🩄 Quand On Est Musicien On Est Jamaicain

SKA(/ SK? ː /; JAMAICAN : [SKJÊ]) est un Musique Genre originaire de Jamaica à la fin des années 50 et était le précurseur de Rocksteady et de Reggae. Il combiné des éléments

C'est le genre de phrase Ă  la con comme "quand on est fumeur on n'est pas frileux". Mais n'empĂȘche que c'est vrai. Le musicien se doit d'ĂȘtre patient, ultra patient mĂȘme. Tout d'abord lorsqu'il part en tournĂ©e Si on compte que dans la journĂ©e il aura besoin de 1h pour installer son matos si c'est lui qui l'installe + sera occupĂ© 1h30 pour les balances + jouera 1h sur scĂšne, ben il reste un paquet d'heures Ă  combler. Alors il attend, attend, attend. Les astuces pour ne pas succomber Ă  l'ennui - l'Ă©ternelle console de jeu portable. Chez Myhybris nous sommes presque tous Ă©quipĂ©s d'une DS avec des dizaines de jeux pour varier les plaisirs. - on en profite pour faire nos petites "rĂ©unions" oĂč l'on fait le point sur les projets en cours distribution, programmation, promotion, qui fait quoi, qu'est-ce qu'on pourrait mettre en place pour conquĂ©rir le monde... C'est d'ailleurs lors d'une de ces rĂ©unions qu'on a Ă©crit l'histoire qui accompagne notre album. - on se nourrit et s'hydrate comprendre on mange des pizzas / sandwichs grecs / fast food et on boit des biĂšres - on fait connaissance avec le ou les autres groupes avec lesquels on partage la scĂšne. Bon, des fois c'est juste impossible tellement on se sent loin d'eux personnages autains, strings qui dĂ©passent, traces de poudre sur le nez.... On n'est peut-ĂȘtre pas encore assez rock star puisque c'est bien connu, eux ne se mĂ©langent pas. - on Ă©crit des cartes postales hĂ©hĂ©, j'espĂšre que vous ne m'avez pas prise au sĂ©rieux sur ce coup - on appelle sa dulcinĂ©e qui est restĂ©e chez bibi pour garder le mĂŽme / rĂ©viser son exam / sortir avec ses copines. Bon moi je n'ai pas ce problĂšme puisque Boub's et moi jouons dans le mĂȘme groupe si c'est pas stratĂ©gique ça !. Et enfin il faut ĂȘtre patient avant de voir sa carriĂšre dĂ©coller ou pas He oui, certains groupes mettent 10 ans avant de connaĂźtre le succĂšs mĂ©ritĂ© qui ne l'est pas toujours, et parfois celui-ci ne vient jamais. Notons qu'on n'est pas tenu d'attendre qu'une maison de disques dĂ©boule dans la cave oĂč l'on rĂ©pĂšte pour signer un contrat en or, on peut jouer juste pour le plaisir aussi. Mais ĂȘtre payĂ© pour prendre son pied il faut avouer que c'est une idĂ©e plutĂŽt plaisante...

Cest la pĂ©riode de l'annĂ©e oĂč les maisons sont transformĂ©es avec des dĂ©corations de NoĂ«l, qu'elles soient achetĂ©es en magasin ou faites maison. L'espace est fait pour rendre visite aux membres de la famille vivant Ă  l'Ă©tranger pour cĂ©lĂ©brer la saison Ă  la jamaĂŻcaine et Ă©chapper Ă  l'hiver, ne serait-ce que pour quelques jours. La musique jamaĂŻquaine a marquĂ© la grande histoire de la musique. Les diffĂ©rents courants, nĂ©s Ă  Kingston, ou dans d'autres provinces jamaĂŻquaines, le mento, le ska, le shuffle, et bien sĂ»r, le reggae, sont les styles musicaux les plus reconnus. Des artistes comme Bob Marley, Peter Tosh, ou Jimmy Cliff, sont devenus au fil du temps des stars mentoLe mento est un style musical dĂ©rivĂ© du calypso, avec un zest de swing. Ce courant musical Ă©tait trĂšs prĂ©sent en JamaĂŻque avant les annĂ©es mento est nĂ© dans des rĂ©gions rurales; les instruments frĂ©quemment utilisĂ©s par les musiciens sont le banjo, la guitare, la contrebasse, les maracas, le violon et le textes du mento parlent de la duretĂ© de la vie, critiquent le pouvoir en place, chantent le dĂ©racinement. Les voix fĂ©minines sont mises en avant dans le mento. Le skaA la sortie de l'Ă©poque coloniale, le style musical "ska" est devenu trĂšs populaire en JamaĂŻque. C'est un mĂ©lange de mento et de styles locaux, de jazz amĂ©ricain et de rythm and courant apparaĂźt comme joyeux et dynamique, mais sert aussi d'estrade aux mĂ©contentements des ghettos de Kingston. Le reggaeLe reggae jamaĂŻcan a permis au pays d'Ă©taler une vitrine musicale incroyable aux yeux du monde entier. Les stars Peter Tosh, Jimmy Cliff, et bien sĂ»r, l'immense Bob Marley, ne sont pas Ă©trangĂšres Ă  cette mode. Le reggae est nĂ© Ă  la suite du rocksteady, en 1968. Ce style est binaire, Ă  quatre temps, oĂč les guitares, les claviers et le chant ont une importance textes de reggae sont souvent denses, immortalisant Jah, ou bien la vie difficile dans les ghettos. Autres genresDe nombreux genres font partie du patrimoine de la musique jamaĂŻcaine. Le rocksteady, transformation du ska en rythme binaire, a prĂ©cĂ©dĂ© le reggae. C'est un mĂ©lange du ska, du rythme and blues et de la soul nord-amĂ©ricaine. Le dub a Ă©tĂ© inventĂ© par le cĂ©lĂšbre ingĂ©nieur du son King Tubby. C'est un dĂ©rivĂ© du reggae, oĂč la rythmique prend une place plus importante. Le raggamuffin, le dancehall et le hip-hop sont aussi des genres trĂšs prĂ©sents dans la musique jamaĂŻcaine. Il est possible d'Ă©couter de la musique jamaĂŻcaine gratuite sur de nombreux sites Internet. Le reggae Sumfest est un immense festival de reggae qui a lieu chaque annĂ©e en JamaĂŻque. Les sound systems sont des soirĂ©es incontournables de la vie jamaĂŻcaine. ÉcoutezQuand On Est Musicien de Les Sunlights en ligne, et dĂ©couvrez les albums sur lesquels il apparaĂźt. Scrobblez des chansons et obtenez des recommandations d'autres titres et artistes.

Le nombre maximum de personnes autorisĂ©es Ă  se rassembler par la loi en JamaĂŻque n'est plus que de 15 et aucune autorisation d'Ă©vĂ©nement n'est actuellement accordĂ©e OrganisĂ© habituellement Ă  partir du dimanche de PĂąques et jusqu’au week-end suivant du 12 au 19 avril 2020, le carnaval de la JamaĂŻque – Bacchanal Jamaica – n’a pas eu lieu Ă  cause de l’épidĂ©mie mondiale de Covid-19. Les organisateurs pensaient que celle-ci serait Ă©teinte dans six mois alors ils avaient programmĂ© cet Ă©vĂ©nement festif qui rassemblent des milliers de carnavaliers et de spectateurs du 22 au 26 octobre 2020. Mais, avec l’augmentation de cas de Covid-19 dans de nombreux pays qui avaient mis fin au confinement – moyen radical pour freiner la propagation du coronavirus – d’aucuns se demandaient si Bacchanal Jamaica allait vraiment avoir lieu cette annĂ©e. Au mois d’aoĂ»t dernier, le nombre de cas a effectivement augmentĂ© dans l’üle. Au mardi 22 septembre 2020, le nombre de cas total enregistrĂ© en JamaĂŻque est de 5 143, le nombre de guĂ©risons est de 1 407, le nombre de dĂ©cĂšs est de 70 ; 71,28% de personnes sont encore malades Ă  cause de ce virus. Chiffres CSSE, John Hopkins University. Le gouvernement n’allait pas prendre le risque d’autoriser ce rendez-vous populaire mĂȘme s’il reprĂ©sente un Ă©vĂ©nement phare du tourisme. Charmaine Franklyn, la directrice de Bacchanal Jamaica, et toute son Ă©quipe ont dĂ» se rĂ©soudre Ă  annuler ce carnaval qui Ă©tait prĂ©vu dans un mois. Interdiction des grands rassemblements Cette annulation a Ă©tĂ© annoncĂ©e en ces termes aux “revellers” fĂȘtards, la semaine derniĂšre “Comme beaucoup d’entre vous l’ont dĂ©jĂ  vu ou entendu, le gouvernement jamaĂŻcain GOJ, par l’intermĂ©diaire du ministĂšre du tourisme, a annoncĂ© que le carnaval en JamaĂŻque est reportĂ© Ă  avril 2021. Ceci est le rĂ©sultat direct de la pandĂ©mie Covid-19 et de ses effets. Nous savons que certains d’entre vous peuvent ĂȘtre déçus par ce report, mais notre communication avec vous indique que l’immense majoritĂ© des fĂȘtards pensent qu’en raison de la rĂ©cente augmentation des cas de Covid-19 en JamaĂŻque, un carnaval en octobre 2020 serait risquĂ© et beaucoup d’entre vous ont fait part de leur souhait de le reporter Ă  avril 2021 
 Pour ceux qui pensent qu’octobre 2020 aurait Ă©tĂ© l’idĂ©al, veuillez noter que le nombre maximum de personnes autorisĂ©es Ă  se rassembler par la loi en JamaĂŻque n’est plus que de 15 et qu’aucune autorisation d’évĂ©nement n’est actuellement accordĂ©e, ce qui rend une Carnival Road March NDLR Grande Parade impossible par la loi”. Le carnaval, une industrie La question que certains se posent alors est pourquoi n’avoir pas carrĂ©ment annulĂ© l’édition 2020 de ce carnaval au lieu de le reporter Ă  nouveau Ă  2021? Les organisateurs expliquent “Pourquoi avons-nous encore reportĂ©, plutĂŽt que d’annuler ? N’oubliez pas que le carnaval n’est pas seulement un amusement et une fĂȘte. Il y a tout un Ă©cosystĂšme de personnes qui vivent de l’industrie du carnaval ici en JamaĂŻque. La dĂ©cision d’annuler le carnaval nous ferait renoncer Ă  toutes les injections Ă©conomiques potentielles dans tous les secteurs que notre carnaval apporte chaque annĂ©e Ă  notre pays, surtout Ă  un moment oĂč nous en aurons le plus besoin, c’est–à-dire avec les retombĂ©es Ă©conomiques rĂ©sultant de la pandĂ©mie de Covid-19. En repoussant la saison et en ne l’annulant pas, nous pouvons toujours tenir notre engagement envers nos fĂȘtards, Ă  savoir offrir la meilleure expĂ©rience de carnaval caribĂ©en et Ă©viter que notre industrie ne s’effondre sous le poids des importantes pressions Ă©conomiques auxquelles nous sommes confrontĂ©s en tant que nation”. Sauver le carnaval jamaĂŻcain Toutes ces explications apportĂ©es, certains participants qui avaient commandĂ© leurs costumes souhaiteraient ĂȘtre remboursĂ©s. Et sur ce point, l’organisation rĂ©pond “La politique de non-remboursement, qui fait partie des conditions gĂ©nĂ©rales de tous les groupes, existe pour une raison principale le coĂ»t numĂ©ro 1 pour un groupe de carnaval est la production de costumes, c’est incontestable. Les recettes destinĂ©es Ă  couvrir la production proviennent de la vente des costumes. Lorsque le Gouvernement jamaĂŻcain a annoncĂ© notre premier report en mars, la production de costumes Ă©tait dĂ©jĂ  bien avancĂ©e, malgrĂ© le fait que de nombreux fĂȘtards Ă©taient toujours redevables 
 Pour ceux d’entre vous qui ont payĂ© en totalitĂ© ou qui ont effectuĂ© des paiements importants jusqu’à prĂ©sent, nous vous remercions, vous ĂȘtes ceux qui ont maintenu le carnaval en JamaĂŻque en vie. Pour ceux qui n’ont pas continuĂ© Ă  effectuer des paiements et ont demandĂ© des remboursements, nous comprenons et nous sommes sensibles Ă  vos diffĂ©rentes situations, mais aucun remboursement ne sera accordĂ©, car nous avons dĂ©jĂ  dĂ©pensĂ© ces dĂ©pĂŽts/paiements pour la production de vos costumes”. Un carnaval incertain dans la CaraĂŻbe et dans le monde Les fĂȘtards sont invitĂ©s le dimanche 11 avril 2021 Ă  la “Road March”, la grande parade carnavalesque Ă  Kingston. Celle de la ville d’Ocho Rios se dĂ©roulera le dimanche 4 avril 2021. D’autres rendez-vous sont aussi prĂ©vus. Bacchanal Jamaica demandent aux fĂȘtards de patienter Ă  nouveau pendant six mois cependant, en 2021, ce coronavirus sera-t-il toujours parmi nous et causera-t-il la maladie Covid-19? Aura-t-on trouvĂ© d’ici lĂ  un traitement ou vaccin? La Russie prĂ©tend avoir mis au point un vaccin, de nombreux laboratoires Ă  travers le monde travaillent d’arrache-pied pour produire ce vaccin. Dans la CaraĂŻbe, Cuba dit avoir commencĂ© en aoĂ»t dernier des essais cliniques sur des humains, les rĂ©sultats de son vaccin, dĂ©nommĂ© Soberana 01, seront connus en fĂ©vrier 2021. L’an prochain, peut-ĂȘtre regarderons-nous des images d’archives du carnaval avec beaucoup de nostalgie. La “PlanĂšte Carnaval” masquĂ©e retient son souffle.

OrvilleRichard Burrell, plus connu sous le nom artistique de Shaggy, est l'un des chanteurs de reggae jamaĂŻcains qui a portĂ© sa musique hors de son pays. en dehors de son pays natal. Il a commencĂ© sa carriĂšre en 1992, mais c'est en 2001 que deux de ses singles sont devenus des succĂšs planĂ©taires, "It Was a" et "It Was a". des succĂšs Fruit des Ă©tapes successives qui jalonnent la musique populaire jamaĂŻcaine mento, ska, rocksteady, le reggae apparaĂźt Ă  Kingston Ă  la fin des annĂ©es 1960. Si des vestiges du colonialisme sont toujours prĂ©sents parcs, Ă©lĂ©gantes bĂątisses anglaises, etc., la ville compte plusieurs ghettos dont le plus cĂ©lĂšbre est Trenchtown. Le quotidien de la citĂ© est notoirement violent. La musique y est omniprĂ©sente. Durant l’aprĂšs-guerre, Kingston se calque sur la production qui afflue des États-Unis. Elle est majoritairement diffusĂ©e par les sound Systems, ces discomobiles qui chaque week-end diffusent les nouveautĂ©s musicales. Lorsque le son prisĂ© par la population se rarĂ©fie, certains propriĂ©taires de sound Systems montent des studios, embauchent des musiciens et leur font enregistrer les standards amĂ©ricains du moment au goĂ»t jamaĂŻcain. Kingston Un style musical national se dĂ©veloppe alors Ă  la fin des annĂ©es 1950 le ska carambolage du mento local, du jazz, du calypso et du merengue, suivi du rocksteady mutation du ska, rythme Ă  quatre temps, en tempo binaire, plus lent, avec ajout de claviers et de chant. L’apparition du reggae insuffle Ă  la musique deux Ă©lĂ©ments originaux un retour artistique vers les racines africaines parfois l’emploi de tambours burru » ou nyabinghi », littĂ©ralement mort aux oppresseurs » et l’apparition du thĂšme rasta ». Surgie en JamaĂŻque suite Ă  l’accession d’HaflĂ© SelassiĂ© au trĂŽne d’Ethiopie en novembre 1930, le rastafarisme est Ă  la fois un mode de vie, un syncrĂ©tisme religieux, une banniĂšre contestataire et une philosophie. Il prĂŽne le retour vers l’Afrique MĂšre, et reprend une prophĂ©tie prĂȘtĂ©e au panafricaniste Marcus Garvey Tournez vos yeux vers l’Afrique oĂč un empereur noir sera couronnĂ©. » Kingston Plus de quarante ans aprĂšs l’explosion du reggae en Occident, cette liturgie » est toujours reprise par les principaux artistes jamaĂŻcains. Parfois jusqu’à la caricature. Les querelles se poursuivent toujours autour du crĂ©ateur originel du terme reggae. Les Maytals – formation menĂ©e par Frederick Toots » Hibbert – sont les premiers Ă  l’utiliser dans la chanson Do the reggay en 1968. AprĂšs s’ĂȘtre imposĂ© avec un tempo rapide, le reggae ralentit sa rythmique et la ligne de basse se fait plus hypnotique. À la fin des annĂ©es 1960, s’ouvre une pĂ©riode dorĂ©e, d’une extraordinaire richesse artistique. Aux avant-postes Lee Perry, producteur, chanteur et figure haute en couleurs qui, aprĂšs avoir usĂ© ses talents dans le studio du producteur Joe Gibbs, lance sa carriĂšre solo et recueille un important succĂšs en Angleterre lors de la publication du titre Return of Django sur son label Upsetter littĂ©ralement emmerdeur ». Kingston – ClĂ©ment Coxsone » Dodd Fondateur du studio Black Ark, il produit – entre deux crises de mysticisme aigu – Max Romeo, The Congos ou The Wailers, alors en rupture de ban avec Studio 1, le Motown jamaĂŻcain », dirigĂ© par ClĂ©ment Coxsone » Dodd. C’est sous la houlette de Coxsone, homme d’affaires doublĂ© d’un fin connaisseur du jazz amĂ©ricain, que la plupart des chanteurs de l’üle enregistrent leurs classiques Ken Boothe, Freddy McGregor, Burning Spear ou Horace Andy. Mais c’est aussi dans son studio que se crĂ©ent les diffĂ©rents tempos – sinon les inventions – qui jalonnent l’histoire du reggae. Les styles one drop » reggae traditionnel » et rockers » dĂ©veloppĂ© par le batteur Sly Dunbar et caractĂ©risĂ© par des coups de charleston vifs et saccadĂ©s s’y dĂ©veloppent, tandis qu’une vague de chanteurs inspirĂ©es par la soul music amĂ©ricaine s’imposent Dennis Brown, Delroy Wilson ou Gregory Isaac. Lorsque Bob Marley & The Wailers enregistrent leur premier album pour la compagnie britannique Island en 1972, le reggae jamaĂŻcain devient un phĂ©nomĂšne mondial. Kingston Durant les annĂ©es 1980, Kingston radicalise sa musique sous l’influence du reggae digitale » initiĂ© entre autres par le producteur Prince Jammy. Les textes deviennent plus explicites. Par le biais d’un jeu d’écho avec le rap amĂ©ricain, le durcissement des conditions de vie du ghetto et la fascination pour l’imagerie gangster ou rude boy », incarnĂ©e par le film The Harder They Come avec jimmy Cliff entretenus par la sociĂ©tĂ© jamaĂŻcaine, le style ragga s’impose Ă  Kingston Ă  travers notamment Shabba Ranks. Comme dans le hip-hop, la mĂ©lodie est remisĂ©e au second plan et l’efficacitĂ© rythmique privilĂ©giĂ©e. Une nouvelle gĂ©nĂ©ration d’artistes apparaĂźt Ă  la fin des annĂ©es 1990 dans une scĂšne protĂ©iforme baptisĂ©e dancehall » ; Sean Paul, Beenie Man, Richie Spice, Bounty Killer ou Shaggy. Genre aux contours mal dĂ©finis, le dancehall » emprunte indiffĂ©remment ses influences Ă  la soca, au hip-hop, au r’n’b, au reggae ou Ă  l’électro. Kingston Ses dĂ©clinaisons varient d’une musique encore attachĂ©e Ă  la mĂ©lodie et aux racines reggae Luclano, Ă  un squelette rythmique privilĂ©giant l’efficacitĂ© ElĂ©phant Man, Issus de la secte intĂ©griste Bobo AshantĂŻ, Capleton et Sizzla rĂ©imposent les thĂšmes rastas retour Ă  l’Afrique et mise en valeur de son histoire, l’Empereur Halle SĂ©lassiĂ© Ă©voquĂ© comme figure sacrĂ©e et la liturgie biblique librement utilisĂ©e afin de dĂ©noncer la sociĂ©tĂ© paĂŻenne Babylone ».
2022-04-14 20:00:13 - Paris/France. Anthony Parnther était en mission. Lors d'une conversation via Zoom fin mars, le chef d'orchestre
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CitationMusique & Douleur. La chose superbe à propos de la musique, c'est que lorsqu'elle vous touche, vous ne ressentez plus la douleur. 139. Citation de célébrité. Bob Marley. Artiste, Chanteur, Chanteur de reggae, Compositeur, Musicien (1945 - 1981) Citation Respect & Pouvoir. Une race sans autorité ni pouvoir est une race sans respect. 35. Citation de célébrité. Marcus
INDEPENDANCE DE LA JAMAÏQUE - Jimmy Cliff, un des chanteurs jamaĂŻquains mondialement connu. AFP/Fadel Senna Voila 50 ans que la JamaĂŻque a obtenu son indĂ©pendance, proclamĂ©e le 6 AoĂ»t 1962. De ce pays, marquĂ© par une histoire complexe, sont issus de nombreux artistes, figures incontournables de la musique contemporaine. Prince BusterPionnier du ska, Prince Buster nĂ© en 1938 est une des grandes influences de la culture jamaĂŻcaine, par sa musique mais Ă©galement par sa contribution au mouvement rastafari. Ses ska remportent un vif succĂšs sur sa terre natale et en Angleterre oĂč il est l'un des premier artiste jamaĂŻcain Ă  s'imposer. Les jeunes mods et skinheads anglais de l'Ă©poque raffoleront de ses chansons humoristiques et parfois graveleuses. Deux d'entre eux s'inspireront mĂȘme du titre de sa chanson pour nommer leur groupe Madness. Avec l'arrivĂ©e du steadyrock puis du reggae Ă  partir des annĂ©es 1970, les apparitions musicales de Prince Buster deviendront plus rares.   Lee "Scratch" PerryQuelques dates1670 La JamaĂŻque devient une colonie britannique1833 Abolition de l'esclavage1865 Grand mouvement de rĂ©volte contre les mesures discriminatoires des blancs envers les noirs1884 La rĂ©bellion est maĂźtrisĂ©e par les autoritĂ©s britanniques1962 La JamaĂŻque obtient son indĂ©pendance Compositeur, producteur et chanteur, Lee Perry nĂ© en 1936 cumule les casquettes, dont celle d'excentrique. Il a créé son label, Upsetter Records, en 1968 et collaborĂ© avec les plus grands artistes reggae dans son studio appelĂ© The Black Ark et c'est notamment grĂące Ă  son talent de producteur que Bob Marley & The Wailers entament un virage artistique vers le reggae. DotĂ© d'un matĂ©riel rudimentaire, adepte de bidouillages en tout genre, Lee Perry expĂ©rimente Ă  l'Ă©poque Ă©normĂ©ment de choses qui impressionnent encore aujourd'hui. Son talent lui vaudra de travailler avec les Rolling Stones, les Beastie Boys et beaucoup d'autres. En 1983, il brĂ»le son studio, prĂ©textant qu'il abritait bien trop de mauvaises ondes. En 2005, il se confiait Ă  l'Ă©mission Tracks.   Max RomeoLa carriĂšre de Max Romeo nĂ© en 1947 dĂ©bute en 1969. AprĂšs avoir Ă©tĂ© radical dans ses chansons abordant avec empathie des thĂšmes comme la vie des "rude boy", ces dĂ©linquants venus des ghettos jamaĂŻcains, Max Romeo s'adoucit au contact d'artistes rastafari comme Lee Perry. Cette rencontre amĂšnera mĂȘme deux des plus grands classiques de la musique jamaĂŻcaine Chase The Devil et War in a Babylon.   Jimmy CliffLa lĂ©gende veut que Jimmy Cliff nĂ© en 1948 soit allĂ© chanter Ă  l'Ăąge de 14 ans un morceau a cappella qu'il venait d'Ă©crire devant le producteur Leslie Kong. Conquis, il lance la carriĂšre de Jimmy Cliff. Celui-ci travaillera notamment avec Bob Marley et Chris Blackwell, patron d'Island Records. Dans les annĂ©es 1970 Jimmy Cliff enchaĂźne les tournĂ©es et se fait connaĂźtre aux quatre coins du monde. Touche Ă  tout, il Ă©crira aussi des chansons pour les Pioneers ou Desmond Dekker et joua dans des films comme The Harder They Come. Sorti en 1972, la bande originale de ce film policier reste un classique du reggae et constituera une influeunce majeure.   Bob MarleyEn plus d'ĂȘtre la superstar, le prophĂšte, le fils prodigue de la JamaĂŻque, Bob Marley est une icĂŽne du monde contemporain. Robert Nesta Marley est nĂ© en 1945. DĂ©couvert lui aussi par Leslie Kong, qui lui fait enregistrer sa premiĂšre chanson, "Judge Not", Bob Marley connaĂźt ses premiers succĂšs ska avec son groupe, The Wailers. L'annĂ©e 1966 marque son intĂ©rĂȘt pour le mouvement rastafari, comme beaucoup de jamaĂŻcains Ă  l'Ă©poque. En effet, la visite de l'empereur Ă©thiopien HaĂŻlĂ© SĂ©lassiĂ© crĂ©e un vĂ©ritable tremblement de terre sur l'Ăźle, le dirigeant Ă©tant considĂ©rĂ© par les rastafari comme un messi. C'est aussi l'annĂ©e du changement de style musical des Wailers qui se porte dĂ©sormais vers le rocksteady. Mais le succĂšs des dĂ©buts s'essoufle, et ce n'est que bien plus tard que le reggae changera la donne. En 1973 Bob Marley, dĂ©sormais en solo chante le dĂ©sormais cĂ©lĂšbre "I Shot The Sheriff", qui, repris par Eric Clapton, lui apporte une reconnaissance mondiale. Suivent No Woman No Cry puis la compilation Rastaman Vibration 1976 qui reste l'album le plus vendu de son vivant. AprĂšs avoir Ă©chappĂ© Ă  une tentative d'assassinat, le chanteur Ă©migre Ă  Londres oĂč il enregistre de nombreux autres tubes Punky Reggae Party, Jamming, Waiting in Vain. Ce succĂšs durera bien aprĂšs sa mort en 1981.   Israel VibrationApple, Skelly et Wiss, les trois membres d'Israel Vibration en activitĂ© depuis 1976 se sont rencontrĂ©s enfants dans un centre de traitement contre la polio dont ils ont gardĂ© les stigmates. A 14 ans, les trois ados dorment dans la rue et vivent de petits boulots lorsqu'ils rencontrent des membres des 12 tribus d'Israel. Ils adhĂšrent au rastafarisme et enregistrent un titre, "Why worry" qui devient leur premier tube. AprĂšs des albums, notamment enregistrĂ© avec Bob Marley & The Wailers dont ils font la premiĂšre partie, le groupe Ă©migre Ă  New York oĂč ils connaĂźtront le succĂšs dans les annĂ©es 1990.   YellowmanNĂ© en 1959 et formĂ© Ă  l'Alpha Boy School, Ă©cole donnant un mĂ©tier aux orphelins, Winston Foster se tourne vite vers la musique. Atteint d'albinisme, il choisit Yellowman comme nom de scĂšne. A la fin des annĂ©es 1970, Yellowman de se dĂ©tourne du contexte de guerre politique qui plombe le pays et des chansons la dĂ©crivant. Il creuse son propre sillon le dancehall, dont il se proclamera roi. Et ça marche. GrĂące Ă  des chansons comme "Zungguzungguguzungguzng", Yellowman exporte sa musique hors de l'Ăźle. Atteint d'un cancer de la peau et devant se faire amputer de la moitiĂ© de son visage alors qu'il est en pleine gloire, Yellowman n'abandonne rien et remonte rapidement sur scĂšne.   Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris VallĂ©eLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux
MusicienJamaicain La solution à ce puzzle est constituéÚ de 4 lettres et commence par la lettre A Les solutions pour MUSICIEN JAMAICAIN de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les
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Quandon est musicien ambulant, mieux vaut que le piano soit Ă  br - Le Balaise Gregory Parrillo : Citation d'internaute - Contribution personnelle. 200 000 citations proverbes et dictons avec Dicocitations le dictionnaire des citations. Chaque citation exprime les opinions de son auteur et n'engage que lui-mĂȘme. Nouvelles citations. DerniĂšres citations. Ajouter votre
Un mural du chanteur jamaĂŻcain Bob Marley, le 8 fĂ©vrier 2009 Ă  Kingston image d'illustration SAMAD "C'est un jour historique", pour la ministre de la Culture jamaĂŻcaine, Olivia Grange. Le reggae a Ă©tĂ© inscrit ce jeudi sur la liste du patrimoine culturel immatĂ©riel par l'Unesco lors de la treiziĂšme rĂ©union de son comitĂ© intergouvernemental Ă  Port-Louis, sur l'Île Maurice. LIRE AUSSI >> Parfums de Grasse, reggae... A quoi sert le label Unesco? L'organisme de l'Onu a soulignĂ© "la contribution" de cette musique jamaĂŻcaine Ă  la prise de conscience internationale "sur les questions d'injustice, de rĂ©sistance, d'amour et d'humanitĂ©, et sa dimension Ă  la fois "cĂ©rĂ©brale, socio-politique, sensuelle et spirituelle". "Si, Ă  ses dĂ©buts, le reggae Ă©tait la voix des communautĂ©s marginalisĂ©es, il est dĂ©sormais jouĂ© et adoptĂ© par une importante partie de la population, tous groupes ethniques et religieux confondus", a ajoutĂ© l'Unesco. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement Rapidement populaireLe reggae rejoint grĂące Ă  l'Unesco une liste de quelque 400 traditions culturelles, allant de la pizza napolitaine au zaouli, musique et danse des communautĂ©s gouro de CĂŽte d'Ivoire. Cette dĂ©cision "aide Ă  placer la JamaĂŻque sur une carte", s'est encore rĂ©jouie Olivia Grange pour l'AFP. "OĂč que vous alliez, quand vous dites que vous ĂȘtes de JamaĂŻque, on vous dit 'Bob Marley'", poursuit-elle. Le reggae a Ă©mergĂ© Ă  la fin des annĂ©es 1960. Style musical issu du ska et du rocksteady, il a aussi intĂ©grĂ© des influences du jazz et du blues. La musique est ensuite vite devenue populaire aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, importĂ©e par les nombreux immigrĂ©s jamaĂŻcains aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. C'est la chanson Do the Reggay de Toots and the Maytals, qui a Ă©tĂ© la premiĂšre en 1968 a utiliser le nom de reggae. Mais la musique a ensuite connu un succĂšs mondial grĂące Ă  des classiques de Bob Marley et son groupe the Wailers comme No Woman, No Cry et Stir It Up.   La musique des opprimĂ©sLe reggae s'est souvent revendiquĂ© comme la musique des opprimĂ©s, abordant des questions sociales et politiques, la prison et les inĂ©galitĂ©s. "Le reggae est un distillat des diffĂ©rents genres jamaĂŻcains, remontant jusqu'aux temps de l'esclavage", estime le musicologue jamaĂŻcain Garth White, dans une vidĂ©o mise en ligne par l'Unesco. Il est Ă©galement indissociable du rastafarisme, mouvement spirituel qui sacralise l'empereur Ă©thiopien HaĂŻlĂ© SĂ©lassiĂ© et promeut l'usage de la ganja, ou marijuana. Pour JerĂŽme Levasseur, directeur du Bagnols Reggae Festival, festival de reggae qui se tient Ă  Bagnols-sur-CĂšze, dans le sud de la France, l'inscription du reggae sur la liste du patrimoine immatĂ©riel de l'Unesco est une "excellente nouvelle". Le reggae "n'a jamais eu la reconnaissance qu'il mĂ©rite et a toujours Ă©tĂ© un peu Ă  la marge", a-t-il dĂ©clarĂ© Ă  l'AFP. Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris VallĂ©eLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux
Bienqu'il soit moins connu que Bob Marley, c'est à Toots Hibbert que l'on attribue l'origine du reggae, avec la chanson "Do the Reggay". C'est "une grande perte pour le monde de la musique", s'est attristé Mick Jagger.

La musique est omniprĂ©sente en JamaĂŻque, on peut en entendre partout et tout le temps, elle donne une identitĂ©, une culture, trĂšs fortes. Le reggae et son inspirateur Bob Marley sont certainement les Ă©lĂ©ments qui ont fait de cette Ăźle des CaraĂŻbes une rĂ©fĂ©rence qui inspire encore des artistes du monde entier. Bob Marley a mis en lumiĂšre la JamaĂŻque en dĂ©montrant que la musique pouvait ĂȘtre une arme de lutte trĂšs puissante pour transmettre des messages en Ă©vitant toute forme de violence. On vient aujourd’hui du monde entier en JamaĂŻque, pour dĂ©couvrir le pays et sa culture, avec en tĂȘte l’image omniprĂ©sente de l’artiste. Si vous dĂ©cidez de voir Kingston, n’oubliez pas de vous rendre au MusĂ©e Bob Marley, un endroit incontournable Ă  visiter en JamaĂŻque ! Il est situĂ© au 56, Hope Road Ă  Kingston. C’est ici que le cĂ©lĂšbre chanteur vivait et c’est Ă©galement Ă  cet endroit qu’il a survĂ©cu Ă  une tentative d’assassinat en 1976. Ouvert en mai 1986, le musĂ©e ne se visite qu’avec un guide et les appareils photo et camĂ©scopes sont malheureusement interdits Ă  l’intĂ©rieur. Il s’agit davantage de dĂ©couvrir l’histoire de Bob Marley Ă  travers sa maison que d’y voir une exposition. On regrette d’ailleurs que le prix d’entrĂ©e soit si Ă©levĂ© pour si peu. L’ancienne maison oĂč Bob Marley a vĂ©cu entre 1975 et 1981, a Ă©galement abritĂ© son studio d’enregistrement, Tuff Gong, et sa boutique de disques. La visite se termine dans le théùtre Bob Marley, par la projection d’un montage vidĂ©o de 20 minutes en anglais Ă  base d’interviews qui retracent l’essentiel de la carriĂšre et de la philosophie du chanteur. Depuis le mois de novembre 2018, le reggae de la JamaĂŻque est inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatĂ©riel de l’humanitĂ© de l’Unesco. L’Unesco reconnaĂźt sa contribution au discours international sur les questions d’injustice, de rĂ©sistance, d’amour et d’humanitĂ© » et souligne sa nature Ă  la fois cĂ©rĂ©brale, socio-politique, sensuelle et spirituelle. » La candidature du reggae Ă©tait portĂ©e par la JamaĂŻque. Ce style musical a Ă©mergĂ© Ă  la fin des annĂ©es 1960. Issu du ska et du rocksteady, il a aussi intĂ©grĂ© des influences du jazz et du blues d’AmĂ©rique. La musique est vite devenue populaire aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, importĂ©e par les nombreux immigrĂ©s jamaĂŻcains aprĂšs la seconde guerre mondiale. Elle s’est souvent revendiquĂ©e comme la musique des opprimĂ©s, abordant des questions sociales et politiques, la prison et les inĂ©galitĂ©s. Si lorsqu’on parle de musique JamaĂŻcaine c’est au reggae que l’on pense au premier abord, il ne faut pas pour autant limiter la culture musicale du pays Ă  cet unique style. La figure de Bob Marley masque une importante diversitĂ© musicale mais d’autres courants sont imprĂ©gnĂ©s de l’histoire de la JamaĂŻque les souffrances de l’esclavage et de la colonisation alimentent le jazz et le blues, les musiques urbaines contemporaines s’inventent dans les ghettos de Kingston dans les annĂ©es 1950. Sans oublier le ska ou le dancehall. Alexandre Grondeau, auteur du livre Reggae Ambassadors, considĂšre que tous les genres de la musique jamaĂŻcaine ont des bases communes et il les dĂ©finit ainsi Ce que je retiens, c’est que les thĂ©matiques qui reviennent tout le temps sont la rĂ©bellion, la spiritualitĂ©, et l’universalitĂ©. Ce sont les fondations de la musique reggae, et l’évolution, les Ă©poques, les modes, la technologie en sont l’architecture.» Interview pour le site musical Slate, septembre 2016

Enmarchant entre les rues, nous avons senti le barbecue et entendu de la musique jamaĂŻcaine. Restaurant jamaĂŻcain avec un chef original. Nous y avons mangĂ© des ailes de poulet BBQ. quelque chose de dĂ©licieux. Mon fils a mĂȘme commandĂ© des portions Ă  emporter. Mon mari est d'Afrique du Sud et il fait du barbecue presque tous les jours
[IMAGES-INLINE-532747221b]© Bernard BenantIl est l’élĂ©gance et la courtoisie faites homme. Quand il apparaĂźt sur une scĂšne europĂ©enne tirĂ© Ă  quatre Ă©pingles, smoking et nƓud papillon de rigueur ; quand il enregistre derriĂšre un micro vintage dans la touffeur jamaĂŻcaine en dĂ©bardeur dĂ©contractĂ© ; ou quand il dĂ©ambule dans les rues parisiennes, une casquette en fourrure vissĂ©e sur la tĂȘte, Ken Boothe affiche une classe sans pareille. A presque 70 ans, le cĂ©lĂšbre chanteur jamaĂŻcain, trĂšs prisĂ© du public français, est venu dĂ©fendre Ă  Paris un nouvel album que l’on n’attendait pas. Sur la colline luxuriante de Stony Hill qui domine Kingston, il a enregistrĂ© Inna de yard, du nom de la sĂ©rie discographique emmenĂ©e par le label Makasound, devenu Chapter Two. Inna de yard traduisez dans la cour », des enregistrements live, acoustiques, de chanteurs et de musiciens reggae mythiques, parfois tombĂ©s dans l’oubli, transcrits depuis une cour de la capitale jamaĂŻcaine. Ken Boothe s’est donc prĂȘtĂ© au jeu, pour graver onze de ses propres titres, entourĂ© d’une escouade de stars Kiddus I, Cedric Myton des Congos, the Viceroys, Robbie Lynn. Loin des studios classiques que le crooner a bien connus quand il Ă©tait un des poulains de Sir Coxsone pour le mythique Studio One dans les annĂ©es soixante. Ces reprises ont Ă©tĂ© captĂ©es depuis la terrasse d’une maison, enrichies des bruits de la nature et de ces exclamations de satisfaction qui ponctuent la fin d’une prise. Ken Boothe les chante comme si c’était la derniĂšre fois qu’il les interprĂ©tait, corps et Ăąme, donnant tout de son ĂȘtre. Celui que l’on a baptisĂ© Mister Rocksteady – pour sa capacitĂ© Ă  incarner Ă  lui seul ce genre musical jamaĂŻcain apparu aprĂšs le ska et avant le reggae – est ainsi entier, habitĂ©, intense. C’est un Ken Boothe radieux qui nous a accueillis dans un cafĂ© proche de Radio France. EntourĂ© de sa femme, de sa manageuse, de ses producteurs et de la grande clique du combo Inna de yard, il savoure la pause aprĂšs une longue journĂ©e de promotion, attaquĂ©e aux aurores dans les studios de Radio Nova et terminĂ©e au Mouv. ArmĂ© d’un sourire bienveillant, ses premiers mots sont pour nous remercier de l’interviewer. Galant avant tout, vous dit-on. Rencontre.[IMAGES-INLINE-542c861968]© Bernard BenantMarianne Vous ĂȘtes une star du reggae, vous avez plus de 50 ans de carriĂšre derriĂšre vous et bientĂŽt 70 ans. Vous n’avez plus rien Ă  prouver et pourtant voilĂ  encore un album. Qu’est-ce qui a motivĂ© cet enregistrement ?Ken Boothe C’est un beau projet que m’a proposĂ© l’équipe de Chapter Two. Comme une renaissance. C’est comme ça qu’on faisait Ă  l’époque, tout commençait dans la cour en JamaĂŻque, on Ă©crivait notre musique au coin de la rue. On a un proverbe chez nous qui dit que quelque chose du passĂ© revient toujours. Mais il y a une grande diffĂ©rence cette fois la prĂ©sence des percussions nyabinghis et puis les enregistrements sont faits en extĂ©rieur. Donc ça donne un son nouveau. C’est trĂšs subtil, doux, pas tapageur. Je ne savais pas ce que ça allait donner et j’ai Ă©tĂ© trĂšs agrĂ©ablement surpris. Ça ne se faisait plus du tout et c’est une bonne chose car ça participe Ă  faire dĂ©couvrir notre culture jamaĂŻcaine. Ces morceaux que j’ai Ă©crits il y a 35 ou 40 ans retrouvent une fraĂźcheur sur cet Vous dites que vous avez remontĂ© le temps en enregistrant de cette maniĂšre-lĂ , mais des jeunes, comme les chanteurs Var ou Derajah, Ă©taient prĂ©sents. Cette rencontre entre les deux gĂ©nĂ©rations Ă©tait-elle importante?KB Oh oui ! Et c’est ce que j’aime dans la musique. La musique c’est comme le miel, on ne peut jamais la voler ! Prenez MichaĂ«l Jackson, il a chantĂ© un titre Ă©crit par un Italien il y a trĂšs longtemps et se l’est appropriĂ©. C’est magnifique ça ! Les nouvelles gĂ©nĂ©rations vont entendre ces vieux morceaux. Le fait de les rĂ©enregistrer fait vivre cette musique. La transmission et le partage, c’est Sur quels critĂšres avez-vous sĂ©lectionnĂ© ces reprises ?C’est Romain Germa mon producteur qui a dĂ©cidĂ© des titres. La plupart sont des tubes, comme Artibella. Mais pas seulement. J’étais trĂšs heureux qu’il choisisse African Lady par exemple, une chanson des annĂ©es 70 Ă©crite par Bob Marley, mais qu’il n’a jamais vraiment chantĂ©e. Il l’avait Ă©crite pour Johnny Nash au dĂ©part. Ce que j’aime beaucoup dans le travail qui est fait chez Inna de Yard, c’est d’avoir l’impression qu’on va chercher un nouveau public, un autre que celui des fans. En Europe et mĂȘme en JamaĂŻque, il y a des gens, la jeune gĂ©nĂ©ration peut-ĂȘtre, qui n’avaient pas entendu parler de moi et qui me dĂ©couvrent avec ce projet. Il me semble que je passe des frontiĂšres, des caps que je n’avais pas dĂ©passĂ©s avant en terme d’audition.[IMAGES-INLINE-4b2a67b304]© Bernard BenantM En JamaĂŻque, il y a cette culture de la reprise. On a l’impression que les JamaĂŻcains rĂ©pĂštent leur musique comme on rĂ©vise un cours d’histoire. C’est la garantie de sa pĂ©rennitĂ© ?KB Oui, on a toujours fait ça, sans parfois mĂȘme savoir Ă  qui appartenait tel ou tel titre. Quand Sir Coxsone de Studio One revenait des Etats-Unis, il ramenait toujours des 45T d’Otis Redding, de Sam Cooke, etc. Il choisissait alors qui allait enregistrer quoi de ces albums. Cette maniĂšre de faire des reprises adaptĂ©es Ă  notre musique nous a aidĂ©s Ă  nous dĂ©finir comme artistes. On a ainsi dĂ©veloppĂ© notre art et prĂ©cisĂ© notre propre style. On en faisait quelque chose de diffĂ©rent. Plus qu’aujourd’hui, il y avait un vrai art de la reprise. J’en ai fait beaucoup, comme Everything I own, Ă©crit par David Gates. Ça a Ă©tĂ© mon plus grand tube, numĂ©ro 1 en Angleterre. David Gates Ă©tait si heureux ! Il m’a invitĂ© Ă  dĂźner au Grand National pour fĂȘter ça. Ce morceau avait Ă©tĂ© Ă©crit pour sa propre mĂšre, ce n’était pas du tout une chanson d’amour entre un homme et une femme comme tout le monde le pense. Mais une dĂ©claration d’amour Ă  sa mĂšre pour lui dire toute sa reconnaissance. Sa mĂšre avait souffert pour l’élever comme il fallait et quand elle est morte, ça a Ă©tĂ© son cadeau pour la remercier de lui avoir tout donnĂ©. J’ai appris l’histoire de cette chanson aprĂšs, Ă  l’époque oĂč je la chantais j’étais persuadĂ© que c’était une chanson d’amour !M Quand UB40 ou Boy George ont repris vos chansons, ça vous a donc plu?KB Boy George ! Je l’ai bien connu quand j’habitais en Angleterre. Lui et UB40 ont grandi avec ma musique. Oui, Ă  chaque fois qu’un artiste reprend un de mes titres, ça me rend extrĂȘmement heureux car je sais que ça fait vivre ma musique. Et en mĂȘme temps ça fait bouillir la marmite! Ces chanteurs trĂšs connus vendent beaucoup de disques. Mais le plus important c’est que les morceaux eux-mĂȘmes continuent d’élever l’ñme des gens. C’est ce que j’aime dans la musique quand je suis sur scĂšne et que je vois le public rĂ©agir Ă  ce que je chante. Je les rends heureux et ils me le rendent bien ![IMAGES-INLINE-ab64563305]© Bernard BenantM Il faut dire que l’amour, c’est votre registre !KB Oui, l’amour est la chose ultime pour moi. Mais je chante aussi les problĂšmes des gens, des thĂšmes qui viennent de la souffrance l’exploitation, la discrimination. Ce qui me plaĂźt c’est de pouvoir traduire ce que ressentent les gens, et les aider Ă  rĂ©flĂ©chir. Les problĂšmes sont partout sur terre, mais la seule chose qui peut directement leur parler, c’est la Que raconte la chanson Let the water run dry ?KB C’est une chanson d’amour qui parle d’une rupture et de l’ingratitude. Une femme a quittĂ© un homme et puis elle se rend compte qu’elle a fait une erreur. Quand elle revient vers lui, il ne veut plus d’elle. On peut l’interprĂ©ter plus largement aussi. Elle relĂšve de la recherche de la rĂ©demption, d’oĂč le fait de laisser couler les On vous dit amoureux de la France. Qu’aimez-vous dans ce pays ?KB Les gens ici me renvoient tellement d’amour qu’il faut bien que je leur en donne aussi ! Et puis la France a une histoire commune avec celle de la JamaĂŻque. Les gens ont souffert et se sont rĂ©voltĂ©s. La RĂ©volution. Nous aussi l’avons faite avec la reine Nanny au 18e siĂšcle ou Marcus Garvey aprĂšs. La France partage avec la JamaĂŻque cette nature rebelle. Il ne faut pas rigoler avec les Français, ce sont des contestataires ! Et ce n’est pas pour vous faire plaisir que je dis ça. J’ai peut-ĂȘtre du sang français, qui sait ? La grand-mĂšre de ma femme est française, regardez-la, elle a le nez droit de la Française ! Et pour finir j’aime aussi beaucoup le français, votre langue est L’album se termine sur Rastaman Chant, un formidable gospel avec des percussions nyabinghis. Vous mĂȘlez chant d’église et chant rasta. Ce n’est pas si courant...KB Tout le monde l’aime ce titre, Ă  commencer par moi! Et vous avez bon goĂ»t ! C’est un morceau traditionnel. Petit, j’entendais les rastas l’entonner. C’est un peu comme Redemption song. Oui il rĂ©unit l’église et les rastas. Un socle. En JamaĂŻque c’est comme ça.[IMAGES-INLINE-c132ff3a9e]Inna de Yard Ken Boothe, Chapter Two/Wagram
Ilvient de dĂ©cĂ©der, Ă  l’ñge de 85 ans. Dans le cercle des gĂ©nies en musique, on distingue ceux qui ont excellĂ© dans leur domaine propre et ceux – beaucoup plus rares – qui ont MoitiĂ© de l’iconique duo jamaĂŻcain et producteur de reggae, le musicien avait notamment travaillĂ© pour Mick Jagger, Bob Dylan ou encore Serge Gainsbourg. Il est mort le 8 dĂ©cembre Ă  l’ñge de 68 ans. Reconnu comme un des plus grands bassistes de l’histoire de la musique, Robbie Shakespeare est mort Ă  l’ñge de 68 ans. Le duo qu’il formait avec le batteur Sly Dunbar, Sly and Robbie, a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© de deux Grammy et a eu une influence majeure de la pop, du reggae et de la musique jamaĂŻcaine. Je suis sous le choc et dĂ©vastĂ©e aprĂšs avoir appris que mon ami et frĂšre, le bassiste lĂ©gendaire Robbie Shakespeare, est mort », a indiquĂ© la ministre dans un communiquĂ© datĂ© de mercredi. Robbie et Sly Dunbar le batteur en tant que Sly and Robbie, faisaient partie des plus grands musiciens de la JamaĂŻque », a-t-elle ajoutĂ©. Selon le journal jamaĂŻcain The Gleaner, Shakespeare est dĂ©cĂ©dĂ© en Floride oĂč il avait Ă©tĂ© hospitalisĂ© pour des problĂšmes liĂ©s aux reins. NĂ© le 27 septembre 1953 Ă  Kingston, il avait appris Ă  jouer de la basse avec Aston Barrett, l’un des futurs membres des Wailers qui accompagnaient Bob Marley. Il avait ensuite fondĂ© au milieu des annĂ©es 70 avec Sly Dunbar l’un des duos d’accompagnement les plus cĂ©lĂšbres de la musique reggae, puis Ă©tait devenu un producteur Ă  succĂšs. Le duo a collaborĂ© avec les plus grands artistes jamaĂŻcains de reggae comme Black Uhuru, le co-fondateur des Wailers Peter Tosh, Gregory Isaacs, ou les lĂ©gendes du rub-a-dub U-Roy et Lee Scratch » Perry, dĂ©cĂ©dĂ©s en fĂ©vrier et aoĂ»t dernier. A l’aube des annĂ©es 1980, leur talent dĂ©passe les frontiĂšres de l’üle caribĂ©enne et ils collaborent avec des artistes du monde entier Grace Jones, Bob Dylan, Madonna, No Doubt, les Rolling Stones mais aussi Serge Gainsbourg qu’ils accompagnent pour son album Aux armes et caetera », ou Princesse Erika. En 1984, l’album des Black Uhuru Anthem », qu’il avait produit, avait obtenu le premier trophĂ©e dĂ©cernĂ© aux Grammys pour la musique reggae. Sly and Robbie avaient Ă©galement triomphĂ© aux Grammys avec leur album Friends » en 1998. L’annĂ©e derniĂšre, le magazine Rolling Stone l’avait classĂ© 17e sur la liste des meilleurs bassistes de l’histoire.
çamĂ©rite d'ĂȘtre soulignĂ©. Mon pĂšre Ă©coutait plutĂŽt Brassens, Brel, FerrĂ© etc autrement. C'est un disque que j'ai dĂ» Ă©couter 1000 fois dans ma vie! Et quand j'Ă©tais petit, je comprenais "T'es o.k., tes bottes"!!! Moi, quand j'Ă©tais petit, je croyais que la chanteuse avait une madeleine sur la tĂȘte!
Il n'y a pas que Bob Marley et le reggae en JamaĂŻque Kingston est Ă  l'avant-garde des musiques populaires urbaines depuis un demi-siĂšcle. Le DJ, le MC, le remixe, le dub, les sound systems et le twerk viennent aussi de cette petite Ăźle des CaraĂŻbes, immense en terme de rayonnement international. C'est ce que raconte l'exposition "Jamaica, Jamaica!" qui dĂ©bute mardi 4 avril Ă  la Philharmonie. est votre rapport personnel Ă  la JamaĂŻque et Ă  ses musiques ?SĂ©bastien Carayol, commissaire de l'exposition "Jamaica, Jamaica !" Ma connaissance s’est bĂątie via le canal londonien, oĂč vit une forte communautĂ© jamaĂŻcaine. Je venais du punk rock et du rap et je n’étais pas fan de reggae jusqu’à ce que je l’entende pour la premiĂšre fois sur un sound system, Ă  Londres, il y a plus de 20 ans. Ca a Ă©tĂ© pour moi l’épiphanie de ce que peut ĂȘtre cette musique. J’ai ensuite commencĂ© Ă  aller trĂšs rĂ©guliĂšrement Ă  Londres parce qu’à l’époque en France il n’y avait pas vraiment de sound system comme Jah Observer, Jah Shaka ou Sir Coxsone qui jouaient les morceaux qui me plaisaient. Aujourd’hui, j’ai une collection de disques consĂ©quente car la musique jamaicaine c’est essentiellement le vinyle et les 45T. Et puis la curiositĂ© a fini par me pousser Ă  aller voir sur place. musiques jamaĂŻcaines ont-t-elles encore besoin d’ĂȘtre dĂ©fendues, expliquĂ©es en 2017 ?Oui, parce que les musiques jamaĂŻcaines souffrent de beaucoup de clichĂ©s. Et parce que l’icĂŽne Bob Marley, la premiĂšre superstar du Tiers Monde, est l’arbre qui cache la forĂȘt. A la diffĂ©rence de la gĂ©nĂ©ration d’avant la mienne, j’ai plus Ă©tĂ© marquĂ© par l’expĂ©rience des sound systems que par Marley il est mort quand j'avais six ans, je n'ai pas "grandi" avec lui, ce qui a donnĂ© a notre gĂ©nĂ©ration une expĂ©rience underground du reggae - et non celle qu’ont pu avoir les gens avant nous lorsque cette musique brassait des millions et qu'elle reprĂ©sentait un enjeu Ă©conomique important. J’ai l’impression que dans la galaxie des grandes musiques dites "noires" le terme est trĂšs dĂ©battable, le jazz, la soul, le funk et le rap se sont hissĂ©s Ă  un niveau de respectabilitĂ© que n’a jamais atteint le reggae. C’est une musique trĂšs populaire, c’est vrai, mais la partie des musiques jamaĂŻcaines que les gens connaissent s’étale en gĂ©nĂ©ral sur une dizaine d’annĂ©es alors que c’est une musique qui a des genres et des sous genres aussi riches et variĂ©s que le jazz ou le blues. Ca c’est quelque chose qui me tenait Ă  cƓur de dĂ©fendre. est votre objectif avec cette exposition, que voulez vous montrer ? Je veux montrer non seulement la diversitĂ© musicale mais aussi tout ce que la JamaĂŻque a créé comme inventions pour les musiques urbaines d’aujourd’hui. Bien que le rap ne soit pas nĂ© en JamaĂŻque les premiers MCs comme Coke La Rock citent plutĂŽt les Last Poets, voire le comĂ©dien Richard Pryor comme inspirateurs de leur flow!, l’üle a vraiment contribuĂ© Ă  crĂ©er des pratiques que l’on retrouve dans toute la culture Dj mondiale le sĂ©lector qui passe des disques, le toasteur qui parle par dessus la musique autour des sound system, les premiers remixes, le dub. Tout ça n’est pas forcĂ©ment chaque fois inventĂ© en JamaĂŻque mais c’est lĂ  qu’on se met Ă  l’enregistrer sur disque. Ca devient une forme de rap local qui se dĂ©veloppe en parallĂšle au rap amĂ©ricain. Par ailleurs, la soirĂ©e sound system est un biotope qui ne crĂ©e pas que de la musique il y a du graphisme pour les flyers qui annoncent les soirĂ©es, des peintres d’art mural et une mode vestimentaire qui marque le dĂ©but du streetwear. Toutes ces choses sont trĂšs connues des spĂ©cialistes, mais beaucoup moins du grand public qui ignore que nombre d’inventions qu’on utilise dans la musique populaire aujourd’hui viennent de cette Ăźle pauvre et minuscule Ă  peine plus grande que la Corse. Et c’est ce qui est intĂ©ressant aussi le ratio taille-rayonnement de la JamaĂŻque est complĂštement inĂ©galĂ© dans le monde. avez reconstituĂ© pour l’exposition trois studios emblĂ©matiques de Kingston. Comment et Ă  quel point ?Ce sont des Ă©vocations parce que c’est trĂšs difficile de trouver des instruments intacts lĂ  bas. Pour la reconstitution de Studio One par exemple, on a l’orgue au son trĂšs particulier de Jackie Mittoo, organiste et directeur artistique du studio. Il faut savoir que Studio One n’avait jamais rien prĂȘtĂ© Ă  aucune exposition car ils ne font pas confiance aux institutions. Au-dessus de l’orgue, il y a une fresque identique Ă  celle du studio de Kingston je l’ai faite reproduire d’aprĂšs une photo prise sur place. On a aussi le sound system du producteur Coxsone Dodd de Studio One , il avait 5 ou 6 sound system comme ça qu’il faisait tourner Ă  travers l’ile pour promouvoir ses disques et sa console de mixage. Ma grande fiertĂ© c’est d’avoir rĂ©cupĂ©rĂ© l’enseigne lumineuse du magasin de disques des annĂ©es 70 qu’avait Coxsone Dodd. Je savais qu’elle existait et j’ai mis quatre heures Ă  en retrouver les diffĂ©rents morceaux dans l’ancienne usine de pressage de Studio One, en soulevant des crottes de rats et d’araignĂ©es rires. Pour la reconstitution du studio Black Ark du producteur Lee Perry, le Salvador Dali du dub, on verra une projection qui le montre en train de mixer, Ă  sa façon trĂšs extravagante, en short. J’ai rĂ©cupĂ©rĂ© ses incroyables vieux vĂȘtements exposĂ©s sur le sol, dans son ancienne maison de Kingston. Ca a donnĂ© lieu a une autre sĂ©ance de spĂ©lĂ©ologie, cette fois en compagnie de son frĂšre qui occupe encore une partie de cette maison quasi-abandonnĂ©e -Lee Perry rĂ©side en Suisse depuis des annĂ©es. sont les piĂšces et documents que vous ĂȘtes le plus fier de prĂ©senter ?La console de mixage et le sound system de King Tubby, l'ensemble des percussions de Count Ossie, qui dirige le premier groupe de Rastas Ă  entrer en studio en 1919, la guitare artisanale du pionnier Hedley Jones Ă  voir au dĂ©but de l'exposition Ă  cĂŽtĂ© de la batterie des Skatalites, ou celle en forme de mitraillette M16 de Peter Tosh - tous ces objets sont les tĂ©moins de l'innovation frondeuse de "l'esprit jamaĂŻcain". Sans oublier bien sĂ»r le manuscrit de Bob Marley pour Turn Your Lights Down, ainsi que ses ultra-rares dubplates exclusives enregistrĂ©es pour le sound system Tippatone... Mais ce qui Ă©tait important pour moi, outre de montrer les instruments, c’était d’inviter la JamaĂŻque a parler d’elle mĂȘme. On peut donc voir dans chaque salle des Ɠuvres d’artistes contemporains classiques dont on n’a jamais exposĂ© le travail en Europe. Tout ça vient de musĂ©es en JamaĂŻque, qui ont acceptĂ© de prĂȘter pour la premiĂšre fois et Ă  titre gracieux. Pour moi, qui connaĂźt pourtant bien la JamaĂŻque, la richesse de la crĂ©ation jamaĂŻcaine depuis le 17e exposĂ©e dans ces musĂ©es a Ă©tĂ© une vraie dĂ©couverte. Toujours dans ce souci de faire intervenir des JamaĂŻcains, on a Ă©galement invitĂ© dans l’expo un vrai artiste de rues qui peint dans tous les studios de l’üle, Danny Coxson, 56 ans. Il est venu un mois et demi travailler en rĂ©sidence grĂące a une bourse de l’Institut français et il a peint de trĂšs grandes fresques et des petits portraits tout au long de l’exposition. Rien ne peut remplacer cette aventure humaine. J’étais content qu’on puisse faire intervenir ce genre d’artiste venu directement du ghetto, dont je trouve le travail trĂšs Ă©mouvant. AprĂšsle dĂ©part du chanteur, c’est John Holt qui est dĂ©signĂ© leader du groupe. L’aventure avec The Paragons va durer un peu plus de 5 ans. John Holt y interprĂ©tera notamment les deux titres les plus cĂ©lĂšbres du groupe que sont « The Tide Is High » qui fut repris par Blondie puis Atomic Kitten, ainsi que les morceaux « Man Next Door » et « Wear you to the ball ».

Alpha Boys School le jazz en pleine instruction coloniale 1 Avant l’indĂ©pendance, des musiciens de musique folklorique, de mento et de jazz impressionnĂšrent le ... 1De toutes ses expressions culturelles et artistiques, la musique est probablement ce que la JamaĂŻque a offert au monde de plus vivace. Cette situation remonte Ă  l’époque des plantations, de l’esclavage et du colonialisme, oĂč la musique jouait un rĂŽle de premier plan dans la reconstruction et la perpĂ©tuation d’une identitĂ© chez les JamaĂŻcains originaires d’Afrique1. 2 Les ensembles Fife and Drums », apparus dans les armĂ©es europĂ©ennes modernes, rĂ©unissent fifres e ... 3 Entre les annĂ©es 1930 et les annĂ©es 1970, de nombreux cuivres reconnus Ă  l’international sont passĂ© ... Parmi les institutions qui tĂ©moignent du passĂ© colonial de la JamaĂŻque, on retrouve l’Alpha Cottage School, ouverte en 1880 par Justina Ripoll SƓur Mary Claver issue de l’ordre catholique des SƓurs de la MisĂ©ricorde. Cette institution avait Ă©tĂ© conçue comme une Ă©cole technique pour les orphelins, les enfants abandonnĂ©s ou les gamins des rues. En 1893, un orchestre de Fife and Drums2 fut créé, marquant ainsi le dĂ©but de l’intĂ©rĂȘt portĂ© Ă  la musique au sein de cette Ă©cole. En 1908, un don d’instruments provenant de l’évĂȘchĂ© catholique de JamaĂŻque permit Ă  l’instruction musicale devenue lĂ©gendaire de l’Alpha School de s’ancrer et de se dĂ©velopper. Les annĂ©es qui suivirent, l’école se distingua en devenant le lieu de formation de nombreux musiciens aguerris, en particulier pour les instruments Ă  vent. On peut d’ailleurs estimer que neuf sur dix des plus grands musiciens jamaĂŻcains ayant existĂ© entre la fin du xixe siĂšcle et les annĂ©es 1970 sont passĂ©s par l’Alpha Boys School3. 4 Comme l’explique le saxophoniste Tony Greene SƓur Igniatius disait par exemple Ă  un garçon “mon ... 2Pendant plus de soixante ans, une sƓur en particulier, SƓur Mary Iggy » Ignatius 1921-2003, affectueusement surnommĂ©e la mĂšre de la musique jamaĂŻcaine », a tendrement encouragĂ© et guidĂ© les garçons passĂ©s par l’institution, dont la grande majoritĂ© provenait de familles Ă©clatĂ©es, de familles paysannes, pauvres, dĂ©sƓuvrĂ©es ou dans le meilleur des cas, de foyers ouvriers. L’histoire veut que SƓur Iggy ait elle-mĂȘme eu une influence directe sur l’émergence des musiciens les plus talentueux de la JamaĂŻque, en parvenant grĂące Ă  son oreille musicale Ă  les orienter vers l’instrument qui leur correspondait le mieux4. On attribue Ă  la SƓur Ignatius la dĂ©couverte de nombreux grands instrumentistes parmi les garçons les plus douĂ©s de l’école. Elle a cultivĂ© chez eux des compĂ©tences et des attitudes qui allaient propulser certains Ă©lĂšves de cette noble institution de Kingston dans le monde entier. 3L’acquisition des compĂ©tences et des attitudes nĂ©cessaires commençait par la participation Ă  des concerts lors d’évĂšnements locaux et nationaux, ou, Ă  l’occasion, dans des maisons de la classe aisĂ©e. D’aprĂšs Sparrow Martin 2007, chef d’orchestre et ancien Ă©lĂšve de l’Alpha School, en plus de se produire dans les maisons somptueuses des blancs ou des mĂ©tis fortunĂ©s, l’orchestre de l’école endossait Ă©galement des fonctions officielles Ă  la King’s House, la rĂ©sidence du Gouverneur gĂ©nĂ©ral. On nous apprenait toutes sortes de morceaux pour les diffĂ©rents Ă©vĂšnements. À l’occasion, lorsque des dignitaires ou des monarques Ă©trangers visitaient l’üle, on jouait des morceaux pour danser, pour dĂźner, et mĂȘme pour l’entrĂ©e des officiels dans la piĂšce. Dans ces moments, on jouait des chansons comme Happy Wonderer », The Morin », et Colonial Boogie ». Rico Rodriguez, le cĂ©lĂšbre tromboniste rastafarien confirme 2005 Les airs folkloriques jamaĂŻcains et caribĂ©ens, la musique classique europĂ©enne, les airs populaires amĂ©ricains et britanniques Ă©taient encouragĂ©s. En revanche, le ragtime, le blues et le jazz Ă©taient mal vus. Mais plus tard, SƓur Ignatius a autorisĂ© certains des meilleurs musiciens comme Donald Drummond Ă  se produire avec des groupes comme celui d’Eric Deans. Les annĂ©es de formation clubs jazz et musiciens 4Si le jazz en JamaĂŻque n’a jamais rĂ©ussi Ă  conquĂ©rir un large public, il a toujours rĂ©uni un noyau fidĂšle de spectateurs. Au milieu des annĂ©es 1920, le Gleaner, quotidien le plus important de JamaĂŻque, commença Ă  utiliser le mot jazz dans ses pages, dans des publicitĂ©s pour des fĂȘtes dansantes, des concerts et pour les sorties des derniers disques de jazz. Ces annonces publiques tiraient profit d’un intĂ©rĂȘt croissant pour cette musique amĂ©ricaine en plein essor. Toutefois, comme dans son pays d’origine, le jazz possĂ©dait Ă©galement ses dĂ©tracteurs sur l’üle, plus particuliĂšrement mais pas uniquement au sein de l’élite, qui ne reconnaissait de valeur qu’à la musique classique. Le hot jazz, comme on l’appelait alors souvent, mĂ©langeait des Ă©lĂ©ments venus du ragtime, des rythmes d’Afrique de l’Ouest, des marches de fanfares, des spirituals, des work songs et des quadrilles français. Certains aspects de cette musique Ă©mergente Ă©taient dĂ©jĂ  connus de la plupart des JamaĂŻcains. Les spirituals Ă©taient trĂšs courants, et le ragtime faisait partie du rĂ©pertoire des pianistes depuis le dĂ©but du siĂšcle. Pour la plupart des musiciens, leurs connaissances des cuivres leur venaient essentiellement de la fanfare de l’ArmĂ©e du Salut, ou des sections de cuivres des orchestres du West India Regiment ou de l’Alpha Cottage. 5 SituĂ© Ă  proximitĂ© du port, Ă  l’est de Kingston, le Bournemouth Bath and Club Ă©tait rĂ©servĂ© Ă  l’élit ... 5Deux orchestres de bal importants de l’époque incorporĂšrent le jazz Ă  leur rĂ©pertoire les Ramblers et les Pep Entertainment Players. Ces deux sextets, composĂ©s de musiciens blancs, Ă©taient apprĂ©ciĂ©s de la classe supĂ©rieure de la ville, le trĂšs sĂ©lect Bournemouth Club d’East Kingston jouant un rĂŽle fondamental dans leur succĂšs5. Parmi les autres orchestres de l’époque, on retrouve les Deluxe Syncopators ainsi que les Hot Strutters. Cyril Harris dirigeait ce dernier groupe. Ce pianiste chevronnĂ© n’hĂ©sitait pas Ă  se rendre Ă  New York Ă  l’occasion pour se tenir au courant des derniĂšres tendances Ă©manant de ce berceau du jazz. Mais s’il a introduit les courants de jazz les plus rĂ©cents au sein du public, Cyril Harris s’est Ă©galement chargĂ© d’enseigner aux musiciens diffĂ©rents aspects de l’interprĂ©tation de l’authentique jazz moderne. 6 Le Constant Spring Hotel, aujourd’hui devenu le LycĂ©e de l’ImmaculĂ©e Conception Ă  destination des ... 6Les Hot Strutters se produisaient rĂ©guliĂšrement au Murcott Lodge, au centre de Kingston, mais aussi au Conversorium et au Lucas Sports Club, situĂ©s dans le quartier de Rollington Town. Les Syncopators Ă©taient dirigĂ©s par Adrian Duncan, un pianiste de formation classique qui fut l’un des premiers colporteurs du jazz, son premier groupe ayant Ă©tĂ© formĂ© dĂšs 1922. Les Syncopators rassemblaient un personnel mixte, composĂ© de musiciens nĂšgres » et mulĂątres ». Ils se produisaient souvent au trĂšs chic Constant Spring Hotel, au nord de St Andrew, mais aussi, parmi d’autres lieux de concerts sĂ©lects, au Conversorium6. L’intĂ©rĂȘt croissant suscitĂ© par le jazz a conduit Ă  la formation d’un nombre d’orchestres de danse plus importants dans les annĂ©es 1930. L’une des figures centrales de la scĂšne jazz locale Ă©tait Albert Bertie » King, qui forma ses cĂ©lĂšbres Rhythm Aces en 1931, et domina la scĂšne de la danse et du jazz Ă  Kingston pendant les 5 annĂ©es suivantes. Parmi les autres orchestres connus Ă  Ă©merger Ă  l’époque, on trouve, entre autres, les Red Devils de Redver Cooke, John Weston et le Blue Rhythm, les formations de Steve Dick, de Milton McPherson ou encore les Rhythm Raiders de Dan Williams. 7À la fin des annĂ©es 1930, les orchestres de danse locaux jouaient du swing et une nouvelle forme, plus dansante, de jazz amĂ©ricain, qui devint la marque de fabrique des fĂȘtes et des bals locaux jusque dans les annĂ©es 1940. Les formations swing de l’üle s’inspiraient complĂštement de leurs Ă©quivalents amĂ©ricains, interprĂ©tant les mĂȘmes arrangements Ă©crits. Les orchestres amĂ©ricains qui exerçaient la plus grande influence sur les formations locales Ă©taient ceux dirigĂ©s par Tommy Dorsey, Glen Miller, Count Basie et Duke Ellington. 8Au dĂ©but des annĂ©es 1940, les deux orchestres qui portent l’étendard du swing sur l’üle sont ceux de Milton McPherson et de Redver Cooke, tous deux formĂ©s au dĂ©but des annĂ©es 1930. L’orchestre swing dirigĂ© par McPherson Ă©tait considĂ©rĂ© par beaucoup comme le meilleur orchestre Ă  avoir jamais existĂ© sur l’üle, rassemblant la crĂšme des musiciens locaux. Ses prouesses lui valurent d’ĂȘtre affublĂ© du surnom de King of Swing ». Il se produisait dans tous les lieux importants, les clubs comme celui de Bournemouth, le Slipper Silver ou le Springfield, ainsi qu’au Carib Theatre. McPherson est Ă©galement Ă  l’origine d’un all star show » intitulĂ© Fashions in Music » qui s’est tenu au Ward Theatre en 1943. Ce concert trĂšs attendu prĂ©sentait les derniers dĂ©veloppements du jazz des big bands. Cooke, qui Ă©tait souvent appelĂ© le King of Bounce », jouissait Ă©galement d’un grand succĂšs, plus particuliĂšrement parmi les masses. Il dirigeait son Red Devil’s Orchestra sur toutes les scĂšnes majeures de l’üle. 9Les compĂ©titions entre groupes, dont l’origine remonte aux annĂ©es 1920, sont un autre facteur ayant contribuĂ© Ă  stimuler l’intĂ©rĂȘt du public pour le jazz et le swing. En 1926, le Gleaner montre le Palace Orchestra, orchestre rĂ©sident du Palace Theater, dans une compĂ©tition amicale avec le Hot Tamale, orchestre venu de Panama. En 1935 et 1936, les Rhythm Aces de Bertie King remportĂšrent les championnats des orchestres de danse. En 1939, Steve Dick, pianiste de jazz et chef d’orchestre rĂ©putĂ©, domina le trompettiste Doc Bramwell et ses Springfield Specials en finale d’un tournoi Ă  Ă©limination directe organisĂ© au Palace Theatre. GrĂące Ă  cette victoire, l’orchestre de Dick sera souvent dĂ©signĂ© comme les Jamaica’s Kings of Jazz » et lui, comme le Swing King ». Ces confrontations se poursuivirent dans les annĂ©es 1940, Redver Cooke et Eric Deans remportant le titre Ă  quelques occasions. Les jam-sessions jouaient Ă©galement un rĂŽle d’importance, permettant de maintenir les musiciens en forme, et leur donnant Ă  entendre ce que jouaient leurs collĂšgues. La fiĂšvre du swing qui fit rage dans les annĂ©es 1940 marqua Ă©galement l’arrivĂ©e d’une nouvelle gĂ©nĂ©ration de musiciens. Eric Deans et ses Liberators, Delroy Stephens et ses Commandos, les Lennox Syncopators de Rupert Miller, George Moxey et Roy White, entre autres, s’installĂšrent dans le paysage dynamique des orchestres de danse swing de Kingston. Toutefois, Ă  la fin des annĂ©es 1940, mĂȘme s’il Ă©tait encore jouĂ©, le swing connut un dĂ©clin. Le jazz avait atteint une nouvelle phase de son Ă©volution le bebop avait dĂ©barquĂ© en JamaĂŻque. 10Le saxophoniste alto Roy Coburn et son Blue Flames Orchestra, ainsi que le trompettiste Jack Brown avec son orchestre Ă©taient deux des musiciens qui introduisirent formellement le bebop dans le rĂ©pertoire de leur groupe. D’autres musiciens, comme le trompettiste Con Lewis ou le saxophoniste Marcus Brown au tĂ©nor, incorporĂšrent des aspects du jeu bebop dans leurs diverses formations. En 1948, le trompettiste Sonny Bradswhaw et ses Beboppers embrassĂšrent cette nouvelle tendance avec entrain. L’enthousiasme de Bradshaw et de ses acolytes touchait non seulement aux aspects musicaux du bebop, mais aussi au style vestimentaire et au langage qui lui Ă©taient associĂ©s. Les Beboppers amenaient ce style de jazz dans des clubs comme le Wickie Wackie Club de Bull Bay, le Success Club sur Wildman Street, mais aussi dans des concerts qui se tenaient dans des salles de spectacle Ă  succĂšs. 11Les visites de groupes swing et jazz Ă©trangers, comme celle du Hot Tamale en 1926, avaient permis d’amĂ©liorer les connaissances du public en matiĂšre de jazz et Ă©taient accueillies avec une certaine exaltation. Les rĂ©cits indiquent que c’est la visite de deux orchestres panamĂ©ens en 1937 qui accrocha tout particuliĂšrement le public. Il s’agissait de Gussie Trym and his Swing Aces, un orchestre formĂ© de onze musiciens arrivĂ© au mois de mai, ainsi que de l’orchestre de neuf musiciens dirigĂ© par Ray Cox, dĂ©barquĂ© en aoĂ»t. PrĂ©sentĂ©s comme les champions des orchestres de danse de Panama, Trym et ses acolytes s’appuyaient sur de solides connaissances en jazz et en swing, et ils impressionnĂšrent les musiciens locaux. Le public se dĂ©plaça en nombre pour Gussie Trym, au Silver Slipper Club, au Bournemouth Club, au Murott Lodge, ainsi que dans d’autres hauts lieux de la vie nocturne. Son orchestre s’y produisit en compagnie de figures locales du swing, comme les Red Devils de Cooke ou Bob White et ses Garden Harmonizers. La tournĂ©e de trente jours de Ray Cox lui fit visiter diffĂ©rents lieux de concerts de la ville, mais c’est sa participation Ă  la compĂ©tition de l’International Jazz Orchestra, au Ward Theatre, qui lui valut de laisser un souvenir impĂ©rissable aux musiciens de jazz locaux. Cette compĂ©tition de trois orchestres vit Ray Cox affronter Bob White et son orchestre, ainsi que Milton McPherson et ses Royal Jamaicans. D’aprĂšs les comptes rendus de l’époque, la victoire de Cox fut jugĂ©e aisĂ©e. McPherson termina second. Ces visites permirent d’accroĂźtre la popularitĂ© locale du jazz. 12Parmi les meilleurs musiciens de JamaĂŻque, beaucoup se sont formĂ©s dans ces orchestres des annĂ©es 1940, affinant leurs aptitudes et se construisant une notoriĂ©tĂ© formidable sur les scĂšnes locales. Pour certains musiciens, la dĂ©monstration de leurs talents au sein de ces formations leur a permis de se faire un nom des deux cĂŽtĂ©s de l’Atlantique. Le saxophoniste Thomas McCook commença sa carriĂšre chez Eric Deans au dĂ©but des annĂ©es 1940, avec pour camarade le trompettiste Raymond Harper. À la mĂȘme Ă©poque, le saxophoniste tĂ©nor Wilton Gaynair fut un membre essentiel des Royal Jamaicans de Redver Cooke pendant quelques annĂ©es. Le guitariste de jazz Ernest Ranglin fit ses dĂ©buts de musicien professionnel avec l’orchestre de Val Bennett Ă  la fin des annĂ©es 1940. En 1948, Roland Alphonso, qui jouait alors du saxophone alto, joua quelque temps dans l’orchestre de Eric Deans. De son cĂŽtĂ©, Dizzy Reece, trompettiste de jazz reconnu, commença Ă  se faire remarquer dans l’orchestre de Jack Brown. 13Bien que l’éclat du swing ternĂźt dans les annĂ©es 1950, la musique de big band Ă©tait toujours privilĂ©giĂ©e pour les orchestres de danse, mĂȘme si elle Ă©tait mal vue de certains musiciens, qui souhaitaient se plonger avec plus de vigueur dans le jazz moderne. À la fin des annĂ©es 1950, une troisiĂšme gĂ©nĂ©ration de musiciens Ă©mergea et se mĂ©langea avec quelques membres de la prĂ©cĂ©dente gĂ©nĂ©ration. C’est ainsi que se firent les premiers pas d’une musique qui allait plus tard devenir un style de musique dansante jamaĂŻcain, le ska. Ce style de musique allait lui-mĂȘme influencer plus tard des styles alternatifs de la culture populaire internationale. Cette gĂ©nĂ©ration de musiciens s’inscrivit parmi les nombreux musiciens de jazz jamaĂŻcains qui rĂ©ussirent dans les musiques populaires Ă  l’international. Parmi ceux-ci, on peut citer les trompettistes Johnny Dizzy » Moore, Oswald Baba » Brooks et Raymond Harper, le cĂ©lĂšbre tromboniste Donald Don » Drummond, les saxophonistes Roland Alphonso et Thomas McCook, ainsi que le tenace pianiste de jazz, alors adolescent, Monty Alexander. Tous se trouvaient Ă  cheval entre le jazz et la musique pop. Le jazz jamaĂŻcain dans le monde le SS Empire Windrush 14En tant que sujets coloniaux du Royaume-Uni, les hommes de JamaĂŻque et des CaraĂŻbes servirent au combat au cours de la PremiĂšre et de la Seconde Guerre mondiale. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne en pleine phase de reconstruction lança un appel dĂ©sespĂ©rĂ© Ă  une forte main-d’Ɠuvre pour rebĂątir le pays. Cette politique devint plus Ă©vidente pour les CaribĂ©ens lorsque le SS Empire Windrush, navire militaire britannique, se mit Ă  les attirer avec des trajets bon marchĂ© pour l’Angleterre. De nombreux JamaĂŻcains au chĂŽmage sautĂšrent sur l’occasion, voyant le Windrush comme le vaisseau qui allait les conduire vers des possibilitĂ©s d’emploi infinies. Ils laissĂšrent leurs familles, que beaucoup retrouvĂšrent plus tard au Royaume-Uni. Cet exode entraĂźna le dĂ©part de certains des meilleurs musiciens de l’üle qui profitĂšrent des dĂ©marches simplifiĂ©es d’immigration vers l’Angleterre pour s’y installer de façon permanente, certains choisissant de s’établir dans d’autres pays d’Europe comme la France et l’Allemagne. 15Toutefois, certains musiciens avaient dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  Ă©migrer dĂšs les annĂ©es 1930. Les plus remarquables d’entre eux Ă©taient les trompettistes Leslie Thompson et Leslie Jiver » Hutchinson, le pianiste York DeSouza, le multi-instrumentiste Bertie King, ainsi que l’aspirant ingĂ©nieur Coleridge Goode, qui devint un bassiste de premier plan. Entre les deux guerres, les musiciens noirs britanniques se firent remarquer dans les big bands, y compris au sein d’au moins deux orchestres entiĂšrement composĂ©s de noirs, le Guyanais Ken Snakehips » Johnson et son West Indian Dance Band 1938 ainsi que le JamaĂŻcain Leslie Jiver » Hutchinson avec son Coloured Orchestra 1944. Ces deux orchestres Ă©taient composĂ©s quasi exclusivement de CaribĂ©ens et c’est dans ce vivier que les musiciens noirs amĂ©ricains en tournĂ©e venaient piocher pour Ă©toffer leurs orchestres. 7 Benny Carter 1945, Farewell Blues/I’m Coming Virginia 1945, [78 RPM] France, Swing 201. Avec Be ... 8 En 1934 et 1935, Leslie Thompson effectua une tournĂ©e en Europe avec Louis Armstrong. En 1936 et 19 ... 9 Le pianiste jamaĂŻcain York DeSouza apparaĂźt sur plus d’une douzaine d’enregistrements rĂ©alisĂ©s entr ... 16Certains musiciens, comme les saxophonistes Benny Carter et Coleman Hawkins firent appel aux services de Bertie King au saxophone alto et Ă  la clarinette, et Ă  York DeSouza pour des concerts et des enregistrements lors de leurs sĂ©jours europĂ©ens dans les annĂ©es 19307. Le trompettiste Leslie Thompson, compatriote de Bertie King, fut employĂ© par Louis Armstrong8, tandis que le trompettiste Leslie Jiver » Hutchinson, le pianiste York DeSouza9 et le bassiste Coleridge Goode trouvĂšrent les faveurs de musiciens amĂ©ricains comme Ray Elligton et Mary Lou Williams et de musiciens français, comme le couple star du Hot Club de France, Django Reinhardt et StĂ©phane Grapelli, qui apprĂ©ciaient le swing des musiciens caribĂ©ens Reinhardt, 2017. Ces JamaĂŻcains ouvrirent la voie pour les autres musiciens dont l’exode s’intensifia avec la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945. Les cuivres, de l’Alpha jusqu’au Royaume-Uni 17Parmi ceux qui firent alors leurs valises se trouve notamment le trompettiste de jazz Alphonso Dizzy » Reece, qui fut l’une des figures les plus importantes Ă  Ă©migrer en 1948. Il acquit une expĂ©rience de la scĂšne considĂ©rable en France, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne avant de revenir s’installer en Grande-Bretagne en 1950. Dizzy Reece devint l’un des plus grands trompettistes du Royaume-Uni, se produisant et enregistrant avec des musiciens amĂ©ricains en tournĂ©e. Reece fit sortir plusieurs albums de son cru avant de tenter sa chance aux États-Unis en 1959, oĂč il enregistra plusieurs albums pour l’illustre label Blue Note. Reece a participĂ© Ă  des sessions d’enregistrements avec des gĂ©ants du jazz, comme Art Blakey et ses Jazz Messengers, mais aussi Hank Mobley ou le saxophone tĂ©nor britannique Edward Brian Tubby » Hayes. Il s’est produit sur les principales scĂšnes de New York, comme le Village Vanguard, le Birdland, et chez Eddie Condon. Avant son dĂ©part de Londres, Reece se distingua en prĂ©sentant Ă  ses homologues l’un des penseurs de la musique les plus avant-gardistes de l’époque. Il s’agissait de son compatriote Joe Harriott, dont les idĂ©es modernistes, les compositions cubistes et les performances interdisciplinaires rĂ©unissant poĂštes et danseurs modernes suscitĂšrent la controverse. 18Joe Harriott, qui jouait du saxophone alto, s’était formĂ© Ă  Kingston, oĂč il avait fourbi ses armes dans les orchestres de Roy Coburn, d’Ossie DaCosta et dans le All Kings Combo, avant d’aller en Europe avec DaCosta et de s’installer en Grande-Bretagne en 1951. Harriott avait d’abord Ă©tĂ© un disciple de Charlie Parker, avant de proposer sa propre approche du jazz qui fit de lui le meneur incontestĂ© de l’avant-garde britannique. Ses mĂ©thodes lui valurent Ă  la fois d’ĂȘtre critiquĂ© et portĂ© aux nues en tant que pĂšre du free jazz europĂ©en, inspirateur de toute une gĂ©nĂ©ration. On retrouvait des CaribĂ©ens dans son groupe de travail, comme Ellsworth Shake » Keene, trompettiste originaire de l’üle de Saint-Vincent et le contrebassiste jamaĂŻcain Coleridge Goode. 19Le saxophoniste tĂ©nor Wilton Gaynair fut l’un des autres gĂ©ants du jazz issus de l’Alpha School. Tandis qu’il Ă©tait encore Ă©lĂšve Ă  l’Alpha, Gaynair fut autorisĂ© Ă  jouer dans le big band de Carlyle Henriques. À sa sortie de l’école, il gagna sa place au sein de la formation de Redver Cooke, puis des orchestres de Roy Coburn et d’Ozzie Wilkins. InspirĂ© par Coleman Hawkins, Eddie Lockjaw » Davis et Sonny Rollins, Gaynair dĂ©veloppa son propre son puissant. Entre la fin des annĂ©es 1940 et son Ă©migration au milieu des annĂ©es 1950, Gaynair fut considĂ©rĂ© comme la vedette des saxophones tĂ©nors de l’üle, statut qui lui valut une invitation Ă  jouer au sein de l’orchestre des Jamaica All-star de 1948. Il fit son arrivĂ©e Ă  Londres en 1956, oĂč il se fit remarquer, avant de s’installer en Allemagne, oĂč il devint l’un des musiciens de jazz les plus exceptionnels du pays. Blue Bogey », son disque de 1958, est incontestablement l’un des trĂ©sors de l’histoire des enregistrements du jazz. Comme l’affirment ses camarades musiciens Tommy McCook, Janet Enwright, Sonny Bradshaw et Roland Alphonso, l’influence de Gaynair sur les autres musiciens de l’époque fut immense. 20Le principal concurrent de Gaynair au sommet de l’art du saxophone tĂ©nor fut probablement un autre ancien Ă©lĂšve de l’Alpha School, Harold Little G » McNair. Ce dernier illustre encore une fois l’apprĂ©ciation profonde, la comprĂ©hension et l’ancrage corporel que rencontra le langage jazz chez les musiciens jamaĂŻcains. Il commença le saxophone tĂ©nor en 1945, et en l’espace de cinq ans, il fit dĂ©jĂ  partie d’orchestres swing comme celui de Whylie Lopez ou les Honeydrippers, dirigĂ©s par Baba Motta. McNair participa Ă  d’autres orchestres dirigĂ©s par Baba Motta Ă  la fin des annĂ©es 1940 et au dĂ©but des annĂ©es 1950, s’assurant ainsi un important succĂšs local. 21Les talents exceptionnels d’instrumentiste de McNair ne s’arrĂȘtaient pas au saxophone tĂ©nor. Il Ă©tait tout aussi douĂ© au saxophone alto, Ă  la clarinette, mais surtout Ă  la flĂ»te. Pour complĂ©ter le tout, il faisait un bon chanteur. Ses prouesses de multi-instrumentiste attirĂšrent l’attention Ă  l’international, lui valant de travailler Ă  Nassau, dans les Bahamas, Ă  Londres, en Europe et Ă  New York. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, il collabora et enregistra Ă  Londres avec certains des meilleurs musiciens de jazz de Grande-Bretagne, parmi lesquels Tony Crombie, Phil Seaman, Stan Tracey et Terry Shannon. À Londres, il se produisit et enregistra Ă©galement avec le grand saxophoniste amĂ©ricain Zoot Simms, au trĂšs rĂ©putĂ© jazz club de Ronnie Scott. En Europe, il fit une tournĂ©e avec Quincy Jones et Kenny Clarke. De retour au Royaume-Uni, il enregistra ce que l’on considĂšre comme son meilleur disque, Affectionate Fink McNair, 1965, sur lequel on retrouve David Izenzon, le contrebassiste d’Ornette Coleman, le batteur Charles Moffett et l’Anglais Alan Branscombe au piano. McNair eut Ă©galement du succĂšs auprĂšs des musiciens rock et pop qui Ă©mergeaient Ă  cette Ă©poque, tournant et enregistrant avec Donovan ou avec l’Airforce de Ginger Baker. Les enregistrements de McNair, comme son premier Up in the Air », Harold McNair », The Fence » ou Flute and Nut », sont parmi les plus recherchĂ©s et les plus rĂ©vĂ©rĂ©s du jazz, mĂȘme si c’est son Affectionate Fink » qui remporte tous les suffrages. Ernest Ranglin 22Le guitariste Ernest Ranglin est considĂ©rĂ©, aussi bien par les musiciens que les critiques, comme l’un des plus grands maĂźtres de l’instrument dans le jazz de ces 50 derniĂšres annĂ©es. Son talent est apparu dĂšs l’enfance, en observant ses oncles jouer de la guitare et en essayant de reproduire leurs gestes. Il Ă©coutait avec une grande attention la musique Ă  la radio et ce fut lorsqu’il entendit des disques du remarquable guitariste Charlie Christian que son destin de musicien fut scellĂ©. Encore adolescent, il rejoignit l’orchestre de Val Bennett en 1948 oĂč il se forma en jouant dans des stations balnĂ©aires et des hĂŽtels. Le fameux chef d’orchestre Eric Deans recruta Ranglin dans sa formation quelques annĂ©es plus tard, l’emmenant en tournĂ©e en HaĂŻti et aux Bahamas. Toutes ces expĂ©riences permirent au guitariste d’interagir avec des collĂšgues musiciens, d’acquĂ©rir des compĂ©tences de compositeur et d’arrangeur ainsi que d’élargir sa perception et ses conceptions de la musique. 23En 1958, Ranglin se produisait avec sa propre formation lorsque Chris Blackwell repĂ©ra son talent hors pair de musicien et lui offrit sa premiĂšre opportunitĂ© d’enregistrer. Ce fut une premiĂšre pour les deux jeunes hommes, car, le disque, rĂ©alisĂ© avec le pianiste bermudien Lance Hayward, permit de lancer Island, le label fondĂ© par Blackwell, et de rĂ©vĂ©ler Ranglin en tant qu’artiste prometteur, scellant une amitiĂ© indĂ©fectible entre les deux. Outre le jazz, Ranglin proposait des rĂ©interprĂ©tations de morceaux pop. Il dĂ©montrait par ces travaux audacieux mais accessibles qu’il savait faire preuve d’autant d’habiletĂ© dans ce domaine que dans ses interprĂ©tations plus jazz. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, Ranglin Ă©tait devenu un guitariste de choix pour les producteurs, qui insistaient pour le faire participer Ă  des sessions d’enregistrements de diverses musiques populaires, dont le mento, le rhythm and blues et le ska. 24En plus du succĂšs commercial rencontrĂ© en Angleterre par son arrangement du hit international My Boy Lollipop » pour la chanteuse Millie Small 1964 – production Ă©galement signĂ©e Blackwell – Ranglin se produisit chez Ronnie Scott, illustre jazz club londonien, devant un public enthousiaste. Cela le conduisit Ă  prolonger son sĂ©jour et Ă  se produire avec les formations de Ronnie Scott, ce qui le fit connaĂźtre d’un public plus large et lui valut d’ĂȘtre dĂ©signĂ© meilleur guitariste dans un sondage de 1964 du Melody Maker portant sur le jazz. Le bouche Ă  oreille qui se transmit par les autres musiciens de jazz, parmi lesquels Les Paul, Sonny Stitt, Randy Weston, Sonny Rollins et Ronnie Scott, permit Ă  Ranglin de poser les bases d’une carriĂšre internationale, au-delĂ  de la JamaĂŻque et de la Grande-Bretagne, qui le vit jouer en Europe, au Japon et en AmĂ©rique. BĂ©nĂ©ficiant du soutien de ses pairs et d’une carriĂšre longue de plus de soixante ans, Ranglin est devenu un musicien distinguĂ©, se produisant dans les clubs, les festivals et les concerts dans le monde entier. On reconnaĂźt en lui un musicien dont la vaste culture lui a permis de fondre son style sans difficultĂ© dans toutes les situations musicales rencontrĂ©es. DotĂ© d’une imagination vive et riche, d’une inventivitĂ© mĂ©lodique fascinante et d’un lyrisme astucieux, Ernest Ranglin, sa technique jazz et son individualitĂ© grandiose suscitent et susciteront encore l’admiration du public pendant de longues annĂ©es. Monty Alexander 25Le pianiste Monty Alexander s’est construit un crĂ©neau qui lui est propre. Ce musicien de jazz est restĂ© visible et sollicitĂ© depuis son installation aux États-Unis, il y a plus de 50 ans. De tous les jazzmen jamaĂŻcains, c’est celui chez qui transparaĂźt le plus l’influence de la musique caribĂ©enne, son sautillement, et sa pulsation. Cela ne signifie pas pour autant qu’il ne sache pas jouer bebop ou qu’il ne puisse pas interprĂ©ter le blues tourmentĂ© selon la tradition du vocabulaire jazz. Mais en concert, ses inflexions rythmiques particuliĂšres trahissent son trĂšs fort ancrage jamaĂŻcain. NĂ© Ă  Kingston en 1944, Monty Alexander dĂ©couvrit l’attrait du piano Ă  ses quatre ans. Vers ses six ans, ses parents l’envoyĂšrent, comme tant d’autres enfants, suivre des cours de musique. À l’ñge d’entrer au lycĂ©e, Monty Alexander commençait dĂ©jĂ  Ă  enregistrer avec des musiciens plus ĂągĂ©s, dont le contrebassiste Cluett Johnson, le guitariste Ernest Ranglin et le saxophoniste Roland Alphonso au Federal Studio. 26Il a rĂ©cemment expliquĂ© Ă  son public de Kingston que c’est lorsque ses parents l’ont amenĂ© Ă  un concert de Louis Amstrong que sa vie a Ă©tĂ© bouleversĂ©e Ă  jamais, forgeant sa vocation de jazzman. Les visites de Nat Cole, Oscar Peterson et d’autres sommitĂ©s du jazz sur l’üle ne firent que renforcer cette envie chez lui. Mais la musique populaire coulait encore dans ses veines lorsqu’il monta son premier groupe, Monty and the Cyclones, se produisant dans les clubs et obtenant mĂȘme l’opportunitĂ© d’enregistrer. En 1961, aprĂšs le dĂ©mĂ©nagement de sa famille pour Miami, en Floride, Monty Alexander trouva du travail comme pianiste dans cette ville. Au passage, il en profita pour se faire repĂ©rer par Frank Sinatra et son ami Jilly Rizzo, un propriĂ©taire de clubs qui l’invita Ă  venir jouer Ă  New York. Ce projet fut contrecarrĂ© par la prolongation d’un contrat Ă  Las Vegas, mais une nouvelle rencontre accidentelle avec Sinatra et Rizzo Ă  Las Vegas lui permit d’obtenir son billet d’avion pour New York, oĂč Monty Alexander s’est installĂ© et vit depuis lors. 27Le style de Monty Alexander s’est formĂ© sous l’influence d’Errol Garner, Oscar Peterson, Ahmad Jamal, Wynton Kelly, pianiste d’origine jamaĂŻcaine trĂšs demandĂ©. L’intĂ©rĂȘt suscitĂ© par son jeu chez les musiciens de jazz comme Ray Brown, Harry Sweets » Edison, Milt Jackson et d’autres a permis de lancer la carriĂšre de Monty Alexander. 10 En plus d’avoir enregistrĂ© plus d’une centaine de disques avec les plus grands artistes du jazz du ... Chanteur accompli dans la tradition des crooners, Monty Alexander a, en plus des chansons populaires, rendu hommage Ă  Nat King Cole. Il a Ă©galement fait retour Ă  ses racines en montant un groupe de reggae et en enregistrant avec les musiciens de reggae Sly Dunbar et Robbie Shakespeare. Il a formĂ© le Harlem Kingston Express qui amalgame ses formations jazz et reggae. L’incorporation du mĂ©lodica Ă  sa musique lui a permis d’embrasser la tradition dub jamaĂŻcaine, bouclant ainsi une trajectoire faite d’allers-retours10. 28Parlant de sa conception musicale avec le critique Tom Ineck, Monty Alexander explique Ineck, 2016 Il s’agit avant tout d’une saveur. C’est une rĂ©alitĂ© tellement contagieuse pour les gens ordinaires. Par lĂ , je veux dire les gens qui ne sont pas forcĂ©ment sophistiquĂ©s, qui ne connaissent pas sur le bout des doigts les tenants et les aboutissants de l’histoire du jazz telle qu’elle nous a Ă©tĂ© transmise par les maĂźtres. Dans l’ensemble, ça vient d’une autre source. Il s’agit avant tout de danser et de se sentir bien. Les gens aiment sentir le rythme et lorsqu’on l’approche diffĂ©remment, ça produit un mariage heureux pour l’auditeur, et encore plus pour moi quand je le joue. Parce que, mĂȘme si c’est diffĂ©rent des concerts avec des musiciens purement jazz, j’y trouve mon compte. Pour moi, c’est toute une culture, c’est ma jeunesse en JamaĂŻque et mon lien avec tout ce qui a pu sortir de JamaĂŻque. Monty Alexander a jouĂ© et enregistrĂ© avec les plus grands noms du jazz, dont Clark Terry, Ernestine Anderson, Benny Golson, Ray Brown. Douglas Ewart 29On connaĂźt le JamaĂŻcain Douglas Ewart en tant que multi-instrumentiste ayant Ă  sa disposition une grande variĂ©tĂ© d’instruments, comme musicien ayant fait de la diversitĂ© culturelle la plus Ă©tendue sa demeure. D’aprĂšs certains, l’Ɠuvre crĂ©ative si diverse de Douglas Ewart pourrait ĂȘtre prise pour la production d’une culture en entier plutĂŽt que la crĂ©ation d’un seul homme ». Le critique de jazz Glenn Siegel 2015 dĂ©crit Ewart comme un improvisateur douĂ©, capable de donner naissance Ă  des sons et des histoires en temps rĂ©el, sans programme prĂ©alable ». Mais le talent de ce maĂźtre jamaĂŻcain ne s’arrĂȘte pas Ă  la musique. Comme Siegel l’explique Ewart est historien et il est Ă©galement l’ancien prĂ©sident de la trĂšs influente AACM de Chicago Association for the Advancement of Creative Musicians. Il est Ă©galement sculpteur d’envergure internationale, luthier, professeur, poĂšte et musicien. Il est l’incarnation du mot d’ordre multidisciplinaire de l’AACM ». 11 Les grounations sont des rĂ©unions et cĂ©rĂ©monies rituelles dans le mouvement rastafari, dans lesquel ... 30NĂ© Ă  Kingston en 1946, Douglas Ewart vĂ©cut son adolescence parmi la communautĂ© rastafarienne de Count Ossie, dans les collines de Wareika, oĂč il participa aux grounations11 ». Il dĂ©couvrit la musique des Skatalites, en particulier celle de Don Drummond, et se mit Ă©galement Ă  crĂ©er des objets d’art de toutes sortes. Il Ă©migra aux États-Unis en 1963 et rejoint l’AACM, oĂč il Ă©tudia le saxophone et la thĂ©orie musicale avec Roscoe Mitchell et Joseph Jarman. InspirĂ© par la force de ces deux maĂźtres des instruments Ă  vent ainsi que par les conceptions crĂ©atives du pianiste Muhal Richard Abrams, il fit sienne l’idĂ©e de l’AACM selon laquelle la musique est une question de vie ou de mort ». Lorsqu’il Ă©tait encore JamaĂŻque, Ewart avait accordĂ© autant d’intĂ©rĂȘt Ă  la musique qu’aux mouvements sociaux. Les grounations auxquelles il assista dans le camp de Count Ossie lui inculquĂšrent des aspects de la culture musicale et philosophique des Rastafariens qui allaient plus tard influencer des membres de l’AACM, plus particuliĂšrement parmi la seconde gĂ©nĂ©ration. 31Étant donnĂ©e l’étendue des concepts multidisciplinaires de l’AACM, il n’est pas surprenant que certains de ses membres se soient nourris de caractĂ©ristiques liĂ©es aux Rastafariens de JamaĂŻque. Parmi ces caractĂ©ristiques, on retrouve l’adoption du style capillaire des dreadlocks » ainsi que la musique nyahbinghi, qui furent introduits dans la culture populaire par les musiciens de reggae en tournĂ©e. Des membres de la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration de l’AACM figurent sur le disque de Douglas Ewart Velvet Drum Meditations », enregistrĂ© avec son Nyahbinghi Drum Choir. Cette Ɠuvre est dĂ©dicacĂ©e Ă  celui qui fut son mentor dans sa jeunesse Oswald Count Ossie » Williams et son groupe Mystic Revelation of Rastafari. George Lewis 2009 277, tromboniste, improvisateur fĂ©ru de technologie, ami proche et collaborateur d’Ewart, Ă©voquant la contribution Ă  l’AACM de ce dernier Ă©crit que Douglas Ewart est assurĂ©ment une figure charniĂšre de cette deuxiĂšme vague ». 32Douglas Ewart est un improvisateur acclamĂ© par la critique, dont la carriĂšre longue de plus d’un demi-siĂšcle l’a vu se produire dans tous les contextes musicaux imaginables le ska, le Nyahbinghi rastafarien, le Dixieland, le jazz moderne, le bebop, la musique expĂ©rimentale, la musique d’avant-garde. Il a jouĂ© avec des danseurs, des poĂštes, des peintres ainsi que des gens de la rue. Il a expĂ©rimentĂ© de nombreuses formes pour le cinĂ©ma, pour le théùtre. Il s’est produit en solo et avec de grands orchestres, avec des enfants. Il est difficile, voire impossible d’imaginer une forme que ce penseur et ce multi-instrumentiste n’ait pas explorĂ©e au nom de l’improvisation jazz. Coda 33Les musiciens de jazz jamaĂŻcains, Ă  domicile comme Ă  l’étranger, ont contribuĂ© Ă  la dĂ©finition de cette musique mondiale avec autant de conviction, d’énergie crĂ©ative et d’influence que les autres. Des grands maĂźtres du jazz, comme Bertie King, Leslie Jiver » Hutchinson, Coleridge Goode, Wilton Bra » Gaynair, Harold Little G. » McNair, Dizzy Reece, Sonny Gray, Douglas Ewart, Kenny Terroade, Ernest Ranglin, Monty Alexander et particuliĂšrement Joe Harriott se sont distinguĂ©s parmi les innovateurs les plus remarquables du jazz. Parmi ces musiciens, certains ont enregistrĂ© et se sont produits avec des AmĂ©ricains comme Louis Armstrong, le Modern Jazz Quartet, Mary Lou Williams, Benny Carter, Coleman Hawkins, Quincy Jones, Eric Dolphy, Randy Weston et Miles Davis. DĂšs 1926, le King of the Zulu » de Louis Armstrong fait appel Ă  la prĂ©sence des jamaĂŻcains dans le jazz. Alors qu’Armstrong proteste contre l’interruption de son solo par un gĂȘneur, on entend l’importun rĂ©pliquer avec son accent jamaĂŻcain Armstrong, 1926 Je viens de JamaĂŻque, et je ne veux pas interrompre la fĂȘte, mais un de mes compatriotes me dit que c’est la folie ce qu’il se passe ici. Madame, vous pouvez jouer un morceau et me dire que ça balance, mais moi, je vais prendre un cuivre et je vais vous montrer un vrai morceau de jazz de chez moi. 12 West Indian Blues » contient d’ailleurs des similaritĂ©s frappantes avec le Englerston Blues » d ... 34Le compositeur et pianiste de jazz Thomas Fats » Wallers, contemporain d’Armstrong, rendit Ă©galement hommage Ă  la contribution des JamaĂŻcains au jazz en enregistrant avec ses Jamaica Jammers le morceau West Indian Blues » en 1924, dĂ©dicacĂ© Ă  Marcus Garvey Waller, 199212. De mĂȘme, des jazzmen modernes comme Lester Bowie ou le talentueux guitariste de session Eric Gayle s’installĂšrent en JamaĂŻque au cours des annĂ©es 1970, s’abreuvant de rythmes reggae. Ils furent tous deux parmi les premiers Ă  introduire ces rythmes dans le jazz contemporain ou moderne aux États-Unis. À la mĂȘme Ă©poque, des trombonistes comme Steve Turre, Delfeayo Marsalis et George Lewis, chantĂšrent les louanges et rendirent hommage Ă  leur homologue jamaĂŻcain Don Drummond. 35De mĂȘme que le jazz a influencĂ© la musique populaire jamaĂŻcaine, les cadences et les inflexions de la musique jamaĂŻcaine et caribĂ©enne ont, Ă  de nombreuses reprises, colorĂ© le langage et rythme du jazz. La personnalitĂ© et la syntaxe des indĂ©nombrables maĂźtres respectĂ©s du jazz d’origine jamaĂŻcaine ou caribĂ©enne ont contribuĂ© Ă  modeler l’esthĂ©tique jazz. Comme Duke Ellington le fait remarquer dans un livre 1990 108-109 Toute une lignĂ©e de musiciens caribĂ©ens a dĂ©barquĂ© et a contribuĂ© Ă  ce qu’on appelle la scĂšne jazz. » Évoquant plus spĂ©cifiquement le talent hors pair de son tromboniste caribĂ©en Tricky » Sam Nanton, Ellington poursuit En fait, il jouait une forme trĂšs personnelle issue de son patrimoine caribĂ©en. Lorsqu’un type dĂ©barque ici des CaraĂŻbes et qu’on lui demande de jouer du jazz, ce qu’il joue correspond Ă  ce qu’il pense qu’est le jazz, ou Ă  ce qui dĂ©coule de sa propre interprĂ©tation de l’idiome. Tricky » et ses compatriotes Ă©taient profondĂ©ment ancrĂ©s dans l’hĂ©ritage caribĂ©en du mouvement de Marcus Garvey
 Comme il m’est arrivĂ© de le dire, le bop est le prolongement de Marcus Garvey dans le jazz. ibid. 36Les JamaĂŻcains, depuis leur expĂ©rience de la colonisation et des plantations britanniques, ont utilisĂ© la musique, y compris le jazz, pour affirmer leur libertĂ©, leur indĂ©pendance et leurs valeurs artistiques. Ce faisant, ils ont enrichi l’humanitĂ©, lui apportant un optimisme et une musique ingĂ©nieuse qui, partis de JamaĂŻque, ont essaimĂ© dans le monde entier.

Encouple avec le producteur de musique jamaĂŻcain Bob Morgan au milieu des annĂ©es 90, Sade Adu a donnĂ© naissance en 1996 Ă  une petite fille nommĂ©e Mickailia Ila Adu. Le 11 octobre 2016, celle-ci annonce publiquement qu’elle est transgenre lors de la JournĂ©e internationale du coming out, Ă  l’ñge de 20 ans. Soutenue par sa mĂšre, Mickailia Ila Adu devient

Jamrock, Jamyard, The Rock ou encore The Yard sont autant de surnoms pour dĂ©signer la JamaĂŻque. Le terme Yardie », quoiqu’un peu pĂ©joratif, est d’ailleurs commun, entre JamaĂŻcains, pour signifier l’appartenance aux leurs. Une propriĂ©taire de restaurant dĂ©gustant une crĂšme glacĂ©e. Qui sont les JamaĂŻcains que nous connaissons aujourd’hui? Ils auraient pu ĂȘtre des Arawaks, ces indigĂšnes qui vivaient sur l’üle de Xamaica depuis des milliers d’annĂ©es, mais ceux-ci furent exterminĂ©s par les Espagnols au 15e siĂšcle. PlutĂŽt, les JamaĂŻcains d’aujourd’hui sont issus des Africains rĂ©duits en esclavage et transportĂ©s lĂ  depuis les ports d’Afrique de l’Ouest. Un jour de mai 1655, en pleine guerre coloniale entre Anglais et Espagnols, la marine britannique s’empara de l’üle et de ses plantations. S’opĂ©rĂšrent alors des changements en surface – des nouveaux visages, les esclaves irlandais notamment -, surface sur laquelle les vastes Ă©tendues de canne Ă  sucre Ă©taient toujours exploitĂ©es par la main-d’oeuvre issue de la traite nĂ©griĂšre. En ouvrant la carte, remarquez le mĂ©lange de langues dans la toponymie des paroisses aux noms anglophones uniquement, mais plusieurs villages aux noms espagnols. Bref, que ce soit sous la fĂ©rule espagnole ou anglaise, l’époque coloniale Ă©quivaut Ă  l’exploitation d’une main d’Ɠuvre venue d’ailleurs, devenue jamaĂŻcaine. Avant d’ĂȘtre une Ă©quipe de hockey montrĂ©alaise, les Marrons Ă©taient les esclaves qui parvenaient Ă  s’enfuir dans les montagnes, en se cachant dans la jungle. Ils Ă©tablirent des villages prĂšs des sources d’eau, encore habitĂ©s par leurs descendants. Dans leur lubies coloniale, les Anglais dĂ©porteront en JamaĂŻque des Indiens, puis des Asiatiques, pas vraiment des esclaves, mais dont la vie Ă©tait Ă  peine plus enviable. Mike, JamaĂŻcain d’origine indienne, est le propriĂ©taire prospĂšre d’une boutique de souvenirs Ă  Negril. La diversitĂ© ethnique de la population jamaĂŻcaine en surprendra plus d’un, mais qu’ils soient des descendants de Noirs, de Marrons, de Caucasiens ou d’Asiatiques, les JamaĂŻcaines et les JamaĂŻcains ont obtenu leur indĂ©pendance en 1962, tout en devenant membres, comme le Canada, du Commonwealth britannique. Une organisation devant laquelle ils sont de plus en plus sceptiques. Jah Dee », cuisto pour la cinquantaine de pĂȘcheurs Ă  Farquhar’s Beach. Aujourd’hui, le peuple jamaĂŻcain vit du tourisme, de l’extraction miniĂšre, d’agriculture, de pĂȘche, de musique et des retombĂ©es d’une importante Ă©conomie informelle, allant de la simple transaction sans facture Ă  un trafic international de la drogue, en passant par le banditisme et la prostitution. J’aimerais pouvoir affirmer sans l’ombre d’un doute que tous les JamaĂŻcains que j’ai rencontrĂ©s sont Ă©minemment sympathiques c’est le cas du cuisinier, rassurez-vous, mais la vie n’est pas un conte de fĂ©e. La JamaĂŻque se caractĂ©rise par un taux de criminalitĂ© trĂšs Ă©levĂ©, qui prend surtout forme dans les garrisons de Kingston, oĂč une guerre civile larvĂ©e empoisonne la vie des citoyens depuis plus de quarante ans. Kingston, un port en eau profonde, est situĂ© Ă  un endroit stratĂ©gique dont profitent les trafiquants d’armes et de drogue de l’AmĂ©rique latine et des autres Ăźles du bassin caribĂ©en. À ce phĂ©nomĂšne s’ajoute l’exode rural vers la cĂŽte et vers les emplois disponibles, lĂ©gaux ou pas. Cet exode est palpable l’agriculture et les pĂȘches ne parviennent pas Ă  subvenir aux besoins de la population. Il faut donc importer les produits, ce qui gonfle les prix, en ville comme en campagne. Pour la plupart des jeunes, l’option la plus viable est le dĂ©part vers la ville, la cĂŽte ou le monde. Les garçons des Ă©coles publiques portent des habits bruns, les filles, des robes bleues. Si l’école primaire est obligatoire pour tous, ce sont majoritairement les filles qui poursuivent les Ă©tudes au-delĂ  du secondaire. S’ils pouvaient tous avoir un visa, vous ne verriez plus un seul jeune en JamaĂŻque. C’est ainsi que Walter Campbell, un paysan agriculteur et producteur de cannabis, m’avait prĂ©sentĂ© la chose lors d’une entrevue diffusĂ©e dans une chronique radio Ă  Le Monde Bouge CHYZ FM 94,3. Cela dit, je vous laisse vous faire votre propre opinion des JamaĂŻcains au fil de vos dĂ©couvertes. Il n’en existe aucun portrait unidimensionnel, quoi qu’en disent les journaux. Dans l’ordre sans moi! Karl, Jermaine et Tanise, Mickel, Njeri. COMPLÉMENT D’INFORMATION Le World Fact Book amĂ©ricain contient Ă©normĂ©ment d’informations sociodĂ©mographiques et Ă©conomiques sur la JamaĂŻque. Follow Nic_Pel

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