouvée en 1924, affreusement mutilée et dépouillée de ses organes génitaux. Or pour les fascistes, le symbole à détruire était le corps de Matteotti », écrit-il. Il rapproche donc ces deux formes antinomiques et ressemblantes de deuil, qui opposent deux positions politiques inconciliables, et éclaire parfaitement qu’il s’agit là de combats politiques extrêmes dans une période cruciale de l’histoire. 70Cet épisode de 1924 n’explique pas tout si le corps du Duce s’avère ingérable, et cela jusqu’en 1957, c’est bien que la mémoire du fascisme reste prégnante et active, et elle-même difficile à enterrer. Les clivages politiques de l’après-guerre sont d’une grande subtilité et expliquent en partie cette longue épopée macabre. L’essai de Sergio Luzzatto, fort convaincant, permet en outre de réfléchir, en dehors même du cas de Mussolini, à l’utilisation politique et historique, non seulement des corps mais des cadavres, dans bien des conflits passés ou présents. Qui ne se souvient de mai 2011, où les États-Unis envoyait le corps d’Oussama Ben Laden au fond des mers, pour qu’aucune trace de celui-ci ne puisse être un lieu de rassemblement ? Sergio Luzzatto pourrait peut-être nous dire si ce geste spectaculaire, infini, a favorisé la mémoire ou l’oubli… 71Arlette FargeMencherini Robert, La Libération et les années tricolores 1944-1947 Midi rouge, ombres et lumières, vol 4 Une histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône de 1930 à 1950, Paris, Syllepse, 2014, 443 p., 25 €72Cet ouvrage constitue le quatrième opus de la série Midi rouge, ombres et lumières » initiée en 2004 par Robert Mencherini, spécialiste de l’histoire sociale et politique des Bouches-du-Rhône des années 1930 à 1950 et responsable de la Provence pour le Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier. Dès l’introduction, ce tome s’inscrit dans la continuité des précédents, auxquels il est fréquemment fait référence dans un appareil critique nourri. L’érudition de l’auteur se vérifie dans les quarante-deux pages de notes en fin de volume, assorties de quatorze pages de bibliographie, ainsi que du corpus important et varié mobilisé. 73En douze chapitres, Robert Mencherini parvient à livrer une haletante synthèse » mot qu’il emploie lui-même pour qualifier son travail des nombreux travaux, dont les siens, consacrés à la période 1944-1947. Si l’historiographie la plus récente ainsi que ses controverses sont prises en compte, le volume s’apparente avant tout à un récit de la Libération et de ces années décisives, riche en anecdotes, en portraits un index précieux permet aux lecteurs d’aller d’une biographie à une autre et enraciné dans une géographie précise du département. La plume, fluide et alerte, laisse une impression de réel. Le cahier d’illustrations confirme, en quarante-huit planches, cette proximité avec le sujet. 74Le mérite de ce tableau foisonnant est de mettre en avant les spécificités marseillaises et régionales de cette période de la Libération et de renaissance de la République, ici baptisée années tricolores ». Tout d’abord, l’auteur rappelle la pénibilité de l’épreuve subie par les populations. Pendant la guerre et jusqu’en 1947, le ravitaillement est très insuffisant à Marseille, comme dans l’ensemble du Sud-Est de la France. La population souffre, plus qu’ailleurs, de malnutrition et de carences. Par ailleurs, le rôle stratégique de Marseille et de la Provence après le débarquement de Normandie est souligné. Les troupes américaines sont stationnées à Calas ; et le port de Marseille, une fois les liaisons ferroviaires rétablies, s’avère un soutien indispensable à la remontée de la vallée du Rhône par les forces alliées. Autre originalité d’une région très industrialisée, la poussée autogestionnaire dans les entreprises y est plus radicale, plus ample et plus longue que dans le reste du pays. Enfin, l’ouvrage s’inscrit à sa manière dans une histoire de la mauvaise réputation de Marseille. Mise sous tutelle avant la guerre, la ville inspire la méfiance à Raymond Aubrac, le commissaire régional de la République, mais aussi et surtout à son successeur Paul Haag envoyé par le général de Gaulle avec pour mission d’y remettre de l’ordre. 75Céline RegnardBadalassi Nicolas, En finir avec la guerre froide la France, l’Europe et le processus d’Helsinki, 1965-1975, Rennes, Presses universitaires de Rennes, Histoire », 2014, 442 p., 23 €76Le livre publié en 2014 dans la collection Histoire » des Presses universitaires de Rennes par Nicolas Badalassi, intitulé En finir avec la guerre froide la France, l’Europe et le processus d’Helsinki, 1965-1975, est incontestablement majeur. Maître de conférences à l’Université de Bretagne-Sud, l’auteur livre une somme de quatre cent quarante-deux pages, toujours parfaitement lisible, sur la politique française et la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe CSCE. Cet ouvrage s’appuie sur sa thèse de doctorat, qui a elle-même reçu le prix Dezès en 2012. Il constitue un jalon dans le renouvellement de l’historiographie sur la guerre froide, mais aussi sur la politique étrangère française sous le général de Gaulle, sous Georges Pompidou et sous Valéry Giscard d’Estaing. Nicolas Badalassi montre ainsi que la CSCE a été au cœur de la politique de détente menée par la France, mais qu’elle a aussi joué indirectement un rôle en matière de construction européenne. Les six chapitres peuvent être regroupés en deux grandes parties la première suit un ordre chronologique, partant des années 1960, pour arriver à la conférence d’Helsinki, en passant par les négociations préliminaires. Les trois chapitres suivants traitent quant à eux de la CSCE d’un point de vue thématique le quatrième chapitre aborde la question de la première corbeille, le cinquième celle de la troisième corbeille, et le dernier chapitre, celle de la deuxième corbeille. À l’issue de ce travail, l’auteur montre que les Occidentaux ont réussi à retourner le piège tendu par l’URSS, et que la France a joué un rôle majeur pour ce faire, qu’il s’agisse de l’adjonction du terme de coopération » à la conférence sur la sécurité initialement proposée, ou de l’adoption d’un processus en trois phases, qui a permis d’obtenir des concessions de Moscou. 77Nicolas Badalassi s’inscrit également dans le renouveau historiographique, en démontrant que la politique française tentait bel et bien de dépasser le statu quo européen, contrairement à ce que pensait l’URSS, persuadée que la diplomatie française cherchait à le maintenir strictement aux dépens de la RFA. La France, quoi qu’elle ait été un des derniers États occidentaux à donner son accord entier au projet soviétique, en est devenue un des promoteurs les plus ardents avant son ouverture, puis un de ses acteurs les plus déterminés. L’ensemble des questions traitées par l’ouvrage est ainsi considérable des frontières au principe de non-recours à la force, des relations avec les États-Unis à celles avec la CEE. L’insistance de la France au sujet de la coopération culturelle ou les limites inhérentes à la deuxième corbeille, enfin, inscrivent pleinement cet ouvrage dans un autre débat majeur, celui de l’impact qu’a eu la CSCE sur l’évolution de l’Europe de l’Est durant la détente. 78Pierre BouillonSocialisme et communismeScot Jean-Paul, Jaurès et le réformisme révolutionnaire, Paris, Éd. du Seuil, 2014, 361 p., 21 €79Parmi les multiples publications qui se sont succédé à l’occasion du centenaire de l’assassinat de Jean Jaurès en 1914, une place particulière doit être faite à l’ouvrage de Jean-Paul Scot. Il faut saluer son examen attentif des nombreux textes de Jaurès, dans une perspective de dégager les spécificités d’une voie réformiste révolutionnaire ». À l’occasion du centenaire, il s’agit du seul ouvrage de cette ampleur à aborder cette question de façon détaillée. 80Le titre de l’ouvrage qui oppose deux termes durablement antagonistes dans l’histoire du mouvement socialiste est volontairement provocateur ; l’historien entend ainsi réévaluer la synthèse jaurésienne entre des réformes graduelles dans le cadre du système capitaliste et une perspective révolutionnaire maintenue, dont atteste notamment sa référence constante à l’héritage de la Révolution de 1789. Jean-Paul Scot critique les approches faisant de Jaurès un apôtre du réformisme politique minimisant les héritages marxistes les luttes de classes comme un des grands principes explicatifs de l’histoire et de la vie politique notamment. L’auteur reste dubitatif au sujet de l’ouvrage récent de Jacques Julliard sur Les Gauches françaises [3], et on ne peut que partager son scepticisme d’historien rigoureux lorsqu’il affirme qu’ à trop abuser de la référence à la “gauche”, on ne fait que brouiller les concepts historiques » p. 197. L’application de généalogies rétrospectives pose en effet un problème majeur et l’ouvrage est de ce point de vue une incitation à la réflexion sur les origines du Parti socialiste, même si l’on ne partage pas toutes les analyses de l’auteur qui entend écrire une contre-histoire du socialisme jaurésien ». 81Quelques points évoqués méritent en effet discussion. Si la formule Jaurès ou la fécondité d’un dialogue constructif avec Marx » p. 340 peut se justifier, il paraît en revanche excessif de dire que Jaurès est sans conteste, le meilleur connaisseur du marxisme en France avant 1914 » p. 341-342. Certes Jaurès est-il plus attentif à certains textes de Marx que d’autres marxistes comme les guesdistes, mais la proximité de Jules Guesde et de Paul Lafargue avec Karl Marx et avec Friedrich Engels aurait mérité un traitement plus détaillé. Georges Sorel, une des figures décisives de la discussion autour du marxisme de cette époque, comme l’a bien souligné André Tosel, est à peine mentionné. Plus généralement, Jean Jaurès est-il toujours la figure la plus intéressante au regard de la production des sociaux-démocrates allemands et autrichiens de son temps ? Même si la lecture de ces derniers n’est pas toujours très aisée et parfois un peu aride, il semble qu’une confrontation plus systématique aurait tendance à relativiser certaines originalités de Jean Jaurès. Cependant, c’est peut-être là qu’un nouveau chantier d’histoire croisée doit s’ouvrir et il faut saluer cet ouvrage qui y contribue largement, et dont la lecture s’avère extrêmement stimulante et indispensable pour tous ceux que l’histoire du socialisme intéresse. 82Jean-Numa DucangeDoizy Guillaume et Jarnier Jean-Luc, Jean Jaurès, apôtre de la paix une vie en images, Paris, Hugo & cie, 2014, 223 p., 25 €83Les publications sur Jean Jaurès ont abondé durant l’année anniversaire de 2014. C’est dans cette veine que s’inscrit l’ouvrage de Guillaume Doizy et de Jean-Luc Jarnier. Les deux auteurs, spécialisés dans les cultures visuelles de la Belle Époque et la caricature politique Guillaume Doizy, collectionneur et conférencier, est le fondateur du site Internet ont souhaité restituer le parcours du leader socialiste en passant avant tout par les images, que ces dernières concernent Jaurès lui-même ou plus largement son époque. Ils ont puisé pour cela dans les fonds de certaines institutions le Musée d’histoire vivante de Montreuil, le Centre national et musée Jean Jaurès de Castres et ont aussi recouru à des collections personnelles, les leurs en particulier. 84Il en ressort un ouvrage foisonnant, qui présente les types iconographiques les plus variés cartes postales, gravures, photographies, dessins de presse, tout en retraçant les différentes facettes de la trajectoire et des engagements jaurésiens l’enfance castraise, les années de formation, la silhouette du tribun et du parlementaire d’un côté ; la construction d’un socialisme républicain, les combats dreyfusards, ouvriers et pacifistes, le rapport à l’école et à la laïcité. Si les auteurs manifestent leur volonté de s’appuyer surtout sur les images, ils se sont souciés de leur contextualisation, à travers la présentation et la chronologie qui ouvrent chaque chapitre. Le livre constitue ainsi une démonstration supplémentaire de l’extrême richesse visuelle de la période, à l’heure des premiers pas de la culture de masse. Il atteste par ailleurs une nouvelle fois les controverses et les haines que Jean Jaurès a suscitées en son temps, bien loin de l’image irénique qu’en offre aujourd’hui un certain discours médiatique. 85On trouve donc un vrai plaisir à feuilleter l’ensemble, même s’il s’y mêle parfois quelques regrets. Les introductions aux différents chapitres sont classiques et participent à la sculpture de Jaurès comme type idéal de l’homme politique républicain sans toujours aller plus avant on peut d’ailleurs s’étonner que la bibliographie finale ne mentionne ni la biographie de Gilles Candar et Vincent Duclert, parue en février 2014, ni le catalogue de l’exposition qui s’est tenue aux Archives nationales en mars 2014, Jaurès, une vie pour l’humanité », même si c’est peut-être une question de délai d’édition. En revanche, certains points plus récemment explorés n’apparaissent pas ou sont traités rapidement c’est le cas du rapport de Jaurès à la culture de son temps ou de ses évolutions sur le fait colonial. Cependant, l’exhaustivité était ici certainement impossible. Le livre a déjà le mérite de présenter une documentation importante, avec un certain nombre d’images originales, et d’inciter à continuer d’approfondir la connaissance de Jaurès en son temps, du point de vue des écrits mais aussi de la production iconographique. 86Marion FontaineParet Philippe, Le Communisme rural en Haute-Vienne, Limoges, Presses universitaires de Limoges, Rencontre des historiens du Limousin », 2014, 211 p., 20 €87Dans son ouvrage issu d’un master de recherche récompensé par le prix Lémovice 2014, Philippe Paret s’attache à expliciter les spécificités du communisme rural en Haute-Vienne. Son étude court de la Libération à la fin des années 1960, période caractérisée, selon l’auteur, par un vide historiographique sur la question du communisme rural le mémoire de maîtrise de Rémi Darfeuil, Le communisme rural en Haute-Vienne », n’est toutefois pas mentionné [4]. Il y reprend l’une des problématiques centrales de la thèse de Laird Boswell [5] comment le Parti communiste français, considéré comme le parti de la classe ouvrière, peut-il avoir une influence rurale ? Pour y répondre, l’auteur démontre tout au long de son étude que le communisme rural en Haute-Vienne correspond à une culture politique particulière façonnée par les ruraux. 88Le Parti communiste est la force politique la plus active et influente de la Haute-Vienne dans l’immédiat après-guerre, au moment où le monde paysan commence à connaître de profondes mutations techniques et une peur du déclin qui se traduit notamment par l’exode rural. Selon Philippe Paret, l’influence du Parti communiste dans ce département ne passe pas par le recours aux structures traditionnelles du Parti, comme le démontrent l’activité limitée de ses cellules et la faible mobilisation des militants locaux sur des sujets nationaux. Au contraire, elle s’établit grâce à l’implantation des communistes dans les syndicats agricoles du département et au rôle revendicatif endossé par le Parti communiste sur des sujets chers aux paysans comme la défense du statut du fermage et du métayage de 1946. Le Parti communiste se place alors en première ligne pour défendre les petits exploitants haut-viennois en faisant appel à des références contestataires anciennes et traditionnelles. Philippe Paret souligne aussi l’importance du Parti communiste comme force de propositions pour accompagner les paysans dans la modernisation agricole ou comme acteur majeur pour recréer des sociabilités au sein des villages. En retour, l’adhésion des paysans est l’expression d’un idéal de justice, tout en s’inscrivant dans une tradition politique de gauche spécifique au département depuis le 19e siècle. 89L’étude menée par Philippe Paret réussit à montrer que le communisme rural en Haute-Vienne est un objet politique original à la croisée du modèle communiste traditionnel d’une part, et des attentes ainsi que des usages du politique dans les campagnes d’autre part. L’auteur expose de façon exhaustive les différentes facettes du Parti communiste dans le département. On peut toutefois regretter qu’il n’ait pas analysé plus en profondeur les relations entre communistes et socialistes locaux connus pour leur anticommunisme virulent et leur influence politique majeure dans le département. 90Anna HihnPascal Pierre, Journal de Russie, 1928-1929, édité et annoté par Jacques Catteau, Sophie Cœuré et Julie Bouvard, Lausanne, Éd. Noir sur Blanc, 2014, 767 p., 30 €91Né en 1890, Pierre Pascal, normalien et agrégé de lettres modernes, s’est tôt passionné pour la Russie où il est parti dès 1911 et 1912, puis en 1916, comme membre de la Mission militaire française. En 1918, fasciné tant par le pays que par la Révolution, il décide de ne pas rentrer en France. Il rejoint le Parti communiste local, adopte la nationalité soviétique et demeure en URSS jusqu’à 1933, travaillant d’abord pour l’Internationale communiste et pour le Commissariat du peuple aux Affaires étrangères, puis à l’Institut du marxisme-léninisme. Quatre tomes du journal qu’il a alors rédigé ont été publiés, entre 1975 et 1982, aux éditions L’Âge d’Homme. Ils couvrent la période de 1916 à 1927, et le slaviste, mort en 1983, les a lui-même expurgés et complétés avant publication. En revanche, les deux slavistes et l’historienne qui ont veillé à la préparation de ce cinquième tome, jusque-là inédit, se sont attachés à établir l’édition la plus scientifique possible ». Leurs notes facilitent d’ailleurs la lecture de ceux qui connaissent peu l’histoire soviétique. 92Cet ouvrage est une source précieuse un témoignage porté, au jour le jour, sur les années 1928-1929, qualifiées de grand tournant » dans l’historiographie. Staline vient d’écarter ses principaux concurrents, à commencer par Trotsky dont les mésaventures sont racontées, et il intensifie ses répressions contre toute opposition ; le procès de Chakhty se tient ; les déportations de koulaks » se multiplient. Dès lors, il est constamment question, dans ce cinquième tome, d’arrestations, d’exils intérieurs et d’exécutions. Les difficiles conditions de vie des détenus sont signalées, tout comme les reniements au sein des familles. Non seulement Pierre Pascal révèle la surveillance constante exercée par le Guépéou, la police politique, mais il dévoile également la vie presque impossible d’une société réduite, littéralement, à la famine par des dirigeants qui s’accaparent déjà les privilèges matériels. En général, dans les magasins, il n’y a rien », note-t-il le 25 janvier 1928. Les salaires baissent, les prix augmentent, les magasins se vident en juin 1928, il n’y a plus de pain blanc » à Moscou, et plus de pain du tout en Ukraine ; en septembre, le pain manque aussi dans la capitale. Soulignant le rejet de l’idéologie par les ouvriers comme par les paysans, Pierre Pascal signale des grèves il y en aurait eu trois cent trente, en deux ans, dans les seules usines d’État ou coopératives » et des révoltes dans les campagnes. Il constate les répressions féroces contre ceux qui résistent au pouvoir, ainsi que les vagues de suicides, comme seul moyen d’exprimer sa protestation ». Il déplore les destructions des églises et, constamment, résolument, relève le mensonge généralisé, les silences des journaux, la puissance de la censure et l’aveuglement de certains Occidentaux. Son désenchantement est total C’est tout le système qui est pourri, qu’il faut changer. » 93Cécile VaissiéCœuré Sophie, Pierre Pascal la Russie entre christianisme et communisme, Lausanne, Éd. Noir sur Blanc, 2014, 416 p., 25 €94Après son retour de Russie en 1933, Pierre Pascal est devenu enseignant à l’Institut national des langues et civilisations orientales Inalco, puis à la Sorbonne, et il demeure une figure mythique chez les slavistes non seulement il a été le témoin des premières années soviétiques, mais ce savant a également formé toute une génération de russisants. Ce mythe est toutefois ébranlé par cette biographie dans laquelle, analysant avec rigueur les écrits de Pierre Pascal, Sophie Cœuré dresse le portrait implacable d’un chrétien bourré de contradictions, qui, confronté au pouvoir soviétique, “marcha” sans exprimer d’état d’âme », écrit-elle. 95Avant 1917, Pascal, croyant fervent, est séduit par le tsarisme. Brusquement, lui qui rêve de rendre vraiment la Russie catholique » se passionne pour la révolution et, devenu bolchevique sans rien connaître du marxisme ni avoir fréquenté aucun bolchevik », il écrit prier pour Lénine qui serait en un certain sens l’âme de l’Église ». Boukharine aura donc des raisons de parler de kacha mentale » au sujet de ce Français cherchant à concilier les inconciliables la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin et Le Capital de Marx ». Pierre Pascal semble indifférent aux répressions, tant que celles-ci ne touchent pas ses proches. Le pouvoir établi le déçoit, voire l’indigne, mais le slaviste se tait sauf dans son journal, se réfugiant dans ses travaux sur un schismatique du 17e siècle. De retour en France, s’il fait habilement jouer ses réseaux pour obtenir un poste à l’Université, il garde le silence sur les crimes soviétiques, contrairement à ses amis Boris Souvarine et Victor Serge. Certes, lui qui a collaboré avec la Tchéka en 1919 et témoigné à charge, en 1922, dans le procès des socialistes révolutionnaires, se rapproche, au cours des années 1950, de milieux anticommunistes, mais il n’intervient comme témoin des premières années du pouvoir soviétique qu’à partir de 1967. Même alors, il dit peu de chose, expliquant son détachement du régime, non par une indignation devant les répressions, mais par la fin d’un idéal moral et politique ». 96Il est dommage que Sophie Cœuré ne se soit pas risquée à explorer davantage les raisons de l’aveuglement, puis du silence de Pierre Pascal et de tant d’intellectuels occidentaux face au communisme, mais aussi face à la Russie autoritaire. Tout juste note-t-elle l’amour qu’il éprouvait pour ce pays et qui le conduisait à la défense militante de son peuple contre les préjugés ». Elle aurait pourtant pu repérer un indice dans cette fascination de Pierre Pascal pour le peuple russe », une formule qui, loin des réalités sociologiques, encourage aujourd’hui encore les stéréotypes et s’oppose à la notion d’ individu ». Sophie Cœuré reprend abondamment ce terme de peuple », sans en interroger les limites et comme s’il n’avait pas été brandi tel un justificatif par les pires régimes totalitaires du 20e siècle. Même à l’issue de cette biographie, les ambiguïtés, bien décrites, de Pierre Pascal restent donc une énigme. 97Cécile VaissiéPennetier Claude et Pudal Bernard dir., Le Sujet communiste identités militantes et laboratoires du moi, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014, 258 p., 20 €98Cet essai, composé de deux parties, dont une consacrée spécifiquement au cas français, résulte pour l’essentiel d’un colloque sur la sociobiographie des militants, tenu à Paris, en décembre 2010. Les contributions soulèvent à la fois la question de l’inscription des processus de subjectivation communistes dans l’ensemble des processus historiques de longue durée qui caractérisent “l’État” moderne et celle de la modalité spécifique, elle-même plurielle suivant les pays, les partis, les moments et les acteurs, de l’expérience communiste » p. 241. 99Catherine Depretto revient sur le journal de Podlubny 1914-1998, fils de paysans ukrainiens dékoulakisés, en mettant en avant le concept, repris à Jochen Hellbeck, de subjectivité soviétique ». Celui-ci permettrait de mettre en évidence la participation des individus à la construction des identités soviétiques, sans verser dans aucun moralisme, en refusant de partager la société soviétique uniquement entre victimes et bourreaux » p. 28. De son côté, Brigitte Studer étudie les écoles internationales de cadres du Komintern, à partir des analyses de Michel Foucault sur la gouvernementalité ». Ioana Cirstocea présente l’étude de cas d’un ingénieur roumain ayant fait une demande d’admission au Parti communiste en 1966. Yves Cohen clôt cette première partie s’appuyant notamment sur l’enquête engagement » dans l’entreprise Renault, enquête à laquelle tous les salariés étaient soumis en 2006, il soulève ce paradoxe le “travail sur soi” si répandu dans le monde communiste depuis les années 1920 [est] devenu récemment une pratique ordinaire dans les entreprises des sociétés libérales » p. 79. Si ces démarches relèvent de méthodes spécifiques, des rapprochements sont néanmoins à faire. 100Bernard Pudal et Claude Pennetier s’intéressent à la correspondance entre Albert Vassart 1898-1958 et Cilly Geisenberg, deux leaders communistes de premier plan, dont les lettres témoignent d’une véritable coconstruction de ce que devrait être à leurs yeux un couple communiste » p. 128. Les deux auteurs reviennent, dans un autre article, sur le tournant qui s’opère au cours des années 1930 Alors que le premier communisme fait partie intégrante de l’histoire des féminismes, que pour nombre de militantes communistes de ces premières années, le combat féministe et le combat communiste sont étroitement associés, il n’en est plus de même durant les années 1930 » p. 165. On notera encore, dans cette seconde partie, la contribution d’Isabelle Gouarné sur les intellectuels philosoviétiques français dans l’entre-deux-guerres, ainsi que celle de Paul Boulland exposant le processus de certification ouvrière » p. 207 du Parti communiste français dans l’après-Seconde Guerre mondiale. 101Frédéric ThomasBianco Lucien, La Récidive révolution russe, révolution chinoise, Paris, Gallimard, Bibliothèque des histoires », 2014, 517 p., 29 €102Quelle gageure que de comparer deux révolutions ayant chacune produit un véritable continent bibliographique ! S’atteler à une tâche aussi ambitieuse était un vrai pari. Il a été tenu dans un livre où Lucien Bianco fait aussi, pour le plus grand bonheur du lecteur, œuvre de témoin, relatant ses nombreuses expériences personnelles au contact de la Révolution chinoise son premier voyage en Chine date de 1954. 103Le beau titre souligne la thèse centrale, à savoir que la Révolution chinoise a roulé dans les ornières de sa devancière, en tombant immanquablement dans les mêmes travers. Cela s’explique par une influence directe à l’époque de sa genèse 1921-1949, la Révolution chinoise est reliée à sa devancière par un cordon ombilical qui s’appelle le Komintern. Ensuite, jusqu’en 1956, pendant la lune de miel avec le grand frère soviétique », elle accueille des milliers de conseillers russes et adopte sans états d’âme le modèle stalinien. 104On retrouve donc la même philosophie d’ensemble avec des choix majeurs comme le centralisme démocratique, qui se traduit très tôt par la vitrification de la vie culturelle et intellectuelle. Dans le domaine économique, la paysannerie est sacrifiée au mot d’ordre d’industrialisation à outrance. Le livre est composé de neuf chapitres qui mettent chacun en lumière un aspect différent de cette convergence retard, rattrapage, politique, paysans, famines, bureaucratie, culture, camps et monstres. 105Il est remarquable que les deux systèmes connaissent les mêmes emballements dramatiques, en particulier de terribles famines. Ils ont également abouti à conférer une importance énorme à un seul individu vers lequel tout a fini par converger, d’où le chapitre monstres », une comparaison entre Staline et Mao, deux hommes qui ont sur la conscience non pas des millions, mais des dizaines de millions de morts. 106Les similitudes vont se loger jusque dans le vocabulaire Grand Bond en avant, Révolution culturelle sont par exemple des termes empruntés à la révolution russe. On retrouve aussi un goût commun pour une façade démocratique lues au pied de la lettre, les Constitutions de 1936 et de 1954 sont des modèles de libéralisme. 107Le communisme à la chinoise, si souvent glorifié en Chine après la rupture sino-soviétique, est donc un trompe l’œil. La démonstration que le maoïsme comme idéologie est un avatar du stalinisme plus que du marxisme stricto sensu menée dans le superbe chapitre intitulé Politique » emporte la conviction. 108Confronter, en cinq cents pages, deux révolutions décalées d’un quart de siècle et néanmoins étroitement liées était une entreprise particulièrement délicate, qui exigeait non seulement un ordonnancement rigoureux des idées, mais aussi une tension constante dans l’écriture. C’est par là que la Récidive pèche un peu assez clair dans les premiers chapitres, le fil de l’exposé se fait parfois plus difficile à suivre dans la seconde partie d’un livre par ailleurs guère servi par son édition que de coquilles et d’anglicismes pour une collection aussi prestigieuse ! 109Xavier PaulèsPolitique françaiseKrop Jérôme, La Méritocratie républicaine élitisme et scolarisation de masse sous la Troisième République, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014, 174 p., 17 €110Jean-François Chanet le souligne d’emblée dans sa préface La nostalgie pour l’école de la Troisième République est l’un des traits qui accompagnent dans notre pays la prise de conscience collective de l’échec des idéaux égalitaires de l’après-guerre. » À cet égard, l’ouvrage de Jérôme Krop est rien moins que nostalgique ! Extrait de sa thèse de doctorat sur Les fondateurs de l’école du peuple corps enseignants, institution scolaire et société urbaine 1870-1920 » [6], le livre va en effet au cœur social de la question scolaire de quelle égalité la démocratisation tertio-républicaine fut-elle porteuse ? Ce faisant, il rouvre chez les historiens de l’école le chantier de la question sociale. 111Son propos, fortement charpenté et clairement nuancé, est très convaincant la scolarisation de masse par l’école républicaine a entraîné une augmentation considérable de la culture maîtrisée par la population voir l’accroissement des détenteurs du certificat d’études mais aussi un maintien des inégalités sociales. Dit sommairement, la méritocratie ne fut pas pour tous et les habituelles distinctions socioculturelles et spatiales se sont perpétuées. Jérôme Krop déboulonne salutairement les idées reçues sur l’école de Jules Ferry », donne parfaitement à lire le système Gréard » comme fondateur d’élitisme et propose des pistes passionnantes telle que celle d’une histoire à faire du redoublement comme système de protection des meilleurs dès les années 1880. Toutefois, derrière les clichés de notre époque que Jérôme Krop détruit à la suite d’Antoine Prost ou de Patrick Cabanel, cette école de la Belle Époque se voulait-elle égalitaire ? La démocratisation de la République des Jules n’était-elle pas avant tout politique ? La scolarisation déployée jusqu’aux masses visait-elle autre chose que la politisation des têtes blondes, c’est-à-dire leur républicanisation ? À cette aune, la première Troisième République n’a-t-elle pas réussi sa démocratisation qui était politique et non sociale ? 112Au total, à condition de ne pas se laisser prendre au titre plutôt abusif d’un livre qui ne concerne ni toute la République il s’agit du seul département de la Seine, ni toute la Troisième République pas vraiment celle de l’entre-deux-guerres, ni exactement notre démocratisation sociale, puissamment renouvelée par le Front populaire, donc pas tout à fait notre méritocratie, on tient avec cet ouvrage une très nourrissante et neuve monographie sur l’élitisme républicain et la scolarisation de masse dans le département de la Seine à la Belle Époque. On y retrouve toutes les remarquables qualités des thèses de doctorat en histoire sociale centrées sur un corpus de sources labouré exhaustivement. C’est d’un grand prix ! Dès lors, on attend avec impatience l’ouvrage annoncé de Jérôme Krop, La Première Génération des instituteurs républicains dans la Seine 1870-1920 [7], portant sur le cœur de sa thèse de doctorat, afin d’y lire à plein les renouvellements de nos connaissances sur les instituteurs de la Belle Époque. 113Olivier LoubesNaquet Emmanuel, Pour l’Humanité la Ligue des droits de l’Homme de l’affaire Dreyfus à la défaite de 1940, préf. de Pierre Joxe, postf. de Serge Berstein, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014, 684 p., 29 €114Grâce à cet ouvrage, l’histoire de la Ligue des droits de l’Homme, de sa fondation aux débuts de la Seconde Guerre mondiale, est enfin accessible dans son ensemble et sous une forme actualisée par les dernières recherches de l’auteur. Le beau format offert par l’éditeur permet de conserver une trame très dense dans cette version pourtant abrégée de la thèse de doctorat qu’Emmanuel Naquet avait consacrée à ce monument constitutif de la République » qui la marqua notamment en raison de sa pérennité et de son audience. L’ensemble est écrit d’une très belle plume, tout à la fois littéraire et d’une grande efficacité, qui ne sacrifie donc pas le style à la précision d’un propos tout en nuances. La préface de Pierre Joxe et la postface de Serge Berstein apportent des éclairages synthétiques sur ce travail appelé à devenir un grand classique de l’histoire de la Troisième République. 115Si le plan d’ensemble est chronologique première partie des origines de la Ligue à 1914 ; deuxième partie sur l’ entre-deux de l’engagement politique » entre 1914 et 1932 ; troisième partie sur la Ligue des droits de l’Homme dans les années 1930 face aux totalitarismes et à la montée des tensions nationales et internationales, chacune des parties est construite thématiquement. La perspective diachronique permet de conserver une grande cohérence à la démonstration et de montrer combien l’histoire de cette association est profondément tributaire de la génération qui, initialement, la dirige, mais aussi du temps politique national et international. Le traitement également thématique nous fait pénétrer au cœur des dossiers auxquels les dirigeants de la Ligue ont choisi de consacrer l’organisation. 116Cet ouvrage offre une incroyable variété de pistes de réflexion et est appelé à ravir un lectorat d’une grande diversité. Les historiens du politique y trouveront une indispensable synthèse pour parfaire le tableau de la société politique sous la Troisième République réaffirmation des valeurs républicaines, capacité de mobilisation des réseaux qui unissent de simples citoyens et des élus, importance de la presse et des publications pour défendre les opinions, travail de lobbying auprès des élus, cécité partielle aussi à l’égard des ligueurs accédant au pouvoir. Les historiens du culturel y puiseront de riches analyses sur les étapes et les formes de l’engagement civique ou politique des élites, notamment des intellectuels, ou sur les modes de sociabilité au sein de la Ligue. Les historiens du droit apprécieront les analyses sur l’implication d’une association dans le domaine juridique, sa capacité à être une vigie du droit, à défendre des principes comme des dossiers particuliers. La volonté de l’auteur de traiter du combat ligueur aussi dans sa dimension internationale offre des pistes également dans ce domaine de l’histoire capacité de la Ligue à essaimer à l’étranger, volonté de fédérer les différentes ligues nationales pour donner plus d’écho à leur combat, souci de montrer, au-delà de la défense de cas individuels, les dangers pesant plus généralement sur les droits et les libertés dans le monde, soutien concret aux réfugiés. 117Outre la mention des sources utilisées, commentées dans la très utile introduction, et de classiques orientations bibliographiques, notons dans cette version publiée un index fouillé et un cahier photographique couleur qui offrent des reproductions de documents d’archives donnant corps à cette histoire, notamment les unes ou les couvertures de publications de la Ligue, les portraits photographiques de membres du Comité central. Les renvois à la thèse de doctorat consultable en ligne assurent enfin aux lecteurs de pouvoir aisément se référer aux documents joints de la version originelle de ce travail. 118Anne-Laure AnizanIgounet Valérie, Le Front national de 1972 à nos jours le parti, les hommes, les idées, Paris, Éd. du Seuil, 2014, 495 p., 24 €119Spécialiste du négationnisme en France, l’historienne Valérie Igounet propose une synthèse de l’histoire du Front national depuis sa création en 1972 jusqu’à sa place centrale dans le jeu politique actuel. Pour mener à bien son travail, elle a dépouillé de nombreux fonds d’archives, certains inédits, et réalisé des entretiens avec des membres historiques du Front national, à commencer par Jean-Marie Le Pen. La spécificité du Front national dans le jeu politique national impose que l’on en restitue la genèse politique et intellectuelle depuis qu’Alain Robert, le fondateur d’Ordre nouveau le mouvement Occident ayant été dissous en 1968, a suggéré à l’ancien député poujadiste Jean-Marie Le Pen de rejoindre le projet de création d’un Front national pour l’unité française » en 1972. 120Adoptant un plan chronologique comportant cinq parties, des lendemains de 1968 jusqu’à l’ascension de la fille du leader historique en 2011, l’historienne retrace une histoire complexe marquée par les prises de position qui isolent durablement le Parti notamment le point de détail de l’histoire » et les crises internes, en particulier la scission mégrétiste de 1999. De ce point de vue, on ne peut être que marqué par la manière dont ce parti s’est néanmoins développé alors même qu’en 1981, Jean-Marie Le Pen n’était pas parvenu à rassembler les signatures suffisantes pour se présenter à l’élection présidentielle et que le mouvement comptait alors à peine cent cinquante adhérents à jour de cotisation. Il convient de remettre sa trajectoire en perspective par rapport à la ligne gauche-droite qui traversait jusque-là la vie politique ; le Front national ayant refusé en 1986 de devenir un allié occasionnel de la droite revenue alors au pouvoir tandis que la gauche tentait d’en jouer pour contrer la droite Pierre Bérégovoy parlant d’une chance historique pour les socialistes ». L’auteur met également en avant l’importance de la structuration du Parti par Bruno Mégret et ses équipes. Le Front national devient alors une véritable machine électorale disposant d’un appareil extrêmement structuré. La crise qui éclate après l’éviction du clan mégrétiste en 1999 rend d’autant plus surprenants les résultats du premier tour des élections présidentielles de 2002 qui hissent l’extrême droite française à un niveau jamais atteint jusque-là. Cette synthèse très bien documentée permet au final de mieux définir l’identité sociopolitique d’un parti hors-norme, en mettant l’accent sur ces spécificités, qu’il s’agisse de sa plasticité en matière doctrinale, notamment vis-à-vis des États-Unis, ou bien encore des tensions qui existent au sein du mouvement entre une approche pragmatique ayant pour perspective l’exercice du pouvoir, et le maintien d’une idéologie dure qui flirte avec la pensée historique de l’extrême droite datant de la fin du 19e siècle. 121Thibault TellierSociété françaiseMension-Rigau Éric, Singulière noblesse l’héritage nobiliaire dans la France contemporaine, Paris, Fayard, Histoire », 2015, 377 p., 20 €122À l’instar de ses précédents ouvrages, notamment Aristocrates et grands bourgeois [8], Éric Mension-Rigau, professeur d’histoire contemporaine et titulaire de la chaire d’histoire sociale et culturelle à la Sorbonne, s’attache dans ce nouvel opus à croiser histoire de la famille et sociologie des élites. Il mêle avec brio connaissances approfondies du sujet qu’il étudie depuis plus d’un quart de siècle, rigueur historique et méthode ethnosociologique, grâce à de nombreux entretiens. 123L’auteur apporte une analyse précise et documentée sur l’évolution de la noblesse française au tournant du 21e siècle. Le livre se lit très agréablement, faisant alterner analyses et citations. Destiné à un public concerné par l’histoire des élites, l’ouvrage intéressera plus largement tous ceux qui cherchent à comprendre l’évolution de la société d’aujourd’hui. Au fil des pages, sont abordées successivement et avec une grande finesse les évolutions de ce milieu social singulier » liées aux changements rapides de la société française actuelle. Dans un premier temps, est analysé un monde de mémoire » au prisme de la crise » et des défis » de la transmission des biens en particulier le château familial ainsi que des valeurs essentielles de la noblesse. Une attention particulière est portée à l’étude de l’évolution du droit qui peut être en contradiction avec les principes nobiliaires. Les aspects de l’attraction du pouvoir, du service et du rang à tenir ainsi que du code aristocratique sont largement étudiés dans une deuxième partie. Un troisième temps est consacré aux arbitres des élégances » et notamment à la distinction ». La conclusion pose la judicieuse question de savoir comment conserver une identité nobiliaire propre si l’on ne se situe plus dans la chaîne de l’histoire. 124D’un point de vue formel, on peut regretter, en annexe, l’absence de liste des entretiens menés par l’auteur et leur date de réalisation, essentielle pour montrer l’évolution de la noblesse depuis les travaux précédents de l’auteur. Sur le fond, la question qui demeure après la lecture passionnante de Singulière noblesse est de savoir, au-delà de l’incontestable héritage nobiliaire », s’il demeure véritablement une spécificité de la noblesse liée à l’honneur ou à la volonté de tenir son rang ou si elle s’est fondue avec la bourgeoisie ancienne du vieil argent dans une élite plus vaste dont le point commun resterait l’attachement indéfectible à ses valeurs traditionnelles, notamment catholiques. Le mécanisme du maintien de la position de la noblesse lui est-il singulier » ou est-il l’illustration d’un phénomène plus général de maintien des élites ? 125Odile Gaultier-VoituriezBianchi Serge, Une tragédie sociale en 1908 les grèves de Draveil-Vigneux et Villeneuve-Saint-Georges, Nérac, Amis du vieux Nérac/Comité de recherches historiques sur les révolutions de l’Essonne/Éditions d’Albret, 2014, 665 p., 20 €126La longue grève des terrassiers du Val-de-Seine, au printemps 1908, est bien connue des spécialistes. Elle s’inscrit dans le vaste ensemble des conflits sociaux qui, au lendemain du 1er Mai sanglant de Fourmies 1891, se signalent par la rudesse des affrontements, l’usage de la troupe, les morts ouvrières, et marquent, si l’on suit les analyses classiques, le début d’un nouvel âge de la grève ou, mieux, le moment de la plus forte tension entre un syndicalisme en plein essor, un patronat conquérant et des gouvernements inquiets de la poussée socialiste. 127Faisant le constat du silence qui entoure les événements de Draveil, Vigneux et Villeneuve-Saint-Georges sur les lieux mêmes de la tragédie » six morts, Serge Bianchi, professeur émérite à l’Université Rennes-II, animateur de plusieurs sociétés savantes de l’Essonne, entend faire œuvre de mémoire dans le respect des archives ». S’appuyant sur l’ouvrage pionnier de Jacques Julliard [9], Clemenceau, briseur de grèves, dont il entreprend de revisiter les conclusions, il présente scrupuleusement le contexte local, le fil des événements, les enjeux nationaux et les logiques mémorielles. De la masse d’informations disponibles sur cette grève qui renvoie aux transformations de la surveillance policière à l’âge du préfet Lépine et aux inquiétudes du gouvernement face à un conflit se radicalisant aux portes de Paris dans un secteur vital pour les travaux de la capitale résulte un ouvrage particulièrement riche, mais au systématisme déconcertant, qui n’évite ni les répétitions ni les développements trop généraux sur le rôle de la presse ou les acteurs nationaux du drame Victor Griffuelhes, Jean Jaurès, Paul Lafargue, Georges Clemenceau. Au-delà de l’analyse des ressorts syndicaux et politiques du conflit, l’ouvrage lance de nombreuses hypothèses stimulantes sur les métamorphoses d’une banlieue en pleine croissance où se croisent populations locales et nouveaux venus de France ou de l’étranger, sur les mutations du travail dans le contexte d’une accélération de l’industrialisation et sur l’émergence d’un patronat combatif en rupture avec les vieilles logiques paternalistes. 128Nous regretterons avec l’auteur que la documentation disponible ne permette pas toujours de franchir le mur quotidien de la grève, même si nous disposons d’informations sur les réunions, les déplacements, les soupes communistes, la vie des familles ou la situation des enfants qui permettraient, en les creusant, d’esquisser une première anthropologie de la grève dans laquelle la question des solidarités, des tensions, des contacts avec les autorités, des violences, du rapport complexe à la machine, du rythme et des respirations de la grève seraient en mesure de mieux éclairer les transformations en cours du monde ouvrier. Compte tenu du propos initial sur les sources, une place centrale est accordée aux reproductions de documents qui ne sont malheureusement pas toujours exploitables du fait de leur petite taille. C’est dommage. 129Stéphane GaconFontaine Marion, Fin d’un monde ouvrier Liévin, 1974, Paris, Éd. de l’EHESS, Cas de figure, 36 », 2014, 240 p., 16 €130La désindustrialisation qui touche l’économie des pays occidentaux depuis environ un demi-siècle n’est pas la fin de l’industrie. Cependant, ce processus est incontestablement le terme d’un système productif né à la fin du 19e siècle et qui avait organisé les sociétés occidentales autour de grands secteurs industriels liés notamment au charbon et au minerai de fer. En France, les houillères du Nord-Pas-de-Calais en ont longtemps été un des emblèmes ; les gueules noires » faisant figure d’archétypes d’une classe ouvrière courageuse soumise aux dangers de l’extraction souterraine du charbon. Au cours de la seconde moitié du 20e siècle, même si l’évolution des mesures de sécurité et les progrès techniques ont rendu les risques moins importants dans les galeries, des mineurs ont encore été blessés, silicosés ou tués, les grandes catastrophes minières continuant également de jalonner la mémoire et l’histoire charbonnières. Marion Fontaine revient sur l’une des dernières à s’être déroulée sur le territoire français celle de Liévin, survenue en 1974 et qui fit quarante-deux morts. Elle l’analyse selon une perspective d’histoire politique et sociale, tout en réalisant de nombreuses incursions bienvenues dans le domaine de l’histoire des représentations, principalement à partir de sources archivistiques et journalistiques. 131Cette catastrophe apparaît comme un dramatique indice » p. 39 de la disparition du monde industriel ancien. Précisément, l’un des nombreux mérites du livre, en plus de sa grande intelligibilité, est de présenter la dimension anachronique de cet événement dans la France de la fin des Trente Glorieuses. Même le mythe du mineur martyr n’a plus le même écho au moment de Liévin. Les temps ont changé. Les forçats de la terre sont devenus des techniciens. Tandis que l’activité minière disparaît, les gueules noires » sont désormais des perdants magnifiques » p. 53. L’extrême gauche, si dynamique en cet après-68, a d’ailleurs beaucoup de difficultés à utiliser positivement le monde des mineurs dans son argumentation idéologique, alors que la Confédération générale du travail CGT et le Parti communiste français PCF continuent de se revendiquer comme étant les porte-parole les plus légitimes de cette composante de la classe ouvrière. Cependant, au milieu des années 1970, davantage qu’une armée de révolutionnaires en marche, les populations minières apparaissent comme les victimes d’un ordre industriel ancien. La défense des familles des mineurs morts lors de la catastrophe reposant même sur l’action d’un petit juge » dont l’objectif s’inscrit dans un mouvement plus large de criminalisation généralisée des accidents de travail » p. 157 qui n’aboutira pas. 132Si Liévin est une impasse politique et judiciaire » p. 224, l’événement correspond aussi à des changements culturels et sociaux importants au sein des populations ouvrières dans la façon de considérer les risques professionnels ou dans la manière d’exiger la démocratisation et la transparence. Une nouvelle identité ouvrière est alors en construction. 133Pascal RaggiTrajectoires politiques et intellectuellesFormaglio Cécile, Féministe d’abord » Cécile Brunschvicg 1877-1946, Rennes, Presses universitaires de Rennes, Archives du féminisme », 2014, 334 p., 22 €134Cécile Brunschvicg fait partie de ces personnalités dont le nom dit quelque chose à tout historien du 20e siècle, puisqu’elle est l’une des trois premières femmes françaises à avoir participé à un gouvernement, celui de Léon Blum en 1936, avec Irène Joliot-Curie et Suzanne Lacore. Cependant, elle fait aussi partie de ces personnalités dont l’histoire n’a retenu qu’un seul fait de gloire », occultant pour la postérité la richesse et la complexité d’une vie et d’un itinéraire d’engagement. C’est pour cela que le travail biographique que lui a consacré Cécile Formaglio tout au long de son parcours universitaire et dont ce livre, issu de sa thèse de doctorat, rend compte, est d’une grande utilité tant pour l’histoire des femmes et du genre que pour l’histoire des intellectuels, l’histoire politique et l’histoire sociale. 135Cette étude ne révèle pas une femme d’avant-garde, mais une femme patiemment réformiste, d’autant plus soucieuse d’améliorer le sort des femmes qu’elle est consciente de la chance que son statut social elle fait partie de la haute bourgeoisie aisée et conjugal son époux, l’universitaire Léon Brunschvig, est lui aussi convaincu de l’égalité des sexes lui offre. L’auteur montre que les engagements de Cécile Brunschvicg se sont développés à partir d’un cadre de pensée nourri du féminisme. L’approche à la fois chronologique et thématique permet de suivre les combats féministes, sociaux et politiques, qu’elle a menés pendant des années, et de voir l’évolution de sa pensée sur différentes questions le contrôle des naissances, l’éducation des filles, le travail des femmes, le suffrage féminin, etc.. Elle permet aussi de mesurer la part immense prise dans la vie de Cécile Brunschvicg par ses activités militantes dans les associations féministes, notamment l’Union française pour le suffrage des femmes et le Conseil national des femmes françaises, à la direction du journal La Française, au Parti radical et dans différents groupes d’experts. Elle révèle aussi leur dimension souvent internationale. 136La structuration dynamique de l’ouvrage en rend la lecture à la fois aisée et stimulante. Le cahier d’illustrations central incarne cette histoire dont les sources sont peu loquaces sur la vie intérieure et les émotions de cette femme, y compris dans les périodes douloureuses des guerres mondiales. À ce sujet, le dernier chapitre est passionnant et nul doute qu’il y aurait beaucoup à écrire encore sur la façon dont Cécile Brunschvicg a traversé la période de l’Occupation dans la clandestinité. 137Anne RenoultStenger Nicolas, Denis de Rougemont les intellectuels et l’Europe au xxe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, 410 p., 22 €138Denis de Rougemont, l’un des rares penseurs de l’Europe unie et fédérale au 20e siècle, suscite régulièrement l’attention des spécialistes de l’européisme on peut aussi citer les travaux de François de Saint-Ouen. Incontestablement, dans une bibliographie déjà riche, ce travail mérite un détour. Le livre vaut par son approche soigneuse par exemple, les activités du publiciste dans la guerre froide culturelle et surtout critique ainsi que par sa capacité à décoller de certaines histoires pieuses qui ont, parfois, caractérisé l’historiographie de la construction de l’Europe. Un Jean-Pierre Rioux avait contesté il y a quelques années cette histoire téléologique en forme de supplément d’âme à la construction européenne » Vingtième Siècle, n° 50, avril-juin 1996. Ici, l’auteur nuance non, le congrès de La Haye en 1948 ne fut pas un départ vraiment réussi de l’aventure européenne, révise les activités culturelles menées par Denis de Rougemont, dont le fameux Centre européen de la culture né en 1950, furent toujours très précaires et, somme toute, prend largement à contrepied le bilan des activités européennes de Rougemont s’avère plutôt décevant bon nombre de propos optimistes sur le rôle de certains intellectuels dans la cause européenne. On pourrait plutôt parler de leur marginalité par rapport aux diverses instances politiques européennes. 139On s’étonne des efforts déployés pendant trente ans après 1947, moment où ce travail démarre par l’écrivain suisse et quelques-uns de ses proches dont surtout l’éminence grise » polonaise Joseph Retinger et le banquier Paul Van Zeeland qui le soutinrent dans les moments les plus périlleux et le peu d’échos concrets rencontrés. Les milieux d’affaires les industriels suisses étant peut-être les moins ladres et les milieux politiques du Conseil de l’Europe se montrèrent en permanence avares. Le fameux groupe de Bilderberg, dont Denis de Rougemont était membre et auquel une histoire complotiste » prête beaucoup, s’est finalement avéré incapable d’aider sérieusement le Centre européen de culture en dépit de la présence de nombreux banquiers et industriels. Les Fondations américaines restèrent quant à elles constamment sceptiques devant ses projets, et ce bien que de Rougemont fût une personnalité éminente du Congrès pour la liberté de la culture largement financé par la Fondation Ford. Pour les rares intellectuels d’esprit européen Aron, Madariaga, Mounier, leur collaboration fut le plus souvent décevante ou épineuse, comme avec le recteur de Nancy, Jean Capelle. Certes, le Centre européen de la culture, via son précieux Bulletin tiré à quatre mille exemplaires, porte toute une série de projets, scientifiques il lance le CERN de Genève, culturelles création de l’association des Instituts d’études européennes et de l’association européenne des festivals de musique ou pédagogiques les plans de causeries » diffusés à plus d’un million d’exemplaires en 1952. Cependant, les résultats d’ensemble sont minces et les vicissitudes pour créer une université européenne à partir de 1958 le futur institut de Florence donnent une bonne mesure de ce que fut réellement l’Europe de la culture » pendant les années 1950 à 1970. Sans doute, l’examen des années 1980 apporterait un panorama moins sombre avec les industries culturelles ». Denis de Rougemont se voit finalement contraint au cours des années 1970 à se replier sur l’espace universitaire suisse pour sauver son Centre de culture. 140Que reste-t-il donc de cette vie de lutteur ? Une œuvre, à l’écriture souvent entraînante, mais aussi parfois assez datée sur le plan intellectuel. Sa vision d’une Europe surtout marquée par le christianisme religion de l’incarnation et de la personne et par l’innovation paraît à tout le moins assez incomplète, voire bien partiale. Plus topique, semble-t-il, son insistance sur la diversité unitaire le dialogisme » qui caractérise l’Europe politicoculturelle et qui devrait inciter tous les responsables politicoculturels à un permanent travail d’interculturalité, sur le modèle d’Arte. À ce titre, Denis de Rougemont, intellectuel engagé dans la cause européenne depuis les lointaines années 1930, laisse un témoignage qui force le respect. 141François ChaubetPoncet Charles, Camus et l’impossible Trêve civile, suivi d’une correspondance avec Amar Ouzegane, textes établis, annotés et commentés par Yvette Langrand, Christian Phéline et Agnès Spiquel-Courdille, Paris, Gallimard, 2015, 330 p., 24 €142 De quoi s’agit-il ? D’obtenir que le mouvement arabe et les autorités françaises, sans avoir à entrer en contact ni à s’engager à rien d’autre, déclarent, simultanément, que, pendant toute la durée des troubles, la population civile sera, en toute occasion, respectée et protégée. » En présentant ainsi l’initiative que, avec bien d’autres, il avait prise et qui fut présentée le 22 janvier 1956 lors d’une réunion à Alger, Albert Camus se situait dans la logique de sa pièce créée six ans plus tôt, Les Justes aucun combat ne peut justifier la mort d’un innocent. Or, des innocents, beaucoup avaient été tués dans le Constantinois au mois d’août précédent, lors de massacres qui, par leur ampleur, marquèrent la vie politique au point que la question algérienne devint le principal enjeu des élections législatives de janvier 1956. Elles conduisirent au Palais-Bourbon une majorité de gauche censée trouver une solution négociée au problème algérien. C’est dans ce contexte que, pour au moins éviter les tueries, se constitua un groupe informel, des amis qui souvent se connaissaient depuis les années 1930. 143Le projet connut bien des vicissitudes, ne fût-ce que pour se réunir une salle de la mairie, promise par Jacques Chevallier, ancien secrétaire d’État de Pierre Mendès France et maire d’Alger, n’a en définitive pas été mise à la disposition du groupe après les incidents qui, une dizaine de jours plus tôt, avaient empêché le député Charles Hernu d’y tenir une conférence. Comme aucun propriétaire de cinéma n’acceptait de louer sa salle, la réunion dût se tenir au Cercle du progrès, siège de l’Association des oulémas. Soutenu par le clergé protestant et Léon-Étienne Duval, archevêque d’Alger depuis deux ans, mais aussi Ferhat Abbas, qui n’était pas encore officiellement membre du Front national de libération FLN, le Comité pour la Trêve civile qui s’est alors mis en place comprenait des hommes comme l’éditeur Edmond Charlot, le peintre Louis Benisti, l’écrivain Emmanuel Roblès, des militants pour l’indépendance forts discrets sur leur appartenance au FLN et le messaliste Mohamed Lebjaoui. Assiégée par des manifestants criant À mort Camus ! Mendès au poteau ! », protégée par un service d’ordre largement composé de militants du FLN mais les membres du comité l’ignoraient, la séance se tint dans un climat tendu. L’émeute d’Alger deux semaines plus tard, lors de la visite du président du Conseil, Guy Mollet, puis le changement de politique de la nouvelle majorité et, au printemps, les mesures militaires ont rendu vains les espoirs des promoteurs de la Trêve civile. Tout au plus l’initiative de Germaine Tillion, essayant à l’été 1957 d’obtenir du FLN l’interruption des attentats aveugles et, du pouvoir, celle de l’exécution des peines de mort, peut-elle être comprise comme se situant dans sa continuité. 144Ami proche de Camus qu’il a connu en 1935 dans le cadre du groupe pacifiste et antifasciste Amsterdam Pleyel, Charles Poncet était, comme plusieurs acteurs de cette initiative, un passionné de théâtre. Il a mis une vingtaine d’années à écrire ce texte J’ai eu à présent assez d’emmerdements avec toutes ces histoires, et je me demande si je ne ferais pas mieux de rester tranquille dans mon coin », écrivait-il à la fin de l’année 1963. Sollicité peu après sa mort par Roger Quillot pour la publication des deux tomes des œuvres de Camus dans la Bibliothèque de la Pléiade », il s’est attelé à la rédaction d’un témoignage qui ne fut achevé qu’un quart de siècle plus tard. Outre le récit de Poncet, qui permet une approche approfondie de cet épisode de la guerre d’Algérie, ce volume propose aussi la correspondance échangée entre mai et octobre 1976 avec Amar Ouzegane, un des organisateurs de la réunion, secrétaire adjoint du Parti communiste algérien en 1937, l’année où Camus en fut exclu pour trotskisme. Un riche appareil critique met l’ensemble en perspective, et en particulier l’analyse comparée des six récits déjà effectués de cet épisode et de la manière dont ils ont été repris dans les biographies de Camus, ainsi que la perception rarement pertinente de cette initiative par les Renseignements généraux. 145 L’Appel pour une Trêve civile en Algérie » fut publié par les éditions Gallimard en 1958 dans Chroniques algériennes. Ce recueil regroupe plusieurs des textes que Camus a consacrés à l’Algérie, notamment les articles publiés en 1939 dans l’Alger républicain sur la misère en Kabylie et ceux de Combat où, seul éditorialiste de la presse française à les condamner, il s’est élevé contre les massacres de mai 1945 et a tenté une synthèse des défis à relever dans une Algérie marquée par la guerre qui venait de se terminer. Les positions de Camus ont tant été caricaturées, voire tronquées comme la réponse qu’il avait apportée à la question d’un étudiant algérien lors de la conférence de presse de Stockholm au moment de la remise de son prix Nobel, qu’il ne faut pas hésiter à lire ce recueil pour situer l’Appel dans la continuité de ses engagements. 146Christian ChevandierMercier Charles, Autonomie, autonomies René Rémond et la politique universitaire aux lendemains de mai 1968, Paris, Publications de la Sorbonne, 2015, 283 p., 24 €147Le livre de Charles Mercier est non seulement un récit de l’action de René Rémond à la présidence de Nanterre de 1971 à 1976, mais également un chapitre de l’histoire des politiques universitaires, d’Olivier Guichard à Alice Saunier-Seïté. L’auteur a exploité les archives de René Rémond, versées à la Bibliothèque nationale de France ou conservées par son fils Emmanuel, les archives des présidents de la République, du ministère, de la préfecture des Hauts-de-Seine. Cette abondante documentation, complétée par la presse, l’analyse d’émissions radiophoniques ou télévisuelles, de nombreux témoignages publiés ou sollicités par l’auteur, lui permettent de suivre très précisément les interventions de René Rémond, à la fois dans son Université, au sein de la Conférence des présidents d’université CPU et auprès des ministres. Ajoutons qu’une bonne bibliographie et un index complètent heureusement cet ouvrage auquel ne manque qu’une chronologie. 148Au sein de la CPU, René Rémond a assez vite pris une place importante, comme il le dit lui-même p. 46. Il préside d’abord la Commission pédagogie et formation permanente », ce qui le fait siéger à la Commission permanente. Élu troisième vice-président en septembre 1973, il prend la tête de la CPU un an plus tard pour une année et la quitte en février 1976, quand cesse son mandat de président de Nanterre. 149Sa notoriété, sa courtoisie, sa compétence, son souci du consensus, son réseau de relations, notamment dans les milieux catholiques il préside le Comité catholique des intellectuels français lui facilitent les contacts avec les ministres et les hauts responsables de l’Éducation nationale. C’est un homme de compromis, un sage » sur qui l’on peut compter à la fin de l’année 1971, on lui propose de succéder à son ami Jean Sirinelli comme directeur délégué aux enseignements supérieurs, ce qu’il refuse. Il est en très bon termes avec Olivier Guichard et Joseph Fontanet, puis avec Jean-Pierre Soisson, sur qui il exerce même une certaine ascendance » p. 213. En revanche, avec la nomination d’Alice Saunier-Seïté, en janvier 1976, c’est la disgrâce. René Rémond la juge médiocre et vulgaire, et elle ne le lui pardonne pas. En outre, elle rompt délibérément avec la politique qu’il avait peu à peu fait prévaloir et qu’il ne peut plus défendre qu’en coulisse, puisqu’il perd ses positions officielles. 150René Rémond ne contestait absolument pas l’autorité des ministres, car il était convaincu des responsabilités de l’État envers le service public d’enseignement supérieur, mais il était en même temps un partisan résolu de l’autonomie des universités. Conformément à la tradition universitaire, il tenait à distinguer l’ordre du pouvoir et celui de l’esprit, et il était convaincu que seuls les présidents des universités étaient en mesure de gérer efficacement celles-ci. Aussi souhaitait-il que les décisions ministérielles soient approuvées par les présidents, afin d’acquérir une légitimité incontestable. Il était donc indispensable pour lui que les ministres et la CPU œuvrent en bonne entente, ce qui excluait à la fois la franche opposition et la docilité servile. 151Cependant, afin que la CPU puisse jouer ce rôle, intervenant avant les décisions pour les infléchir, il fallait qu’elle parle d’une voix unanime. René Rémond s’est donc attaché à rechercher des compromis, en s’interdisant d’exprimer ses opinions personnelles pour être le porte-parole de l’ensemble de la CPU. Cette attitude lui a permis quelques succès, notamment un assouplissement des contraintes budgétaires. En revanche, la CPU n’a pas réussi à faire admettre l’organisation régionale prévue par la loi d’orientation, ni à empêcher une modification des règles électorales, questions politiquement trop sensibles. De toute façon, René Rémond n’était qu’un acteur parmi d’autres, et la CPU qu’une instance, à côté des syndicats et surtout du Conseil national supérieur de l’enseignement et de la recherche CNESER. L’intérêt majeur du travail de Charles Mercier, qui évite le biais inhérent à toute approche biographique de surestimer le rôle de son héros, est précisément de montrer l’interaction des différents acteurs sur tous les thèmes discutés pendant cette période la formation des maîtres, la définition des diplômes nationaux, notamment du Diplôme d’études universitaires générales DEUG, qu’il veut assouplir, la formation permanente et quelques autres. Il s’agit d’une contribution essentielle à l’histoire des universités. 152Avec Alice Saunier-Seïté et la droitisation de la politique giscardienne, la centralisation reprend ses droits. La secrétaire d’État attache autant, sinon davantage d’importance aux réunions de recteurs, et elle détricote tout ce que René Rémond et la CPU avaient promu. À plus long terme cependant, le mouvement amorcé se poursuit. Malgré l’amertume de René Rémond, l’avenir lui donne raison. 153Antoine ProstVilles et politiques urbainesReid Donald, Paris Sewers and Sewermen Realities and Representations, Cambridge, Harvard University Press, 1991 ; trad. fr., id., Égouts et égoutiers de Paris réalités et représentations, préf. de Michelle Perrot, trad. de l’angl. par Hélène Chuquet, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014, 256 p., 19 €154 L’histoire des hommes se reflète dans l’histoire des cloaques », écrivait Victor Hugo, aphorisme rappelé par l’historien américain Donald Reid. Écrit en 1991 mais tout juste traduit en français, son ouvrage permet de descendre dans l’égout parisien, aux côtés des hommes qui l’entretiennent, et de retrouver une histoire qui sent pour dire la société, comme dans le Miasme et la Jonquille d’Alain Corbin [10]. Examinant les réalités et représentations » de ce lieu prosaïque, antithèse du sublime », l’auteur montre en quoi il devint […] un objet de sublimation ». 155La première partie expose comment les égouts de l’Ancien Régime et de la première moitié du 19e siècle, stagnants et puants, ajoutant au danger sanitaire le péril politique après la Révolution, se transforment avec la rénovation technique et administrative principalement réalisée sous le Second Empire. Pour parachever l’abandon du rapport métonymique entre les égouts et la menace sociale », les édiles en organisent la visite le public peut constater la propreté et l’absence d’odeurs preuve[s] de la révolution sanitaire » et de l’ ordre qui régnait dans le souterrain ». Peut-être s’agit-il aussi de le confronter aux immondices désormais maîtrisées, processus cathartique que l’auteur rapproche de la psychologie freudienne. La transformation de la fange en richesse peut aussi être physique, tels les fruits récoltés dans les champs irrigués par les eaux usées. 156La sublimation » vaut aussi pour les hommes. Donald Reid montre dans la deuxième partie de son ouvrage comment les égoutiers passent d’ intouchable[s] de l’Ancien Régime » à l’ incarnation de la santé, de l’ordre et de la civilisation », grâce aussi aux écrits de l’hygiéniste Alexandre Jean-Baptiste Parent-Duchâtelet qui les peint dans les années 1830 en prolétaires moraux ». Ils n’en restent pas moins, par la nature de leur travail méprisé, en marge de la classe ouvrière, donnant ainsi l’occasion à des auteurs de la critique sociale », tel Auguste Blanqui, de mesurer [à travers leur cas] la valeur du travail et les valeurs de la société ». Les égoutiers eux-mêmes participent à la sublimation », comprend-on dans la dernière partie. Leur syndicat, créé en 1887, précurseur en matière sociale au sein de la Ville de Paris et ciment de leur cohésion, contribue à ce qu’ils se réapproprient l’image de prolétaires moraux » en en renouvelant la signification sociale et politique ». Ressort notamment l’importance de la solidarité corporatiste[s] » pour la protection de leurs corps dans et hors du travail, visible dans l’entraide face aux dangers du sous-sol, et dans l’existence d’un domaine collectif, la Colonie, destiné à accueillir les retraités et les orphelins du service. Si, au cours du 20e siècle, les quelque huit cents égoutiers ont peu eu besoin de faire banquette » pour défendre leur position d’ aristocrates » de l’administration parisienne, le dernier chapitre laisse voir comment les mesures adoptées après l’arrivée d’un maire à Paris en 1977 déstabilisent le collectif, conduisant à une démythification et démystification de l’égoutier ». 157Même si les trois parties distinguent égouts et égoutiers, réalités et représentations, une des forces du propos est de montrer qu’elles sont entremêlées, les unes influant sur les autres, notamment dans le processus de sublimation ». L’ouvrage de Donald Reid lui-même y contribue, en nous promenant de l’obscure fange souterraine jusqu’aux clartés des pages littéraires et politiques consacrées à cet univers, en passant par l’espoir social qu’il parvient à faire sourdre de l’évocation des forme[s] de coopération et de camaraderie » des égoutiers. 158Barbara ProstGodard Pierre et Donzel André, Éboueurs de Marseille entre luttes syndicales et pratiques municipales, Paris, Syllepse, 2014, 228 p., 15 €159Pourquoi Marseille est-elle sale ? À la suite du Grenelle des poubelles » réunissant en 2011 élus et associations à l’invitation d’une intersyndicale des agents, un éboueur syndicaliste marseillais, Pierre Godard, et un sociologue, André Donzel, apportent leurs éléments de réponse en liant différents plans d’analyse la conjoncture politique locale, les mobilisations syndicales et les transformations techniques à l’œuvre ». L’ouvrage retrace l’histoire d’un service de propreté qui n’a pas toujours dysfonctionné mais est soumis depuis une soixantaine d’années aux pesanteurs d’un système municipal opaque ». 160On découvre d’abord que la saleté est un stigmate » de Marseille depuis l’Antiquité, guère effacé par les améliorations techniques et administratives amorcées au 19e siècle. Concernant la seconde moitié du 20e siècle, les auteurs pointent le système de cogestion clientélaire des relations sociales avec le syndicat FO », mis en place après la guerre par Gaston Defferre pour lutter contre le fort communisme local. Au nettoiement, le petit système » voit les responsables de secteur également chefs de Force ouvrière assurer la marche du service et gérer les quelque mille agents par un savant dosage d’autoritarisme et de favoritisme ». Malgré des grèves intervenues en 1976, 1982, 1983, etc., entre autres pour obtenir des règles plus conformes au service public, le petit système » perdure après l’élection de Jean-Claude Gaudin en 1995. Les auteurs dénoncent aussi les choix opérés pour la gestion des déchets, qui s’avèrent autant un échec financier le traitement concédé au privé est plus cher qu’ailleurs qu’une source de turpitudes écologiques associées à des scandales politicofinanciers. 161 À côté de ces dérives, le “fini-parti” est un problème mineur. » Si André Donzel et Pierre Godard se saisissent à leur tour de ce totem incontournable dans le vocabulaire politique marseillais », c’est pour montrer que sa mise à l’index et le débat sur son maintien sont de faux problèmes. Afin de contrecarrer le haro » sur les éboueurs, les auteurs reviennent sur le sens des nombreuses grèves des dernières années, très médiatisées. Avec l’appui de leurs syndicats hétérodoxes », le but est toujours d’obtenir des règles claires » pour le fonctionnement du service, manière d’impulser la nécessaire transformation du système de gestion des déchets dans son ensemble ». 162Il est donc possible que cet ouvrage éclaire moins les lecteurs souhaitant connaître les caractéristiques sociologiques et professionnelles de ces travailleurs, que ceux désirant en savoir plus sur une histoire locale très conflictuelle », les affaires liées aux déchets et le petit système » contre lequel certains éboueurs luttent pour leur intérêt et celui du public. L’ouvrage souhaite en effet aussi nourrir la réflexion sur l’avenir d’un service urbain dans un contexte de mécontentement généralisé de la population quant à la qualité et au coût ». 163Barbara ProstRatouis Olivier dir., Bordeaux et ses banlieues la construction d’une agglomération, Genève, MétisPresses, VuesDensemble », 2013, 610 p., 54 €164Qu’est-ce qu’une agglomération ? Cette expression a-t-elle un sens au-delà de son utilisation massive par les élus et les aménageurs à partir de la seconde moitié du 20e siècle ? Ce questionnement est à l’origine de l’ouvrage dirigé par Olivier Ratouis, qui prend pour terrain d’étude la ville de Bordeaux et ses banlieues. Le livre est scandé par sept parties chronologiques, chacune correspondant à une période de croissance et d’organisation de l’espace urbain, depuis un long 18e siècle 1701-1815 qui voit Bordeaux prendre forme autour de plans d’aménagement et d’assainissement, où la question de l’eau est récurrente dans tous les projets, jusqu’à l’exposé des développements les plus récents, avec l’intégration d’une vingt-huitième commune dans la Communauté urbaine de Bordeaux CUB en juillet 2013. 165L’originalité de ce travail est de se présenter sous la forme d’une anthologie de textes jugés représentatifs du fait urbain bordelais. Ces documents sont pour l’essentiel soit issus des fonds des archives municipales de Bordeaux, soit extraits de rapports d’activités, d’études techniques, de schémas d’aménagement, de revues, d’essais ou de journaux y compris télévisés qui donnent une profondeur historique remarquable au mot agglomération ». Cent neuf notices mettent en perspective les textes. Elles comprennent une présentation historique souvent fouillée, une bibliographie très utile et, dans de nombreux cas, un voire plusieurs documents iconographiques qui donnent chair au quartier ou à l’aménagement dont il est question. En fin de volume, une chronologie synthétise sur quelques pages les étapes de l’urbanisation bordelaise. Un cahier cartographique » récapitule en quelque sorte la croissance de la ville et de ses banlieues sur le plan spatial et démographique. L’ensemble est servi par un excellent travail d’édition les très nombreuses cartes permettent au lecteur de visualiser la lente élaboration de la ville à plusieurs échelles et sont complétées par des photographies de quartiers ou de couvertures de brochures qui rappellent à quel point la fabrique de l’agglomération a suscité des débats, y compris en dehors des cercles d’experts ou des décideurs. 166L’ouvrage mérite d’être connu et reconnu à plusieurs titres. Il témoigne d’abord de la qualité d’un travail de recherche mené en équipe, rédigé à plusieurs mains et qui a su tirer parti des compétences variées d’une vingtaine de collaborateurs enseignants-chercheurs, doctorants en aménagement, urbanistes et architectes. En outre, si deux tiers de l’ouvrage sont consacrés à l’agglomération bordelaise du 20e siècle, l’historien pourra utiliser avec profit les notices concernant des périodes plus anciennes, une annexe Avant l’agglomération » situant en outre quelques enjeux prégnants de la première modernité. Enfin, l’introduction présente entre autres une réflexion sur les usages pluriels du mot agglomération » à la fois agrégation d’habitants, espace et entité politique qui inscrit dans la longue durée l’histoire des rapports entre une ville-centre et ses périphéries, tout en mobilisant différentes sciences humaines et sociales. 167Olivier ChatelanVadelorge Loïc, Retour sur les villes nouvelles une histoire urbaine du 20e siècle, Paris, Créaphis, 2014, 466 p., 25 €168Les neuf villes nouvelles créées au milieu des années 1960 font partie de l’imaginaire urbain français, non sans ambivalences Cergy-Pontoise, Évry, Marne-la-Vallée, Melun-Sénart et Saint-Quentin-en-Yvelines, pour la région parisienne, auxquelles s’ajoutent Le Vaudreuil, Lille-Est, L’Isle d’Abeau et les Rives-de-l’Étang-de-Berre, incarnent à la fois un âge d’or du gaullisme technocratique, le contre-modèle des grands ensembles, le temps des habitants pionniers de la participation et aujourd’hui une relégation qui les classerait dans la catégorie des banlieues en crise ». C’est à une déconstruction de ce prêt-à-penser urbain, pour partie véhiculé par la mémoire des acteurs de l’aménagement, que l’auteur invite son lecteur, au travers d’une entreprise salutaire d’historicisation des villes nouvelles. 169Disons-le d’emblée le pari est réussi. En s’appuyant sur un corpus riche et varié d’archives publiques versées par les différents ministères et établissements concernés, Loïc Vadelorge rétablit la chronologie des différentes étapes de la conception puis de la mise en œuvre de ces agglomérations nouvelles, rectifiant au passage bon nombre d’idées reçues. Dans la première partie, intitulée La question des origines », l’auteur montre en particulier que la rupture de 1965, qui attribue l’essentiel de la paternité des villes nouvelles à Paul Delouvrier et au Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de la région parisienne SDAURP, ne résiste pas à l’analyse. En amont de ce légendaire, les villes nouvelles sont à comprendre comme une réponse aux contradictions de l’aménagement du territoire et à situer dans la continuité des mesures prises sous la Quatrième République en faveur du logement. Au cœur de cet héritage oublié », la place des réflexions de la géographie volontaire » ou appliquée » des années 1950, étudiées dans des travaux récents, est essentielle la planification régionale pose des questions fondamentales sur les formes et sur la maîtrise de l’urbanisation au tournant des décennies 1950-1960, au moment où les conditions juridiques et administratives des villes nouvelles sont mises en place, et leur usage sémantique stabilisé. 170Dès lors, le moment Delouvrier », objet de la deuxième partie, ne peut plus être celui de la fondation de ce nouvel urbanisme, produit d’une époque plus que d’une équipe, mais bien celui d’une triple préoccupation chez les rédacteurs du SDAURP utiliser les prévisions de forte croissance démographique déjà connues comme fondement d’une nouvelle politique ; gagner la bataille de l’opinion par une véritable stratégie médiatique, en mobilisant enquêtes, revues spécialisées et journaux grand public ; enfin, contourner les réticences des architectes et des urbanistes en s’appuyant sur les sciences sociales alors en plein essor, qui trouvent dans cette impulsion de l’État, sans parler des commandes, quelques terrains d’entente la dénonciation des grands ensembles alors même que l’auteur montre des rameaux communs avec les villes nouvelles ou la promotion de l’espace et du loisir comme nouveaux paradigmes. 171Malgré les réticences de plusieurs acteurs celle de nombreux élus locaux, forts de leur légitimité démocratique, n’étant pas la moindre, les villes nouvelles entrent au début des années 1970 dans le temps de leur mise en œuvre empirique troisième partie du livre, appuyée sur une rhétorique ad hoc l’ innovation » et sur la mobilisation des habitants, dont l’auteur s’attache là encore à nuancer, documents à l’appui, la vision d’un âge d’or pionnier, participatif et pré-animateur. 172Dépassant le cadre des monographies et la seule problématique de la décision, Loïc Vadelorge construit avec brio une histoire globale des villes nouvelles inscrite plus largement dans l’histoire des politiques publiques et de la réforme de l’État. 173Olivier ChatelanCochoy Franck, Aux origines du libre-service Progressive Grocer 1922-1959, Lormont, Le Bord de l’eau, Mondes marchands », 2014, 340 p., 24 €174À l’origine de cette recherche, deux missions de l’auteur à Berkeley et à Chicago. Spécialiste de la médiation marchande, Franck Cochoy avait de bonnes raisons de s’intéresser à Progressive Grocer, la revue professionnelle de l’épicerie de détail indépendante américaine, lancée en 1922. Articulant sociologie et histoire, il consacre son nouveau livre à l’histoire du libre-service du point de vue de cette revue. Loin de subir passivement la pression des chaînes ou des supermarchés, le secteur du petit commerce alimentaire se révèle en effet être un extraordinaire laboratoire de la modernisation des formes de vente. 175Le pari méthodologique repose sur la focalisation médiale, une approche qui consiste à chausser les lunettes d’un média spécialisé pour observer le devenir du monde concerné » p. 321. Voilà l’occasion de juger de la performativité de ce média, un concept utilisé ici en vue d’étudier le rôle par lequel les agents économiques participent à la construction technique des marchés. Progressive Grocer mobilise les mots et les choses en vue de moderniser le commerce, introduisant dans le rapport entre l’offre et la demande de nouveaux équipements ou des idées qui n’étaient a priori pas évidentes. Pourtant, cette performativité promeut des choses sur le point de se développer, presque par elles-mêmes. Prophetic » Grocer prescrit les choses qui se produisent ! 176Cette modernisation s’opère au gré de deux mouvements. D’abord, sous la forme d’une amélioration du service humain classique, à grand renfort de soin sanitaire, d’outillage des gestes épiciers, de vente téléphonique et de livraison motorisée ; elle répond au souci qu’ont les commerçants de préserver l’essence de leur identité professionnelle le service. La modernisation prend ensuite la forme d’une transformation plus radicale, dans laquelle l’introduction progressive de l’ open display » et du libre-service vient finalement suppléer, voire remplacer les vendeurs. Cette transformation consiste à aménager très étroitement la libre circulation des personnes, en introduisant d’astucieux dispositifs de canalisation des parcs et d’identification des marques des produits et de la clientèle. L’auteur aborde enfin la façon dont l’introduction des chariots parachève la reconfiguration du commerce en accroissant les capacités de circulation et d’achat, en somme, de laisser faire » le client. 177Au rebours de la littérature disponible sur le sujet, Franck Cochoy propose une archéologie du temps présent » reposant sur une foule d’illustrations et de photographies. Elle nous permet de saisir le quotidien d’un commerce au ras des étagères », le plus souvent impossible à appréhender grâce aux sources écrites. Cet ouvrage original, surprenant parfois, complète les recherches de Catherine Grandclément sur le libre-service dans les supermarchés états-uniens et ouvre la perspective d’une étude du sujet pour la France. À défaut d’être comparatif, dirons-nous qu’il est performatif ? 178Olivier LondeixLauras Clarisse, Firminy-Vert de l’utopie municipale à l’icône patrimoniale, Rennes, Presses universitaires de Rennes, Art Société », 2014, 361 p., 24 €179Parmi les expérimentations urbaines et sociales marquantes du 20e siècle en France figure assurément celle de Firminy dans la Loire. Après son élection comme maire en 1953, l’ancien résistant et ministre de la Reconstruction Eugène Claudius-Petit, par ailleurs député Union démocratique et socialiste de la Résistance UDSR, décide la construction d’un nouveau quartier qui doit traduire sa vision urbanistique des cités modernes et humaines. Celle-ci se fonde à la fois sur son passé de militant inspiré des idées du catholicisme social et sur son expérience de ministre qui, entre 1948 et 1953, a jeté les bases du vaste programme de construction appelé à marquer la France des Trente Glorieuses. 180Pour mener à bien ce vaste chantier, Claudius-Petit fait appel à une équipe d’architectes dont certains se sont connus dans la Résistance. Fidèles aux principes de la Charte d’Athènes et de l’architecture moderne, les concepteurs du projet Firminy-Vert entendent promouvoir un nouvel art d’habiter et de vivre pour les quelques milliers de locataires qui seront logés dans ce nouveau quartier. Le projet porte en outre l’ambition de faire de ces derniers des acteurs à part entière, au moyen d’une participation active sous forme de gouvernement municipal pour une gestion de progrès ». Un demi-siècle plus tard, force est de constater que ce projet, en partie utopique, a fortement évolué et est désormais intégré aux programmes de patrimonialisation liés aux projets de rénovation urbaine. Cette biographie de quartier », selon les mots de l’auteur, met l’accent sur les enjeux locaux et sur le contexte politique, social, urbanistique de l’époque. Si la mémoire collective a en effet surtout retenu les réalisations architecturales réalisées à Firminy-Vert par Le Corbusier qui, pour certaines d’entre elles, ont été achevées il y a peu, il est essentiel de replacer le projet défendu par Eugène Claudius-Petit pendant près de vingt ans dans une problématique plus large qui renvoie en partie à l’histoire urbaine de la seconde moitié du 20e siècle. Richement illustré, cet ouvrage s’inscrit également dans de nouvelles perspectives de recherches, telles que l’impact de l’urbanisation sur la faune et la flore locales. En cela, l’histoire de Firminy-Vert doit également s’inscrire dans une relecture plus globale des Trente Glorieuses. 181Thibault TellierBackouche Isabelle, Aménager la ville les centres urbains français entre conservation et rénovation de 1943 à nos jours, Paris, Armand Colin, Recherches », 2013, 480 p., 30 €182Le livre s’organise autour d’un objet, les abords, a priori peu engageant scientifiquement et généralement peu considéré, mais que l’auteure a su remarquablement placer au centre de l’analyse. De quoi s’agit-il ? 183La Commission supérieure des monuments historiques puis la Commission des abords à partir de 1964 ont pour mission d’examiner des projets urbains susceptibles d’être réalisés à proximité d’un monument historique et émettent des avis sur la compatibilité entre les deux constructions. L’intérêt de l’étude réside, on le comprend, dans l’appréciation nécessairement discutée de cette compatibilité, qui ouvre un immense espace de travail au chercheur, du jeu des acteurs aux variations d’échelles, d’une histoire croisée de l’architecture et de la ville aux rapports complexes et passionnants entre administration et politique. Le pari n’était pas gagné d’avance, pour deux raisons au moins l’auteure rappelle d’abord que la question des abords, qui renvoient par définition à autre chose qu’eux-mêmes, ne constitue à aucun moment le fleuron d’un ministère ni ne sert de matrice à l’élaboration d’une politique urbaine. La dispersion des sources s’en trouve, en outre, démultipliée. Seconde donnée quelque peu rebutante l’étude des dossiers traités par la Commission des abords introduit dans une routine bureaucratique au ras de la ville, en traquant les processus souvent longs de la prise de décision, et ce dans un dédale de considérations techniques portant sur des projets de portée locale pour la majorité d’entre eux. 184Cependant, c’est bien là le tour de force de l’auteure, qui n’est pas sans rappeler les meilleures intuitions de la micro-histoire au cœur de cette histoire urbaine de biais » p. 14 qui s’apparente à une coupe géologique dans ce que l’on pourrait appeler la matière locale brute », la contextualisation du particulier instruit des enjeux plus larges et permet une montée en généralité maîtrisée. Le pas de côté change la perspective et donne à voir ce qui ne l’était pas ou mal la transformation urbaine entre strates passées et projets d’aménagement urbain qui aboutissent ou non, mais aussi l’écart entre textes réglementaires et mises en pratique, en mettant en lien normativité des procédures et compromis sur le terrain. L’historienne puise dans un vaste panel de villes, notamment de taille moyenne Carcassonne, Rodez, Toul, Troyes, etc., habituellement moins travaillées, qui constituent des observatoires passionnants. Le cas de la faculté des lettres de Tours 1965-1969, voulue par son maire Jean Royer contre l’avis de la Commission des abords, est une belle illustration de la richesse des dossiers exhumés par l’auteure les échelles et les acteurs concernés sont multiples municipalité, préfecture, rectorat, Conseil général des bâtiments de France, ministères des Affaires culturelles et de l’Éducation nationale, les argumentaires échangés révélateurs à la fois d’ambitions et d’accommodements, et l’arbitrage rendu assez inattendu c’est le Premier ministre Maurice Couve de Murville qui valide le projet. Un grand livre d’histoire urbaine, assurément. 185Olivier ChatelanÉchanges culturelsBaudouin Charles, Un pays et des hommes carnet de route 1915-1919, édition établie par Martine Ruchat, Antoinette Blum et Doris Jakubec, Lausanne, L’Âge d’Homme, 2014, 336 p., 30 €186On ne savait jusqu’alors que très peu de chose des activités de Charles Baudouin 1893-1963 pendant la Grande Guerre. À l’exception des quelques travaux d’Antoinette Blum et Martine Ruchat, rares avaient en effet été les chercheurs à s’être intéressés à cette période de sa vie. En choisissant de publier la partie de son Carnet de route que Baudouin avait consacrée aux années 1915-1919, les éditions L’Âge d’Homme ont apporté la matière qui manquait peut-être pour susciter l’intérêt des spécialistes du premier conflit mondial. 187Surtout connu pour avoir fondé en 1924 un institut international de psychothérapie et de psychanalyse pratiquant l’autosuggestion, Baudouin a également été un écrivain, un poète et un traducteur dont le profil a commencé à s’affirmer à partir du moment où il rejoignit la Suisse en octobre 1915. Mobilisé en 1914 mais réformé pour cause de tuberculose pulmonaire, il fut de ceux qui, impressionnés par Au-dessus de la mêlée », cherchèrent le contact avec Romain Rolland, comme en témoigne abondamment le premier chapitre du journal. La deuxième partie est presque tout entière placée sous le signe du Carmel » p. 67, petite revue » qu’il lança en 1916 afin d’apporter une contribution collective à la démobilisation culturelle ainsi qu’à l’émergence d’une Europe pacifiée. 188Les trois chapitres suivants attirent surtout l’attention par les descriptions des milieux autour desquels gravitait Charles Baudouin. Hormis Henri Guilbeaux, Pierre Jean Jouve, Frans Masereel et Stefan Zweig, Baudouin consacre un nombre non négligeable de pages à la description de Russes fanatiques de Tolstoï Paul Birukoff, Nicolas Roubakine. Chose étonnante, alors que les sommaires du Carmel témoignent de l’intérêt qu’il portait pour l’Allemagne, à l’exception de Georg Friedrich Nicolaï, objet d’un long développement dans la quatrième partie p. 171-173, les dissidents allemands n’occupent qu’une place mineure dans les sociabilités transnationales qu’il décrit. Cette absence n’affecte en rien l’importance de cette publication, un instrument de choix pour quiconque souhaite reconstituer la trajectoire de Charles Baudouin et découdre le tissu humain des réseaux dont la Suisse fut, parmi tous les pays restés neutres, le plus puissant vecteur. 189L’édition établie par Martine Ruchat, Antoinette Blum et Doris Jakubec reprend le texte intégral du manuscrit de 1942, qui avait déjà fait l’objet d’un important travail de réécriture en 1929 et que Baudouin revisita en 1952. De la version de 1952, les éditrices ont fait le choix de ne retenir que les passages à même d’enrichir le regard rétrospectif que l’auteur avait porté sur les années de guerre. Choisir le manuscrit de 1942 comme point de départ était tout à fait légitime, Baudouin lui-même ayant prévu de le publier tel quel chez Delachaux et Niestlé. Ajouter des extraits d’une mouture plus tardive et basée, qui plus est, sur un autre découpage temporel, complexifiait néanmoins considérablement le travail. On pourrait à juste titre faire valoir que l’insertion de ces passages à la suite de chacune des cinq parties de l’ouvrage hache la lecture. La présentation retenue a toutefois pour mérite de montrer avec pertinence comment l’écriture postchronique de Charles Baudouin a encore évolué dans un contexte qui avait, lui aussi, profondément changé. 190Landry CharrierFraixe Catherine, Piccioni Lucia et Poupault Christophe dir., Vers une Europe latine acteurs et enjeux des échanges culturels entre la France et l’Italie fasciste, Bruxelles/Paris, Peter Lang/Institut national d’histoire de l’art, 2014, 330 p., 40 €191Catherine Fraixe, Lucia Piccioni, toutes deux historiennes de l’art, et Christophe Poupault, spécialiste des réseaux culturels franco-italiens, ont rassemblé ici le résultat de deux journées d’étude tenues en juin 2009 à l’École des hautes études en sciences sociales EHESS et consacrées aux acteurs et enjeux idéologiques des échanges et transferts culturels entre la France et l’Italie 1925-1935 ». L’ouvrage collectif qui en résulte réunit quatorze contributions dont cinq en italien, certaines richement illustrées ; il parcourt la période allant de la fin de la Première Guerre mondiale à ce qui est considéré par les directeurs de l’ouvrage comme le point culminant du rapprochement entre la France et l’Italie fasciste, soit les accords de Rome en janvier 1935. 192L’ouvrage s’inscrit, au sens large, dans les études transnationales en vogue aujourd’hui, l’idée étant d’analyser les échanges culturels et leurs impacts idéologiques et politiques dans le rapprochement de la France et de l’Italie fasciste. Point focal annoncé, la latinité », concept flou, à géométrie variable mais qui, selon Catherine Fraixe et Christophe Poupault, joue un rôle clé dans les tentatives d’union d’une intelligentsia française, non seulement italophile, mais fascisante, avec l’Italie de Benito Mussolini. La latinité », définie comme un mythe fédérateur », puisqu’elle postule une véritable parenté culturelle, unique en Europe », fait donc l’objet d’une analyse visant à envisager ses multiples ramifications, principalement culturelles, tout au long des années 1920 et 1930. 193L’ouvrage voue une attention particulière aux réseaux officiels diplomatiques, politiques et à leurs acteurs, mais il s’intéresse aussi à la constellation d’associations comme la Ligue d’union latine, de mouvements politiques comme l’Action française et d’organisations politicoculturelles dont certaines maisons d’édition, comme Les Chroniques du jour de Gualtieri di San Lazzaro, qui avaient pour mot d’ordre et raison d’être la cause » ou la fraternité » latine ». Le Comité France-Italie, créé à la veille de la Première Guerre mondiale et présidé, dès 1929, par Albert Besnard, membre de l’Académie des Beaux-Arts et de l’Académie française, y occupe une place à part et, selon les contributeurs, sans doute déterminante. 194Vers une Europe latine propose des contributions de spécialistes, majoritairement des historiens de l’art, et permet d’aborder sous un angle particulier ce que Catherine Fraixe et Christophe Poupault appellent la réalité d’un fascisme français dont le discours reste en grande partie à étudier » p. 278. Cependant, l’ouvrage pèche par une attention insuffisante au contexte dans lequel se nouent les relations et les intenses échanges culturels entre la France et l’Italie fasciste. Il manque ainsi une analyse de ces réseaux d’acteurs culturels en termes sociaux, économiques et politiques, mais aussi de la réalité du fascisme italien au cours de cette période, en particulier de sa politique étrangère. L’entrée par les échanges et les transferts culturels permet certes de vérifier à nouveaux frais que ceux-ci étaient essentiels à la diffusion de la culture de l’Italie nouvelle » et d’observer la fascisation des élites françaises » p. 277, mais elle ne peut en aucun cas faire oublier la complexité de l’impérialisme fasciste et de la politique extérieure qui l’accompagne au cours de ces années. 195L’ouvrage souffre aussi d’une focalisation imparfaite sur le concept de latinité » qui, à la lecture des contributions, semble s’effilocher sans offrir ni une définition ni une analyse de ce que Catherine Fraixe et Christophe Poupault nomment un vecteur à part entière de la politique étrangère » p. 278. Ainsi en est-il de l’article, intéressant par ailleurs, de Laura Iamurri sur l’antifasciste italien et historien de l’art Lionello Venturi. Enfin, si les contributions approchent les chantres de la latinité qui entendaient préparer les esprits non seulement à une entente avec l’Italie fasciste mais aussi à l’instauration d’un régime d’ordre », il n’offre que peu d’éléments analytiques pour l’étude du fascisme français ». Il s’agit là néanmoins d’une première étape bienvenue devant mener à de nouvelles recherches sur les échanges culturels et politiques entre la France et l’Italie fasciste ; la richesse des contributions présentées ici semble le confirmer. 196Stefanie PreziosoFontaine Alexandre, Aux heures suisses de l’école républicaine un siècle de transferts culturels et de déclinaisons pédagogiques dans l’espace franco-romand, Paris, Demopolis, 2015, 307 p., 29,50 €197Issu d’une thèse de doctorat soutenue à Fribourg en 2013, l’ouvrage est centré sur le personnage d’Alexandre Daguet 1816-1894. Cet ancien élève des jésuites est très marqué par sa rencontre avec le père franciscain Grégoire Girard, un des promoteurs de l’enseignement mutuel. Daguet est directeur de l’École normale puis de l’École secondaire de jeunes filles de Fribourg. Il fonde la Société des instituteurs romands en 1864 et dirige son bulletin, L’Éducateur, jusqu’en 1889. Il est en contact avec de nombreux spécialistes européens de l’éducation par ce bulletin, par une abondante correspondance trois mille lettres ainsi que par des contacts directs avec les Français réfugiés politiques ou autres qui séjournent en Suisse à l’époque du Second Empire en particulier Edgar Quinet et Ferdinand Buisson. Il participe à diverses rencontres internationales telles que les congrès de la Ligue nationale pour la paix et la liberté et les assemblées de spécialistes de l’éducation qui se tiennent dans le cadre des Expositions universelles. 198La Suisse romande et, à travers elle, le monde germanique sont une référence pour les théoriciens et les acteurs de la politique française d’éducation. L’auteur en donne plusieurs exemples. Les pères Girard et Daguet ont l’idée d’une éducation civique » et le Fribourgeois Louis Bornet publie en 1856 un Cours gradué d’instruction civique qui inspire Edgar Quinet et Jules Barni. Quand, en France, l’enseignement de la gymnastique devient obligatoire pour les garçons, le Manuel que fait diffuser Jules Ferry en 1882 s’inspire de celui qu’a publié la Confédération suisse en 1876. Les bataillons scolaires », créés en 1882, sont une adaptation des corps de cadets » suisses à la création desquels Daguet a contribué. Les Ferien-Kolonien organisées par le pasteur de Suisse alémanique Bion en 1876 servent d’exemple aux premières colonies de vacances françaises lancées dans le neuvième arrondissement de Paris en 1879. 199La circulation n’est pas à sens unique comme le montre, au début du 19e siècle, l’expérience de l’enseignement mutuel et comme en témoigne l’intérêt porté par les Suisses à la politique scolaire de la Troisième république. Alexandre Fontaine met en valeur les notions d’ apports réciproques », d’ hybridation », de métissage », de resémentisation » des pratiques pédagogiques française, romande et germanique. Le développement de l’enseignement de la musique dans le cadre scolaire en est un exemple. 200Le discours sur les concepts est intéressant mais on aurait aimé que le récit des divers transferts idéologiques et institutionnels mentionnés ci-dessus soit plus détaillé. Relégué en fin de volume, il n’a droit qu’à 16 % des pages. 201Cet ouvrage est à lire conjointement avec une autre thèse de doctorat, celle de Damiano Matasci, soutenue en 2012 en cotutelle entre l’Université de Genève et l’École des hautes études en sciences sociales EHESS de Paris et publiée également en 2015 [11]. 202Jean LeducAmérique latineCapdevila Luc et Langue Frédérique dir., Le Passé des émotions d’une histoire à vif, Amérique latine et Espagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, Des Amériques », 2014, 204 p., 19 €203Cet ouvrage sur les émotions présente les résultats de travaux menés par le groupe de recherche Histoire des sensibilités écriture de l’histoire et émotions dans les mondes ibériques ». Les deux responsables de ce groupe et auteurs de la présente livraison avaient déjà publié un ouvrage sur ces questions en 2009 [12]. 204Mettant cette fois-ci au centre de la réflexion la notion d’émotion, mise à l’épreuve des différents régimes d’historicité qui travaillent l’histoire du temps présent latino-américain et espagnol, cet ouvrage est organisé en deux parties, où la dialectique entre mémoire et émotions est travaillée par les différents contributeurs. Elles sont toutes deux introduites par un article programmatique qui nourrit la réflexion, en particulier celui sur l’apport des sciences cognitives, pour repenser l’économie générale des émotions Alejandro Gómez. 205La première partie s’intéresse à la mémoire des corps » et aborde cette problématique comme manifestation collective, des corps handicapés Gildas Brégain ou endeuillés Sandra Gayol, et sous l’angle plus intime et individuel des corps de femmes mutilés, où c’est l’absence de traces de ces émotions qui est auscultée Rosalina Estrada Urroz, renvoyant à une dimension plus épistémologique de ce champ, à savoir la valeur heuristique de l’émotion en tant que matière première de l’historien. Par principe, elle se dérobe et ses traces sont évanescentes. Néanmoins, les modernistes, précurseurs en la matière, ont démontré la fécondité de l’approche par le sensible et les émotions, considérées comme manifestations du social, faisant du corps une archive. 206Les contributions de la seconde partie, les émotions de la mémoire », mettent en tension l’articulation entre les régimes d’historicité et l’instrument que peuvent devenir les émotions dans le champ du politique instrument de mobilisation, de cristallisation des tensions, voire des haines politiques et d’enjeux mémoriels. 207Si l’histoire des émotions est un champ relativement neuf, son façonnement s’inscrit dans une archéologie déjà ancienne, dont se sont plus précocement emparés les modernistes et l’historiographie anglo-saxonne et dont rend compte l’ouvrage. C’est ce que rappellent également, chacun dans une perspective quelque peu différente, deux autres publications en histoire contemporaine parues au même moment [13]. Le Passé des émotions les complète, tout en enrichissant le débat et le terrain d’étude notamment parce que les mondes ibériques contemporains sont absents de ces deux autres titres. 208Véronique HébrardDrinot Paulo et Knight Alan dir., The Great Depression in Latin America, Durham, Duke University Press, 2014, 362 p., 26,95 $209La crise de 1929 a représenté, pour l’Amérique latine comme pour le reste du monde, une rupture majeure de l’histoire du 20e siècle. Plusieurs auteurs ont mis en lumière les impacts tant économiques que politiques que la crise avait eus dans le sous-continent, faisant de cette dernière un des facteurs de premier plan pour expliquer l’émergence, au cours des années 1930 et 1940, de régimes populistes et, de manière générale, l’accroissement du rôle de l’État. Néanmoins, il n’existe aucun travail qui fasse des conséquences de la crise de 1929 en Amérique latine son principal objet d’étude et qui tente d’en cerner les implications aussi bien économiques que politiques, sociales et institutionnelles à l’échelle de la région. L’ouvrage The Great Depression in Latin America, coordonné par Paulo Drinot Institute of the Americas, University College of London et par Alan Knight University of Oxford, rassemblant neuf articles, en plus de l’introduction de Paulo Drinot et de la conclusion d’Alan Knight, a pour but de combler cette lacune historiographique. Il s’agit tout à la fois d’avoir une vision d’ensemble de ce qu’a pu représenter la crise dans la région, tout en rendant compte de la diversité des situations nationales. Le postulat de départ est que la récession a créé un contexte politique et idéologique favorable au changement ; cependant, ce changement n’a pas présenté les mêmes caractéristiques d’un pays à l’autre. Tandis que chacun des neuf articles s’attache à un pays ou à une zone Amérique centrale, Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Cuba, Mexique, Pérou, Venezuela, celui d’Alan Knight qui clôt le livre s’efforce d’offrir une réelle perspective comparatiste et de dresser des typologies, en termes économiques, politiques et sociaux. Ce faisant, il parvient à offrir une vision globale de la région tout en restituant la diversité des situations nationales. 210Sans remettre en cause la perception de la crise de 1929 comme rupture, le propos de cet ouvrage est de tenter d’évaluer le poids réel de cette dernière dans les bouleversements qui affectent le sous-continent au cours des années 1930 et 1940 et de montrer qu’elle a souvent été un catalyseur de tendances qui lui étaient antérieures. Le point de vue exposé par ce livre complète celui d’auteurs qui, à l’instar de l’historien chilien Eduardo Devés Valdés, ont analysé comment, à la suite de la crise économique, les réflexions autour de l’identité nationale et de l’identité latino-américaine se sont polarisées de plus en plus autour des questions économiques, la défense de l’intérêt national devenant un leitmotiv et débouchant sur l’émergence d’une pensée économique centrée sur les réalités du sous-continent. 211Pour conclure, la grande force de ce livre réside dans l’articulation des échelles internationale en particulier dans l’introduction de Paulo Drinot, nationale et régionale. 212Juliette DumontPoniatowska Elena, La Nuit de Tlatelolco histoire orale d’un massacre d’État, trad. de l’esp. par Marion Gary et Joani Hocquenghem, Toulouse, Éd. CMDE, À l’ombre du Maguey », 2014, 328 p., 25 €213Voici enfin la traduction de l’un des ouvrages indispensables consacrés au mouvement étudiant soixante-huitard mexicain et à son dénouement tragique, le massacre mené par l’armée le 2 octobre 1968 des manifestants présents à Tlatelolco, un quartier de Mexico. Ce recueil publié en 1971 est rapidement devenu un classique réussissant le pari de rassembler les témoignages très divers et courts d’une simple phrase à une demi-page des différents acteurs de ce mouvement. Défilent ainsi au fil des pages les témoignages d’étudiants, anonymes comme leaders du mouvement, exposant leurs idées et leurs actes. 214Le recueil, d’ailleurs, ne se limite pas à ces acteurs essentiels, son ambition étant de fournir un cadre de compréhension plus global de la société mexicaine avec ses contradictions et ses points de vue divergents face au mouvement étudiant. Sont ainsi présentées des conversations de rue, des confrontations verbales dures entre les orateurs étudiants et les passants, les jugements des forces de l’ordre, des extraits d’articles de presse et des témoignages des parents d’étudiants. 215De cette succession de points de vue, d’idées, de récits, le lecteur parvient à comprendre intuitivement toute la richesse et toute la complexité de cet événement et de son issue douloureuse. L’ambiance soixante-huitarde est magistralement reconstituée à travers la banalité quotidienne de nombre de témoignages qui laissent imaginer l’atmosphère, les débats et l’effervescence de cette génération, génération tout de même confrontée à l’indifférence ou l’hostilité de nombre de Mexicains. Le déroulement des événements transparaît également au fil des récits, permettant là encore de penser sans médiation les dynamiques de mobilisation qui ont mené à la constitution d’un mouvement massif réagissant à la répression croissante de l’État. Évidemment, une bonne partie de l’ouvrage est consacrée à la tragédie du 2 octobre, épisode d’autant plus traumatisant qu’il fera l’objet d’une constante dénégation de la part des autorités mexicaines. Face au silence de l’État, la parole est ici donnée aux différents témoins oculaires étudiants, journalistes, employés de la morgue, militaires reconstituant une répression qui a sans doute fait trois cents victimes. 216Si la diversité et le nombre impressionnant de témoignages et leur succession rapide pouvaient éventuellement représenter un obstacle à la compréhension de ces faits marquants, l’auteure a veillé à les encadrer d’une efficace introduction explicative et engagée, ainsi que d’une chronologie détaillée. Ce beau livre est également agrémenté de nombreuses photographies qui permettent de concevoir ce mouvement par l’image. 217En somme, il s’agit d’un recueil engagé d’histoire orale devenu une référence majeure, concernant un événement hautement symbolique pour toute une génération de Mexicains. 218Frédéric JohanssonAfrique colonialeGoerg Odile, Fantômas sous les tropiques aller au cinéma en Afrique coloniale, Paris, Éd. Vendémiaire, 2015, 288 p., 22 €219Aux frontières de l’histoire politique, de l’étude culturelle et de la sociologie, Odile Goerg s’intéresse au cinéma africain au temps des colonies. Son livre n’est pas une histoire des films africains bien rares d’ailleurs avant les indépendances, mais une analyse d’une pratique sociale ce qu’aller au cinéma voulait dire dans un contexte colonial. Cette enquête se heurte à la rareté des sources les archives officielles ne conservant guère de trace de ce loisir frivole, Odile Goerg a utilisé des sources plus rarement sollicitées par l’historien romans ou autobiographies tel le livre Cinéma de Tierno Monémembo [14] et mené des entretiens auprès des lointains survivants de l’époque. 220Où se déroulent les premières séances de cinéma ? Au départ, sur la place du village ou dans une arrière-cour avant que, pendant les années 1920, se construisent des salles dédiées dont les appellations reprennent celles de la métropole Palace, Rex, Rialto, Vox, Paris, etc. Le cinéma est dès l’origine un événement urbain qui crée, au cœur de la cité, un rassemblement festif et un nouvel espace de sociabilité. 221Qui va au cinéma ? Les Européens au premier chef, qui ont connu leurs premières expériences cinématographiques en métropole et qui cherchent à rompre la monotonie de leur séjour, mais aussi les Africains sans lesquels les exploitants n’atteindraient pas l’équilibre commercial. Les premiers spectateurs sont des évolués » des Africains instruits qui vivent au contact des Blancs et copient leurs pratiques sociales. À la différence de l’Afrique du Sud ou du Congo belge, Africains et colons font salle commune. Les relations se reconfigurent, celles entre les sexes, à la faveur de l’obscurité les salles de cinéma deviennent le lieu de rencontres plus ou moins clandestines, car les adultes ne sont jamais loin. Ce mélange a toutefois ses limites, les prix, qui varient entre l’orchestre et le balcon, entraînant une ségrégation spatiale de fait. 222Si on ne va pas au cinéma uniquement pour voir un ou plusieurs films, le contenu importe malgré tout. Les autorités coloniales vont d’ailleurs bientôt s’inquiéter des programmes dont certains mettent à mal le prestige du Blanc. Une censure est mise en place en 1934, qui double la censure métropolitaine. Les spectateurs africains se réapproprient cependant des contenus qui peuvent sembler anodins les frasques de Charlot font rire au détriment des gardiens de l’ordre, le racisme d’un Tarzan provoque des manifestations de désapprobation, La Bataille du rail encourage le nationalisme et la résistance. 223 Fenêtre ouverte sur l’ailleurs » qui donne aux publics africains l’occasion de se frotter au monde, lieu de rassemblement, où l’obscurité et l’anonymat encouragent des manifestations impossibles en d’autres lieux, la salle de cinéma a constitué un espace potentiel de contestation du pouvoir colonial. Odile Goerg a cependant raison de ne pas dramatiser le tableau. L’ambiance bruyante des salles est plus festive que révolutionnaire. En métropole comme aux colonies, le cinéma est moins un lieu d’expression politique qu’un divertissement paisible. 224Yves GouninJennings Éric, La France libre fut africaine, Paris, Ministère de la Défense/Perrin, 2014, 350 p., 23 €225La France libre est automatiquement associée à Londres d’où le général de Gaulle lança son appel le 18 juin 1940 et où il établit ses quartiers. Pour autant, et le bel ouvrage d’Éric Jennings le démontre avec force, la France libre, à bien des égards, fut africaine. 226Spécialiste de l’Empire colonial demeuré sous domination vichyste, Éric Jennings contribue avec ce livre à renouveler l’histoire du rôle joué par les territoires français d’Outre-mer dans la victoire des Alliés contre les puissances de l’Axe lors la Seconde Guerre mondiale. La richesse de son travail résulte de la consultation d’un important corpus archivistique, en France Archives nationales d’Outre-mer à Aix-en-Provence, Archives diplomatiques de Nantes, Service historique de la défense, Fondation Charles-de-Gaulle et du Mémorial Leclerc, mais aussi en Afrique où il a consulté les archives nationales de la république du Cameroun à Yaoundé et celles de la république du Congo à Brazzaville ou encore celles du Sénégal à Dakar. Ces séjours archivistiques africains lui ont également permis d’acquérir une réelle connaissance de ces territoires et d’évaluer les traces de la mémoire locale. 227Le concours de l’AEF à l’effort de guerre gaulliste fut déterminant pendant les premières années du conflit. Entre 1940 et 1943, en effet, la majorité des combattants de la France libre étaient issus du Tchad, du Cameroun ou de l’Oubangui-Chari. Au total, vingt-sept mille hommes, dont dix-sept mille Africains, furent recrutés par la France libre en AEF et au Cameroun, soit près de 40 % des trente-neuf mille Français et trente mille coloniaux que comptait la France libre à l’été 1943. Grâce à leurs ressources naturelles, l’Afrique équatoriale française et le Cameroun contribuèrent économiquement à l’effort de guerre gaulliste. Ils jouèrent aussi un rôle stratégique en servant de base à l’attaque de la Libye par les troupes du général Leclerc en 1941. Surtout, l’importance de ces espaces fut politique. Ils conférèrent au général de Gaulle un territoire sur lequel la France libre put exercer sa souveraineté, faisant de la France libre non plus un mouvement mais un gouvernement » p. 11. 228Éloignés de la métropole, ces territoires furent âprement disputés. L’auteur souligne la force des conflits persistant avec les vichystes et des inimitiés ou divisions au sein de la société coloniale ; autant de tensions qui entravèrent les efforts de la France libre pour asseoir sa légitimité. 229Éric Jennings s’attache ensuite à suivre la trace des soldats africains dans les combats de la France libre, de leur recrutement influencé par la théorie des races guerrières aux dernières passes d’armes dans les poches de l’Atlantique en 1945, en passant par le mythique serment de Koufra. S’il rappelle la difficulté de saisir ces individualités dans des archives qui privilégient le groupe ou les combattants européens, il rapporte les longues marches dans le désert, les lacunes du ravitaillement ou encore les manifestations ordinaires de racisme de la part des officiers. Il a également su retrouver dans les archives des détails qui donnent chair à cette histoire peu connue, tel ce repas où exceptionnellement, après la prise de Koufra, troupes blanches et noires partagèrent le même menu les macaronis au parmesan dérobés aux Italiens. Éric Jennings ne tait pas les sujets plus épineux tels les rixes entre soldats ou encore les exactions commises contre les populations civiles à Fort Archambault au Tchad en mars 1941. Le poids de la contribution des soldats d’AEF et du Cameroun à la libération du territoire national demeura néanmoins mesuré car, comme le rappelle l’auteur, deux blanchiments, l’un intervenant dès 1943 avec la mobilisation de l’Afrique du Nord et l’autre, plus connu, qui, à l’automne 1944, permit d’intégrer les Forces françaises de l’intérieur FFI. 230Éric Jennings analyse enfin l’impact de la guerre sur les populations d’AEF et du Cameroun. Coupés de la métropole, ces territoires basculèrent dans la sphère d’influence économique britannique et progressivement de celle des États-Unis. Pour contenir cette double influence, la France libre s’efforça d’exploiter au mieux les ressources naturelles de son Empire. Alors que la Malaisie, Singapour et l’Indochine, principaux producteurs de caoutchouc, étaient occupés par le Japon, le latex d’AEF servit la cause du général de Gaulle en étoffant la contribution de la France libre à l’effort de guerre allié. L’extraction d’or permit quant à elle d’accroître l’autonomie financière de la France libre. Cette exploitation eut toutefois un coût que les populations locales payèrent au prix fort. Les exigences de productivité renforcèrent des pratiques préexistantes de travail forcé, de corvées, dont témoignent les clichés de Germaine Krull, photographe officielle de la France libre, reproduits dans le cahier central. Elles autorisèrent le renforcement des contraintes policières fichage des individus, emprisonnements abusifs, etc. 231Si l’image d’une Résistance essentiellement métropolitaine et londonienne s’est imposée après-guerre, l’ouvrage riche et nuancé d’Éric Jennings a le grand mérite de rappeler les racines africaines de la France libre la contribution de l’AEF et du Cameroun fut certes limitée dans son ampleur et dans le temps, mais elle fut décisive pour asseoir la légitimité du mouvement. 232Julie Le GacMillman Brock, British Somaliland An Administrative History, 1920-1960, Londres, Routledge, 2014, 303 p., 95 £233Cet ouvrage éclaire trois processus faiblement connus la structuration politique et territoriale de la Corne d’Afrique, par l’étude de la trajectoire de ce qui devient en 1991 l’Érythrée ; les modalités concrètes du contrôle colonial sur un territoire à travers le suivi des dispositifs administratifs britanniques ; enfin, la lente mutation de l’exercice colonial sur un territoire au cours d’une séquence de temps souvent, et malheureusement, divisée par la Seconde Guerre mondiale. Le choix de l’auteur se porte sur la production d’un récit à partir de sources britanniques faiblement exploitées, celles des rapports d’administrateurs et des différents fonctionnaires d’empire. Ce n’est donc pas une étude des réactions locales à la présence impériale. Cette approche permet d’enrichir et de préciser notre compréhension de l’Empire britannique en terre arabe. L’auteur part d’un paradoxe qui structure largement la politique britannique au cours du demi-siècle d’occupation comment se construit un projet de gestion territoriale et politique d’un espace dont on envisage systématiquement la cession ? À travers l’étude du système administratif et des politiques de développement, l’auteur montre comment, en cinq séquences, cette partie de la Corne d’Afrique se structure. 234Les ruptures chronologiques sont dûment justifiées. Entre le milieu du 19e siècle et 1920, les autorités britanniques écrasent la révolte conduite par le cheikh local et s’emparent d’un lieu problématique. Cependant, ils ne mettent pas en valeur leur conquête dont ils ne savent que faire. Ils pensent l’intégrer à un marchandage avec les Italiens pour obtenir des gages de sécurité dans le golfe d’Aden. Cependant, leur simple présence temporaire entraîne la structuration d’une administration fondée sur quelques fonctionnaires coloniaux qui s’appuient sur les chefs locaux. L’étude montre bien comment la justice locale est ainsi réformée durablement puisqu’elle survit à l’expérience coloniale. La deuxième séquence s’ouvre avec l’invasion italienne qui remet en cause la présence britannique. Elle précipite des échanges entre les populations du Somaliland, de Somalie et du Kenya, suscitant des réactions contrastées volonté d’unifier ces territoires, réactions hostiles des populations du Somaliland à la présence kenyane et découverte du besoin de développement » pour pouvoir entrer en compétition avec ces autres populations. La troisième séquence s’ouvre en 1941 avec la reconquête militaire du Somaliland. Ici, l’auteur montre comment l’armée assume une gestion civile avec un personnel militaire. La croissance de l’administration et la somalisation du personnel provoquent des mutations économiques et sociales qui se traduisent par l’augmentation des dépenses et des importations pour répondre aux nouveaux besoins. Finalement, au cours des années 1950, un processus constitutionnel forge un nouvel État à la croisée des mouvements indépendantistes et des pressions nassériennes. 235Ce livre s’inscrit dans la relecture des dispositifs impériaux britanniques et permet de saisir les mécanismes d’institutionnalisation consécutifs à la présence coloniale. 236Matthieu ReyPiret Bérengère, Les Cent Mille Briques la prison et les détenus de Stanleyville, Lille, Centre d’histoire judiciaire, 2014, 205 p., 30 €237Issu d’un mémoire de maîtrise, ce livre retrace l’histoire de la prison centrale de Stanleyville, aujourd’hui Kisangani, au Congo belge. Cette monographie constitue la première étude sur l’emprisonnement dans cette colonie connue pour ses rapports de domination exacerbés. Elle s’inscrit dans un courant de recherche consacré à l’enfermement carcéral colonial, initié notamment par Florence Bernault [15]. 238Cette étude de cas a le mérite de rappeler combien l’enfermement occupe une place centrale dans le projet colonial belge. D’une part, l’inscription de la prison dans le dispositif du travail forcé souligne l’intérêt économique que la colonie tire de sa population carcérale. D’autre part, le contrôle des populations par la pratique de l’incarcération participe de l’entreprise de sujétion coloniale. 239L’ouvrage se présente comme une plongée dans la prison de Stanleyville en quatre temps. Le cadre législatif occupe la première partie, de la création de la prison en 1891 au grand décret de réorganisation de 1931, en passant par une première réforme en 1906. Au centre de cette évolution se trouve le passage d’une organisation carcérale à caractère militaire à un système pénitentiaire civil. Cependant, le sous-encadrement administratif de la colonie explique le maintien de soldats de la Force publique ainsi qu’une utilisation de prisonniers jugés dignes de confiance, les capitas », pour surveiller les détenus. Les deux parties suivantes sont consacrées à l’architecture de la prison et à la population carcérale. L’auteur insiste sur le souci permanent de séparation des indigènes et des colons, malgré les difficultés liées au surpeuplement carcéral chronique. La dernière partie, centrée sur la réalité quotidienne des détenus, donne à voir l’importance du travail carcéral. Celui-ci est nécessaire autant à la gestion de la prison qu’à l’économie de la ville qui profite des travaux et de l’entretien effectués par les prisonniers. 240À partir de sources administratives coloniales, issues des Affaires africaines de Bruxelles, Bérengère Piret met en lumière l’obsession de ségrégation qui anime le projet pénitentiaire au Congo belge, mais aussi le pragmatisme qui caractérise la gestion de la prison de Stanleyville. Pour autant, certains aspects spécifiques à l’emprisonnement colonial ne sont qu’esquissés. Le rapport à la métropole mériterait, par exemple, d’être davantage exploré, qu’il s’agisse de la circulation des modèles ou de celle des acteurs pénitentiaires. L’ouvrage se donne ainsi à lire comme une première pierre posée pour la construction d’une histoire de l’enfermement carcéral au Congo, invitant à préciser toujours plus les formes que la violence coloniale a prises. 241Elsa GénardLachenal Guillaume, Le Médicament qui devait sauver l’Afrique un scandale pharmaceutique aux colonies, Paris, La Découverte, Les empêcheurs de penser en rond », 2014, 283 p., 18 €242La pentamidine a été massivement utilisée dans les années 1950 en Afrique pour combattre la maladie du sommeil. Ses inventeurs estimaient qu’elle pouvait être stockée plusieurs mois par l’organisme et détruire les trypanosomes en cas d’infection. Son invention témoigne des géographies transnationales de l’industrie pharmaceutique » p. 49 découverte au Royaume-Uni, testée en Sierra Leone puis au Congo belge pendant la Seconde Guerre mondiale, cette wonder drug coloniale a été commercialisée par le français Rhône-Poulenc à partir de 1946 sous le nom de Lomidine. 243Ses modalités d’utilisation témoignent de la nouvelle donne de la médecine coloniale » caractérisées après 1945 par sa massification. Pour éradiquer la maladie du sommeil est mis en œuvre un programme vertical de santé publique » p. 82 des campagnes systématiques de lomidinisation » chimio-prophylactique consistant à injecter préventivement la Lomidine à toute une population. 244Cette politique s’est dans un premier temps avérée efficace. La maladie du sommeil a quasiment disparu d’Afrique équatoriale. Cependant, la lomidinisation avait des effets secondaires déplaisants et parfois dramatiques. L’injection intramusculaire dans la fesse était très douloureuse, provoquant des abcès voire des décès par gangrène gazeuse. En novembre 1954, à Yokadouma, dans l’Est du Cameroun, une campagne de lomidinisation tue trente-deux patients, ce qui suscite une vive émotion dans un territoire déjà agité par la fièvre indépendantiste. Deux ans plus tôt, à Nkoltang, au Gabon, quatorze personnes avaient trouvé la mort. Dans les deux cas, une souillure de la solution médicamenteuse, toujours eu égard aux conditions de sa préparation en brousse, est incriminée. Des analyses pharmacologiques plus fines démontrent bientôt l’absence de rétention de la pentamidine dans l’organisme. Son injection avait permis de lutter contre la maladie du sommeil par son effet thérapeutique sur les sujets infectés et non par son effet prophylactique sur les sujets sains. Dit autrement, la lomidinisation de sujets sains était à la fois dangereuse et inutile. 245Le travail de Guillaume Lachenal ne se réduit pas à écrire une page anecdotique et scandaleuse de l’histoire de la médecine coloniale. Son ambition est plus vaste. Il traque dans les politiques coloniales mises en place en Afrique après la Seconde Guerre mondiale la part de déraison que contenaient leurs propres principes de rationalité, d’autorité et de scientificité » p. 9. Comme Olivier Le Cour Grandmaison l’a fait avec le droit colonial [16], Guillaume Lachenal révèle la logique à l’œuvre dans la médecine coloniale à rebours des principes éthiques aujourd’hui appliqués, l’efficacité d’un médicament dépendait de son utilité collective. Déconseillée aux Blancs, car ses effets secondaires étaient depuis l’origine connus, la lomidine était un médicament racialisé » p. 122, dont l’injection forcée à la population noire aurait dû permettre l’éradication de la maladie du sommeil, fût-ce au prix de quelques victimes collatérales. 246Yves GouninBlum Françoise, Révolutions africaines Congo, Sénégal, Madagascar, années 1960-1970, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014, 202 p., 18 €247Françoise Blum, chercheuse au Centre d’histoire sociale du 20e siècle, a coordonné, en collaboration avec le Centre d’études des mondes africains, un séminaire sur les Circulations des cultures d’opposition mouvements politiques et sociaux dans l’Afrique des années 1960 ». Dans la continuité, un colloque consacré aux Mouvements étudiants en Afrique francophone de 1960 à nos jours » s’est tenu à Paris, en juillet 2014, alors que paraissait ce livre sur les contestations ayant marqué la première décennie des indépendances dans d’anciennes colonies de la France. Françoise Blum a profité du séminaire et de quelques études précises, mais l’ouvrage, qui s’inscrit dans la lignée de ses recherches sur le militantisme, en France et en Afrique, est novateur par ses sources et par son approche. Il s’appuie, du côté français, sur des archives officielles, des ambassades et de Jacques Foccart, ainsi que sur des témoignages de diplomates et de coopérants. Les archives nationales malgaches et une quinzaine d’entretiens donnent l’essentiel des points de vue africains. 248La relative synchronie avec d’autres mouvements, notamment le Mai français, et l’adoption de slogans nés ailleurs ne signifient ni manque d’imagination, ni manque de capacité autonome d’agir. L’Afrique qui participe, par de multiples réseaux et connexions, à la globalisation » p. 173 s’approprie ce qu’elle reçoit. Ses résistances et ses luttes font sens pour le reste du monde, ne serait-ce que par le militantisme d’anciens étudiants formés en France et séduits par les expériences socialistes dans leur diversité. La première partie de l’ouvrage propose une analyse comparée des révoltes et des révolutions. La circulation de savoirs et de pratiques, par des livres, des médias ou des passeurs de diverses nationalités, affiliés, pour certains d’entre eux, à des associations ou des syndicats, en constitue la seconde. 249Les contestations éclatent dans de nouvelles nations, dont la formation limite la portée du panafricanisme, également concurrencé par l’héritage de la colonisation. Le poids de la coopération française et la volonté des dirigeants qui ont négocié les indépendances de brider la vie politique ont provoqué un vif mécontentement, en particulier chez les jeunes. De fait, si ces révolutions ne se résument pas à un conflit de générations, les cadets ont joué un rôle primordial dans leur dynamique, se constituant ainsi en classe d’âge politique ». Cette déception explique l’admiration pour la Guinée, longtemps apparue comme LE symbole de l’indépendance, avant que des révoltes causées par les dérives du régime de Sékou Touré ne la secouent elle aussi. Quoique ne figurant pas dans le titre, la Guinée est omniprésente dans l’ouvrage qui se clôt sur l’expérience, à l’Université ouvrière de Guinée, d’une formation syndicale communiste pour des Africains dont les origines dessinent une cartographie des Afriques socialistes ou en lutte contre la présence coloniale ». 250Faranirina V. RajaonahMoyen-OrientCorm Georges, Pensée et politique dans le monde arabe contextes historiques et problématiques, xixe-xxie siècles, Paris, La Découverte, 2015, 389 p., 15,99 €251Ce nouvel ouvrage de l’économiste et historien Georges Corm impressionne par son érudition. L’auteur y expose les nombreuses facettes de la pensée politique arabe depuis le 19e siècle et la Nahda, mouvement de renaissance arabe, politique, culturel et religieux, caractérisé par un désir de modernité. Georges Corm va à l’encontre des clichés qui associent culture arabe et civilisation islamique, clichés prégnants en Occident, d’Ernest Renan à nos jours. Il veut montrer l’inanité de l’approche de la pensée arabe à travers le seul prisme religieux. 252Pour cela, il n’hésite pas à remonter loin dans l’histoire, rappelant que La Mecque païenne au 7e siècle était une grande ville de commerce et d’échanges culturels, abritant chrétiens, juifs et polythéistes, influencée par la culture syriaco-araméenne et par la culture gréco-romaine, et que cette diversité d’influences a été le creuset de la culture arabe. 253En historien, il montre les conséquences d’événements historiques comme la chute de l’Empire ottoman en 1923, la création de l’État d’Israël en 1948 ou la défaite de la guerre des Six Jours en 1967 sur la pensée arabe. 254Il redonne vie, à grand renfort d’exemples concrets et de portraits vivants, à nombre d’intellectuels arabes, comme Al-Tahtawi 1801-1873, mandaté par le gouverneur d’Égypte Mohammed Ali pour aller en mission à Paris de 1826 à 1830. Al-Tahtawi a ainsi introduit la culture française en Égypte et initié un grand mouvement de traduction vers l’arabe d’œuvres de la littérature politique française. 255Georges Corm montre que la pensée arabe n’est pas monolithique mais polymorphe, et qu’elle a pu donner lieu à des débats et controverses, comme par exemple entre le grand réformateur religieux égyptien Mohammed Abdou 1849-1905 et l’essayiste libanais positiviste convaincu des bienfaits de la laïcité Farah Antoun 1874-1922. 256Plus récemment, l’intellectuel égyptien Taha Hussein 1889-1973 a critiqué la façon d’enseigner la religion dans la célèbre Université Al-Azhar du Caire, et a affirmé que par son histoire, l’Égypte appartenait au monde européen méditerranéen, soulignant les profondes influences réciproques entre l’Égypte pharaonique, d’une part, et la Grèce et Rome, d’autre part. Georges Corm n’oublie pas les femmes et en cite plusieurs comme May Ziadé 1886-1941, première femme de lettres arabe d’origine palestino-libanaise, qui a tenu un salon littéraire, ou Nawal El-Saadawi, aux multiples talents d’écriture, emprisonnée en 1981 car opposante au régime d’Anouar el-Sadate. 257Sur le plan religieux, il oppose au cliché sur l’islamisme de nombreux autres courants, comme la wassatiya » ou juste milieu », pensée religieuse ancrée dans le Coran et contrant la pensée islamiste radicale et fanatique. 258Ce vaste panorama est passionnant et démontre de manière stimulante la richesse exceptionnelle de la culture arabe. 259Chloé MaurelLuizard Pierre-Jean, Histoire politique du clergé chiite, xviiie-xxie siècle, Paris, Fayard, 2014, 325 p., 20 €260Dans un style des plus clairs, avec un appareil de notes dépouillé pour ne pas alourdir la lecture palpitante de cet ouvrage, Pierre-Jean Luizard, dont les travaux sur l’Irak des premières décennies du 20e siècle demeurent pionniers pour la compréhension du chiisme politique, et donc des mobilisations au nom de l’islam, propose ici un voyage captivant à travers deux siècles d’histoire et de nombreux territoires, à la découverte de l’univers du clergé militant. Sa très solide connaissance des écoles, des combats doctrinaux et des biographies des 18e-21e siècles lui permet d’expliquer l’émergence d’un acteur politique inédit le clergé chiite. Naturellement, le but de ce livre n’est pas de présenter une thèse ni de faire découvrir au public connaisseur tel ou tel détail sur le chiisme. D’autres ouvrages indiqués en bibliographie ou en introduction de chapitre suppléent cette demande. Il s’agit de dresser un tableau synthétique de la trajectoire de cet acteur et des conséquences politiques de son engagement. 261Les quatorze chapitres qui structurent l’ouvrage adoptent trois points de vue. Globalement, ils s’agencent selon un plan chronologique attendu, avec un prélude sur les modalités de cléricalisation du chiisme depuis son apparition jusqu’à la victoire de l’usûlisme tendance du chiisme favorable à l’action des mujtahid ou savants, clercs dans les affaires de la cité suivi de plusieurs chapitres sur les différentes étapes de l’implication du clergé dans la politique moyen-orientale, Iran compris. Ensuite, il laisse place à un suivi géographique. Les premiers chapitres se consacrent largement à l’analyse de l’Irak et de l’Iran dont les évolutions des clergés sont analysées en relation avec les moments révolutionnaires. Pierre-Jean Luizard montre bien le retournement de la situation iranienne avec la révolution de 1979, aboutissement de la doctrine usûliste, et la crise du régime face aux mujtahids critiques du velayet al-faqih gouvernement du docteur de la loi à la mort de Khomeiny. Ensuite, les situations libanaises et golfiques font l’objet d’un éclairage plus précis. Ces chapitres tordent la chronologie reprenant les premiers pas du clergé libanais dans les années 1920 par exemple. Enfin, un troisième découpage suit les événements marquants de l’implication cléricale, revenant sur la grève des tabacs ou la révolution constitutionnaliste. Le choix de l’auteur d’isoler ces séquences est particulièrement judicieux, dans la mesure où peu ou aucune présentation synthétique de ces moments majeurs n’existait jusque-là. Dès lors, l’ouvrage donne toutes les clés au lecteur pour arpenter les différents aspects historiques de l’implication politique du clergé chiite. 262Faut-il faire remarquer une légère distorsion dans les présentations entre les cas irako-iraniens qui représentent plus des trois quarts de l’ouvrage, au détriment des cas libanais et golfique ? L’auteur pourra arguer respecter le poids démographique des communautés et non nécessairement le traitement chronologique. Ce livre constitue dans tous les cas une excellente initiation à une forme originale de mobilisation musulmane encore faiblement connue. 263Matthieu ReyFeroz Ahmad, The Young Turks and the Ottoman Nationalities Armenians, Greeks, Albanians, Jews and Arabs, 1908-1918, Ann Arbor, The University of Utah Press, 2014, 191 p., 25 $264Le dernier moment ottoman qui débute par la révolution Jeune turque en 1908 et se clôt à la fin de la Première Guerre mondiale comprend de nombreux aspects encore méconnus. L’ouvrage de Feroz Ahmad comble ici un manque important comprendre comment la restauration de la Constitution et du parlementarisme interagissent avec les acteurs se revendiquant des minorités nationales. Son angle d’approche est double et propose un traitement du monde des élites pour en restituer les clivages et une analyse des jeux qui se déroulent entre les représentants des nationalités impériales. L’auteur corrige l’image d’un Empire finissant oppresseur des nationalités pour montrer les hésitations et les stratégies antagonistes coexistantes. 265L’auteur détermine cinq groupes nationaux afin de montrer que le nationalisme, qui a imprégné les groupes minoritaires de l’Empire depuis la Révolution française, n’est pas la seule grammaire de l’action des députés en 1908. Chaque groupe accueille la Constitution de 1908 et les élections consécutives de manière différenciée. Certains, comme les représentants arméniens, espèrent obtenir l’égalité des conditions et la fin de toute forme d’oppression dans le rétablissement de la Constitution. D’autres, comme les Grecs, voient des oppositions fortes entre le patriarche et les autorités d’Athènes. Si ces dernières n’appartiennent pas à l’Empire, elles continuent d’exercer une influence importante sur les groupes résidant en Asie mineure. L’auteur revient en détail sur la manière dont chaque inflexion de la trajectoire parlementaire et politique du régime précipite des repositionnements, des gains ou des pertes pour les représentants minoritaires. Ce n’est ainsi qu’en 1913, en réaction aux développements libéraux et aux soutiens minoritaires que les autorités du Comité d’Union et Progrès se défont de toute politique décentralisatrice. De même, l’auteur restitue les mouvements armés pendant la Première Guerre mondiale pour expliquer la marche vers le génocide arménien résultant, entre autres, des échos du conflit. Enfin, l’auteur revient, de manière plus que convaincante, sur les effets du parlementarisme à l’égard des Arabes. Ils trouvent un moyen de renégocier les intérêts de leurs provinces et de prévenir ce qu’ils perçoivent comme des menaces impérialistes. Ce n’est que tardivement et de façon non unanime que certains segments des élites impériales arabes renoncent à leur loyauté pour Istanbul. L’épilogue révèle comment une relecture de cette période apparaît au lendemain de la guerre. 266Cette étude particulièrement intéressante présente deux limites. Le lecteur devra connaître le déroulement du génocide pour en saisir les principales étapes. L’autre problème concerne la sélection et la construction des groupes minoritaires. Le recours à la nationalité, au sens de la confession, explique l’étude des juifs ou des Arméniens. Cependant, l’auteur ne le mentionne pas comme tel. De même, la variable ethnique aurait pu être avancée. Néanmoins, comme les choix ne sont pas explicités, le lecteur comprend mal pourquoi les juifs sont étudiés, mais pas les chiites ou encore les Arméniens et pas les Kurdes. Il n’en demeure pas moins que cet ouvrage constitue une étude des plus utiles pour la compréhension du monde ottoman. 267Matthieu ReyRutledge Ian, Enemy on the Euphrates The British Occupation of Iraq and the Great Arab Revolt, 1914-1920, Londres, Saqi, 2014, 471 p., 20 £268Un étrange paradoxe ouvre cette vaste fresque de l’Irak au cours de la Première Guerre mondiale alors que le soulèvement de 1920 constitue le point de départ des études historiques irakiennes pour de nombreux chercheurs du Moyen-Orient, l’épisode est méconnu, pour ne pas dire ignoré du public, universitaire ou non, en Occident. C’est donc une page originale de la guerre et de ses suites que l’auteur souhaite écrire avec force de détails. D’emblée, de grandes figures, comme le conseiller britannique de la couronne Mark Sykes parcourant à la fin des années 1900 un Orient arabe dont il découvre les richesses naturelles et les réalités tribales, incarnent le récit historique qui revient sur la rencontre de deux dynamiques antagonistes celle d’armées britanniques sûres d’une avancée rapide en terre ottomane, et celle de populations locales, appelées au jihad, se soulevant contre le nouvel occupant étranger. 269Les trente-quatre chapitres qui charpentent l’ouvrage suivent un agencement chronologique rigoureux et se divisent en deux parties les deux grandes périodes de la guerre et de ses sorties. Dans la première partie, l’auteur porte une attention particulière aux connaissances britanniques sur le terrain. Dès 1908, les Britanniques apprennent l’existence de gisements d’hydrocarbures dans la région de Mossoul. Pendant la guerre, une convergence d’intérêts rapproche des décideurs et détermine les stratégies Winston Churchill, qui demande à la Navy d’adopter la propulsion par pétrole, s’entend avec sir Maurice, qui défend les intérêts économiques spécifiques de la Grande-Bretagne dans la région du Golfe, tous deux accréditant les projets de Mark Sykes. L’auteur fait une large place aux conflits intrabritanniques, avec les oppositions entre Piercy Cox et Mark Sykes, pour montrer les incertitudes des ambitions britanniques. Dans une seconde partie, il s’attache à un suivi extrêmement méticuleux des alliances locales entre tribus et chefs urbains, de l’émergence de figures irakiennes et de leur disparition, mêlant la grande histoire le jihad contre les Britanniques, l’insurrection des villes irakiennes après la guerre et la petite la mort du garant arabe de la révolte conduite par le chérif Hussein. Ce livre offre indéniablement le meilleur tableau de la composition et des mouvements des forces en présence en Irak au cours de l’épisode trouble de l’insurrection de 1920. 270Notons le parti pris de l’auteur qui se focalise sur les questions d’hydrocarbures. Si celles-ci constituent un enjeu de la guerre et de ses sorties, leur présentation peut laisser penser au lecteur que le pétrole est le nerf de la guerre mésopotamienne pour les Britanniques, alors même qu’il n’a pas pris encore toute son importance stratégique. En outre, l’auteur, ignorant les travaux de Pierre-Jean Luizard, ne montre pas l’effervescence religieuse qui accompagne la mobilisation chiite. Hormis ces deux correctifs, ce livre se lit très aisément en raison de l’entrecroisement de portraits et donne accès à une réalité peu connue la guerre mésopotamienne des Britanniques entre 1914 et 1918. 271Matthieu ReyL’Europe médianeBene Krisztián et Ferenc David dir., Entre coopération et antagonismes les dimensions des relations franco-hongroises, de l’époque moderne à l’intégration européenne. Actes du colloque international d’histoire de l’Université de Pécs, 13 mars 2013, Talmont-saint-Hilaire, Éd. Codex/Université de Pécs, Dialogue, 1 », 2014, 166 p., 20 €272L’Université de Pécs, en Hongrie, avec le soutien de l’Institut français de Budapest, de l’Académie hongroise des sciences et de l’Université nationale hongroise du service public, a publié le premier numéro d’une collection vouée à accueillir les avancées de la recherche sur les relations entre la Hongrie et la France et, de manière plus générale, le monde francophone. 273Ce premier numéro est consacré à la publication des actes d’un colloque réalisé avec le soutien des mêmes institutions, et qui a permis de croiser les regards de chercheurs aussi bien français que hongrois. Y sont abordés des épisodes connus, comme la période qui a entouré le traité de Trianon, mais aussi des moments moins étudiés, grâce à l’ouverture des archives pour la période contemporaine, des années 1970 aux années 1980. Ce volume s’inscrit, à cet égard, dans le mouvement de renouvellement historiographique sur les rapports franco-hongrois, et plus largement sur le rapport de la France à l’Europe médiane. 274Le choix d’une couverture chronologique aussi large que possible a été retenu. Une contribution fait ainsi le point sur l’apport des hussards en France, considérés comme un des premiers facteurs de contact avec la Hongrie. Une autre s’attache aux guerres napoléoniennes, mais sous un angle double outre les affrontements militaires, la question du mémorial édifié à Pécs en mémoire des soldats de la Grande Armée permet en effet d’approfondir l’étude de la tendance francophile dans l’intelligentsia hongroise avant la Première Guerre mondiale. Le déficit de connaissances françaises sur la Hongrie est, lui, rappelé à travers l’analyse des articles consacrés à ce pays dans la Revue de Paris. La période de la Première à la Seconde Guerre mondiale donne lieu à plusieurs contributions, dont une sur le traité de Trianon, et une sur un épisode moins connu du grand public, à savoir les accords de Bled, avec la période des années 1930 et le délitement de la politique française en Europe centrale. L’étude de l’action des services de renseignement hongrois permet aussi de nuancer l’image parfois donnée des rapports bilatéraux. Si le cadre du colloque n’a pas permis d’analyser plus amplement la période communiste, un article des varia est consacré à l’histoire littéraire à l’époque du kadarisme. Les deux dernières contributions portent, enfin, sur l’un des moments considérés comme les plus importants, à savoir le double septennat de François Mitterrand, et sur l’état des relations franco-hongroises aujourd’hui, dans le cadre de l’intégration européenne. 275Pierre BouillonEngelking Barbara, Jest jak piękny słoneczny dzień… Losy Żydów szukających ratunku na wsi polskiej, 1942-1945 Il fait si beau aujourd’hui destins de juifs cherchant de l’aide dans la campagne polonaise, 1942-1945, Varsovie, Stowarzyszenie Centrum Badań nad Zagładą Żydów, 2011 ; trad. fr., id., On ne veut rien vous prendre… seulement la vie » des Juifs cachés dans les campagnes polonaises, 1942-1945, trad. du pol. par Xavier Chantry, Paris, Calmann-Levy/Mémorial de la Shoah, 2015, 334 p., 24,90 €276La traduction du livre de Barbara Engelking, directrice à Varsovie du Centre de recherches sur l’extermination des juifs, vient à point nommé pour faire connaître en France le renouvellement historiographique sur la Shoah dans les campagnes polonaises. Déjà à l’échelle locale, l’historien Jan Grabowski avait étudié le sort de la population juive dans un canton rural, pendant et après l’Aktion Reinhardt mars 1942-octobre 1943 visant à la destruction systématique du judaïsme polonais, par la liquidation des ghettos, la déportation vers les centres de mises à mort et les assassinats de masse [17]. Il avait conclu à l’isolement de la population juive au milieu de leurs voisins polonais qui majoritairement refusèrent de les aider, voire pour certains participèrent plus ou moins activement à la chasse au juif », une phase moins connue de l’histoire de la Shoah, éclairée par ce travail. 277Barbara Engelking parvient aux mêmes conclusions, à l’échelle de l’ensemble du monde rural polonais cette fois-ci. L’auteure a choisi, à partir de cinq cents témoignages de juifs rescapés de la Shoah, privilégiant en majorité ceux recueillis dès le lendemain de la guerre, ainsi que de trois cents actes de procès faisant suite aux décrets d’août 1944, qui jugeaient les actes de collaboration avec l’ennemi allemand pendant la guerre, de donner le point de vue des juifs cachés ou tentant de se cacher dans les campagnes polonaises, pour échapper aux déportations et à la mort, entre 1942 et 1945. Elle essaie de dégager leurs motivations pour entreprendre de se cacher, leurs différentes stratégies, et va jusqu’aux plus sombres recoins de ces histoires, avec de nombreuses citations à l’appui et insistant notamment sur les entreprises ayant échoué, à savoir les juifs qui furent dénoncés et arrêtés, sinon directement tués. 278Bien que le point de vue adopté et, partant, la construction même de son ouvrage, soit celui de la victime juive, l’auteure, en psychologue, s’interroge également sur les motivations de ceux qui ont caché ou dénoncé ou tué ces juifs. L’immense intérêt de cette succession de narrations commentées est de montrer la complexité de la situation on sort de la dichotomie Justes désintéressés versus une poignée de délateurs dépravés, pour entrer dans la zone grise » des juifs cachés le plus souvent en échange de biens et, lorsque les moyens de dédommagement arrivent à épuisement rapidement tant les sommes exigées étaient exorbitantes les juifs cachés étaient au mieux expulsés, au pire dénoncés à la police polonaise ou aux gendarmes allemands, voire parfois même tués de la main même de leur hôte. Se dessine aussi, en creux, le portrait d’une campagne où les portes se fermèrent aux juifs demandant asile ou simplement à manger, et où des voisins en dénoncèrent d’autres qui cachaient des juifs, et ce pour des motifs plus ou moins clairs querelle de voisinage, jalousies, sentiment d’injustice de voir l’autre s’enrichir, appât du gain de la récompense en cas de dénonciation ou, bien souvent aussi, la peur des représailles collectives. 279L’originalité de cet ouvrage réside enfin dans son écriture même, plaçant le lecteur au centre d’une sorte de jeu de rôle où, à l’instar du juif traqué, il est tour à tour confronté aux choix qui s’offrent à lui dans son errance à travers un désert humain au sens propre – absence d’aide, ballottement d’une personne à l’autre avec, toujours, cette nécessité de recommencer les mêmes démarches – comme au sens psychologique – vain espoir de compréhension, mais aussi perte de la confiance réconfortante en autrui » p. 54. Au lieu de tenir à distance la souffrance de ces histoires, elle vise au contraire à les intérioriser. Ce faisant, elle s’écarte aussi d’une historiographie plus classique, pour davantage impliquer le lecteur, l’empêcher de demeurer indifférent et lui poser la même question qu’elle se pose elle-même en conclusion, celle de son impuissance face au problème de l’accomplissement du mal comme face au mystère de l’expérience de la souffrance » p. 254. 280Audrey KichelewskiHistoires comparée et mondialeBaudouin Jean et Bruneteau Bernard dir., Le Totalitarisme un concept et ses usages, Rennes, Presses universitaires de Rennes, Essais », 2014, 212 p., 18 €281Cet ouvrage rassemble onze auteurs dont les textes s’inscrivent dans deux parties. L’une est dédiée à l’étude du statut du totalitarisme en histoire Marc Lazar, dans la science politique française Jean Baudouin et américaine des années 1960 et 1970 Thuriane Séveno, en philosophie politique Frédéric Lambert, en droit Jacky Hummel, statut ayant oscillé entre pleine reconnaissance de sa valeur heuristique et rejet. La seconde partie examine l’utilisation du totalitarisme dans l’historiographie d’objets singuliers le fascisme italien Marie-Anne Matard-Bonucci, la RDA Chantal Metzger et Emmanuel Droit, le nazisme Rainer Hudemann et l’URSS stalinienne Jean-Paul Depretto. Bien que l’approche du concept varie parfois selon les auteurs, tous le considèrent comme un outil opératoire de leur discipline et de leurs recherches. 282Le livre rappelle les controverses ayant entouré le concept et en sonde les raisons. Certaines d’entre elles sont liées à ses usages politiques il fut instrumentalisé au cours de plusieurs périodes, notamment pendant les années 1950 et 1960 par les tenants de l’anticommunisme. D’autres renvoient à des motifs scientifiques. Selon des historiens et des politistes se réclamant d’une approche sociale, la réalité des faits et l’autonomie du social rendent le concept non opératoire c’est la position de l’école révisionniste américaine des années 1970 et 1980 à propos de l’étude de l’URSS de Staline, d’historiens travaillant sur les démocraties populaires, la RDA en particulier, d’historiens du nazisme. 283C’est également la comparaison, à l’aune du concept de totalitarisme, entre nazisme et communisme qui est tenue pour illégitime au regard non seulement de facteurs méthodologiques – dissymétrie des historiographies et de l’accès à leurs sources respectives au moins jusqu’en 1991 –, mais aussi de facteurs politiques et d’un différentiel de mémoire entre les deux phénomènes. 284Afin de parer aux critiques à son endroit et de légitimer son usage dans la recherche, Bernard Bruneteau cible, dans son texte introductif, les démarches à observer, en insistant particulièrement sur l’historisation du concept de totalitarisme. Toute analyse d’un régime totalitaire doit mettre en relief la notion d’expérience, car le totalitarisme est un processus continu fondé sur une dynamique révolutionnaire. Par ailleurs, si chaque expérience totalitaire est singulière, elle doit être replacée dans un contexte historique global qui a créé les conditions de l’émergence de régimes politiques nouveaux au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il convient ensuite de dégager, par-delà leurs origines et références respectives qu’il ne s’agit pas de nier, les structures et fonctions semblables des idéologies totalitaires ; enfin de considérer comme matrice du fonctionnement des régimes totalitaires la violence du pouvoir. 285Comme l’affirme Bernard Bruneteau, l’objet du livre n’est pas de poser les bases d’une nouvelle big theory » du totalitarisme, mais d’en faire usage pour interpréter le 20e siècle. 286Olivier ForlinKouamé Nathalie dir., Historiographies d’ailleurs comment écrit-on l’histoire en dehors du monde occidental ?, Paris, Karthala, 2014, 303 p., 21 €287Ce livre collectif dirigé par Nathalie Kouamé, spécialiste de l’histoire de l’Asie, professeure à l’Université Paris-VII, est le fruit d’un travail de plusieurs années engagé par de nombreux chercheurs issus de divers horizons scientifiques et institutionnels, qui s’est traduit par une trentaine de conférences organisées à Paris de 2010 à 2013. Ambitionnant de proposer une vision décentrée de l’historiographie mondiale, autre que l’historiographie occidentale qui s’est imposée dans le monde depuis le 19e siècle, les auteurs présentent des études monographiques sur différentes façons de faire de l’histoire dans les aires extra-occidentales depuis l’Antiquité. 288Les contributions, très stimulantes, écrites par des chercheurs spécialistes reconnus de leurs sujets, présentent le travail d’historiens des Suds, et sont classées par ordre du soutien le plus fort à la contestation la plus ouverte des historiographes étudiés avec le pouvoir en place dans leurs pays respectifs à leurs époques. Ainsi, le volume commence par évoquer le cas d’auteurs dont le récit sur l’histoire vise à célébrer un pouvoir, comme avec le cas de Tun Sri Lanang, rédacteur d’une histoire des Malais » visant à exalter la lignée des sultans de Johore, cas étudié par Romain Bertrand. Ensuite, le volume présente des historiens qui ont choisi d’adhérer aux pouvoirs en place c’est le cas de l’historien sierra-léonais Sibthorpe qui a souscrit aux valeurs du pouvoir britannique qui dominait son pays, cas étudié par Odile Goerg. Puis, le livre présente les situations de savants s’attachant à conseiller les pouvoirs en place, comme les rédacteurs de monographies d’histoire-géographie locale dans la Chine et le Japon ancien, pour renseigner le pouvoir central sur les différentes parties de l’Empire, étudiés par Nathalie Kouamé et Vincent Goossaert. Enfin, l’ouvrage présente le travail d’historiens qui s’attachent à critiquer le pouvoir, comme dans le chapitre écrit par Éric Meyer sur l’Indien Bankim Chandra Chatterjee l’un des premiers diplômés de l’Université de Calcutta au 19e siècle, qui a popularisé le vieux terme sanscrit itihasa, histoire, l’investissant d’un sens prophétique, et a créé le terme d’hindutwa, hindouité et son compatriote Romesh Chandra Dutt ; tous deux, sous la domination britannique, se sont distanciés de l’historiographie coloniale de l’Inde. Jacques Pouchepadass étudie le cas, plus récent, de l’Indien Ranajit Guha qui, dans les années 1970-1980, a rejeté l’historiographie nationaliste dominante en Inde et a fondé les subaltern studies ; ce courant se situe dans le sillage d’Antonio Gramsci, introducteur du terme subalterne » dans la pensée marxiste. 289Le volume se clôt sur une étude intéressante de Catherine Coquery-Vidrovitch qui montre comment les historiens africains ayant contribué à l’Histoire générale de l’Afrique de l’Unesco ont voulu s’affranchir du regard occidental sur leur continent. Ce projet entamé en 1964 a vu son achèvement en 2014 avec la parution d’un neuvième volume. Il prouve la vigueur de l’historiographie africaine dès les années ayant suivi les indépendances, aussi bien du côté anglophone avec les écoles d’Ibadan et de Dar es Salaam que du côté francophone avec le Sénégalais Cheikh Anta Diop et le Burkinabe Joseph Ki-Zerbo. Les coordinateurs des volumes de l’Histoire générale de l’Afrique ont souvent privilégié une optique engagée, comme le Ghanéen Adu Boahen qui a choisi comme ligne directrice du sixième volume la résistance des peuples africains au pouvoir colonial. 290Au total, ce livre rigoureux et érudit, qui nous fait voyager de l’Asie à Madagascar et d’Israël à l’Amérique latine en passant par l’Afrique subsaharienne, est très intéressant et sa démarche peut être saluée comme une contribution de valeur à l’histoire mondiale. 291Chloé Maurel Notes [1] Olivier Lalieu, La Zone grise ? La Résistance française à Buchenwald, Paris, Tallandier, 2005. [2] Voir Christopher Clark, The Sleepwalkers How Europe Went to War in 1914, New York, Harper, 2013 ; trad. fr., id., Les Somnambules, trad. de l’angl. par Marie-Anne de Béru, Paris, Flammarion, 2013. [3] Jacques Julliard, Les Gauches françaises, 1762-2012 histoire, politique et imaginaire, Paris, Flammarion, 2012. [4] Rémi Darfeuil, Le communisme rural en Haute-Vienne », mémoire de maîtrise, Université Paris-X, 1999. [5] Laird Boswell, Rural Communism in France 1920-1939, Ithaca, Cornell University Press, 1998. [6] Jérôme Krop, Les fondateurs de l’école du peuple corps enseignants, institution scolaire et société urbaine 1870-1920 », thèse de doctorat en histoire, sous la direction de Jean-Noël Luc, Université Paris-IV, 2012. [7] Jérôme Kropp, La Première Génération des instituteurs républicains dans la Seine 1870-1920, Paris, Éd. du CTHS, à paraître. [8] Éric Mension-Rigau, Aristocrates et grands bourgeois éducation, traditions, valeurs, Paris, Hachette littératures, Pluriel », 1996, Perrin, Tempus », 2007 ; id., L’Enfance au château l’éducation familiale des élites françaises au xxe siècle, Paris, Rivages, Histoire », 1990. [9] Jacques Julliard, Clemenceau, briseur de grèves, Paris, Julliard, 1965. [10] Alain Corbin, Le Miasme et la Jonquille l’odorat et l’imaginaire social, xviiie-xixe siècle, Paris, Aubier-Montaigne, 1982. [11] Damiano Matasci, L’École républicaine et l’étranger une histoire internationale des réformes scolaires en France, 1870-1914, Lyon, ENS éditions, 2015. [12] Luc Capdevila et Frédérique Langue dir., Entre mémoire collective et histoire officielle l’histoire du temps présent en Amérique latine, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009. [13] Anne-Claude Ambroise-Rendu, Anne-Emmanuelle Demartini, Hélène Eck et Nicole Edelman dir., Émotions contemporaines xixe-xxie siècles, Paris, Armand Colin, 2014 ; Histoire des sensibilités au 20e siècle », numéro spécial dirigé par Christophe Granger, Vingtième Siècle. Revue d’histoire, juillet-septembre 123, 2014. [14] Tierno Monémembo, Cinéma, Paris, Éd. du Seuil, 1997. [15] Florence Bernault, Enfermement, prison et châtiment en Afrique du 19e siècle à nos jours, Paris, Karthala, 1999. [16] Olivier Le Cour Grandmaison, De l’indigénat anatomie d’un monstre » juridique, Paris, La Découverte, 2010. [17] Jan Grabowski, Hunt for the Jews Betrayal and Murder in German-Occupied Poland, Bloomington, Indiana University Press, 2013.
Accès: concours d’entrée sans pré-requis. (sauf non francophones : certificat de langue française B1) Durée : 3 ans maximum. Diplômes délivrés en fin de cycle : DNSPM (Diplôme National Supérieur Professionnel de Musicien) pour les disciplines composition et interprètes en jazz, chant, instruments, musique ancienne et direction d Niveau d'étude viséInferieur ou égal au baccalauréatLangues d'enseignementFrançaisPrésentationProgrammeAdmissionEt aprèsPrésentationVéritable diplôme de la seconde chance, le diplôme d’accès aux études universitaires – option lettres A, permet d’obtenir l’équivalent du baccalauréat et de poursuivre des études intégrer la formation proposée par l’université de Paris 1 – Panthéon Sorbonne, les doivent d’abord déposer un dossier de candidature sur la plateforme eCandidat. Une fois les dossiers validés par le service de scolarité, les sont pour passer des tests de français et d’anglais afin d’établir des bilans de compétences de tests français, anglais ci-contre, encadré bleu déroulant, rubrique "Téléchargements".Dès leur intégration au sein de la formation, les peuvent choisir l’emploi du temps qui leur convient le mieux grâce à la gamme très large de cours de planning de cours ci-contre, encadré bleu déroulant, rubrique "Téléchargements" Même si la formation au est une formation de la seconde chance, elle reste exigeante. Pour se préparer au mieux, chaque stagiaire doit disposer chaque semaine de dix heures pour suivre les cours et de dix heures supplémentaires pour approfondir et maîtriser le contenu des cours délivrés et faire les devoirs à l’encadrement bienveillant proposé, chaque stagiaire parvient à se voir progresser et à trouver ainsi la motivation indispensable pour se maintenir au sein de la formation. C’est le gage essentiel de la réussite. Alors que le taux moyen de réussite est de 65% pour l’ensemble des pour les stagiaires qui suivent activement la formation, le taux de réussite est proche de 90%.En s’engageant dans la formation au de Paris 1 – Panthéon Sorbonne, chaque s’engage dans un parcours d’excellence qui permettra à chacune et à chacun d’aborder avec sérénité n’importe quel autre parcours pédagogique Daniel VitalResponsable de scolarité Houria Leffaddaeu Centre Pierre Mendès FranceBureau 19e étage - Ascenseurs rouges90 rue de Tolbiac 75013 ParisContact daeu daeu du public mardi et jeudi sur RDV à solliciter par e-mail daeu plusObjectifsÉlargir et consolider les connaissances nécessaires à la poursuite d'études l'analyse de documents textes, images.Maîtriser l’expression écrite et orale pour parvenir à défendre son point de vue de façon claire et les épreuves de type baccalauréat commentaire littéraire, dissertation, épreuve orale de langue.Acquérir des méthodes solides de dans la langue vivante étudiée anglais le niveau B2 du cadre européen commun de mot de Stéphane COUSSOT, professeur coordonnateur d’anglais The English teachers at the are looking forward to seeing you among the new students ! Our lesson will be based on communication, oral interaction as well as thorough studies of many written, audio and visual documents. As you can see, we will cover all the aspects of the English language in order to make you ready for the exam and higher education. » Les professeurs d'anglais du sont impatients de vous voir parmi les nouveaux étudiants ! L’apprentissage est basé sur la communication, l'interaction orale et l’étude approfondie de nombreux documents écrits et audiovisuels. Comme vous pouvez le voir, nous couvrirons tous les aspects de la langue anglaise afin de vous préparer à l'examen et à l’enseignement supérieur. »Lire plusLes + de la formationLe présentiel est privilégié pour permettre aux professeurs expérimentés d’assurer un suivi pédagogique espaces pédagogiques interactifs via internet sont à disposition des stagiaires pour prolonger l’ensemble des planning des cours offre des créneaux le matin, l’après-midi et le soir pour s’adapter au mieux à tous les emplois du temps cours de culture générale exclusivement proposé à l'université Paris 1- Panthéon Sorbonne permet d’acquérir des repères fondamentaux et cours de soutien en français et en anglais sont disponibles pour ceux qui en ont aide à l’orientation est mise en place pour accompagner chaque stagiaire dans ses démarches sur stagiaires bénéficient d’une bienveillance et d’une aide attentive constantes de la part de l’équipe du DAEU très attachée à la réussite de cas de difficultés d’ordre personnel, les stagiaires peuvent être orientés vers des services adaptés de l’université Service de médecine universitaire, Service de la vie étudiante.Avec le soutien de Le Conseil Régional d’Île-de-France soutient les Franciliens qui s'engagent, de manière assidue, dans une reprise d'études en suivant la formation au DAEU. L'aide individuelle incitative d’un montant de 1 000 € maximum est versée en deux trouverez toutes les informations utiles à propos de cette aide en cliquant la vidéo de la cérémonie de remise des diplômes du DAEU Lire plusProgrammePériode des cours d'octobre à juin hors vacances universitairesVolume horaire annuel de formation 250h réparties sur 25 semaines de des cours 10h/ obtenir le diplôme, il est nécessaire de valider deux matières obligatoires et deux matières optionnelles au obligatoires Français 1 cours obligatoireCulture générale 1 cours obligatoire complémentaire du cours de françaisLangue vivante anglais 1 cours obligatoireMatières optionnelles 2 cours au choix Histoire - connaissance du monde contemporainGéographie des territoiresPhilosophieComptabilité et gestionÉconomie, droit et managementMathématiques appliquées aux sciences socialesDes cours de soutien en français et en anglais sont également générales d’évaluationLes stagiaires sont évalués pour 50% sur la base du contrôle continu et pour 50% sur la base des examens terminaux. Le contrôle continu s’effectue pour toutes les matières sous forme d’évaluations proposées tout au long de l’année universitaire. Les examens terminaux constituent des épreuves écrites de fin de formation auxquelles les stagiaires sont progressivement préparés. La note finale pour chaque matière correspond à la moyenne calculée entre la note du contrôle continu et celle de l’examen terminal. Pour obtenir le la moyenne générale obtenue à partir de toutes les notes finales par matières doit être au moins égale à 10/ doit être validé sur une période de quatre ans à partir de la première année d’inscription. Il est possible de valider un nombre limité de matières durant chacune des quatre années à disposition. Dans ce cas, le bénéfice des matières validées est plusSélectionnez un programmeDiplôme d'accès aux études universitaires DAEU- AParcoursDiplôme d'accès aux études universitaires DAEU- AVéritable diplôme de la seconde chance, le diplôme d’accès aux études universitaires – option lettres DAEU A, permet d’obtenir l’équivalent du baccalauréat et de poursuivre des études pédagogique Daniel VitalResponsable de scolarité Houria Leffaddaeu 90 rue de Tolbiac 75013 ParisAscenseur rouge - BureauC 1903 19ème étageVoir la page complète de ce parcoursAdmissionConditions d'accèsL’accès à la formation se fait selon les deux conditions suivantes - validation par les services de scolarité du dossier de candidature ;- validation par la commission pédagogique des tests d’entrée en français et en deux conditions remplies, les pourront contractualiser auprès du service de information, durant la session de 2021/2022, sur les 275 candidatures qui ont été présentées, 134 ont été validées par le service de scolarité soit 48,7%. Sur les 134 candidatures acceptées, 97 ont pu être validées à l’issue des tests par la commission pédagogique soit 72,3%. Avec un nombre total d’inscrits s’élevant à 79, le taux d’inscriptions effectives est à 28,7% sur les 275 candidatures plusModalités d'inscriptionLa candidature se fait en 2 étapes ÉTAPE 1 déposer un dossier de candidature sur l’application eCandidat. Session 1 du 28/03/2022 au 26/04/2022Session 2 du 04/06/2022 au 23/06/2022Session 3 du 15/08/2022 au 25/08/2022 en fonction des places disponibles Accès à l'application eCandidat en cliquant pratique de l'application eCandidat disponible ci-contre, encadré bleu déroulant, rubrique "Téléchargements".Remarque importante seuls les dossiers complets seront pris en 2 passer les tests d’entrée au sein de l’ condition d’avoir un dossier complet sur eCandidat, les seront pour passer des tests en français et en anglais afin d’établir un bilan des compétences besoin, des cours de soutien pourront être conseillés pour favoriser les chances de réussite à l’issue de la de tests français et anglais ci-contre, encadré bleu déroulant, rubrique "Téléchargements".ÉTAPE 3 contractualisation auprès du service de la plusPublic cibleEn application de l’arreÌ‚té du 3 aouÌ‚t 1994 relatif au la formation est ouverte au public ayant les caractéristiques au minimum 20 ans au 1er octobre de l’année de l’obtention du personnes de moins de 24 ans doivent justifier soit de deux années d’activité professionnelle, soit d’une activité ayant donné lieu à deux années de cotisation à la Sécurité sociale.* Arrêté du 3 août 1994 relatif au ci-contre, encadré bleu déroulant, rubrique "Téléchargements" Lire plusTarifs2 500 €Réduction sous conditions Plusieurs formules sont proposées qui présentent un nombre d’heures et des tarifs 1 Préparation du DAEU en 1 an sans cours de soutien 250h 680 €Formule 2 Préparation du DAEU en 1 an avec 1 cours de soutien de français 300 h 850 €Formule 3 Préparation du DAEU en 1 an avec 1 cours de soutien d'anglais 287,5h 850 €Formule 4 Préparation du DAEU en 1 an avec 2 cours de soutien français et anglais 337,5 h 1020 €Formule 5 Préparation du DAEU par matières capitalisables 4 ans maximum 170 € par matièreLa formule par matières capitalisables s’adresse aux personnes qui souhaitent passer le DAEU à leur propre rythme. Les stagiaires, pendant 4 ans maximum, ont ainsi la possibilité de passer chaque année le nombre de matières de leur la situation professionnelle de chacun, il est possible de s’autofinancerd’utiliser le compte personnel de formation CPFInformations complémentaires sur le RNCP 28217Lire plusEt aprèsPoursuite d'étudesLe DAEU permet de postuler sur toutes les formations post-baccalauréat proposées sur la plateforme Parcoursup ;reprendre des études supérieures, notamment à l’ plusInsertion professionnelleLe DAEU permet de prétendre à une promotion,postuler ou retrouver un nouvel emploi,passer les concours administratifs de catégorie B requérant le niveau plus

latmosphère extérieure au moyen d’un ventilateur. Il s’agit d’équipements de protection collective destinés principa- lement à protéger les opérateurs des risques d’inhalation de produits chi-miques dangereux. Les sorbonnes sont utilisées pour la protection des opérateurs contre les polluants gazeux et particulaires, à l’ex-clusion des micro-organismes et des par-ticules

Rumeur non. 4 Le droit L2 est l’année la plus difficile des études de droit. Étudier le droit est difficile mais attention, ce n’est rien comparé à la deuxième année qui est encore plus difficile ! Tout le monde sait qu’un marathon de 42 km n’est rien comparé à une vraie L2. Quelle moyenne en L1 droit ?Comment être admis en droit ?Est-il difficile de rentrer à la Sorbonne ?Vidéo Quelle note pour entrer en fac de droit ?Quel est le salaire moyen d’un avocat ?Quel est le parcours pour devenir avocat ?Quelles sont les études les plus difficiles ? Quelle moyenne en L1 droit ? Quelle est la moyenne des inscriptions ? Le pourcentage de réussite en L1 Droit varie fortement en fonction de la mention obtenue à la Matura. Voir l'article Quelles études pour faire du droit ? Ainsi le taux de réussite est de 84,5% pour les étudiants ayant obtenu la mention Très bien » Quelle moyenne dois-je avoir au permis ? Un minimum de 10/20 peut suffire si vous avez un bon dossier et passez les entretiens d’admission. Une moyenne supérieure ou égale à 12/20 augmentera vos chances d’être accepté. Quelle est la moyenne d’un master en droit ? Dans toutes les universités, certains diplômes de maîtrise moins recherchés sont accessibles aux étudiants ayant une moyenne inférieure. Il y a beaucoup de gens qui sont admis en master qui ont en moyenne 10 ou 11 », explique Guylain Clamour, doyen de la faculté de droit et de science politique de Montpellier. Quelle étiquette doit figurer sur la licence ? La note prise en compte pour l’attribution d’une note de licence est la moyenne des moyennes triennales du cycle de licence. Attribution des notes Assez bon moyenne générale égale ou supérieure à 12/20. Bien mention attribution moyenne générale égale ou supérieure à 14/20. Voir aussi Quelles sont les branches du droit des affaires ? Est-il obligatoire de prendre un avocat pour un divorce ? Comment régler un litige avec son employeur ? Où se renseigner pour problème au travail ? Quel est le prix d’un avocat pour divorce ? Comment être admis en droit ? Si vous ne parvenez pas à être admis en droit, vous aurez une formation collégiale générale qui vous permettra d’être admis dans d’autres programmes. Lire aussi Comment ne pas se faire avoir lors d’un divorce ? Après votre premier diplôme universitaire ou même après quelques semestres, vous pourrez toujours vous essayer à nouveau au droit. La loi est-elle difficile ? L’étude du droit – ainsi que l’étude de la médecine – a la réputation d’être un domaine universitaire particulièrement difficile. Quelle moyenne fait la loi? 8-9 en moyenne pour la pratique du droit. Est-il difficile de rentrer à la Sorbonne ? Il est certes très difficile d’entrer dans des universités comme la Sorbonne ou l’Asas par les voies normales » quand on ne vient pas de Paris et des environs, simplement pour des raisons de secteur académique. Voir l'article Comment régler les honoraires d’un avocat ? Nombreux sont déjà ceux de la région parisienne qui cherchent à intégrer ces universités après l’obtention de leur diplôme. Comment être reçu à la Sorbonne ? Procédure principale d’inscription L’inscription à la Faculté de Droit de la Sorbonne s’effectue au Parcoursup parallèlement à celle de la Licence Juridique de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et se déroule en deux phases pour sélectionner les futurs étudiants dans la limite des diplômes. Quelle marque entrer à la Sorbonne ? Sorbonne Note égale ou supérieure à 10 pour tous les étudiants. Quelle est la moyenne des diplômes à la Sorbonne ? Quel est le salaire moyen d’un avocat ? Au début de sa carrière, un avocat gagne entre 1 800 et 2 700 euros bruts par mois. Lire aussi Pourquoi faire du droit de l’entreprise ? Ensuite, la redevance varie en fonction de la situation réputation, activité, localisation de l’entreprise. Le revenu mensuel moyen dans la profession serait d’environ 5 000 euros. Quel est le salaire minimum d’un avocat ? En tant que salarié, le salaire proposé à un avocat débutant est généralement compris entre 1 800 et 2 000 euros bruts par mois. Cela signifie qu’un salarié peut percevoir un salaire de plus de 1 500 euros net dès le début de sa carrière. Un avocat gagne-t-il beaucoup d’argent ? Le salaire d’un avocat en droit des affaires Leur salaire de base est de 2 500 € bruts par mois, mais il augmente très vite après plusieurs années d’expérience. Leur salaire peut atteindre 150 000 € brut par an, soit 12 500 € par mois. Belle somme ! Quels avocats gagnent le plus ? Un avocat fiscaliste est celui dont la spécialité est la mieux rémunérée en moyenne, autour de 70 mille euros bruts par an. Si les honoraires des avocats fiscalistes sont si élevés, c’est parce que ce domaine nécessite de nombreuses années d’études et de suivi d’une formation relativement complexe. Quel est le parcours pour devenir avocat ? Après obtention du diplôme. A voir aussi Quelles sont les quatre types de juridiction ? 4 ans pour la préparation du M1 minimum en droit, puis 1 an pour la préparation du concours d’entrée à l’EDA faculté de droit. La formation à l’EDA dure 18 mois, après quoi il est nécessaire de passer le test de qualification Capa certificat d’aptitude pour devenir avocat. Quelle est la meilleure formation pour devenir avocat ? De la licence à la profession d’avocat Un étudiant qui veut devenir avocat doit préparer au moins 6 années d’études si tout se passe bien. Avec un diplôme scientifique, économique et social ou littéraire en poche, vous accéderez plus facilement aux niveaux universitaires. Combien d’années pour devenir avocat ? Combien d’années pour devenir avocat ? Faire des lois à 18 ans Selon les données de l’Université de droit, l’âge moyen d’obtention du diplôme dans le cycle de formation professionnelle des avocats est de 27 ans. Auparavant, les avocats devaient avoir au moins 21 ans pour voter. Quel est le salaire moyen d’un avocat ? Le salaire de l’avocat En tant que salarié, le salaire proposé à un avocat débutant est généralement compris entre 1 800 et 2 000 euros bruts par mois. Cela signifie qu’un salarié peut percevoir un salaire de plus de 1 500 euros net dès le début de sa carrière. Quelles sont les études les plus difficiles ? Pour les étudiants qui souhaitent suivre des cursus longs, il est donc le plus difficile de s’inscrire dans les écoles d’architecture, mais aussi les écoles d’art, d’ingénieur, de commerce et autres cursus différents. Voir l'article Comment savoir ? Les meilleurs astuces quel tribunal saisir. Quelles sont les meilleures études ? Les quelques paragraphes qui suivent représentent les meilleures formations universitaires du moment. L’informatique. Grâce à la transformation numérique, le secteur informatique est en plein essor. … Math. … D’accord. … Économie. … La gestion. … Un remède. … Hôtels et restaurants. … Langues.

jaimerais savoir si la sélection pour entrer en 1ere année de LEA à la Sorbonne (Paris 4) est difficile, car j'ai appris qu'elle se faisait sur dossier. D'autre part j'aimerais savoir si les matières scientifiques comptent beaucoup (je suis en s) et quel moyenne/niveau faut-il avoir en langues. Merci d'avance

Vie PratiqueScolarité, éducation10 réponses /Dernier post 11/06/2011 à 1602Hhaj62qy09/06/2011 à 1105Bonjour,Ma question peut sembler bête ou peut-être a-t'elle était déjà posée mais je voulais savoir comment fonctionner le système de mention à la fac je suis à paris 1 sorbonne et plus particulièrement en économie ?Voilà merci d'avance 👋 Your browser cannot play this video. -m24pe09/06/2011 à 1358J'imagine que c'est le "schéma" classique. Si t'as obtenu une moyenne supérieure à 12 sur tes deux semestres tu obtiens AB, <14 B, etc. Après je suis pas sure du tout, c'est qu'une supposition 😄 je suis aussi à Paris 1 😛CCat28xnl09/06/2011 à 1451Bonjour,Ma question peut sembler bête ou peut-être a-t'elle était déjà posée mais je voulais savoir comment fonctionner le système de mention à la fac je suis à paris 1 sorbonne et plus particulièrement en économie ?Voilà merci d'avance 👋 Les mentions, c'est les mêmes partout. Mention AB entre 12 et puis B entre 14 et etc....EEMI27ok10/06/2011 à 1648Moi je suis en L2 de psycho et je n'ai jamais entendu parler de mentions en fac ... peut etre est-ce parce que je n'ai jamais eu plus de 12 lol^^PPse27qf10/06/2011 à 1847Dans ma fac il précise la mention quand ça aboutit à un diplôme deug, licence....Publicité, continuez en dessousCCat28xnl11/06/2011 à 0830Moi je suis en L2 de psycho et je n'ai jamais entendu parler de mentions en fac ... peut etre est-ce parce que je n'ai jamais eu plus de 12 lol^^ 😄 😄 😄 En L1, y'a pas de L2 y'a une mention donnée au DEUG si la fac le dispense mention à la Licence est donnée en 3ème année. 🙏 Ca doit être notifié dans ton contrôle des connaissances 🙏never-ever11/06/2011 à 0953par contre je ne sais plus si c'est écrit sur le diplôme...Ddyn22fw11/06/2011 à 1042A Lyon 2, la mention est écrite sur le diplôme et se calcule grâce à la moyenne des 3 années de licence et pas seulement sur la licence 3.A l'Ecole du Louvre, ça n'est pas écrit sur le diplôme de premier cycle et ça se calcule sur la 3è année à vérifier auprès de la fac!Publicité, continuez en dessousAawe24fe11/06/2011 à 1051Dans ma fac on a une mention pour chaque semestre xD de passable à très bien xDEEMI27ok11/06/2011 à 1602ok lol^^ je dormirai moins bete 😉Vous ne trouvez pas de réponse ?

Cest le gage essentiel de la réussite. Alors que le taux moyen de réussite est de 65% pour l’ensemble des inscrit.e.s, pour les stagiaires qui suivent activement la formation, le taux de réussite est proche de 90%. En s’engageant dans la formation au D.A.E.U. de Paris 1 – Panthéon Sorbonne, chaque candidat.e s’engage dans un parcours d’excellence qui permettra à

Accéder au contenu Il existe 2 procédures d’admission au Collège de Droit la procédure principale destinée aux bacheliers ou étudiants n’étant pas déjà en licence de droit à Paris 1, et la procédure parallèle pour les étudiants inscrits dans cette dernière, à l’issue de leur première année de licence. La procédure d’admission principale Cette procédure concerne les lycéens sur le point d’entrer dans le supérieur, et les étudiants qui ne seraient pas inscrits en droit à Paris 1 souhaitant rejoindre le Collège de Droit en première année. L’inscription au Collège de Droit de la Sorbonne se fait sur Parcoursup en parallèle de celle à la Licence de Droit de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et se déroule en deux phases afin de sélectionner les futurs étudiants dans la limite des capacités d’accueil du diplôme. L’admissibilité est déterminée par l’étude du dossier des candidats, au regard de l’excellence du parcours scolaire et de leurs engagements et expériences personnels. Après cette première étape a lieu la phase d’admission, fondée sur un entretien avec des enseignants du diplôme, visant notamment, mais pas exclusivement, à mieux cerner la personnalité, les compétences et la motivation du candidat. Les étudiants admis au Collège de Droit sont de fait également admis à la Licence de Droit de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. [Guide de candidature sur Parcoursup] La procédure d’admission parallèle Cette dernière concerne les étudiants en première année de la Licence de Droit de l’université Paris 1 ayant obtenu d’excellents résultats académiques, suivant les valeurs méritocratiques que promeut le Collège de Droit de la Sorbonne. Ces étudiants peuvent candidater en contactant par courriel le Collège de Droit, et peuvent directement rejoindre en deuxième année le diplôme, dans la limite des places disponibles, et au regard de leur dossier universitaire et d’un potentiel entretien d’admission. Les droits d’inscription annuels s’élèvent à 479 euros. Les boursiers retenus sont entièrement exonérés du paiement de ces droits. Quelques statistiques sur les admis Toutdépends de l’entreprise qui recrute et de ses besoins. L’objectif de toute école est de permettre une insertion dans la vie professionnelle à un poste intéressant et enrichissant pour l’individu. Ce n’est pas en se dénigrant les uns les autres que nous viendrons en aide à

Si vous souhaitez exercer un métier dans le domaine de la médecine, deux voies sont envisageables PASS Parcours Accès Santé et Licence avec option Accès Santé. Les études de médecine sont particulièrement sélectives et demandent une grande capacité de travail et une certaine appétence pour les sciences. Découvrez tout ce que vous devez savoir sur les études médicales dans le domaine et les établissements proposant ces des études en facultés de médecineEn France, il existe un grand nombre d'universités de médecine, une quarantaine sur tout le territoire, et encore plus nombreux sont les étudiants souhaitant suivre cette voie universitaire dans le but de devenir médecins, pharmaciens, kinésithérapeutes ou autre métier du domaine médical, comme infirmiers ou technicien de biologie. De ce fait, l’accès aux formations n’est pas votre projet professionnel est de travailler dans le domaine, il vous faudra choisir entre le cursurs PASS qui prévoit une majeure en santé et une mineure d’un domaine qui peut être tout autre, et le cursus qui prévoit la santé en mineure cette fois, ainsi qu’une majeure dans une licence que soit la spécialité que vous souhaitez choisir par la suite, l’établissement d'enseignement supérieur pour lequel vous opterez dès le départ a une grande importance, puisqu’il vous permettra de vous réorienter vers votre mineure en cas d’échec à l’entrée en deuxième année universitaire de médecine, dite MMOPK médecinemaïeutiqueod sélectionner les étudiants à l’issue de cette première année, un numerus clausus existait depuis 1971, mais a été supprimé par Emmanuel Macron à la rentrée de septembre 2020, pour le numerus apertus. Désormais, ce sont les établissements eux-mêmes qui déterminent le nombre de places en deuxième année d’études de santé. Ce nombre peut fluctuer d’une année à l’ filière PASSLe Parcours Accès Santé remplace la Première Année Commune aux Études de Santé PACES. Contrairement au parcours il a été créé pour les étudiants qui sont certains de vouloir devenir médecins. Il est composé d’Unités d’Enseignements dominantes en santé et d’une mineure plus généraliste, selon l’appétence de l’ noter qu’il existe un nombre plus important de places ouvertes aux études de médecine pour les étudiants de PASS que pour les étudiants de 60 % contre seulement 40 %.La filière licence avec option Accès Santé peut s’effectuer en dehors d’une UFR de médecine en fac de droit, en fac de psycho, en fac de philo, en facultés de langues, etc. Pour étudier la médecine, il faut nécessairement que la licence majeure propose une option santé en au parcours précédent, le redoublement en est possible en cas d’échec. Par ailleurs, quel que soit le cursus choisi, vous pourrez réessayer jusqu’à deux fois maximum d’entrer dans le cycle des études études de médecineLes études de médecine durent de 9 à 11 ans et sont organisées en trois cycles Un premier cycle de 3 ans validant le Diplôme de Formation Générale en Sciences Médicales DFGSMUn deuxième cycle de 3 ans validant le Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Médicales DFASM, correspondant à l’externatUn troisième cycle de 3 à 5 ans, validant le Diplôme d’État de docteur en médecine, correspondant à l’internatÀ noter que les étudiants en médecine passent, à l’issue de leur externat, les Épreuves Classantes Nationales ECN. Leur classement à ces épreuves conditionne le choix de leur spécialité médecine générale, psychiatrie, médecine du travail, pédiatrie…Les études en dentaireLa faculté de médecine dentaire durent de 6 à 9 ans et est organisée en trois cycles Un premier cycle de 2 ans validant le Diplôme de Formation Générale en Sciences Odontologiques DFGSOUn deuxième cycle de 2 ans à l’issue duquel l’étudiant obtient le Diplôme de Formation Appronfondie en Sciences Odontologiques DFASOUn troisième cycle de minimum un an validant le Diplôme d’état en chirurgie dentaireLes études en pharmacieLes études en pharmacie durent de 6 à 9 ans et sont organisées en trois cycles Un premier cycle de 2 ans validant le Diplôme de Formation Générale en Sciences Pharmaceutiques DFGSPUn deuxième cycle de 2 ans à l’issue duquel l’étudiant obtient le Diplôme de Formation Appronfondie en Sciences Pharmaceutiques DFASPUn troisième cycle, l’internat, durant 4 ans, dans le cas d’études spécialisées ou un cycle court d’un an pour les étudiants souhaitant travailler en officine ou dans l’industrie pharmaceutiqueLes études en écoles spécialiséesIl est également possible d’opter pour des études au sein d’écoles spécialisées. Il s’agit de la voie choisie par les étudiants souhaitant devenir kinésithérapeutes ou sages-femmes. Quatre années d’études sont nécessaires pour valider son Diplôme d’État au sein d’un Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie IFMK pour devenir kinésithérapeute et au sein d’une école de sages-femmes pour devenir sage-femme ou entrer en fac de médecine ?Pour rejoindre une filière PASS ou vous devez vous inscrire sur Parcoursup. Il est vivement conseillé d’être titulaire d’un bac général spécialité scientifique pour intégrer une fac de médecine. Quelques exemples un bac général option physique-chimieun bac général option mathsun bac général option sciences de l’ingénieurCependant l’entrée en vigueur d’une licence générale option santé, permettant d’accéder en deuxième année d’études universitaires ouvre la voie à d’autres que le concours de médecine n’existe plus, le programme de médecine qui comprend des cours d’anatomie ou encore de la médecine dentaire n’en reste pas moins très exigeant. Ainsi, il serait judicieux de songer à une classe préparatoire aux études de santé, avant se de lancer, afin de réussir vos premiers semestres en sciences de la médecin n'est pas de tout repos, même si vous pourrez bénéficier d'un tutorat auprès de l'ensemble du corps enseignant et de votre doyen d'université, qui dirige l'ufr.

Quellemoyenne pour entrer à la sorbonne droit ? Je te conseille de bosser pour avoir au moins 14 pour les deux trimestres qui viennent, et essayer de viser 16 en terminale. 📚 LA LICENCE DE DROIT A PANTHEON SORBONNE : inscriptions, bonus, UE, Cassin, astuces, conseils explication vidéo
Considérée comme une des meilleures écoles de communication, le Celsa jouit d’un énorme prestige. En effet, elle fait partie des rares écoles gratuites. Mais l’admission, sur concours, est particulièrement sélective. Marketing, ressources humaines, journalisme... Autant de métiers auxquels préparent les formations du Centre d’études littéraires et scientifiques appliquées, plus connu sous le nom de Celsa. Située à Neuilly-sur-Seine dans l’Ouest parisien, il s’agit d’une école publique interne à la faculté des lettres de Sorbonne Université. Si les frais de scolarité sont abordables, l’admission est difficile parmi les 1500 candidats qui se sont présentés au concours de licence 3 en 20177, seuls 177 ont été admis soit un taux de réussite de 11,8 %. En master 1 de journalisme, la concurrence est encore plus rude, puisqu’en 2017 seuls 32 ont été admis parmi 849 candidats, soit près de 4 % d’admis seulement. ● Combien coûte la formation du Celsa? Le Celsa est une école de communication publique rattachée à l’université Sorbonne Université. Le coût des études est le même qu’à l’université. En formation initiale, les frais vont de 189,10 € en licence à 261,10 € en master. À cela s’ajoutent 70 € de frais d’inscription au concours d’entrée ou 30 € pour les bénéficiaires d’une bourse du Crous. ● Peut-on entrer au Celsa après le bac? Il n’est pas possible d’intégrer l’école directement après le bac. ● Après combien d’années d’études peut-on entrer au Celsa? La voie d’accès classique est ouverte à tout étudiant ayant validé deux années d’études supérieures. L’admission se fait aussi après un master 1 pour entrer en master 2. En master de journalisme, l’admission se fait en master 1, soit après trois années de licence. ● Quelles études faut-il faire avant de passer le concours? Il n’y a pas de licence conseillée. Toutefois, un tiers des candidats est issu d’une classe préparatoire littéraire ou économique, et un autre tiers d’une licence en sciences humaines et sociales histoire, sociologie.... » LIRE AUSSI - Le Celsa ouvre de nouvelles voies d’admission ● Comment se préparer au concours? Il n’y a pas de cursus qui prépare spécifiquement aux concours d’entrée du Celsa. L’important est de s’entraîner aux épreuves choisies et de lire des ouvrages et revues proposées dans la bibliographie», explique le site du Celsa. Certains instituts privés parisiens préparent au concours comme Ipesup, l’ISTH mais aussi de l’Instut catholique de Paris ICP. Comptez 1500 euros environ. ● Comment entrer au Celsa? L’admission se fait après un bac +2. Cinq parcours en communication sont proposés entreprises et institutions, Le Magistère, Marque, Médias et Ressources humaines et conseil. ● En quoi consistent les épreuves? L’épreuve d’admissibilité 4h comporte une réflexion argumentée sur un thème donné et une analyse de documents. Les épreuves d’admission consistent en un oral d’anglais et un entretien avec un jury. Les candidats sont incités à consulter la liste des lectures conseillées ainsi que les sujets des années précédentes.● Certains candidats sont-ils dispensés d’épreuves écrites? Certains candidats peuvent être dispensés des épreuves écrites d’admissibilité. C’est le cas des étudiants de L2 et L3 des facultés de lettres et de sciences de Sorbonne Université qui regroupe Paris IV et Paris VI ayant obtenu plus de 12/20 de moyenne sur l’ensemble des semestres. C’est aussi le cas des étudiants de khâgnes A/L et B/L admissibles au concours d’entrée de l’École normale supérieure ENS. Enfin, les diplômés d’un DUT Information et communication obtenu dans l’un des IUT listés par le Celsa peuvent être dispensés des épreuves d’admissibilité.● Quand peut-on passer les concours? L’inscription au concours d’entrée classique et l’envoi du dossier se font jusqu’au vendredi 2 mars 2018. Épreuves d’admissibilité dimanche 25 marsRésultats d’admissibilité vendredi 18 mai à 16hÉpreuves d’admission du jeudi 24 mai au mardi 18 juinRésultats d’admission jeudi 12 juillet à 16h ● Comment entrer en master de journalisme? Il faut un bac +3 licence validé pour entrer dans l’école de journalisme du Celsa. Les étudiants qui font trois années de prépa littéraire cube peuvent en fonction de la convention passée avec l’université valider une licence 3. Le Celsa fait partie des 14 écoles de journalisme reconnues par la profession. Son master professionnel de journalisme accueille une trentaine d’étudiants chaque année. En master 2, il existe un parcours en apprentissage en journalisme et innovation. » LIRE AUSSI - Classement des meilleures écoles de journalisme ● Quelles sont les épreuves du master de journalisme Le concours est composé d’une épreuve d’analyse de dépêches 3h, d’une épreuve de rédaction 1h30, d’un questionnaire de culture générale et d’actualité 1h30 et d’un test d’anglais 1h30. En phase d’admission, les candidats passent un oral d’anglais et un entretien de motivation avec un jury. Les candidats sont incités à consulter la liste des lectures conseillées ainsi que les sujets des années précédentes. ● Quand a lieu le concours pour entrer en master de journalisme? L’inscription au concours d’entrée du master professionnel de journalisme se fait jusqu’au lundi 26 février. Épreuves d’admissibilité lundi 19 marsRésultats d’admissibilité lundi 28 mai à 16hÉpreuves d’admission du lundi 11 au vendredi 22 juinRésultats d’admission mercredi 27 juin à 16h ● Comment entrer en master 2? Les étudiants ayant validé quatre années d’études supérieures peuvent se présenter au concours d’entrée classique. Les étudiants du Celsa et de Sorbonne Universités peuvent emprunter la voie d’accès interne. Ils ne disposent pas de places réservées. Ils sont dispensés de l’épreuve d’admissibilité s’ils ont obtenu 14/20 de moyenne en master 1 et si la présentation de leur projet professionnel, rédigée sur deux pages, est retenue par le jury. Les salariés ayant exercé une activité professionnelle pendant au moins un an peuvent candidater en reprise d’études. Des passerelles existent entre certaines écoles et le Celsa. Les étudiants du master management de l’innovation du centre Michel Serres et ceux de l’École nationale supérieure de création industrielle ENSCI passent seulement les oraux d’admission sous certaines conditions.● Quand passer le concours du master 2? Les candidats ne peuvent postuler qu’à une seule option dans une seule spécialité. L’inscription au concours se fait jusqu’au vendredi 6 avril. Voici les dates à retenirÉpreuves d’admissibilité jeudi 3 maiRésultats d’admissibilité jeudi 24 maiÉpreuves d’admission du lundi 28 mai au mercredi 27 juinRésultats d’admission vendredi 29 juin à 16h Une journée portes ouvertes spéciale masters est organisée par le Celsa le samedi 24 mars de 10h à 18h à la Maison de la recherche, 28 rue Serpente à Paris.
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Malheureusement il est déjà très compliqué de changer de filière. Si l’on vous propose le redoublement afin d’accéder à la filière STI2D, il s’agit alors sûrement de la seule manière d’y accéder. N’hésitez pas à discuter avec un conseiller d’orientation ou encore avec le proviseur de votre établissement. Bien à vous.
L'op tout fier d'aller dans une filière chômage Le 29 mai 2021 à 095956 Le 29 mai 2021 à 095750 Ce que tu imagines Ce que tu vas avoir C'est un régal de voir des ignares bander sur un établissement qu'ils ne visiteront jamais en réalité J'ai fait ce qu'il imagines. Bon après y a des amphis un peu vieillos, mais les lieux sont peux visiter la Sorbonne ou faut être étudiant là-bas ? 19 de moyenne en liste d'attente pour la Sorbonne... S'il y avait pas la Covid, je t'aurais dit que le mieux c'est de te casser à l'étranger faire des études Et encore, les photos de Tolbiac embellissement même l'endroit. Je surnommais ce lieu l'abattoir avec ses ascenseurs pour transporter des camions de carcasses Le 29 mai 2021 à 100128 19 de moyenne en liste d'attente pour la Sorbonne...1 de moyenne dans un lycée parisien > 19 de moyenne en province Le 29 mai 2021 à 100110 Le 29 mai 2021 à 095956 Le 29 mai 2021 à 095750 Ce que tu imagines Ce que tu vas avoir C'est un régal de voir des ignares bander sur un établissement qu'ils ne visiteront jamais en réalité J'ai fait ce qu'il imagines. Bon après y a des amphis un peu vieillos, mais les lieux sont peux visiter la Sorbonne ou faut être étudiant là-bas ? LOLJe vois ou tu veux en venir...Mais tu peux rentrer pour visiter oui avec une carte étudiant. Le 29 mai 2021 à 100128 19 de moyenne en liste d'attente pour la Sorbonne...AYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA JE ME BRANLE SUR CETTE INFORMATION C'est juste qu'ils privilégient les locaux surtout. Le 29 mai 2021 à 100604 C'est juste qu'ils privilégient les locaux suis juste meilleur Il fallait travailler les bousix Mais la Sorbonne c'est une fac comme une autre on est d'accord ? Où est la fierté d'entrer dans une fac qui a aucun critère de sélection ? Le 29 mai 2021 à 100128 19 de moyenne en liste d'attente pour la Sorbonne...Avec ta moyenne faut prendre des filières sélectives puisque dans celles non sélectives tu vas jamais être pris ils prennent en priorité ceux de la région Le 29 mai 2021 à 100831 Mais la Sorbonne c'est une fac comme une autre on est d'accord ? Où est la fierté d'entrer dans une fac qui a aucun critère de sélection ?En vrai ça dépend des filières.. Y a des filières sélectives et non sélectives Le 29 mai 2021 à 100604 C'est juste qu'ils privilégient les locaux L’op qui prend la place d’un mec avec 19 de moyenne en province alors qu’il va sûrement redoubler ce que je ne te souhaite pas L’auteur qui va finir chez Mcdonald dans 3 ans et qui est content Le 29 mai 2021 à 100831 Mais la Sorbonne c'est une fac comme une autre on est d'accord ? Où est la fierté d'entrer dans une fac qui a aucun critère de sélection ?C'est très sélectif la sorbonne L'Op est quatre mois il ouvre un compte Twitter. Dans six il prend un traitement hormonal pour changer de Tolbiac.
1571€/mois. Parking 33 Avenue du Maine. Paris. 220 €/mois. Parking 11/15 Rue de Lappe. Paris. Tous les parkings. Combien coûte la location d'un parking à Sorbonne ? Louer un parking à Sorbonne coûte en moyenne 174 euros/mois.
Bonjour tout le monde, Après avoir redoublé ma L1 mais ma moyenne générale n'ayant que progressé à chaque semestre maintenant à 11,60 dernier semestre de L2, je suis en L3, et sans jamais être passée aux rattrapages, puis-je espérer obtenir un master l'an prochain? J'ai entendu beaucoup de personnes dire qu'en master ne sont pris que les dossiers ayant 13/14/15 de moyenne générale, et qu'il ne faut pas espérer grand chose avec des moyennes en dessous de 12. Ayant été traumatisée par l'échec de ma L1 j'avais fait une grosse depression mais je me suis reprise en main par la suite, même si aujourd'hui je ressens encore cette incapacité à être "assez" dans tous les domaines vie familiale, notes et j'ai toujours eu ce sentiment de ne pas être assez bonne, je ne sais pas comment gagner en confiance en moi quand je vois les autres étudiants presque rire de leurs années et mettre en avant leurs bonne note à tout moment... Pouvez-vous m'apporter des conseils ou expériences s'il vous plaît? Je ne demande que ça, je ne connais pas grand monde et un message ou deux serait déjà énorme. Merci d'avance à tous ceux qui prendront le temps de lire mon message et d'y répondre. Dernière modification 01/07/2021 - par Isidore Beautrelet Je rejoins en tout point l'analyse d'Isidore tout dépend aussi du M2 que vous visez, certains comme le Notariat, droit des affaires sont extrêmement sélectifs. A titre personnel je visais un M2 en droit Notarial, j'ai fait toutes mes études à Bordeaux IV , 11 en licence et 14,2 en M1 droit notarial cela n'a pas suffi pour intègrer un M2 droit notarial je me suis tourné vers les M2 en gestion du patrimoine et immobilier ou j'ai été accepté l'été dernier dans de nombreux M2 dont certains très prestigieux, il faut multiplier les stages les expériences professionnelles et faire un bon M1 et tout ira bien ne vous inquiétez pas. Avec la sélection en Master I ce qui n'était pas le cas au moment ou j'ai candidate la L3 est essentiel, néanmoins la L2 est une année très difficile la plus dure selon moi, donc donner tout maintenant pour intégrer la formation de votre choix . Bonjour ! Je rejoins tout ce qui a été dit au-dessus. Une moyenne inférieure à 12 pourra effectivement d'empêcher d'accéder aux masters les plus sélectifs mais tous ne te fermeront pas leurs portes pour autant. Chaque directeur de master a ses critères et les notes, si elles sont évidemment importantes, ne sont pas leur seul critère. Les stages, le choix de tes options, les éventuels DU, les emplois que tu as pu occuper etc. peuvent te donner une image très dynamique qui incitera les directeurs de master à t'accepter toi plutôt que quelqu'un qui a certes une moyenne supérieure mais qui n'a rien fait d'autre » à côté. Il n'est pas rare de voir des témoignages de personnes ayant eu plus de 13 de moyenne être pourtant refusé dans un master au profit de quelqu'un avec une moyenne moins bonne mais qui a fait des stages, qui a pris des options plus en adéquation avec le master et j'en passe. Par ailleurs, la lettre de motivation peut jouer beaucoup en fonction du directeur de master. La doyenne de ma fac nous avait dit que la raison pour laquelle certains étudiants ne sont pas pris en master c'est qu'ils candidatent à seulement un ou deux en se disant que puisqu'on n'est pas une fac réputée » ils seront pris d'office. C'est une grave erreur. Je rejoins complètement Isidore, il vaut mieux multiplier ses candidatures pour multiplier ses chances. Il pourrait aussi être intéressant de vous rapprocher des directeurs de master que vous connaissez déjà pour leur demander s'ils ont des critères particuliers, ce qu'ils souhaitent voir mis en avant etc. afin d'en savoir plus sur leurs attentes. Je sais que dans ma fac, ils ont été très ouverts à ce sujet si on venait leur poser des questions. S'ils vous répondent, vous saurez comment construire votre candidature si ce master vous intéresse ou comment améliorer les points qui pourraient vous faire défaut et en plus, ça permettra déjà au directeur de master de voir que vous êtes intéressée. Ca peut avoir l'air de rien mais c'est déjà un petit quelque chose qui pourrait vous mettre en avant. De plus, vous avez encore votre année de L3 pour monter votre moyenne et montrer que vous êtes en constante progression ! Accrochez vous, n'écoutez pas les bruits de couloirs non fondés et faites de votre mieux, je suis sûre que vous pourrez intégrer un master qui vous plaira beaucoup ! Dernière modification 17/11/2020 - par Julilie Que ce soit Licence ou Master, dans tous les cas il faut travailler sans jamais rien lâcher ! et oui je rejoins Jujulie là-dessus, vous êtes visiblement en constante progression. Donc tentez le master, vous n'avez rien à perdre. Bonne continuation à vous. Bonjour à tous, je vous écris avec beaucoup d'angoisse et presque en pleurs. En effet je viens d'être diplômée d'une licence droit privé à Lyon 2 avec 12,098 de moyenne. Malheureusement mes précédentes années ont été très juste en terme de notes en L1 j'ai obtenu avec 10,109 et ma L2 j'étais malade au premier semestre donc 9,463 et j'ai repris le taureau par les cornes et j'ai obtenu 12,1 en semestre 4. mes notes sont très justes pourtant ma détermination est réelle et présente. ma fac a refusé de m'admettre en master 1 droit des affaires pour mes notes justes. et les autres facs m'ont refusé pour manque de places. Je ne sais pas quoi faire aujourd'hui parce que mon projet professionnel est très grand et je me suis tellement battue au point de trouver un stage en droit des sociétés, ou je suis actuellement J'ai beaucoup progressé j'ai fait beaucoup d'efforts et tous mes chargés de TD à qui je notifie le refus sont étonnés car ils connaissent tous ma passion pour le droit et mon caractère. Ca me fait beaucoup de peines de me retrouver ds cette situation. J'ai candidater dans d'autres facs à Paris à Montpellier. Mais je n'ai pas candidater ds toute la france parce que j'espérais être prise par ma fac actuelle. Des écoles de commerce ont accepté mon dossier notamment ESLCA BUSINESS SCHOOL et ESG BUSINESS SCHOOL, ils m'ont justement retenu pour mon projet professionnel est vraiment intéressant et extrêmement dynamique pour un jeune de mon âge. Mais je place les écoles prives en dernier ressort. Que puis-je faire aujourd'hui ? y ' a t il des personnes qui ont eu la même situation que moi? Bonjour, J'ai toujours été un dossier plutôt moyen, j'ai également redoublé ma L1 et cela a été très dur de faire face à l'échec. Je valide ma licence droit privé avec environ 12 de moyenne aujourd'hui, et pareil je pensais me retrouver sans master car des dossiers à 12 il y en a plein... Pourtant aujourd'hui j'ai reçu 2 avis favorables pour des master d'à peine 20 places à Strasbourg et Lille ! Donc c'est tout à fait possible de trouver un master. Je pense que ce qui a pu faire pencher la balance en ma faveur, ce sont les stages, les engagements associatifs et la chose la plus importante La lettre de motivation, à ne surtout pas négliger et à rédiger bien en amont, afin de la corriger ainsi que la faire relire à son entourage. Il faut que tu y décrives les matières qui t'ont plu, ton projet professionnel et faire en sorte de montrer une cohérence entre la formation désirée, ton parcours, ta personnalité et tes projets. Egalement il faut candidater à beaucoup de formations, j'ai essuyé un nombre important de refus ces dernières semaines et j'avais perdu tout espoir. La sélection est vraiment surprenante, il y a de belles surprises à la clé. De plus, le redoublement en L1 est plus que courant, je ne pense pas que ce soit un élément déterminant pour les directeurs de master, ou alors pour des master très sélectifs. Et comme tu le mentionnes ta moyenne n'a fait que progresser donc il y a du positif ! Dans certaines de mes lettres de motivation, j'avais mentionné mon redoublement et ce qu'il m'avait apporté Détermination, motivation... Essaie de faire des stages, t'engager dans une asso si tu as le temps, passer des certifications j'ai par exemple passé le TOEIC ainsi qu'une autre certification en anglais pour me démarquer. Donc ne désespère pas car c'est possible !!! Je t'envoie tout mon courage et mon soutien ! Dite moi est ce que je peux prétendre aux Masters de droit avec une licence de droit science politique valider à un DU de droit asiatique à avoir passer le toeic et l'avoir obtenu à 805 et avoir travaillé tout le long de ma l2 à ma l3 ou c'est complètement mort? Bonjour, Pour en rassurer quelques uns, sachez que mon dossier n'est pas le meilleur. Chaque année j'ai validé avec grand maximum, un redoublement de première année. Pas vraiment d'expériences professionnelles ou associatives. Un unique stage L3 en Cour d'appel. Cependant, une lettre de motivation travaillée pendant plus d'un mois. Une lettre unique en son genre, à coeur ouvert. Une lettre qui donne envie de lire et de vous donner une chance à VOUS. Soyez sincères, conscients de vos difficultés, mais ces dernières ne sont pas insurmontables. Un projet professionnel cohérent, et parlez de vous, démarquez vous. Comme il été très justement dit plus haut, la sélection peut offrir de belles surprises. Les responsables de Master se penchent certes sur les notes, mais le reste n'est pas à ignorer. Je pense très sincèrement qu'une bonne lettre de motivation peut faire la différence. J'ai été acceptée après 14 refus, en droit pénal à Toulouse. J'avais candidaté sans y croire car mon dossier n'est pas exceptionnel. Mais personne ne sait ce qu'il se passe dans la tête d'un responsable de Master. Ne désespérez pas, il faut toujours y croire. Bon courage à tous ! Bonsoir, Je suis une étudiante en L3 de sciences pour la santé. Je vais aller à l'essentiel. J'ai réussi mon S5 de L3 avec 11,14 mais mon S6 est une catastrophe je suis encore en période d'examen. Un proche de la famille est décédée au début de mon S6 et cela m'a beaucoup affecté. J'ai affronté pour la première fois le deuil j'ai développé une fatigue chronique, un état dépressif, sans compter que j'ai aussi eu pour la première fois le covid. J'ai raté mes partiels et que je suis en train de rater mes examens terminaux. Depuis je désespère, je suis déçu de moi même et triste j'ai l'impression d'avoir raté ma vie et que je n'aurai aucune chance pour les masters. Je sais que c'est un forum de droit mais je n'ai pas trouvé de forum spécial science pour la santé. S'il vous plaît pouvez-vous m'aider ou me conseiller. Bonjour Tout d'abord, je vous adresse mes sincères condoléances je suis déçu de moi même et triste j'ai l'impression d'avoir raté ma vie et que je n'aurai aucune chance pour les masters Si vous avez vraiment fait un second semestre catastrophique, vous allez sans doute redoubler. Or, il faut ne pas voir le redoublement comme un échec mais comme un nouvelle chance de faire votre second semestre dans des conditions plus sereines. Je ne sais pas comment ça fonctionne en science de la santé, mais en droit le fait d'avoir été redoublant n'est pas vraiment un obstacle pour la sélection Master. Les jury préférant regarder les bulletins de l'année en cours. Profiter des futures vacances pour vous reposer et revenez en forme la rentrée prochaine.. Dernière modification 09/04/2022 - par Isidore Beautrelet __________________________ Charte du forum Attendus filière droit Les études de droit, c'est quoi ? Méthodologies Méthodes de travail Sites utiles pour vos études Logement étudiant Job étudiant Études à distance Année de césure Service civique Bonjour Merci de votre réponse pour le moment je n'ai pas de résultat mais je suppose que j'irai au rattrapage. Pensez-vous que le rattrapage diminue nos chance d'avoir un master ? Kamusari, alors j'ai hâte de lire votre lettre de motivation.
DesPASS et LAS répondent à tes questions ! Actualité PASS et L.AS. juin 11, 2021. Lauryn. Hello ! A l’heure des réformes et autres changements dans le parcours santé (PASS), il est tout à fait normal que tu te poses un milliard de questions . Aujourd’hui certains étudiants de ma communauté ont bien voulu répondre à tes questions !
par Hippolyte d’Albis Contact Page personnelle Revenir au billet principal _______________________ VIDEO 1 Peut-on dire que la France est un pays d’accueil des migrants ? Quand on se compare à d’autres pays, notamment aux pays développés, la France est l’un des pays les plus fermés. Si l’on prend comme mesure les entrées nettes, c’est-à-dire les entrées nettes des sorties, la migration représente 0,81 % par an, donc moins de 1 % c’est trois fois moins que l’Allemagne, c’est à peu près six à sept fois moins que les États-Unis. Y a-t-il plusieurs catégories de migrants ? Il est nécessaire de distinguer, parmi les migrants, les migrants de nationalité française des migrants étrangers. Évidemment, lorsqu’un Français entre ou sort du territoire, cela va avoir un impact sur la taille de la population. Néanmoins, ce qui intéresse plus les économistes, ce sont les entrées d’étrangers, et notamment les conséquences de ces entrées sur l’économie française. Parmi les étrangers, il y a deux types – Il y a ceux qui ont le droit d’entrer et de sortir librement sur le territoire français. Ce sont généralement ceux qui appartiennent à la zone de libre-échange que représente l’Europe, par exemple l’espace Schengen. – Et les étrangers qui sont en dehors de cette zone de libre-échange, pour lesquels il faut demander un droit pour entrer sur le territoire français. Ce droit, c’est le titre de séjour. Nous comptabilisons les entrées d’étrangers via la délivrance des titres de séjours par le ministère de l’Intérieur. Pourquoi est-il difficile de mesurer la migration ? C’est un phénomène qui est plus difficile à mesurer que d’autres. Par exemple, si vous prenez un phénomène démographique comme les naissances, vous avez des registres d’état civil, c’est très simple quand on regarde les registres d’état civil, on sait combien d’enfants sont nés. La migration est un phénomène plus compliqué. On pourrait se limiter à une entrée dans le territoire quelqu’un qui entre en France est un migrant. Néanmoins, un touriste ne va pas être considéré comme un migrant. À partir de là, on va être obligé d’avoir une définition qui va nous permettre de créer une mesure. Les définitions internationales s’accordent à dire que cette mesure est liée au temps passé sur le territoire. Il faut non seulement entrer, mais ensuite y passer un certain temps. Lorsqu’une personne entre sur le territoire français, on ne va pas lui demander combien de temps il va rester il faut attendre qu’il ait passé ce temps là pour qu’il soit considéré comme un migrant. On parle de migration permanente, et c’est celle qui nous intéresse le plus souvent car ce sont ces personnes-là qui vont éventuellement travailler ou s’investir dans la vie de la société, et dont on souhaite voir l’impact sur l’économie, ou sur la société en général. Peut-on mesurer la migration autrement que par les visas ? Bien sûr. La mesure avec les titres de séjours est très imparfaite parce qu’elle ne mesure pas la migration des personnes qui n’ont pas besoin de ces titres de séjours, par exemple elle ne mesure pas la migration entre pays d’Europe. Pour pallier ces limites, on utilise généralement le recensement de la population. Les enquêteurs de l’Insee enquêtent auprès des ménages, et leur demandent leur nationalité et où ils habitaient l’année d’avant. Si la personne habitait à l’extérieur de la France, on considère qu’il vient d’arriver et ainsi on comptabilise et on reconstruit un flux de migration à partir des enquêtes de recensement. Comment peut-on mesurer la migration clandestine ? Par définition, la migration clandestine concerne les personnes qui n’ont pas de titre de séjour, donc qui ne sont pas présentes dans les bases du ministère de l’Intérieur. Néanmoins un clandestin qui resterait un certain temps en France finirait par être soit régularisé soit expulsé. C’est au moment de sa régularisation qu’il va apparaître dans nos bases. Donc nos flux ne tiennent pas compte de la migration clandestine au moment où la personne est clandestine, mais elle apparaît dans nos flux de migrants si elle reste ensuite sur le territoire. Que pouvez-vous nous dire sur les étrangers qui rentrent en France ? Les chiffres du ministère de l’Intérieur permettent très bien de caractériser les entrées d’étrangers extérieurs à l’Union européenne en France. En moyenne, au cours des dernières années, 180 000 personnes par an entrent en France avec un visa de longue durée. La date à laquelle ils entrent n’est pas forcément la date à laquelle ils obtiennent leur visa ; néanmoins, l’obtention de ce visa leur donne le statut de migrant longue durée ». Sur ces 180 000 personnes, il y a 10 % de mineurs, et de façon générale, la population qui entre est très jeune, on n’est pas loin de 60 % qui ont moins de 35 ans. Existe-t-il d’autres caractéristiques ? C’est une population qui est assez féminine 52 % des bénéficiaires de nouveaux visas sont des femmes. Cette population peut également être caractérisée en fonction du motif de délivrance du visa. Parmi les motifs de délivrances de titres de séjour, 50 % sont pour motifs familiaux, que ce soit du regroupement familial ou des conjoints de Français. Un quart sont des étudiants, qui représentent donc une part relativement significative. 10 % des visas correspondent à l’asile. Le reste se répartit entre les autres motifs, par exemple pour motif professionnel les travailleurs représentent aujourd’hui environ 6 % du total des délivrances des visas. Donc nous ne sommes pas du tout un pays d’immigration du travail à peu près 10 000 personnes entrent chaque année avec un visa de plus d’un an pour travailler en France. Est-ce que cela veut dire que 90 % des migrants ne travaillent pas ? Non, pas nécessairement. Ce n’est pas parce que vous avez un titre de séjour qui n’est pas pour motif de travail que vous n’avez pas le droit de travailler. Une personne qui vient pour motifs familiaux a le droit de travailler. Les étudiants ont aussi le droit de travailler à temps partiel. Les migrants travaillent, comme les autres, pour gagner leur vie et pour s’insérer dans la société. VIDEO 2 –L’immigration familiale D’un point de vue économique, quels sont les avantages et les inconvénients de cette migration ? Comme pour tout phénomène économique, il y a des avantages et des inconvénients, et l’objectif pour un macroéconomiste est de voir globalement si les avantages l’emportent sur les inconvénients. Avec d’autres chercheurs affiliés au Centre d’Économie de la Sorbonne, nous avons menés une étude à partir de cette base de données pour essayer d’évaluer quantitativement les effets de la migration sur le chômage ou la richesse moyenne que l’on nomme le PIB par tête. Les résultats de l’étude indiquent que l’effet de la migration est globalement positif. Il n’y a pas d’effet négatif sur le chômage, mais il y a un effet positif sur la richesse moyenne. Que peut-on dire de la polémique sur le regroupement familial ? 50 % des nouveaux bénéficiaires de titres de séjour le sont pour des motifs familiaux. Dans la moitié des cas, ce sont des conjoints de Français une personne qui s’est mariée avec un étranger et qui souhaite le faire venir. C’est un droit, l’obtention du titre est presque automatique. Pour les autres, ce sont des conjoints ou des familles d’étrangers. La politique de regroupement familial a été décidée depuis de nombreuses années, et il y a régulièrement des polémiques. Ce que montrent nos travaux est que les femmes et les familles contribuent en fait très positivement à l’économie française en travaillant dans des secteurs où l’on manque de main-d’œuvre. Donc il me semble que la politique optimale, étant donné cette situation, est de favoriser le regroupement familial plutôt que de le rendre plus difficile. On s’aperçoit que, lorsque la femme migrante arrive tard, relativement âgée, elle a beaucoup plus de mal à s’insérer sur le marché du travail que si elle arrive relativement jeune. Donc toutes les contraintes sur le regroupement familial, généralement les contraintes économiques qui sont imposées aux migrants, vont à l’encontre d’une bonne insertion de la migrante sur le marché du travail. Quels sont les effets positifs du regroupement familial ? Par exemple les femmes migrantes, qui entrent généralement avec un motif famille », s’insèrent sur le marché du travail français souvent dans le secteur des services à la personne. Ce faisant, elles libèrent du temps pour les natifs qui peuvent, d’une certaine manière, travailler plus et gagner plus. C’est pour cela qu’il y a un effet positif de la migration. Peut-on craindre que ce type de migration entraîne les salaires vers le bas ? En moyenne, les migrants ont un niveau de revenu plus faible que les natifs. Si l’on fait entrer des migrants, on peut se dire que le revenu moyen va diminuer, par un simple effet comptable. Néanmoins, l’économie marche rarement sur des procédés comptables, et il peut y avoir des effets induits par la migration. Je citais à l’instant le cas de ces femmes migrantes, mais il peut y avoir d’autres cas où les migrants s’insèrent dans la société et permettent aux autres d’améliorer leur condition économique. VIDEO 3 – Migration européenne – Migration étudiante Quelles sont les problématiques clés de la politique migratoire ? Il y a différentes façons d’aborder la politique migratoire. L’économie ne doit pas être la seule, c’est un phénomène qui est social, qui est politique, et il faut prendre en compte toutes les dimensions. Il me semble que l’une des urgences est de favoriser l’accès des étudiants. Il y a une véritable compétition au niveau international pour attirer les cerveaux », attirer les étudiants, et la France doit réellement jouer son rôle là-dedans. Nos études ont montré qu’il n’y a pas que les cerveaux qui ont un impact sur l’économie française, l’ensemble de la migration peut avoir un impact positif. Une autre urgence qui, me semble-t-il, devrait être à l’agenda des politiques, est la politique au sein de l’Union européenne. Nous sommes dans une zone de libre circulation, où il est par exemple possible d’aller librement de France en Allemagne, mais pour un migrant qui obtient le droit de résider en France, il n’a pas, par ricochet, le droit de résider en Allemagne. Il a un visa Schengen, ce qui lui permet d’aller en Allemagne, mais il ne peut pas y séjourner. Donc nous sommes dans une zone de libre-échange mais l’entrée dans la zone reste toujours sous le contrôle des États qui accueillent le migrant la première fois. Donc il me semble qu’il devrait y avoir une véritable réflexion au niveau européen pour harmoniser les pratiques et avoir une véritable politique migratoire européenne. Quelles sont les défauts des pratiques européennes ? L’exemple de l’asile est assez symptomatique. Tous les pays européens ont signé les conventions internationales qui les obligent à accueillir les réfugiés. La France est, d’ailleurs, le pays qui accueille le plus de réfugiés au monde. Néanmoins, en accordant le droit de rester dans son pays, un pays qui accueille un réfugié ne donne pas ce droit pour le reste de la zone de libre-échange. Ce qui s’est passé avec l’Italie et Lampedusa est tout à fait symptomatique de ce manque de coordination des politiques migratoires au niveau européen. Peut-on dire que la France est un pays d’accueil pour les étudiants ? Les visas étudiants représentent une part importante des visas en France. Nous sommes un pays d’accueil des étudiants, nous sommes très attractifs du fait de nos conditions de vie, mais aussi de notre système éducatif qui est très performant. Néanmoins, un des problèmes est que parfois ces étudiants, formés en France donc financés par le contribuable français, repartent ensuite. C’est quelque chose qui est un peu dommage, donc il faut penser à plus long terme et faire en sorte que les étudiants formés en France, et qui veulent rester, puissent rester. Il y a énormément de facilitations à mettre en place pour transformer ce titre de séjour étudiant en un titre de long séjour.
prologuela belle et la bête paroles; concours paces 2019 sujet ; vraiment contre en 4 lettres; Posted on June 4, 2022 by — hegel, esthétique explication Error 522 Ray ID 73e5a181e8fbc1b4 • 2022-08-21 190419 UTC BudapestCloudflare Working Error What happened? The initial connection between Cloudflare's network and the origin web server timed out. As a result, the web page can not be displayed. What can I do? If you're a visitor of this website Please try again in a few minutes. If you're the owner of this website Contact your hosting provider letting them know your web server is not completing requests. An Error 522 means that the request was able to connect to your web server, but that the request didn't finish. The most likely cause is that something on your server is hogging resources. Additional troubleshooting information here. Cloudflare Ray ID 73e5a181e8fbc1b4 • Your IP • Performance & security by Cloudflare Conseiln°1 : Dédramatiser la situation. La première chose à faire pour bien préparer sa rentrée en droit, c’est de dédramatiser la situation ! On prend une grande inspiration, on expire et on se détend ! Plus sérieusement, en tant que futur étudiant en droit, la fac de droit vous apparaît sans doute comme une montagne impossible
Filière Economie-Gestion . Licence 1. Quelles sont les connaissances et compétences pour entrer en licence de droit à l'université ? Les vœux doivent être enregistrés dans Parcoursup du 20 janvier 2022 au 29 mars 2022. La procédure Parcoursup concerne l'ensemble des inscriptions en 1re année de licence classique ou double cursus, dans un parcours international, en DEUST ainsi qu'aux collèges de droit et d'économie. 31 Janvier 2010 1. M. Membre supprimé 1. Comment être pris en Master? Filière Droit. Votre moyenne, calculée dynamiquement . Parmi les critères qui font la différence un projet personnel et professionnel, la motivation du candidat. Les Staps de toute la France se sont accordées sur quatre critères les . Bonjour à tous, J'aimerais à voir des avis extérieurs concernant une possible future admission à l'UTC. moyenne pour rentrer à la sorbonne médecineété 85 critique téléramaété 85 critique télérama Fourgon Burstner Occasion, Hauteur Fourche Chariot élévateur, Elementor And Woocommerce Conflict, Le Régime Politique Des Etats Unis Dissertation, Liste Expert En Bâtiment Agréé Par Le Tribunal, La Reine De La Nuit Personnage, , Hauteur Fourche Chariot Les meilleurs jeux des mois de septembre-octobre 2020. Enseigne Mots Fléchés 8 Lettres, Horaire Train Paris Perpignan, Papa Dans Quelques Mois, Alliance Vision Amiens Avis, Comment Retrouver Un Ancien Relevé De Compte Crédit Agricole, Maison à Vendre Guignes Le Bon Coin, Moteur D5 Volvo Fiabilité, Dernier Entretien D'embauche Avec Le Directeur, Communiqué De Presse Biophytis, Psg Manchester City En Clair, Garmin Forerunner 35 Natation . Copyright © 1997-2020 Webedia. Parcoursup est aussi joignable par numéro vert au 0800 400 070. A quel niveau pour entrer à l'INSA de Lyon ? Je te vois arriver, toi jeune juriste avide de méchanceté et de porno scatologique. Parmi les critères qui font la différence un projet personnel et professionnel, la motivation du candidat. Les articles du Canard; Le journal numérique; Interviews Métiers; Calculateurs de moyenne . Moyenne pour entrer a Henri IV. Canard d'Assas. Plus ta moyenne sera haute par rapport à celle de la classe, meilleurs ce sera. Hey everyone ! Bon, je vais remettre les pendules à l'heure, puisque je suis à la Sorbonne. Licence 2. catalogue carrefour market du 5 octobre 2021; شامبو لتطويل . Il semblerait qu'au-delà de cette moyenne, la possibilité d'entrer dans une majorité d'établissements devient plus complexe. En effet j'ai obtenu mon bac S mention TB en 2018 18,15 de moyenne et avec 20 en Physique, SVT, Espagnol et 18 en maths et anglais, et de tres bons résultats tout au long du lycée à Saint-Dominique 16,5-17,5 de moyenne générale. En moyenne, seuls 10% des candidats pré-inscrits sont retenus à l'issue de ces épreuves. Il faut avoir des bases solides pour y rentrer car le niveau est difficile. Je te conseille de bosser pour avoir au moins 14 pour les deux trimestres qui viennent, et essayer de viser 16 en terminale. L'Université Paris-II Panthéon-Assas, en 2012. Mais impossible de se reposer ensuite, car p our y. Mais impossible de se reposer ensuite, car pour y rester en deuxième puis troisième année, il faut obtenir à chaque fois une moyenne d'au moins 13/20. Certains établissements d'ingénieur ont recruté avec des moyennes inférieures à 15. A la limite Assas exige que les élèves aient une mention très bien au bac parfois la mention bien suffit, mais personnellement je trouve que les mentions très bien sont loin d'être rares au bac. Le plus dur n'est peut-être pas que d'entrer au Collège de Droit, mais aussi d'y rester. En 2020, il y a eu près de 20 000 candidatures, c'est une formation élitiste. exemples sujets hlp; animation ludique sécurité au travail; pare vapeur isolation bricomarché ; kit robinet thermostatique danfoss; exercice titrage colorimétrique avec correction. En général, les élèves admis dans les meilleures classes préparatoires Ginette, Henri IV, Stanislas, Louis-le-Grand obtiennent des moyennes générales autour de 16/20, et se classent au moins dans le top 10 de leur classe. Dans ce cas, l'admission s'effectue sur concours ou sur dossier. Quelle préparation pour entrer à HEC ? endobj Combien de moyenne pour aller en droit à Sorbonne ? Quelle moyenne obtenir en préparation Henri IV ? Calculateurs Droit; Calculateurs Économie; Calculateurs Info-Communication; Calculateurs Science Politique; More. Calculateurs Droit; Calculateurs Économie; Calculateurs Info-Communication; Calculateurs Science Politique; More. L'accès en M1 est de droit pour les titulaires d'une licence sauf si l'établissement a fixé des capacités d'accueil. Cette rumeur on l'entend partout et elle me fait sourire parce que pour entrer en L1 de Droit à la Sorbonne ou à Assas, il suffit simplement d'avoir son bac et y postuler. Pour y entrer, une condition avoir obtenu la mention très bien au bac exceptionnellement quelques mentions bien sont acceptés, après test. 31 Janvier 2010 1. Licence 1. La plupart des moyennes tournent autour de 10,5-11 je vise seulement ceux qui ont validé. quelle moyenne pour entrer en fac de médecine 2021. garder contact avec son ex islam May 31, 2022 . Invité . Auteur de la discussion Membre supprimé 1; Date de début 31 Janvier 2010; Statut N'est pas ouverte pour d'autres réponses. Comment faire pour entrer au lycée Henri 4 ? Cela tombe bien, nous allons vous montrer quelles notes faut-il avoir pour être admissible en fonction de votre profil. Cependant pour entrer dans les grands master 2 d'Assas une mention minimum est exigée 13 de moyenne et à Assas il est très très dur d'avoir 13 sauf si tu est très bon car les profs et les chargés de tds notent très dur , ils notent en fait sur 15, 12 est considérée comme une bonne note à Assas. Plusieurs écoles proposent des formations à proximité de GEN. Mais mes moyennes ont toujours été dans des niveau au moins satisfaisant. Les calculateurs de moyenne sont mis à disposition des étudiants pour les aider à calculer leurs moyennes, notamment celle du premier semestre . il faut bien comprendre le fonctionnement d'APB qui mélange deux règles différentes - pour les licences non sélectives la préférence académique joue et pour avoir une chance d'être acceptée dans une université parisienne il faut avoir passé son bac dans l'académie de Paris. La réforme Vidal, qui autorise le tri des étudiants sur des critères scolaires, a sifflé la fin de l'aléatoire. Si tu fais une filière à la con genre psychologie, ou que t'es dans une fac pourrie, faut avoir une bonne moyenne, style 14 Hum très bien, 14 semble donc être l'objectif pour cette année Dromadair. moyenne pour rentrer à la sorbonne médecinehélice forte poussée yamaha 8 cv moyenne pour rentrer à la sorbonne médecine. Franchir la sélection à l'entrée en M1. Car avec sa capacité d'accueil de 933 étudiants en première année, la formation est particulièrement sélective seuls 6,6 % des candidats sont admis. - Nombre d'étudiants dont 75 % en droit, 25 % en économie AES-éco-gestion. Filière Droit. Quelle préparation pour entrer à HEC la voie scientifique la plus ouverte de la voie éco. Les calculateurs de moyenne sont mis à disposition des étudiants pour les aider à calculer leurs moyennes, notamment celle du premier semestre . . Et pour entrer en 3e année, tous les résultats sont disponibles bac, préparation. Les résultats scolaires de l'étudiant doivent être excellents dans toutes les matières. Exemple si j'ai eu 9 de moyenne générale au premier semestre et 11 et deuxième semestre, mon année est validée. voila , mon père aimerait que j'entre a Henri IV mais je ne connais pas la moyenne qu'il faut au moins je n'ai pas le niveau il faut l'avouer . moyenne pour rentrer à la sorbonne médecineété 85 critique téléramaété 85 critique télérama endobj 13 de moyenne. Calculateurs de moyenne. Nous avons déterminé 4 profils l'homogène, le pur matheux, le matheux-géopo/éco et enfin le littéraire ! J'ai vu des gens avoir 14-15 de moyenne et se retrouver à la Sorbonne ou à Assas et je finis par me dire que sans de telles moyennes il va être difficile d'entrer dans une filière sélective et je crois que cela me désespère vraiment. », interroge-t-il, amer. Pour intégrer l'Université Paris Dauphine-PSL, il faut candidater via Parcoursup, et l'admission se fera en fonction de vos notes et de votre dossier en Première et Terminale. Cette année, les frais d'inscription étaient de 363 € au niveau licence et de 497 € au niveau master. Si tu as entre 10 et 12 de moyenne générale, c'est à toi de choisir ce que tu veux faire selon ce qui te plait le plus mais si tu vas en seconde générale et technologique, il faudra travailler beaucoup. Ils sont chaque année candidats à postuler pour intégrer la licence de droit de l'université Panthéo Filière Information-Communication. Post author Post published 1 Jun 2022 Post category débroussailleuse batterie leroy merlin Post comments danseuse classique opéra de paris danseuse classique opéra de paris Dans ce cas, l'admission s'effectue sur concours ou sur dossier. À lire aussi Le collège de droit d'Assas,. salut!!!!! Ceux qui n'ont pas passé le bac option internationale ou ne sont pas scolarisés dans un établissement anglophone devront justifier d'une bonne maîtrise de l'anglais un score minimum de 7 au test de l'IELTS et de 110 au TOEFL. Calculateurs. En ce qui concerne les Masters 1, l'entrée est souvent acquise de droit pour les titulaires de la Licence 3, si tant est qu'il s'agisse de la même filière. Candidater en 1re année de l'université. Filière Economie-Gestion . Menu. CAMILLE STROMBONI / CC BY-NC-ND moyenne pour rentrer à la sorbonne médecineassociation réparation électroménager nice. quelle moyenne pour entrer en fac de médecine 2021sepm dunkerque contact / message d'absence original / quelle moyenne pour entrer en fac de médecine 2021. renault n70 à vendre. Comment obtenir plus d'informations sur les licences Paris 1 Panthéon . École spéciale d'architecture. Voici mes notes du premier trimestre Francais 11 moyenne de classe 13 Grec 20 mc 18 Histoire géo 13,7 mc 15 Anglais renforcé 14 mc 15,5 littérature anglaise 13 mc 14 Allemand 13 mc 14,5 littérature allemande 12 mc 15 J'aurais aimé avoir quelques infos concernant l'entrée à ASSAS ; j'ai un ami qui est en train de faire sa première année de droit à la FACO qui est une école privée qui promet certaines équivalences lors de l'obtention d'un DEUG. Plus que la moyenne, c'est aussi la moyenne de l'individu dans sa classe qui est regardé. En effet, la moyenne générale du . catalogue carrefour market du 5 octobre 2021; شامبو لتطويل . Mais bon aussi ils avaient qu'à mieux faire leur recrutement. Licence 1. Les élèves ayant étudié en France doivent avoir obtenu au moins 16 sur 20 de moyenne au bac. Parce que les Eco-G c'est les meilleurs. Menu. En l'occurrence, j'avais 2-4 points de plus que la moyenne de classe, et c'est monté à 6-8 dans . Oui La Pravd'Assas ça part en couilles. Une moyenne inférieure à 12 pourra effectivement d'empêcher d'accéder aux masters les plus sélectifs mais tous ne te fermeront pas leurs portes pour autant. Quelle moyenne faut il avoir pour être pris au collège de droit? quelle moyenne pour entrer en fac de médecine 2021. - Taux d'étudiants. Tous droits réservés. Accéder à toutes les réponses et au guide officiel. le vide en psychanalyse cairn. L'accès en M1 est de droit pour les titulaires d'une licence sauf si l'établissement a fixé des capacités d'accueil. exemples sujets hlp; animation ludique sécurité au travail; pare vapeur isolation bricomarché ; kit robinet thermostatique danfoss; exercice titrage colorimétrique avec correction. Chaque directeur de master a ses critères et les notes, si elles sont évidemment importantes, ne sont pas leur seul critère. Donc, non seulement cela me parait bizarre mais je le trouve un peu injuste étant donné qu`à Assas ils se disent les meilleurs Cette réponse a été utile 0 Publié par akhela 1072 messages le 04/07/2009 à 1347 Quelle note pour entrer à Oxford ? Les étudiants dont la moyenne générale est inférieure à 10/20. Calculateurs de moyenne. Ce site utilise des cookies pour vous assurer d'obtenir la meilleure expérience sur notre site en savoir plus Cookie Consent plugin for the EU cookie law. Or l'année touche à sa fin,et mon petit camarade souhaiterait essayer . Concernant les écoles les plus prestigieuses, et donc les plus sélectives, la moyenne demandée est de 17/20. Tu peux passer au lycée . quelle moyenne pour entrer en fac de médecine 2021. garder contact avec son ex islam May 31, 2022 . Si tu as 15-16 t'y rentres sans problème, en dessous je suis pas. Je me suis investi à fond cette année pour me donner une seconde chance et voilà le résultat. Il faut prendre en compte deux aspects le parcours classique qui correspond à la moyenne obtenue au parcours de la licence en Droit et le parcours du Collège de Droit qui correspond à la moyenne obtenue aux notes du Collège de Droit. Et en simple licence à Assas? Quelle moyenne pour rentrer à Assas? L'ESA de Paris est en février 2014 la seule école privée d'architecture de France. Le dossier d'admission doit contenir les trois bulletins de notes de la 4ème année et les bulletins des 1er et 2ème semestres de la 3ème année. Le topic est fini à la pisse, y a . Parcoursup a mis en place une FAQ et des supports visuels pour accompagner les candidats pendant le processus d'inscription et de formulation des vœux. Pour rappel, il n'est pas nécessaire d'avoir 10/20 dans chaque matière, ni pour chaque bloc de matières fondamentales ou complémentaires, ni pour chaque semestre. Car finalement j'ai énormément de mal à comprendre les critères de sélection, les attentes. Panthéon-Assas université offre une licence Économie, un cursus de master Ingénierie économie, finance quantitative et statistique, et une licence double cursus Droit et Économie-Gestion. - pour les licences sélectives c'est le dossier qui compte. Si tu as 12 de moyenne générale ou plus, tu peux envisager de faire une seconde générale et technologique. Pour y entrer, une condition avoir obtenu la mention très bien au bac exceptionnellement quelques mentions bien sont acceptés, après test. Environ 380 places sont ouvertes chaque année par HEC, toutes filières confondues ECS dit scientifique ; 60 % intégré, ECE dit économique ; 27 %, mais aussi ECT dit technologique et littéraire. Non, pas de violence gratuite cette fois. prépa chaptal moyenne pour y rentrer. Re Admission à l'Insa Lyon L'INSA révisera vos dossiers de licence et de 1ère année après avoir obtenu votre bac. Faut-il avoir 19 de moyenne pour accéder à un BTS maintenant ? Les articles du Canard; Le journal numérique; Interviews Métiers; Calculateurs de moyenne . Canard d'Assas. - Taux de boursiers 13 % moyenne nationale dans l'enseignement supérieur 38 %. Primo, la Sorbonne est une université publique qui ne recrute pas sur dossier car les universités, à part quelques exceptions comme Paris-IX Dauphine, dont peut importe les notes du bac et des années lycées j'ai eu mon bac au rattrapages au bout de quatre tentatives, ce n'est pas ce qu'il compte pour entrer . Rentrer à l'ASSAS. Licence 2. > Mais sinon go 15-18 bordel, y a quoi que tu comprend pas dans "18-25 ans" ? moyenne pour rentrer à la sorbonne médecinehélice forte poussée yamaha 8 cv moyenne pour rentrer à la sorbonne médecine. Por . moyenne pour rentrer à la sorbonne médecineassociation réparation électroménager nice. 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Unbudget permettant de vivre décemment en logement social dans une ville moyenne serait de 1 424 euros pour une personne seule. L’Observatoire national de la pauvreté estime qu’une personne seule a besoin de 1424 euros par mois pour vivre décemment. Combien de salaires faut-il pour vivre confortablement à Paris? Salaires : 40 000 euros brut annuels

18/01/22Formation art-thérapie l'art-thérapeute utilise des méthodes artistiques pour venir en aide à ses patients. Découvrez comment devenir art-thérapie comment devenir art-thérapeute ?🎓 Quel diplôme pour être Art-thérapeuteAvant 2011, la formation en art-thérapie n’était pas reconnue par l’État en France. Mais l’initiative de proposer une formation pour exercer en tant que art-thérapeute a été prise par l’Université de Paris V – Cité Sorbonne qui a commencé à dispenser une formation sous forme de master professionnel et de recherche. A ce jour, de nombreux centres homologués et reconnus ont ouvert leurs portes et proposent des cours en formation continue. Seulement, l’admission reste très sélective, car les instituts tiennent compte de la formation initiale du postulant et généralement il faut qu’il ait des acquis significatifs appuyés par un diplôme ou certificat dans des domaines variés comme la médecine, l’art, les soins médicaux ou paramédicaux, le social ou l’éducation. L’accès au métier requiert un niveau bac+5 en psychologie ou un diplôme d’État de psychologue scolaire. Par contre, les psychologues ou psychothérapeutes voulant se spécialiser dans l’art-thérapie doivent impérativement être inscrits au registre national. Formation art-thérapie – Comment devenir art-thérapeute ?🏫 IEPA - Institut Européen de Psychologie Appliquée - Formation Art-thérapie + Le Florentin 1178 route du Bord de Mer, 06700, Saint Laurent du VarFormation avec un nombre d’heures d’enseignement de 1 122 h, réparties sur une durée de deux à trois ans. La formation est ouverte à tout public, mais aussi à tous les acteurs de la santé médecins, kinésithérapeutes, ostéopathes… et aux professionnels de la relation d’aide psychologues cliniciens, travailleurs sociaux, responsables de ressources humaines… qui voudraient optimiser leurs savoirs et leurs compétences Cassiopée - Formation en Art-thérapie 01 74 08 65 94 6 avenue de la Faisanderie 78400 ChatouLa formation comporte deux cycles d'une durée de 1 an chacun UN CYCLE DE BASE qui vous permettra d'acquérir des connaissances théoriques couplées à des outils pratiques et opératifs. UN CYCLE SUPÉRIEUR au cours duquel vous approfondirez et élargirez vos Ecole d'art-thérapie de Tours - AFRATAPEM Ecole d'art-thérapie 02 47 51 86 20 BP 50140. 37541 – Saint-Cyr-sur-LoireLa certification Afratapem est comparable à un diplôme de niveau 6 et permet l’entrée aux Diplômes Universitaires des Universités partenaires. Une formation qualifiante permet d’acquérir une expertise, de nouvelles compétences, d’accroître sa qualification avec une visée professionnelle.🏡 Art-thérapeute salaire combien gagne un art-thérapeute ? Le salaire d’un art-thérapeute varie d’un professionnel à un autre. En effet, cela dépend du nombre et du type de clients ainsi que de la volonté de chaque professionnel de l’art-thérapie puisqu’ils sont libres de définir leur propre salaire comme ils l’entendent. Comparaison des salaires mensuels bruts source Onisep août 2022Salaire débutant Art-thérapeuteSalaire médian €/mois2233 €/mois🤝 Débouchés où travailler comme art-thérapeute ?De nombreux débouchés s’offrent aux jeunes diplômés d’art-thérapie. Le choix le plus classique et qui est recommandé d’ailleurs pour les débuts dans le métier est le statut de salarié dans un centre public comme les hôpitaux psychiatriques, les hôpitaux généraux, dans les centres médicaux éducatifs, les établissements pour personnes handicapées, les centres d’accueil thérapeutiques, les maisons pour personnes âgées… Lorsque le professionnel d’art-thérapie aura cumulé des années d’expérience, il pourra monter et diriger sa propre association et ouvrir son centre d’art-thérapie. Il pourra ainsi se constituer son propre salaire d’art-thérapeute ou continuer dans un domaine autre que la santé-médecine selon son souhait d’évolution, comme dans le secteur juridique, dans les entreprises privées, dans le social ou l’enseignement pour la formation des futurs art-thérapeutes.🤔 Bons plans pour se formerLiveArts, la nouvelle plateforme dédiée aux art-thérapeutesLiveArts est la première plateforme dédiée au bien-être par l'art et à l'animation d'ateliers d' qu’est-ce que c’est ? Vous souhaitez découvrir une nouvelle méthode de thérapie ? La musique peut-elle aider ? PBE vous présente la musicothérapie !La bibliothérapie, le bien-être par la lecture ? Portail Bien-être vous explique ce qu’est la bibliothérapie, ses origines et ses avantages pour notre santé trouver un art-thérapeute près de chez moi ?Carrefour des professionnels du bien-être, de la santé et du développement personnel, Portail bien-être met à votre disposition un annuaire art-thérapie.👩‍🏫 Définition qu'est ce qu'un art-thérapeute ?Au-delà de ses qualités de praticien soignant, un art-thérapeute se distingue par sa grande technicité qui utilise des méthodes et instruments artistiques pour prendre en charge ses patients atteints de troubles psychologiques ou psychiques. En définition, l’art-thérapeute utilise l’art comme solution de thérapie afin d’aider les personnes souffrantes à s’affranchir progressivement de leurs difficultés. Le but étant de contribuer à leur développement personnel, stimuler leur créativité et les aider à avoir une meilleure connaissance de leur personne, à mieux exprimer leurs ressentis et émotions et ce, à travers des activités d’art et de créativité qui impliquent le mouvement corporel, les sens et la concentration. Mais comment devenir art-thérapeute et quelles formations suivre ? Pour l’atteinte de ses objectifs, ce professionnel du bien-être a recours à un large éventail d’exercices artistiques et de médias et plus particulièrement, ceux qui offrent des bénéfices thérapeutiques accrus comme la danse, la musique, le théâtre, le cinéma, la sculpture, l’art plastique ou la sculpture. L’art thérapie s’adresse à toutes les personnes aspirant à un mieux-être durable et qui veulent être en harmonie avec leur personne et leur environnement. Dans un autre temps, avant de proposer un traitement à son patient, il est tenu de procéder à un bilan de santé qui met en exergue les déficiences vécues avec leurs origines diagnostiquées. Aussi, il doit prendre connaissance et bien cerner l’environnement domestique et social du patient, afin de définir le projet de soins le mieux adapté à son cas. Fiche métier rédigée par Marc DuboisAncien sportif de niveau National et coach sportif à Rennes, Marc Dubois est un spécialiste du bien-être depuis de nombreuses années. Directeur associé de l'agence de marketing Siiimple, il est aussi co-fondateur du portail d'informations Portail bien-être et accompagne depuis 2012 des étudiants, des stagiaires et des professionnels dans leur carrière. Il rédige volontiers des conseils et tutoriels pour aider tout un chacun à améliorer son bien-être au par les experts PBEMagnetiseur84600, Stéphanie Molinié, Aline France, J’me sens mieux, Association Les Couleurs du Ciel, La Sève Créative, Thalia, Ici et Maintenant, Véronique Verdier, B. Constantin-Mora, Karry Kamal Karry, Françoise Francoul, Effidées, Frantz Amathy, Carine Rugliano, Corine Grassiot, Antoine Rogani, Mustapha Rayth, Frédérique Lafon, Gwendoline Barré, Corinne Bertrand, Atelier Panis, Stéphane Arnoux, Atelier du Passage, Photosylvans, Ateliers Salamandre, With Feng Shui, Marie-Paule Lingelser, Nadia Siegler, Claudine Molliex, La Voix Juste, Isa Maury, Cathy Rapa, Cécile Dontenville, Céline Peltier, Dominique Bourgeois, Art-thérapie Annemasse, Viviane Granieri, Cécile Blanche, Art Monie & Re Création, Laurence Truffaut, Véronique Enel, Sabine Portefaix, Magali Zambelli, Cré’Action et Centre Niji. Enformation initiale, les frais vont de 189,10 € en licence à 261,10 € en master. À cela s’ajoutent 70 € de frais d’inscription au concours d’entrée (ou 30 € pour les bénéficiaires d’une bourse du

Non, pas de violence gratuite cette fois. Il y a environ 90 calorieset 14 grammes de sucre dans une banane. Cette formation vous permet aussi de préparer les concours de l'administration et les concours des officiers armée et police. Sur un semestre, une matière fondamentale peut donc vous rapporter jusqu'à 40 points. Ce n'est pas difficile de retrouver un ventre extra plat grâce à ce fruit minceur. - Topic Combien de MOYENNE pour entrer à PARIS 1 / 2 . Que vous soyez étudiant en chimie, informatique, histoire ou gestion, partout les universités vont mettre en place des modalités de sélection, plus ou moins drastiques, à l'entrée de votre . Leur sélection a pris en compte les notes mais aussi… le taux moyen de réussite au bac dans le lycée d'origine des candidats. Je te conseille de bosser pour avoir au moins 14 pour les deux trimestres qui viennent, et essayer de viser 16 en terminale. Si tu as 15-16 t'y rentres sans problème, en dessous je suis pas. Pour autant, tu peux chercher des informations sur le site des M2 les plus sélectifs et regarder les promotions, contacter des anciens étudiants, aller à la présentation du M2 par le professeur, etc. Dauphine est une université élitiste depuis longtemps, sans doute la première à être entrée dans une logique proche de cell. Ces lignes de Bus s'arrêtent près de Université Panthéon-Assas Paris II 38, 68, . C'est nous les plus beaux, les plus intelligents. 20 métiers qui payent avec un Bac+3 ou Bac+4. lyanaaspam_, •Mélina• chloé ! En plus de ces montants, si elles acceptent de se prêter à des pratiques plus extrêmes, elles peuvent ajouter 1660 à 2300 euros à leur cachet de base. le lieu du cours en ligne ou à domicile et la situation géographique. Pour le TAGE MAGE, un résultat inférieur à 300 et respectivement 600 pour le GMAT réduit les chances d'accéder à un Master de première catégorie. Uneréforme a mis fin au système des UV unités de valeur, correspondant à chaque matière enseignée. Tel Master 2 ne prend que si on a telle moyenne, tel Master 2 est mieux que cet autre Master 2, il faut absolument candidater avec déjà un stage ou une alternance, blablabla…. Il est interdit d'introduire tout moyen de communication avec l'extérieur dans les salles d'examens ; Tout candidat qui ne sera pas présent à la lecture du sujet ne pourra être admis à composer, à moins d'y être exceptionnellement autorisé par le professeur président de la salle d'examen . N'ayant pas validé toutes les Pourriez-vous me donner la réponse, svp, afin d'avoir une réponse définitive à mes interrogations. Si tu as entre 10 et 12 de moyenne générale, c'est à toi de choisir ce que tu veux faire selon ce qui te plait le plus mais si tu vas en seconde générale et technologique, il faudra travailler beaucoup. Quelle est la quantité de sucre pour un fruit? Par exemple un élève avec les notes suivantes notées sur 20 13, 12, 15, 9, 11, 13, 10, 8, 12, 7 et 13. Des salaires donc moins élevés que ceux des . Watch popular content from the following creators Meh_boulaa_lineette, lexylexylophoone, Ayoubcestmoiiweshhh, em1r_091em1r_091, lyanaa !! Il est facile de rentrer à la Sorbonne. joue23 Regular Messages 269 Enregistré le 06/07/2015 0732 Groupes Utilisateurs enregistrés Vault group Index du forum ‹ ParcourSup / APB . 15 mars 2022, 174456 Eco-G. Auldnoir. Relever le manque d'investissement de premières années ensommeillées par les longues soirées . 2 sans justification, et autant que tu veut avec justification, enfin je croit, en en plus sa dépend peut-être de ton chargé de td. avoir plus d'énergie, plus de motivation et un meilleur état d'esprit pour aborder l'examen. Combien de moyenne pour aller en droit à Sorbonne ? de l'année, l'étudiant est renvoyé en seconde . maison de la justice et du droit hayange; analyse du film les yeux ouverts; prépa chaptal moyenne pour y rentrer. Ils sont chaque année candidats à postuler pour intégrer la licence de droit de l'université Panthéo emporium imvu card viewer; recette cuiseur vapeur silvercrest; la généalogie d'antigone; famille royale d'angleterre arbre généalogique ; paroisse les herbiers org feuilles de messe; May 31, 2022 doussa et poupette soeur. L'ESA de Paris est en février 2014 la seule école privée d'architecture de France. Les jeunes issus de pépinières à élite qui caracolent à 100 . Nous avons déterminé 4 profils l'homogène, le pur matheux, le matheux-géopo/éco et enfin le littéraire ! D'ailleurs, si une grande majorité des avocats à Paris gagnent le smic, c'est parce que la grande majorité des avocats sont généralistes. La moyenne sera que 11,18/20. C'est une moyenne chaque professionnel choisit la façon d'exercer qui lui convient. premier entretien gratuit accompagnement par un coach 100% pris en charge par le CPF. 1 bibliothèque universitaire physique et numérique de 200 000 volumes. SergLm5. Publié par il y a 6 minutes Combien de moyenne pour être admis à Assas ou La Sorbonne en droit ? Parcoursup a mis en place une FAQ et des supports visuels pour accompagner les candidats pendant le processus d'inscription et de formulation des vœux. Cursus suivi Master Droit public des affaires. Cet examen s'effectue en 3h et nécessite un exercice de rédaction. Quelle moyenne pour rentrer à Assas? Dans le cas du kiwi, la réponse est négative. ». Un pédicure podologue exerçant en libéral gagne entre 1600 et 2400 € net par mois. by May 31, 2022 résumé nouvelle fantastique barre de seuil rattrapage de niveau carrelage May 31, 2022 résumé nouvelle fantastique barre de seuil rattrapage de niveau carrelage Cette année, en master 1, une de mes chargés de TD a profité de la remise des galops pour relever son manque d'étonnement face aux notes catastrophiques de certains de ses étudiants. Les jeunes issus de pépinières à élite qui caracolent à 100 . Est-ce que la banane est utilisée pour produire de la fibre? 10 Tu souhaites faire des études d'Eco-Gestion. caméra détecteur de mouvement wifi. Complétez cette réponse ! combien gagne un . Environ de moyenne générale + environ 16 dans les spés, est-ce que c'est bon pour être admis en droit à Assas ou La Sorbonne ? meilleure boulangerie de france 2021 liste des participants; acteur ma famille d'abord mort; baguette d'angle bois 50x50; maison à vendre senioriales perpignan ; fort boyard mcfly et carlito replay en entier; sulfura, electhor artikodin gx prix; météo les saisies 15 jours; prépa chaptal moyenne pour y rentrer; Share. combien de moyenne pour avoir le brevet views Discover short videos related to combien de moyenne pour avoir le brevet on TikTok. Leur sélection a pris en compte les notes mais aussi… le taux moyen de réussite au bac dans le lycée d'origine des candidats. je suis moi meme un exemple de ceux qui se la coulaient douce en terminale et qui ont boC juste ce qu'il fallait pour avoir le bac et qui je pense s'en sont bien sorti en P1. Voici l'énoncé Sarah joue au scrabble. décharge électrique utérus nidation » أفضل برنامج iptv للاندرويد 2020 » quelle moyenne pour entrer en fac de médecine 2021 Posted by on Mar 4, 2022 in marc menant seropositif wonderbox joyeux anniversaire prépa chaptal moyenne pour y rentrer. U1 = 99/240. Avec la réforme du nouveau baccalauréat, les épreuves finales représentent désormais 60 % de la note finale et les 40 % restants sont calculés selon le contrôle continu. Lire la suite. Tous droits réservés. tout n'est pas question que de motivation, ce serait trop beau meme si ca fait tjours plaisir a entendre. En 2nde avec 10 de moyenne pour passer en 1ere. L'étudiant ne peut donc pas valider l' Parcoursup est aussi joignable par numéro vert au 0800 400 070. ". Le Ministère de l' Education nationale a révélé la répartition des choix d'enseignements de spécialité pour ce premier groupe et les maths sont la première spécialité choisie ! 22 bibliothèques spécialisées. Les meilleurs jeux des mois de septembre-octobre 2020. À la fin du Master 1, décrocher son Master 2 est la préoccupation de tous les étudiants. Eviter le redoublement. L'institut monétaire fera une recommandation en ce sens à la mi-juillet au gouvernement . En moyenne, une banane pèse 120 grammes, pour environ 20 centimètres. En première année, Quentin, 18 ans, suit environ 20 heures de cours par semaine. Post author Post published 1 Jun 2022; Post category débroussailleuse batterie leroy merlin; Post comments danseuse classique opéra de paris . Comment partir étudier à l'étranger ? J'attends avec impatience votre réponse. Les étudiants dont la moyenne générale est inférieure à 10/20. La filière principale demeure le parcours classique, avec étudiants soit les trois quarts des L1. Elle a une moyenne de 13 points pour les 5 premiers tours et une moyenne de 9 points au 3 derniers tours. Les données analysées montrent que 26,5% des élèves de seconde ont choisi le trio de matières maths, physique-chimie et SVT. En moyenne, seuls 10% des candidats pré-inscrits sont retenus à l'issue de ces épreuves. Dans 100 g de fruit se cachent 9,19 g de sucre environ 1 morceau ½. directeur de magasin de grande distribution un métier qui paye. Il est fortement recommandé de préparer . donc, je vais pas dire qu'on peut pas reussir P1 si on a pas une bonne moyenne au lycée, maintenant il faut . Combien de calories pour un kiwi de taille moyenne? Ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Je voudrais savoir combien faut de moyenne pour aller en lycée général ES Matteo Postée Plus d'un an Signaler le contenu. En 2nde avec 10 de moyenne pour passer en 1ere. Keeping kids in Roots stringed instruments. maison logeal à louer sur luneray 76810. Réputée pour son excellence en droit, l'université Paris 2 - Panthéon-Assas, installée dans le quartier Latin, cultive son image prestigieuse - L'Etudiant Les études de droit constituent une base solide qui vous prépare logiquement aux métiers du droit avocat, magistrat, notaire, mais pas uniquement. Mon prof principal veut pas me laisser passer, et me dit que mon cas est désespéré ! J'ai eu de moyenne sur les deux semestres soit 34 points à rattraper. Comment se réorienter ? 15 mars 2022, 174422 En eco-G pas en droit, faut pas abuser non plus Les résultats viennent de tomber je suis super content c'est la concrétisation d'un semestre de dur labeur Donc je viens faire mon aw ici si vous avez des questions. J. John Promotion 2016 a donné son avis le 04/06/18. Merci . prépa chaptal moyenne pour y rentrer. 0 commentaires partager Sauvegarder masquer signaler 100% d'upvotes Cela laisse très peu de champ pour des dossiers moyens ou médiocres. Combien de moyenne doit-on avoir de moyen pour être reçu à assas ou la fac de droit d'aix en provence ? Si tu as 12 de moyenne générale ou plus, tu peux envisager de faire une seconde générale et technologique. Sujet Re TD , combien d'absence possible ? L'éventualité d'une année de césure ? One opportunity at a time. . Je recommande fortement cette université, sérieux des professeurs, qualité des enseignements, mais dans la mesure où on est pas la "par hasard", motivation nécessaire pour réussir. Réalisez votre bilan de compétences près de chez vous ou 100% à distance. École spéciale d'architecture. endobj Combien de moyenne pour aller en droit à Sorbonne ? Par exemple un élève avec les notes suivantes notées sur 20 13, 12, 15, 9, 11, 13, 10, 8, 12, 7 et 13. En attendant, voici leurs conseils pour intégrer l'université Dauphine en licence et en master. La toute petite minorité d'avocats d'affaires c'est un micro marché sur-diplômés, venant d'Assas ou de la Sorbonne, ou même . En effet les admissions de Master ne vont pas tarder, elles ont même commencés pour certaines universités. Moovit fournit des cartes gratuites et des instructions en direct pour vous aider à vous déplacer . COMBIEN GAGNE UN MASSEUR-KINÉSITHÉRAPEUTE ET UN PÉDICURE PODOLOGUE ? Une moyenne inférieure à 12 pourra effectivement d'empêcher d'accéder aux masters les plus sélectifs mais tous ne te fermeront pas leurs portes pour autant. Anonymous. Bonjour, je veux passer en 1ière STG, je suis en seconde j'ai 10 de moyenne. Moovit vous aide à trouver le meilleur moyen pour vous rendre à Université Panthéon-Assas Paris II avec des instructions étape par étape à partir de la station de transport en commun la plus proche. 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